Pour quelles raisons les jeunes ne s’engagent pas en politique ?
Posté par jacques LAUPIES le 13 avril 2025
Certaines raisons qui conduisent la jeunesse à ne pas s’engager politiquement, voire syndicalement, n’ont guère varié depuis l’époque, où j’avais me semble-t-il un comportement identique c’est à dire les années cinquante. D’abord une certaine insouciance de l’âge d’entrée dans la vie adulte où l’on a d’autres chats à fouetter que de s’étendre sur les actions citoyennes.
Même si le contexte était différent (début des trente glorieuse, guerre d’Algérie frappant durement la jeunesse, etc.) nous étions relativement peu mobilisés mais toutefois peut-être plus attentifs aux risques encourus pour notre avenir social. Il faut dire que sur le plan syndica,l avec la puissante CGT d’importantes luttes au sein de grandes entreprises telles que la SNCF, Renault, les charbonnages, du secteur nationalisé et dans des entreprises privées. Sur le plan politique le rapport des force était différent et l’influence du PCF de tous les combats (pour la paix, les libertés et les droits sociaux) n’était pas sans retenir notre attention. Il y avait enfinl’esprit de la résistance populaire et le rayonnement intellectuel qui l’avait accompagné.
Mais que la jeunesse d’aujourd’hui n’aille pas croire que la prise de conscience et les combats qu’elle induit était facile et que l’indifférence due à l’incompréhension politique ne provoquait pas la paralysie de certaines catégories de jeunes ! Cela prend avec l’évolution des médias des formes différentes mais non moins difficile à supporter.
L’acharnement de la bourgeoisie et de ses multiples représentants est tout aussi meurtrière à l’égard de la jeunesse qu’elle veut exploiter, manipuler et, au final conduire à la guerre pour se débarasser de toute rebellion !
Le texte ci dessous démontre à quel point son cynisme s’étend et pas seulement sur elle mais aussi sur les autres générations : le sort réservé aux retraités en est un témoignage. Parrallèlement les classe dominntes et leurs intermédiaires bien payés se gavent, leurs valets politiques de même au passage comme en témoigne des procès retentissants !
Bayrou, la carpette de la grande bourgeoisie, crée le travail gratuit.
Bayrou, sous des dehors cauteleux et mielleux, est un des pires représentants politiques au service du Capital, un spécialiste des coups fourrés contre les travailleurs. Avec le Modem, ce parti « centriste » situé au fond du couloir bien à droite, il est un de ceux qui va le plus pousser la France sous les badines de l’UE, c’est-à-dire sous le diktat du Capital, avec toutes les roueries et courbettes héritées de sa culture « Église catholique ». On attend la censure de ce macroniste de la première heure avec impatience, même si cela ne changera rien au rapport de forces du moment. Car il fallait oser nommer cette loi : « pour le plein emploi » ! Tous les mensonges proférés par les escrocs du Medef sont repris en cœur et amplifiés par le gouvernement et les médias dominants… ou comment faire passer la pilule encore jamais tentée du travail gratuit… Donc merci aux camarades de l’URC pour ce texte publié dans leur journal et qui fait la lumière sur ce recul considérable de civilisation que constitue cette loi.
PB
Un texte de l’URC
Loi dite « pour le plein emploi » : introduire le travail gratuit pour pallier la crise des taux de profit
La loi dite « pour le plein emploi » est entrée en vigueur sur l’ensemble du territoire au 1er janvier 2025. Désormais tous les travailleurs inscrits à France Travail – qu’ils perçoivent l’indemnisation chômage ou le RSA – devront signer « un contrat d’engagement » mentionnant l’obligation d’effectuer au minimum 15h00 d’activité par semaine, au risque de voir leurs allocations suspendues (le temps de revenir à la raison et de respecter leurs « engagements »), avec contrôle hebdomadaire.
Les activités comprises dans le contrat d’engagement sont nombreuses et de natures diverses mais peuvent être regroupées en trois grandes catégories :
1 – Effectuer des actes en vue de retrouver un emploi
2 – Se reconvertir vers un métier « en tension »
3 – Lever les « freins » au retour à l’emploi.
Pour justifier cette loi, le gouvernement s’appuie sur la nouvelle rhétorique patronale des postes « vacants » et des secteurs en « tension ». A les entendre, l’économie tournerait au ralenti et de nombreux entrepreneurs seraient condamnés à la faillite par la faute de milliers de chômeurs préférant vivre de la « charité publique » plutôt que de participer à l’effort productif de la nation. Il serait donc temps de les « remobiliser ».
Or, un bref regard sur les chiffres suffit pour démonter cette propagande du Capital : la moitié des postes « vacants » sont en réalité déjà occupés. Les secteurs dits « en tension », quant à eux, sont ceux qui comptent le plus de contrats précaires (voire ultra précaires) et sont donc – mathématiquement – toujours en tension puisque la demande de main d’œuvre se renouvelle sans cesse.
En réalité, il s’agit peu ou prou pour le gouvernement de se faire le relais des besoins immédiats en main d’œuvre du patronat, aux conditions qu’il impose, via un système de contrainte et de chantage à l’allocation.
En pleine crise systémique, le capital financier occidental œuvre sans relâche afin d’imposer, par tous les moyens, une baisse du prix de la force de travail dans les pays du Nord (ou dits « développés » ndlr). Pour ce faire, avec la complicité de gouvernements dont il est le commanditaire et au nom de la « compétitivité » et de « la lutte contre le chômage de masse » (autre nom d’un vaste chantage à l’emploi), il a développé au fil du temps un très grand nombre d’instruments : exonérations de cotisations sociales (directement corrélées aux attaques actuelles contre notre système de santé, de retraite, etc), non-indexation des salaires sur l’inflation, flexibilisation grandissante du « marché du travail », facilitation des licenciements, etc…
Depuis les années 1970 et l’apparition des contrats TUC, les gouvernements ont réussi à imposer aux travailleurs toute une série de « contrats » ou « dispositifs » largement dérogatoires au Droit du travail et créés spécialement pour eux. Des jeunes avec les services civiques ou les contrats d’apprentissage, aux travailleurs seniors avec le nouveau CDI seniors, en passant par les travailleurs en situation de handicap, avec la création des ESAT et « l’insertion par l’activité économique », personne n’est épargné. Ce, au grand bénéfice du patronat qui, non content de se gaver d’aides en tous genre, peut dès lors se flatter de participer à cette grande aventure philanthropique qu’est l’aide à « l’insertion professionnelle » des publics « fragiles ».
Mais ne nous y trompons pas, cette loi n’est pas la simple continuité des dispositifs antérieurs. Au contraire, elle opère un véritable saut qualitatif en ouvrant, aux employeurs du public comme du privé, une possibilité inédite : le recours au travail gratuit.
Car si le gouvernement insiste sur le volet « activités d’insertion », ce qui constitue l’essence de la loi dite du « plein emploi » est bien « l’insertion par l’activité économique » et « l’allocation contre bénévolat ». Il n’y a qu’à écouter les déclarations récentes des patronats de l’agriculture et de la métallurgie pour s’en convaincre. Ainsi, le groupe Stellantis veut faire appel à des bénévoles pour travailler dans son usine à Hordain alors même qu’il supprime 250 postes d’intérimaires à La Janais (sans compter les plans de licenciements en cours chez ses sous-traitants). Pour Cédric Brun, secrétaire de l’UD CGT 59 en charge des questions industrielles, « l’idée est de toujours faire plus travailler gratuitement les salariés, notamment ceux qui n’ont pas la possibilité de refuser les tâches les plus ingrates et difficiles ».
Alors que la France connaît une vague de suppression d’emplois sans précédent (300.000 pour 2025) et que le plan d’austérité que cherche à nous imposer le gouvernement nous promet des suppressions de postes massives dans la Fonction Publique, l’associatif ou encore la culture, etc…, les travailleurs en poste ont du souci à se faire. Si l’explosion du secteur de l’intérim et la généralisation de la précarité avait considérablement limité leur capacité de mobilisation pour arracher des augmentations de salaire (ou simplement conserver l’existant), qu’en sera-t-il lorsqu’ils seront directement concurrencés par des « travailleurs » sans droit aucun et prêts à tout pour ne pas perdre leurs 600 ou 900€ mensuels ?
La loi « pour le plein emploi » est donc un maillon essentiel dans la stratégie du Capital pour mettre au pas les travailleurs de France et imposer un nouveau partage de la valeur entre le Capital et le Travail afin de maintenir ses taux de profit. Elle en est même peut-être actuellement le maillon principal.
Or, force est de constater que la lutte contre cette loi et ses conséquences n’est pas une priorité dans l’agenda politique des organisations politiques et syndicales progressistes. Dans la mesure où elle ne touche directement, en théorie, que la composante de notre classe réputée la moins organisée et ayant le moins de capacité d’action contre le patronat – les chômeurs et les travailleurs précaires – son impact et sa dangerosité pour l’ensemble des travailleurs est largement sous-estimée. Et c’est bien sur cette sous-estimation que compte le Capital pour lui laisser le temps de déployer ses effets.
En tant que communistes, nous avons le devoir à la fois d’analyser la stratégie du Capital pour augmenter l’exploitation de notre classe, mais également d’agir rapidement pour la contrecarrer. Cela ne peut passer que par un travail de conscientisation de tous les travailleurs, avec ou privés d’emploi, sur les attaques directes contre leurs salaires et leurs conditions d’existence, mais également indirectes, qui les prennent de revers.
C’est pourquoi l’URC appelle l’ensemble des communistes à renforcer la bataille contre la mise en place de la loi « pour le plein emploi » par un travail d’organisation soutenu des travailleurs privés d’emploi mais également dans les entreprises et les quartiers.
Le Manifeste, Bulletin de l’URC n°27, janvier-février 2025