Amélie de Montchalin annonce la « fusion ou la suppression » d’un tiers des agences de l’État
Posté par jacques LAUPIES le 27 avril 2025
Amélie de Montchalin annonce la « fusion ou la suppression » d’un tiers des agences de l’État
Invitée de CNews et Europe 1, la ministre des Comptes publics a annoncé, dimanche 27 avril, vouloir tailler sévèrement dans l’organisation de l’État dans un objectif de réduction du déficit public. Quitte à supprimer un nombre important d’emplois publics.

© Eric TSCHAEN/REA
Cela se confirme de jour en jour : le budget 2026 sera une véritable saignée. Nouvelle indication, ce dimanche 27 avril, avec les propos de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Invitée de CNews et Europe 1, celle-ci a annoncé que le gouvernement souhaitait « d’ici à la fin de l’année », et dans le cadre du prochain projet de loi de finances, acter la suppression ou la fusion d’un tiers des agences et des opérateurs de l’État. Un choix qui sera fait, selon elle, en tenant compte de la nécessité « que nous réduisions notre complexité, que nous remettions un État plus fort, plus efficace sur le terrain ».
Derrière ce charabia propre à la novlangue macroniste, c’est une véritable purge qui se dessine. « L’État va faire du ménage dans son organisation », a-t-elle ensuite détaillé, assumant que le nombre d’emplois publics sera réduit. « Parce que nous demandons des efforts collectifs, il faut que nous soyons irréprochables. On va faire des économies de fonctionnement, rapprocher des équipes, donc il y aura moins d’emplois publics à la clé, a-t-elle poursuivi. Aujourd’hui, il y a 180 000 personnes qui travaillent dans les agences et opérateurs. C’est-à-dire plus que le nombre de gendarmes dans le pays ! ». Pour connaître les modalités précises de cette opération, Amélie de Montchalin a renvoyé à la mi-mai : « Je serai auditionnée par une commission du Sénat, je ferai des annonces à ce moment-là ».
L’agence bio, l’Ademe et l’OFB en danger ?
Si la ministre n’a pas spécifié quelles agences, ni quels opérateurs, allaient être « fusionnés ou supprimés », elle a toutefois précisé que les universités ne seraient pas incluses. Reste que, ces derniers temps, des entités bien précises étaient dans le collimateur du gouvernement ou de la droite parlementaire.
C’est notamment le cas de l’Agence bio, créée en 2001, avec pour mission de promouvoir le bio, analyser son marché et financer ses filières. Mais aussi de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) ou de l’Office français de la biodiversité (OFB).
Une politique austéritaire que le gouvernement justifie par la volonté de réduire le déficit public qui s’est creusé, en 2024, et par son action, à 5,8 % du PIB. Pour le ramener à 5,4 % dès cette année, l’exécutif table sur près de 50 milliards d’euros d’économies en 2025. Pour 2026, l’objectif est de l’abaisser à 4,6 % du PIB. Ce qui passera par plus de 40 milliards d’euros de coupes drastiques. Donc un affaiblissement considérable des services publics.
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