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Côte d’Ivoire 2 – quel choix ?
Quand nous voyons les Etats Unis, l’Europe et la France, enfin leurs dirigeants partisans du libéralisme économique, ce qui n’est pas tout à fait pareil, prendre parti en faveur de l’un des deux prétendants à la Présidence de la république de Côte d’Ivoire, cela nous donne envie de soutenir l’autre.
Que Gbagbo ne soit pas un saint, c’est fort possible. Il y en a peu qui peuvent se prévaloir de cette qualité au demeurant très subjective dans le domaine religieux autant que politique. Mais croire en celle de son adversaire, qui s’est rangé du côté des rebelles pour prendre le pouvoir dans les années 90, est tout aussi délirant.
Par contre examiner de plus près la situation économique, les intérêts des sociétés occidentales face à l’intérêt de ce peuple menacé de guerre civile parait indispensable pour comprendre la situation.
Cela doit permettre de voir lequel des deux partis se prête le mieux aux intérêts des lobbies de l’industrie et de la finance. Car c’est dans leurs intérêts essentiellement que se situe l’enjeu du pouvoir politique dans ce pays.
Ce que j’ai retenu de la Côte d’Ivoire lorsque je l’ai visitée, sans doute très superficiellement car je n’avais ni la mission, ni les moyens d’investigation pour me rendre compte, c’est la dévastation des forêts, une capitale économique pleine de contrastes mais grouillante d’activités, une capitale politique marquée par la mégalomanie d’un certain Félix Houphouët Boigny, une côte bordée d’exploitation de Palme bien entretenue à perte de vue, une petite exploitation de cacao ou le propriétaire ivoirien actionnaire d’une scierie tenue par des libanais exerçait visiblement un pouvoir féodal.
J’ai retenu aussi l’attitude tout aussi contrastée de français rencontrés la bas, assez méprisants parfois, paternaliste souvent, à l’égard d’une population que bien entendu la plupart utilisait à des fins mercantiles sous couvert de générosité et de compassion. Restes évidents d’un colonialisme qui fut meurtrier pour ces peuples très tôt frappés par la corruption des dirigeants de clans ou de tribus.
Bref la puissance des uns côtoyant la misère des autres ! Je n’oublierai jamais cette femme mourant au bord d’une route dans l’indifférence de quelques passants qui attendaient vainement une ambulance ou quelque véhicule pour l’emmener vers un hôpital.
Il va de soi que je puisse être en difficulté pour me faire une opinion, loin de tout cela, comme la plupart des français qui s’intéressent aux évènements que traverse ce pays.
Les seuls partisans de Gbagbo que je côtoyais à Paris avaient essentiellement pour préoccupation de se faire les intermédiaires entre les grands couturiers parisiens et le président non encore élu à qui il fallait fournir des complets dignes de sa future fonction. Partisans de la coopération avec les Etats-Unis ils mettaient ces derniers naïvement en opposition avec la France soupçonnée de profiter de sa position d’ancienne puissance colonisatrice.
Pour me rassurer ils me signalaient les attaches de Gbagbo avec la gauche française, notamment le PS, ce qui n’était pas du tout fait pour me convaincre en ce qui me concerne.
Pas de quoi avoir une bonne opinion du futur Président mais les intentions affichées par un responsable politique, intellectuel et journaliste engagé à ses côtés, m’avait tout de même informé que Gbagbo, selon lui, se situait dans le sens du progrès social pour les ivoiriens.
Bref pour toutes ces raisons je ne stigmatiserais pas Gbagbo comme le font les dirigeants « occidentaux » tellement ces derniers nous engagent dans des conflits au prétexte d’être les champions de la liberté et de la démocratie. Leur appui à Ouattara me rend plus que méfiant à son égard.
Deux soldats morts en Afghanistan cette semaine plus de cinquante depuis le début d’une intervention militaire injustifiée. Des centaines de milliers d’hommes et de femmes périssent sous l’effet de nos armes et pire des conséquences des appétits financiers des multinationales qui manipulent nos gouvernants.
Déjà vingt ou trente à ce jour et des milliers demain en Côte d’Ivoire au fond pour les mêmes raisons et ils osent ces bons apôtres du capitalisme net leurs médias nous parler des atteintes aux droits de l’homme en Chine, en Iran où ailleurs. Qu’ils balaient devant leur porte d’abord. Même si nous répugnons à toute atteinte à la liberté qu’elle qu’en soit la forme individuelle ou collective.
On combat avec des idées pas des fusils, sauf pour se défendre de la violence des autres
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