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L’Espagne comme exemple pour le combat contre Netanayou et sa clique d’extrême droite symbole d’un nouveau fascisme !

Posté par jacques LAUPIES le 4 août 2025

Gaza : « La pression populaire est indispensable pour mettre fin à la guerre et éviter un génocide »

Bien conscient de la position relativement isolée de son gouvernement dans le contexte européen, le député espagnol Agustín Santos (Mouvement Sumar) invite les mouvements sociaux et les partis politiques de gauche à développer la solidarité avec la Palestine à l’échelle du continent.

Monde

 

6min

Publié le 3 août 2025

L’Espagne comme exemple pour le combat contre Netanayou et sa clique d’extrême droite symbole d’un nouveau fascisme ! dans POLITIQUE
Agustín Santos, député du Groupe parlementaire plurinational SUMAR, porte-parole de la commission des affaires étrangères et ex-ambassadeur de l’Espagne à l’ONU (2018-2023), rappelle que la pression populaire en soutien à la Palestine reste primordiale.
© Luis Reygada pour l’Humanité

De la remise en cause des relations économico-militaires avec Israël à la reconnaissance de l’État palestinien (en mai 2024), l’aile gauche de la coalition qui compose le gouvernement dirigé par Pedro Sánchez a œuvré pour pousser l’Espagne à passer de la prudence diplomatique à une position plus ferme et déterminée en faveur de la cause palestinienne.

Alors que, enfin, la politique génocidaire du gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou et ses inqualifiables conséquences à Gaza commencent à sortir certains pays occidentaux d’une torpeur complice, le député du mouvement Sumar (parti membre de la coalition au pouvoir) Agustín Santos – que l’Humanité a rencontré le mois dernier à Madrid – rappelle la nécessité de reconnaître la Palestine afin d’être en mesure d’ouvrir les négociations qui pourraient mettre un terme à la guerre.

Mais pour l’ancien représentant permanent de l’Espagne auprès des Nations Unies (2018-2023), étendre sur tout le continent la solidarité des mouvements sociaux et des partis de gauche envers la Palestine reste primordial afin que les positions avant-gardistes du gouvernement espagnol soient suivies par ses partenaires européens.

Qu’est-ce qui a poussé le gouvernement de Pedro Sánchez à reconnaître l’État palestinien ?

 dans POLITIQUE

Agustín Santos

député du Groupe parlementaire plurinational SUMAR, porte-parole de la commission des affaires étrangères, ex-ambassadeur de l’Espagne à l’ONU (2018-2023)

Dès le 7 octobre 2023, la pression populaire s’est considérablement accrue – une pression que nous, Sumar, avons été les premiers à porter au sein du gouvernement de coalition.

 

Le président du gouvernement Pedro Sánchez a effectué une visite en Israël et à Rafah fin novembre 2023 – et il devenait déjà évident que le plan d’attaque israélien dépassait largement le cadre d’une simple opération punitive contre le Hamas. Entre octobre et novembre, tout le monde avait déjà compris qu’on assistait en réalité à la mise en place d’une opération d’extermination et de nettoyage ethnique.

Cela a-t-il été rapidement reconnu par le Parti socialiste ?

Non, au début, le PSOE, ou plutôt le ministère des Affaires étrangères, a eu du mal à admettre les faits. Il a tenté, disons, de freiner quelque peu la pression venant de notre camp, qui consistait à dénoncer une opération génocidaire menée par un gouvernement d’extrême droite. Cette nouvelle et terrible situation exigeait une réaction différente. Alors que la reconnaissance de l’État palestinien était au point mort depuis des années, nous estimions qu’après le 7 octobre, c’était la première étape nécessaire pour arrêter le massacre. Pour arrêter une guerre il faut ouvrir des négociations, et pour ouvrir des négociations, il faut que la partie palestinienne soit reconnue comme telle.

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Ainsi, nous avons poussé pour obtenir une reconnaissance immédiate comme condition préalable à la cessation de la guerre et pour instaurer une nouvelle dynamique, permettant d’éviter le génocide (l’Espagne a officiellement reconnu la Palestine comme un État le 28 mai 2024, conjointement avec l’Irlande et la Norvège, NDLR).

Peut-on donc dire que le rôle joué par l’aile gauche du gouvernement a été décisif pour obtenir cette reconnaissance ?

La réponse n’est pas si simple. Il ne s’agit pas uniquement de l’action et de la pression exercées par Sumar. On doit reconnaître qu’il existe une longue tradition de solidarité envers la Palestine, très ancrée, aussi bien au sein du Parti socialiste que dans le reste de la gauche et de la société civile espagnole. Sans cela, il aurait été difficile d’obtenir des changements aussi importants.

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Il est évident qu’au sein de la gauche – ce que vous appelez en France « la gauche de la gauche » – il existe une longue tradition de solidarité avec la cause palestinienne, vieille de plusieurs décennies. Mais il est tout aussi vrai qu’au sein du Parti socialiste, il existe une tradition de médiation dans la crise du Moyen-Orient, dont le principal acteur fut pendant longtemps l’ancien ministre Miguel Ángel Moratinos (2004-2010, sous le mandat du président socialiste José Luis Rodríguez Zapatero, NDLR), qui fut également représentant de l’Union européenne pour le processus de paix arabo-israélien entre 1996 et 2003.

À ces deux éléments, il faut ajouter le rôle de la pression populaire, toujours très forte, qui influence l’ensemble de la gauche en Espagne.

Sumar joue un rôle de courroie de transmission de cette pression au sein du gouvernement ?

En effet, on peut dire que nous avons maintenu une pression constante pour garder la question palestinienne sur la table depuis le 7 octobre. Nous avons exercé cette pression en remettant en cause les relations militaires entre nos deux pays, l’accord d’association avec l’UE, en exigeant un embargo sur les armes et sur d’autres aspects comme l’utilisation des ports espagnols pour expédier du matériel militaire à Israël… Nous nous sommes mobilisés et avons mené campagne sur cette question, tandis que d’autres membres de la coalition ont de leur côté engagé des recours en justice pour mettre fin à cette situation (référence aux actions menées par des membres du Parti communiste espagnol et de la coalition Izquierda Unida, NDLR).

Il y a aussi eu la décision de la Cour internationale de Justice, et Sumar a fait pression pour que l’Espagne rejoigne la procédure. Le gouvernement a tardé, mais il l’a fait. C’est un exemple de la manière dont on parvient à transformer une position de prudence diplomatique en une position plus déterminée, plus ferme, marquée par une solidarité claire avec la cause palestinienne, avec l’Autorité palestinienne et avec le peuple palestinien.

L’embargo sur les armes constitue effectivement une autre mesure importante que l’Espagne est en train de mettre en œuvre, mais il semble que ce processus puisse mettre longtemps à aboutir…

Au-delà de la procédure législative en cours – à laquelle s’ajoute la difficulté de remplacer progressivement les processus industriels qui liaient l’Espagne aux entreprises israéliennes – l’essentiel est qu’une décision politique ait été prise par le ministère espagnol de la Défense. Cette décision représente déjà, de facto, un gel effectif des achats et ventes d’armement.

 

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