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Poésie 2 – L’oiseau du soleil

C’était l’automne

L’oiseau s’est posé sur ma fenêtre

Il sautillait dans tous les sens

Je ne sais s’il était gai ou triste

Mais il avait faim

J’ai donc mis sur la bordure

Quelques mies de pain

Il les a picorées

Je ne sais si c’est la nourriture

Qui l’a apprivoisé

Ou peut être ma main qui le caressait

Mais il m’a aimé

Reconnaissant de ses plumes

Qui de bonheur se trémoussaient

Sans que je vis son regard

On ne capte pas le regard des oiseaux

A l’inverse de celui des  chiens

L’oiseau est parti

Même loin il ne m’a jamais quitté

Il est revenu quelquefois

J’ai toujours laissé de l’ami

Sur la bordure

Je n’ai jamais fermé la fenêtre

Avec les volets mi clos parfois

Pour qu’il puisse manger

Car on a toujours faim

Il vient du soleil

Mais il aime mon hiver

Et je sais qu’il s’y aventure

Pour goûter mon pain

Il y a plein d’oiseaux dans mon pays

Aucun ne s’arrête

Pourtant ils ont aussi faim

Et besoin de caresses

N’ont-ils pas assez faim

Ont-ils peur de ma fenêtre

Ou des épouvantails

Du bord du chemin

Il y a plein de ces spectres

En costumes bien faits

Qui hantent la campagne et la ville

Mais les oiseaux du soleil

Bravent le vent qui les agite

Ils ont trop faim

Et peur de rien

Et se posent sur nos toits

Pour égayer par leur chant

D’amour de joie ou de bruit

Et parfois de violence

La solitude de nos voix

De nos corps en émoi

De nos esprits sans mémoire

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