Honte à LCI, chaine au service d’une fraction de la grande bourgeoisie française, qui ose comparer les russes aux nazis de 1938 ! Ces memes russes qui ont payé cher la lutte contre Hitler ! On ne ferait pas mieux pour falsifier l’histoire et et détourner la jeuness des réalités historiques.
Posté par jacques LAUPIES le 15 août 2025
Guerre en Ukraine : pourquoi Poutine arrive en position de force au sommet en Alaska avec Trump
Avec la percée récente de son armée dans le Donbass, le président russe dispose de cartes maîtresses qu’il tentera d’abattre lors de son tête-à-tête vendredi 15 août avec Donald Trump.

© Alexey Nikolskiy / Sputnik//SPUTNIK
Le sort de la guerre en Ukraine peut-il se régler sans le pays agressé ? C’est la question – prosaïque dans sa formulation mais fondamentale au regard du droit international – que pose la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine qui se déroulera ce vendredi 15 août, en Alaska. C’est en tout cas le scénario qui semble s’écrire depuis l’annonce de ce sommet, dans la foulée d’une rencontre entre Steve Witkoff, l’envoyé spécial du président états-unien, et Vladimir Poutine.
Avant même d’avoir commencé, cette rencontre constitue une victoire pour le président russe. Depuis plusieurs mois, il subissait les foudres trumpiennes, de la menace de nouvelles sanctions économiques à l’escalade verbale sur fond d’intimidations nucléaires réciproques. Le voici redevenu l’interlocuteur privilégié dans la résolution d’une guerre qu’il a lui-même déclenchée.
Acter la conquête de l’est de l’Ukraine
Le format du tête-à-tête implique un ordre du jour spécifique. Donald Trump assure qu’il demandera à son homologue russe de mettre fin à cette guerre. Celui-ci donnera sans doute son accord de principe mais assorti de conditions. « Poutine ne s’est jamais opposé à une négociation, il est toujours d’accord pour négocier, à ses conditions, il ne veut pas de cessez-le-feu », rappelait sur LCI Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie, au moment de l’annonce du sommet.
Ces conditions sont connues : engagement formel que l’Ukraine ne rejoigne pas l’Otan (ce que les Occidentaux avaient promis à Moscou au début des années 1990) ni aucune autre alliance militaire occidentale, que le pays n’accueille pas de troupes occidentales sur son territoire et ne se dote pas d’une armée susceptible de menacer la Russie, et, enfin et surtout, qu’il accepte les pertes de territoires.
On comprend bien la règle élémentaire d’une négociation : ne pas faire de compromis en début de processus. Mais avec qui Vladimir Poutine va-t-il « négocier » en Alaska ? Avec un Donald Trump qui ne peut, par définition, s’engager pour l’Ukraine. Seul Volodymyr Zelenksy le pourrait. Et encore dans les limites de la Constitution de son pays qui ne l’autorise pas à accorder la cession de territoires. Selon le quotidien britannique The Telegraph, le président ukrainien serait néanmoins prêt à renoncer à des portions occupées en échange d’un cessez-le-feu.
Zelensky et les Européens hors-jeu
Volodymyr Zelensky a passé la semaine à tenter de briser l’isolement dans lequel l’a plongé l’annonce de ce sommet. Dès dimanche 10 août, sept dirigeants européens se joignaient à lui pour affirmer que Kiev ne pouvait être écarté des négociations. Dans un premier temps, Donald Trump avait assuré aux responsables européens que la rencontre avec Vladimir Poutine serait suivie d’un sommet tripartite en présence de Volodymyr Zelensky. Hypothèse aussitôt démentie par le Kremlin.
Que recherche réellement Donald Trump en effectuant son énième revirement sur ce dossier ? Il s’écrit beaucoup – sans doute trop – que le président états-unien rêve d’un prix Nobel de la paix, dont Barack Obama fut le récipiendaire en 2009. Si ce ressort psychologique ne peut être évacué, il ne doit pas masquer le cap stratégique de l’administration Trump qui veut désengager la puissance américaine de ce semi-bourbier diplomatique pour se consacrer à sa rivalité avec la Chine.
Pour Washington, l’implication auprès de Kiev nécessite d’engager du crédit politique et… des dollars. Ce que ne manque jamais de souligner J. D. Vance, le vice-président états-unien, comme lors d’une récente interview accordée à la chaîne ultraconservatrice Fox News : « Nous voulons mettre fin aux tueries. Mais je pense que les Américains en ont assez de continuer à envoyer leur argent, leurs impôts, pour financer ce conflit particulier. Mais si les Européens veulent prendre le relais et acheter les armes auprès des producteurs américains, cela nous convient. Mais nous n’allons plus financer cela nous-mêmes. »
Or, seule, l’Ukraine ne peut résister à la puissance russe. Depuis le début du conflit, elle s’est appuyée sur le soutien logistique des États-Unis, décidé par Joe Biden. Donald Trump a tiré avantage de cette situation en extorquant à Volodymyr Zelensky un accord de partage de terres rares en échange de la poursuite de livraisons d’armes. Le président états-unien s’est ensuite tourné vers Vladimir Poutine pour tenter de sceller la fin des hostilités. Mais l’hôte du Kremlin sait que le temps joue pour lui. L’avantage démographique de son pays sur l’Ukraine lui permet d’envisager une guerre longue, tandis que les sanctions des pays occidentaux n’ont pas affaibli l’appareil économique et productif.
Le président russe arrivera demain en Alaska d’autant plus en position de force que son armée a réalisé des percées dans l’est de l’Ukraine après des mois de combats acharnés. Ces derniers jours, elle a réussi à franchir la ligne de défense majeure et principale de la région de Donetsk et se trouve désormais plus proche que jamais de Kramatorsk, ville clé de la région.
« La situation est assez chaotique, car l’ennemi, ayant trouvé des failles dans la défense, s’infiltre profondément à l’intérieur, essayant d’établir rapidement une tête de pont et d’accumuler des forces pour poursuivre son avancée », a déclaré DeepState, un groupe ukrainien lié à l’armée qui cartographie le champ de bataille, cité par le New York Times.
Le premier effet de l’annonce de ce sommet en Alaska aura donc été un effort supplémentaire de l’armée russe pour pousser son avantage et permettre à Vladimir Poutine de négocier avec le plus grand nombre d’atouts en main. Le second tient en la confirmation de la mise sur la touche de l’Europe, qui a participé à sa propre relégation en refusant d’envisager une solution diplomatique.
Donald Trump a seulement concédé aux pays européens une rencontre en visioconférence mercredi 13 août, à laquelle a participé Volodymyr Zelensky depuis Berlin. Dans la dernière ligne droite, il semble que la Maison-Blanche ait revu ses ambitions à la baisse. Plus question d’un « accord » mais seulement d’un « exercice d’écoute », comme si Donald Trump avait déjà intégré que son supposé « art du deal » ne pouvait rien face à la position dominante de Vladimir Poutine.



