Netanayou : ciminel de guerre génocidaire et il est libre. C’est vrai qu’il est revendiqué comme appartenant au camp occidental de la démocratie et de la liberté dont parait-il nous sommes ! Je sais il y en à d’autres y compris dans ce monde et dans celui qui prétend s’y opposer ! Alors que faire : tout simplement liquider les sociétés capitalistes (dites libérales) qui les font naitres : vaste problème mais incontournable ! Y compris la ou ce capitalisme ne serait qu’une passade transitoire ?
Posté par jacques LAUPIES le 18 avril 2025
Guerre à Gaza : la société israélienne en passe de se retourner contre Benyamin Netanyahou ?
Les récentes démonstrations publiques des réservistes montrent le rejet grandissant d’une guerre inutile. Le sort des personnes détenues par le Hamas depuis le 7 octobre 2023, mais aussi le massacre des populations civiles dans les territoires palestiniens sont au centre de ces mobilisations. Un vent se lève qui inquiète Netanyahou.

© Saeed Qaq / NurPhoto / NurPhoto via AFP
C’est peut-être un tournant dans la guerre génocidaire menée par Benyamin Netanyahou à Gaza. Le 10 avril, une pétition signée par près d’un millier de réservistes et retraités de l’armée de l’air israélienne a été rendue publique.
« À l’heure actuelle, la guerre sert principalement des intérêts politiques et personnels et non des intérêts de sécurité », dénoncent les signataires. « La poursuite de la guerre ne contribue à aucun de ses objectifs déclarés et conduira à la mort des personnes enlevées, des soldats de l’armée et des civils innocents, ainsi qu’à l’attrition des réservistes. » L’un des promoteurs de cette lettre, le capitaine Guy Poran, aujourd’hui à la retraite, s’en explique.
Cette lettre a reçu d’autant plus d’échos en Israël que l’armée de l’air est l’un des corps les plus prestigieux, la clé de voûte de la stratégie militaire qui consiste d’abord à bombarder intensément avant l’envoi des troupes au sol. C’est le scénario auquel on a assisté à Gaza dès les premiers mois de guerre, après les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, ainsi qu’au Liban.
Multiplication des protestations
Cette première protestation écrite a été suivie d’autres, similaires. Elles ont été paraphées par d’anciens membres du Mossad, y compris des chefs et des chefs adjoints de division, environ 1 500 réservistes et retraités du corps des chars, des diplômés du programme Talpiot – un programme d’élite dédié au recrutement de jeunes diplômés –, des anciens de l’Unité 8200 – un laboratoire militaire qui se consacre à la cyberguerre –, des diplômés du Collège de défense nationale.
Les officiers réservistes de la marine ont adressé la leur au premier ministre Benyamin Netanyahou, aux membres de la Knesset, au haut commandement de l’armée et au public israélien ; ils y déclarent : « Les objectifs de la guerre – le retour des otages et le rétablissement de la sécurité – n’ont pas été atteints. Nous demandons la fin de la guerre. Nous portons le fardeau. La responsabilité vous incombe. »
Des officiers réservistes des unités de collecte de renseignements de l’armée ont même écrit : « Nous nous identifions à l’affirmation grave et troublante selon laquelle la guerre, à l’heure actuelle, sert principalement des intérêts politiques et personnels, et non des intérêts de sécurité. La poursuite de la guerre ne contribue en rien à ses objectifs déclarés et entraînera la mort d’otages, de soldats de Tsahal et de civils innocents. Nous sommes profondément préoccupés par l’érosion du système des réservistes et par l’augmentation des taux de non-conformité, et nous nous inquiétons des conséquences à long terme de cette tendance. »
Inquiétude des autorités militaires et politiques
La contestation se propage au-delà des rangs en treillis. Environ 2 000 professeurs d’établissements d’enseignement supérieur ont signé une pétition soutenant l’action des pilotes réfractaires : « À l’heure actuelle, la guerre sert principalement des intérêts politiques et personnels, et non des intérêts de sécurité. »
Il ne s’agit pas d’un simple feu de paille, et les plus hautes autorités d’Israël, militaires et politiques, s’inquiètent. Le chef d’état-major, le général de corps d’armée Eyal Zamir, a récemment demandé à l’échelon politique de « laisser tomber certains fantasmes » concernant la guerre dans la bande de Gaza. Selon le site Ynet News, du quotidien israélien Yediot Aharonot, certaines sources ont révélé que « Zamir ne déforme pas les données pour l’échelon politique ».
Le même avait été chargé d’élaborer des plans en vue d’une offensive de grande envergure visant à s’emparer de l’ensemble de la bande de Gaza en une seule fois. Ce site soulignait, en janvier : « Le nouveau chef d’état-major, Eyal Zamir, a évoqué lors de récentes discussions avec l’échelon politique la pénurie de personnel de combat dans l’armée, et a averti que toutes les ambitions des responsables politiques du gouvernement ne pourront pas être réalisées. »
Le même site poursuit : « L’armée israélienne est au cœur du plan « Petit Oranim » », même « minuscule », depuis un mois maintenant, guidée par l’échelon politique. Le plan vise de petites parties de toute la bande de Gaza, principalement sous forme d’extension de la zone tampon près de la frontière, avec un objectif modeste par rapport à ceux de la guerre, qui sont désormais loin d’être atteints : faire pression sur le Hamas pour qu’il accepte un compromis sur la libération de quelques otages supplémentaires dans un avenir proche, ou pour parvenir à un meilleur accord. Cela pourrait durer encore de nombreux mois.
Remise en cause de la stratégie de Netanyahou
On pourrait penser que toutes ces lettres et pétitions ne visent qu’à défendre la vie des otages israéliens en oubliant le génocide en cours. Il est vrai que le débat en Israël ne porte pas d’abord sur la protection des civils palestiniens, néanmoins évoquée dans les différentes interventions publiques. Pourtant, à travers la question du retour des Israéliens détenus à Gaza et la remise en cause de la stratégie de Netanyahou, se dessine déjà un mouvement qui pourrait empêcher le premier ministre et ses sbires d’extrême droite d’accomplir leurs funestes projets.
Ainsi lorsque Ynet News évoque « les taux actuels de participation des réservistes dans les unités de combat, qui se situent autour de 60 à 70 % dans le meilleur des cas », information transmise au gouvernement, ainsi que « l’inquiétude » des chefs militaires qui pressentent « que cela sera le cas lors d’une véritable offensive, si elle a lieu », il est clair que Netanyahou doit affronter quelque chose de plus terrible peut-être que la réprobation des peuples du monde : celle de sa propre société. Sa chute pourrait advenir de ce côté-là.
Le lien se fait petit à petit entre le présent mouvement et les manifestations qui, en 2023, avaient déjà conduit des centaines de milliers d’Israéliens dans la rue contre les projets de réforme judiciaire du premier ministre. Il s’agissait tout à la fois, pour Netanyahou, de faire disparaître la Cour suprême, seule capable – d’un point de vue légal – de le briser au regard des affaires de corruption dans lesquelles il est jugé et d’empêcher l’annexion pure et simple des territoires palestiniens, Gaza et Cisjordanie.
À l’époque, déjà, les réservistes de l’armée de l’air avaient menacé de ne plus accomplir leurs périodes de mobilisation. Rentrés dans le rang après le 7 octobre 2023, ils réagissent de nouveau aujourd’hui et toute la société israélienne est en alerte. Les Israéliens commencent à comprendre que la libération des otages passe par l’arrêt de ce massacre génocidaire, même si le mot choque encore dans le pays. La question de l’occupation comme génératrice de guerre commence à s’installer dans les esprits.