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Philosophie et éducation
Loin d’être un spécialiste de l’enseignement et totalement profane en ce domaine, comme en bien d’autres (puisque l’on m’a « épargné » les études secondaires et universitaires) je m’en remettrais volontiers aux professionnels de l’éducation nationale sur ces questions, pour peu sans doute, qu’ils aient la même approche philosophique que moi de la question. A savoir que l’éducation est d’une impitoyable nécessité pour le progrès de l’espèce humaine et le prolongement de l’action, de la pratique, qui ne peuvent progresser sans adaptation théorique permanente. Cette voie que l’on peut définir par l’enchainement « pensée-action-pensée » ou encore « théorie-pratique-théorie » peuvent très bien être retenus comme triptyque fondamental de l’activité humaine.
Mais pourquoi pas « pratique-théorie-pratique » direz-vous ? Cela en effet semble plus proche de la conception matérialiste du développement humain. On ne va pas se quereller à ce sujet car en tout état de cause au stade ou nous en sommes au 21ème siècle, la pensée prend une énorme importance ? Elle pèse considérablement dans l’un ou l’autre des triptyques énoncés. Pour cette raison l’école prend une importance essentielle dans nos sociétés car c’est elle en premier lieu qui porte notre capacité à penser individuellement et collectivement. Pour autant l’enseignement donné peut très bien conduire, sous l’effet d’un contexte socio économique donné, à des reculs considérables de la connaissance. Ce n’est pas, ce dont par ailleurs nous ne nous plaindrons pas, l’enseignement de la philosophie en classe de seconde qui nécessairement va faire progresser la citoyenneté ou encore une capacité de réflexion dans la vie professionnelle des individus. Si tel était le cas les religions dont la pesanteur demeure – dans leur expression la plus naïve notamment - verraient leur influence réduite par la pensée scientifique. De même si dans les sociétés laïques, imprégnées des influences des sciences (naturelles et sociales) et des techniques, les manipulations politiques des opinions s’avèreraient sans effet. Nous vivons une époque ou les pensées les plus rigoureuses, les plus généreuses, émergent difficilement sauf lorsque l’expérience pratique rappelle tout le monde à la réalité. Ce n’est qu’après la guerre d’Irak que les américains ont constaté la supercherie organisée par leurs dirigeants. Ce n’est qu’après la campagne électorale de la majorité gouvernementale de notre pays que l’on constate les intentions anti sociales de cette majorité. Ce n’est qu’après les discours et les promesses de solutions répressives à la violence que les français sont placés de manière continue à l’insécurité.
On pourrait énumérer les exemples sur des faits liés à tous les domaines de l’activité humaine : production industrielle, commerce, industrie ou simplement de nos modes de vie, de notre alimentation, de notre vie sexuelle, etc. Alors qu’il existe une pensée rationnelle expliquant les erreurs, nous mettant en garde sur les dangers de nos pratiques mais aussi des théories jugées incertaines et parfois même démontrées dans leur fausseté, nous en sommes réduits à une impuissance de prévention.
Si l’ignorance était totale à hauteur de celle des primates en état de survie permanente, on pourrait comprendre notre impuissance à théoriser et à prévenir certains cataclysmes d’ordre social et même purement psychiques. Mais ce n’est pas le cas comme nous l’avons dit, étant donné l’état avancé des connaissances actuelles, les réponses existent. Alors, et ce qui constitue une obsession de notre part, ne faut-il pas chercher plutôt dans les inégalités sociales, source globalement d’inégalités culturelles, le mal qui nous empêche de progresser ? Et nous y voila une fois de plus : posons-nous la question de savoir ce qui fonde notre méthode de pensée que Marx appréhendait ainsi : A l’encontre de la philosophie allemande qui descend du ciel sur la terre, c’est de la terre au ciel que l’on monte ici. Autrement dit, on ne part pas de ce que les hommes disent, s’imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu’ils sont dans les paroles, la pensée, l’imagination et la représentation d’autrui, pour aboutir ensuite aux hommes en chair et en os; non, on part des hommes dans leur activité réelle, c’est à partir de leur processus de vie réel que l’on représente aussi le développement des reflets et des échos idéologiques de ce processus vital » Il y a dans ce texte une mise en garde contre la sous estimation du rôle de l’activité humaine (le travail en est une) qui permet d’appréhender la nature du système de production et les rapports sociaux qu’elle engendre. Leur analyse mettant en évidence l’origine des inégalités source de maintien des peuples dans un état de sujétion idéologique.
Karl Marx n’est pas à appréhender de manière dogmatique ! N’a-t-il pas énoncé lui même : « Nous n’allons pas au monde en doctrinaires pour lui apporter une principe nouveau. Nous ne lui disons pas : « voici la vérité. tombez à genoux ! »
2010
Michel Onfray est un des personnages que j’aime entendre. Je l’ai pas tellement lu mais surtout écouté à la radio. J’ai cru, très modestement, déceler que ce philosophe semblait plus vouloir en découdre avec les penseurs à partir de leur comportement “privé” plus qu’à partir de leur oeuvre et que cela comportait quelque danger dans sa crédibilité d’intellectuel. Ce que confirment certains de ses opposants de circonstance.
Lire intégralement l’oeuvre de Freud et n’en retenir semble-t-il, que le présupposé résultat d’une véritable imposture, est parfaitement son droit. Mais à la place d’Onfray (ne riez pas trop fort !) je m’interrogerais sur l’importance médiatique accordé à son ouvrage, petit pavé dans la mare que beaucoup ont déja visitée.
Je me souviens du temps ou Sartre (qui a contribué à me faire devenir communiste, eh oui !) devenait l’idole d’une bourgeoisie (petite moyenne ou grande, que sais-je !) parce que précisèment offrant une alternative au discrédit de la pensée de droite sans trop se mouiller avec le marxisme et je dirai même en l’ignorant tout à fait.
Gageons qu’un des critiques de Michel Onfray, aussi puissant travailleur que l’est ce dernier, relise son oeuvre avec la même méthode. qu’en dirait-il et que dirait-il de l’homme philosophe
Pouvoir et sexualité (Michel Foucault p.136 “La volonté de savoir” – 1)
« Il ne faut pas décrire la sexualité comme une poussée rétive, étrangère par nature et indocile par nécessité à un pouvoir qui, de son côté, s’épuise à la soumettre et souvent échoue à la maîtriser entièrement. Elle apparaît plutôt comme un point de passage particulièrement dense pour les relations de pouvoir : entre hommes et femmes, entre jeunes et vieux, entre parents et progéniture, entre éducateurs et élèves, entre prêtres et laïcs, entre administration et population. Dans les relations de pouvoir, la sexualité n’est pas l’élément le plus sourd, mais de ceux, plutôt, qui est doté de la plus grande instrumentalité : utilisable par le plus grand nombre de manœuvres, et prouvant servir de point d’appui, de charnières aux stratégies les plus variées. »
Ce texte résume bien l’usage qui est fait de la sexualité dans les différentes relations de pouvoir entre les humains. Mais il est recommandé de lire Foucault dans “La volonté de savoir” pour cerner sa pensée qui démystifie l’interdit sexuel et montre comment les classes dominantes l’utilisent, autant que peuvent l’utiliser les individus, comme instrument de pouvoir.
A partir de là il est aisé pour certains pouvoirs, notamment en mettant en exergue les crimes sexuels les plus abominables, d’obtenir des lois répressives qui vont bien au delà de la sanction de ces crimes et peuvent même parfois justifier une généralisation d’un système totalitaire. Cela vaut pour tous les régimes, en occident comme ailleurs ! Ceux qui se prêtent à ces mécanismes ne mesurent pas toujours les conséquences futures de l’ acceptation active ou passive de ces lois.
Thèses sur Fuerbach (Karl Marx) composées en 1845
Le principal défaut, jusqu’ici, du matérialisme de tous les philosophes – y compris celui de Feuerbach est que l’objet, la réalité, le monde sensible n’y sont saisis que sous la forme d’objet ou d’intuition, mais non en tant qu’activité humaine concrète, en tant que pratique, de façon non subjective. C’est ce qui explique pourquoi l’aspect actif fut développé par l’idéalisme, en opposition au matérialisme, – mais seulement abstraitement, car l’idéalisme ne connaît naturellement pas l’activité réelle, concrète, comme telle. Feuerbach veut des objets concrets, réellement distincts des objets de la pensée; mais il ne considère pas l’activité humaine elle-même en tant qu’activité objective. C’est pourquoi dans l’Essence du christianisme, il ne considère comme authentiquement humaine que l’activité théorique, tandis que la pratique n’est saisie et fixée par lui que dans sa manifestation juive sordide. C’est pourquoi il ne comprend pas l’importance de l’activité «révolutionnaire», de l’activité «pratique-critique».
Extrait de l’idéologie allemande de Marx
A l’encontre de la philosophie allemande qui descend du ciel sur la terre, c’est de la terre au ciel que l’on monte ici. Autrement dit, on ne part pas de ce que les hommes disent, s’imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu’ils sont dans les paroles, la pensée, l’imagination et la représentation d’autrui, pour aboutir ensuite aux hommes en chair et en os; non, on part des hommes dans leur activité réelle, c’est à partir de leur processus de vie réel que l’on représente aussi le développement des reflets et des échos idéologiques de ce processus vital. Et même les fantasmagories dans le cerveau humain sont des sublimations résultant nécessairement du processus de leur vie matérielle que l’on peut constater empiriquement et qui repose sur des bases matérielles. De ce fait, la morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l’idéologie, ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent, perdent aussitôt toute apparence d’autonomie. Elles n’ont pas d’histoire, elles n’ont pas de développement; ce sont au contraire les hommes qui, en développant leur production matérielle et leurs rapports matériels, transforment, avec cette réalité qui leur est propre, et leur pensée et les produits de leur pensée. Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience. Dans la première façon de considérer les choses, on part de la conscience comme étant l’individu vivant, dans la seconde façon, qui correspond à la vie réelle, on part des individus réels et vivants eux-mêmes et l’on considère la conscience uniquement comme Leur conscience.
Michel FOUCAULD
“Quoi d’étonnant si la prison ressemble aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hopitaux, qui tous ressemblement au prisons ?”
Provocation ? Michel Foucault (19261984) a mis en évidence les raisons pour les sociétés modernes de la négation de la folie la considérant comme une maladie “se privant ainsi d’une certaine liberté, et privant la folie de son sens.” “l’exclusion sociale, nortamment par l’enfermement (psychiatrique, carcéral…) est le moyen par lequel le pouvoir s’assure la maitrise des individus. Foucault souligne la similitude de traitement de certains groupes d’individus, situés à la limite de la société (les fous, les prisonniers, les enfants, les soldats…). Ils sont enfermés dans des structures spécialisées organisées selon le même modèle de “l’institution disciplinaire”
(Corinne Soulay, dans “l’actu” revue destinée aux adolescent)
Dans la même revue Corinne soulay explique : “L’injonction séculaire de la sexualité. En matière de sexualité, l’hypothèse genéralement admise est que, depuis le XVIème siècle, on assiste à une répression croissante de la sexualité, avec comme point culminant le puritanisme. Le XXème siècle apparait alors comme celui de la libération sexuelle. Pas tout à fait, selon Michel Foucault. Pour lui, le discours sur le sexe repose sur des “manipulations”, une certaine normalisation de l’approche de la sexualité. La prétendue libération sexuelle serait en fait la soumission à l’injonction séculaire d’avoir à connaitre le sexe”
Foucault aurait-il raison ? Ce n’est pas ce qui se passe dans nore société depuis des décades, et qui ne fait qu’empirer : une sorte d’instrumentalisation de la sexualité qui sert de diversion au pouvoir, qui dément le constat du philosophe !
Sade (extrait de la Vérité)
Quelle est cette chimère impuissante et stérile,
Cette divinité que prêche à l’imbécile
Un ramas odieux de prêtres imposteurs ?
Veulent-ils me placer parmi leurs sectateurs ?
Ah ! jamais, je le jure, et je tiendrai parole,
Jamais cette bizarre et dégoûtante idole,
Cet enfant de délire et de dérision
Ne fera sur mon cœur la moindre impression.
Content et glorieux de mon épicurisme,
Je prétends expirer au sein de l’athéisme
Et que l’infâme Dieu dont on veut m’alarmer
Ne soit conçu par moi que pour le blasphémer.
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A chacun le chemin de son élévation.
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