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Côte d’Ivoire 4 – La duperie

8042011

J’ai évoqué ici souvent mon opposition à toute forme d’intervention dans les affaires internes des autres nations.

Y compris, lorsqu’il s’agit du soutien militaire à des révolutionnaires dont j’aurais la garantie qu’ils défendent mes convictions les plus profondes, au risque de heurter leur camp. Chez eux comme chez moi.

Autre chose est d’agir sur le plan national et international pour peser politiquement en leur faveur. Mais sans armes ! Expliquer ce qui se passe à tel ou tel endroit du globe est une chose, prendre parti  idéologiquement en est une autre et il est bien difficile d’y échapper. Par contre voir la France s’engager militairement dans un conflit en faveur d’un camp dans un autre pays m’est insupportable.

Alors me direz-vous lorsqu’il y a les ressortissants français il faut bien les protéger ? Parlons-en ! La encore il faut faire preuve d’une grande prudence car les protéger c’est aussi les impliquer.

Pour être allé en Côte d’Ivoire et avoir côtoyé quelques uns de ces ressortissants  j’y ai vu un peu de tout : des petits entrepreneurs installés depuis longtemps vivant aisément entourés d’une main-d’œuvre bon marché et attachés à un mode de vie très confortable incomparablement plus facile d’accès qu’en métropole.

Je me souviens de quelque hôtelier ou restaurateur, d’un exploitant d’origine libanaise d’une scierie, lesquels ne me semblaient pas particulièrement animés d’un esprit coopératifs intense et étaient venus chercher là du travail pas cher et poursuivant sans état d’âme la dévastation de ce qu’il restait d’une forêt autrefois luxuriante. A côté d’eux toutes sortes de commerçants ou intermédiaires qui se livraient à de l’import export.

J’y ai vu aussi des personnels d’institutions religieuses tout autant préoccupés de communiquer leur foi que d’en faire un élément efficace de charité et d’aide aux populations.

Mais je n’ai pas vu ces actionnaires de sociétés mixtes franco-ivoiriennes  qui exploitent les matières premières de ce pays et des hectares de palme à perte de vue ou qui sont impliqués dans toutes les activités de cette fabuleuse capitale que constitue Abidjan et corrompent une bourgeoisie locale et tous les attributs de pouvoir qu’elle se donne.

Tous : petits, moyens  n’étaient  surement pas là par altruisme. Après tout il faut vivre et leur choix était tout à fait compréhensible  sur le plan individuel. Mais tout cela avait une odeur de néo-colonialisme qui elle l’était moins ! Certains entretenaient avec la population locale d’excellents rapports  marqués de respect. D’autres continuaient à afficher un mépris à l’égard de tous ces gens  qui se disputaient souvent à leur porte pour travailler ou récolter quelques miettes de cette « coopération »

Une population d’où émanait parfois quelques marques d’hostilité et de révolte face à ces « blancs » qu’ils supposaient tous riches et profiteurs. Et cela pouvait concerner une partie de la jeunesse excédée  de la condition de pauvreté dans la quelle il n’y avait d’issu que l’arnaque ou le petit trafic. Tout heureux de se venger d’une oppression subie et croyant ainsi s’en sortir et justifier une certaine dignité.

Cela d’ailleurs me rappelle ce jeune qui dans un contexte certes incomparable d’une petite ville du sud de la France qui me répondit, au reproche que je lui Faisais de ne pas voter, répétant l’air à la mode du tous pourris : « moi je n’ai pas besoin de vous (sous entendu les politiques) je me débrouille tout seul ! » Sans travail à 20 ans on comprend de quoi il parlait !

Les rapports qu’entretiennent certains résidents français issus des couches moyennes avec les populations des ex-colonies, même parés d’un esprit  plus condescendant voire coopératifs sont des rapports d’antagonisme économiques secondaires comme en France le sont ceux qui s’établissent entre les couches moyennes de notre pays et les populations le plus défavorisées.

Le grand capital se sert de cette contradiction. Il en fait une poudrière manipulable, prenant appui sur les divisions que cela engendre dans les anciennes colonies comme sur notre propre sol. Il enrobe cela du discours humanitaro-agressif  à la BHL.

Le pétainisme s’est servi à sa manière de cela avec une cruauté implacable en étendant le conflit de classe à celui de race. Allons-nous demain connaitre la répétition criminelle de cette démarche idéologique ? La droite extrême et l’extrême droite en seront-ils les fers de lance ? La social démocratie une observatrice passive ou béatement critique ? Et nous ? Allons nous tarder à entrer en résistance, à avertir du danger avant que nos petits enfants saignent des épées de Damoclès qui se hissent peu à peu sur leurs têtes encore trop inconscientes ?

Quand je vois à la télé des soldats, qu’en tant que contribuable je finance pour protéger soi disant des ressortissants français, je ne peux  qu’évoquer ce qui précède. En bombardant un camp au profit de l’autre au prétexte de défense de l’ordre mondial démocratique on se fout du monde et plus grave on prétendant  mettre à l’abri une population que l’on a encouragée à profiter des restes du festin colonial, on joue au pompier pyromane.

A quand une saine coopération avec tous ces peuples appauvris et manipulés ?

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