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Benjamin Netanyahou persiste à vouloir occuper toute la bande de Gaza malgré les voix israéliennes dénonçant un génocide

Posté par jacques LAUPIES le 6 août 2025

 

Depuis plusieurs jours, le premier ministre israélien et son équipe d’extrême droite préparent l’opinion publique et parlent de conquérir l’ensemble du territoire palestinien.

Monde

 

6min

Publié le 5 août 2025

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 dans POLITIQUE
Des char israéliens, dans le nord de la bande de Gaza, le 5 août. La veille, au moins 87 personnes ont été tuées selon le ministère de la Santé du territoire
© Jack GUEZ / AFP)

Benyamin Netanyahou n’est pas encore isolé mais, autour de lui, les rangs commencent à se clairsemer. Les critiques se font de plus en plus fortes et publiques. Elles proviennent de personnalités issues d’institutions respectées, voire vénérées en Israël, un pays où toute la vie politique est centrée sur une menace existentielle malgré la puissance militaire et le soutien inconditionnel des États-Unis et des pays occidentaux en général.

Il n’empêche, les services de renseignement, intérieurs et extérieurs, de même que l’armée et la police demeurent les vestales de la société. Il faut alors imaginer l’impact que vient de produire l’appel lancé, dans la nuit du 3 au 4 août, par 550 anciens responsables militaires et maîtres-espions, au président des États-Unis.

Des voix de plus en plus nombreuses dénoncent un génocide à Gaza

« Au nom du mouvement des « Commandants pour la sécurité d’Israël » (CIS), le plus grand groupe israélien d’anciens généraux de l’armée, Mossad, Shin Bet, police et corps diplomatiques équivalents, nous vous exhortons à mettre fin à la guerre à Gaza. Vous l’avez fait au Liban. Il est temps de le faire à Gaza également. »

Les signataires estiment que l’armée israélienne « a depuis longtemps atteint les deux objectifs qui pouvaient être réalisés par la force : démanteler les formations militaires et le gouvernement du Hamas », estiment les membres du CIS. « Le troisième, et le plus important, ne peut être atteint que par un accord : ramener tous les otages chez eux. »

Cette déclaration est intervenue alors qu’Israël est à la croisée des chemins. De plus en plus d’ONG israéliennes (B’Tselem, Physicians for Human Rights) parlent maintenant de génocide en cours à Gaza. C’est le cas également d’un écrivain aussi réputé que David Grossman.

 
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Et, pourtant, Benyamin Netanyahou choisit la fuite en avant. « Il est nécessaire de vaincre totalement l’ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s’assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n’abandonnons aucune de ces missions », a-t-il affirmé, le 5 août, en visitant une base militaire et alors qu’on disait imminente une réunion du conseil de sécurité en présence notamment des ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, et du chef d’état-major de l’armée.

Mais ce dernier, le lieutenant-général Eyal Zamir, nommé il y a à peine cinq mois, exprime depuis plusieurs semaines son désaccord avec la stratégie retenue et imposée par le premier ministre. « Netanyahou veut que l’armée israélienne conquière toute la bande de Gaza », résume la radio publique Kan. Plusieurs ministres ont d’ailleurs « confirmé qu’il a décidé d’étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus », croit savoir ce même média.

Netanyahou et l’extrême droite veulent redessiner la carte de la Palestine

Le quotidien Maariv souligne que cette « décision dramatique » signifie que l’armée va « commencer à combattre dans des zones » où elle s’est abstenue de le faire ces derniers mois, « par crainte de nuire aux otages, ceci y compris les camps de réfugiés du centre de la bande de Gaza ».

Ces différences d’appréciation, aussi bien que les possibles stratégies, ne remettent toutefois pas en cause ce qui semble bien l’objectif de Netanyahou et ses alliés d’extrême droite : occuper l’ensemble des territoires palestiniens, c’est-à-dire la Cisjordanie, Jérusalem-est et la bande de Gaza.

Quitte à ce que les deux millions de Gazaouis restent enfermés dans un vaste camp comme cela a été présenté par le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, ou « choisissent » de partir s’installer dans un autre pays.

Netanyahou assume une stratégie d’escalade militaire

Selon Amit Segal, analyste politique sur Channel 12, citant un haut responsable anonyme du cabinet de Netanyahou, « la décision a été prise » de prendre le contrôle total de la bande de Gaza. « Le Hamas ne libérera plus d’otages sans une reddition totale, et nous ne nous rendrons pas. Si nous n’agissons pas maintenant, les otages mourront de faim et Gaza restera sous le contrôle du Hamas. »

En revanche, les familles des otages retenus dans le territoire palestinien et les Israéliens en faveur de la paix et dont le nombre augmente, réclament un cessez-le-feu avec le Hamas pour obtenir la libération des derniers captifs enlevés.

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« La balle est dans le camp de l’occupant et des Américains », a fait savoir à l’AFP un dirigeant politique du Hamas, Hossam Badran, affirmant la volonté du mouvement « d’arrêter la guerre et mettre fin à la famine ». Les médiateurs seraient toujours en contact avec le mouvement palestinien, « mais jusqu’à présent, il n’y a pas de nouvelles propositions ou idées, et aucun développement concernant la reprise des négociations », a-t-il ajouté, assurant que son mouvement était « prêt à reprendre les pourparlers là où ils se sont arrêtés ».

Trump promet la paix pendant que Netanyahou prépare l’annexion

On est loin des déclarations de Donald Trump, il y a plus de trois semaines maintenant, annonçant presque triomphalement un accord sur le point d’être signé. Un poker-menteur. Samedi 2 août, alors qu’il se trouvait en Israël, l’envoyé américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a affirmé travailler avec le gouvernement israélien sur un plan visant à mettre fin à la guerre à Gaza.

Or, ces mêmes responsables israéliens évoquaient l’extension de l’offensive militaire à Gaza et l’annexion de certaines parties de l’enclave dévastée. Les négociations de cessez-le-feu de Doha, qui ont échoué, visaient à conclure des accords sur une proposition développée par les États-Unis, une trêve de soixante jours, au cours de laquelle de l’aide serait acheminée par avion vers Gaza (lire ci-contre) et la moitié des otages détenus par le Hamas serait libérée en échange de prisonniers palestiniens incarcérés en Israël.

Après la rencontre entre Netanyahou et Witkoff, le 31 juillet, un haut responsable israélien avait déclaré qu’« une compréhension se dessinait entre Washington et Israël », sur la nécessité de passer d’une trêve à un accord global prévoyant « la libération de tous les otages, le désarmement du Hamas et la démilitarisation de la bande de Gaza », conditions essentielles posées par Israël pour mettre fin à la guerre. Un leurre toléré par des pays comme la France qui tergiversent et ne prennent toujours pas de sanctions pour stopper Netanyahou le va-t-en-guerre.

 

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