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Posté par jacques LAUPIES le 21 mars 2025

Manifestation du 22 mars : le peuple de gauche uni dans la rue contre l’extrême droite

Les principaux partis de gauche défileront, ce samedi 22 mars, dans toute la France, aux côtés de syndicats, de collectifs et d’associations. Une respiration unitaire, alors que l’offensive réactionnaire internationale agit comme un rouleau compresseur.

Politique

 

7min

Publié le 20 mars 2025

 dans POLITIQUE
Des manifestations contre l’extrême droite sont prévues partout en France, le 22 mars 2025.
© Dragan Lekic / Hans Lucas.

Tous les voyants d’alerte sont au rouge : c’est « l’heure de la riposte », selon le mot d’ordre des organisateurs. Ce samedi 22 mars, dans plus de cent villes de métropole, associations, syndicats et partis politiques de gauche défileront ensemble contre le racisme et le fascisme. Une mobilisation coordonnée par la Marche des solidarités et la Ligue des droits de l’homme (LDH). Cette initiative, qui fait suite à la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, ce vendredi, s’inscrit dans un contexte particulier de montée du fascisme dans le monde, aux airs de rouleau compresseur.

L’extrême droite est ainsi en position de prendre le pouvoir ou de participer à des gouvernements dans la plupart des pays occidentaux, sous cinq ans. En France, elle a désormais des milliers d’élus, nationaux ou locaux, qui maillent le territoire. Les micros de tout le pays lui sont ouverts, bien au-delà des médias détenus par ces alliés milliardaires (Vincent Bolloré et Pierre-Édouard Stérin).

Un esprit unitaire antifasciste dans la lignée des législatives de l’été dernier

À l’international, elle bénéficie du supermécénat d’une des premières fortunes mondiales, Elon Musk, et du président de la première puissance mondiale, Donald Trump. Une machine rodée, qui œuvre au grand renversement des signifiants, à la diabolisation du progressisme remarketé en « wokisme », et cherche désormais à faire son nid jusque dans les luttes féministes et LGBTQI + (fémo et homonationalisme).

Ce samedi, la marche renouera avec l’esprit unitaire antifasciste qui a présidé à la campagne du Nouveau Front populaire (NFP) cet été, en réunissant dans un même mouvement associations, partis politiques et syndicats. « Il ne faut pas oublier que, cet été, on a démontré qu’une majorité de gens refusaient toujours d’être gouvernés par l’extrême droite », signale Nathalie Tehio, présidente de la LDH. La nécessité d’un front commun fait consensus : « La gauche a le devoir de se rassembler pour faire face au sentiment d’impuissance et de débordement par l’extrême droite », acquiesce Bora Yilmaz, président de la commission antiracisme du PCF.

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« Il y a besoin d’un sursaut populaire, d’un message d’unité et de solidarité », souligne Manuel Bompard, coordinateur national de la France insoumise. Les différents participants abondent aussi sur la responsabilité du gouvernement dans la montée de l’extrême droite, alors que les troupes macronistes ont participé au front républicain lors des législatives : « C’est hypocrite de prétendre incarner une alternative au trumpisme, tout en défendant une politique migratoire qui, toutes proportions gardées, participe de la même logique, à savoir ériger des murs », cingle Vincent Gay, secrétaire général d’Attac.

 

Les partis de gauche divisés

Mais ces consensus masquent mal les divisions qui agitent et abîment la gauche, à un moment où la société civile progressiste attend d’elle qu’elle soit forte. L’élan du NFP s’est brisé sur les fractures qui avaient été glissées sous le tapis (rapport à l’Europe et à l’Otan, entre autres exemples) et sur les agendas partisans particuliers. « Cela peut paraître paradoxal, mais je pense que l’offensive libertarienne et réactionnaire en cours nous offre l’occasion de nous reconsolider et de nous remettre au centre de la bataille culturelle », avise Chloé Ridel, porte-parole du PS.

« Quand il y a un sursaut nécessaire, même si on s’envoie des piques, on sait s’unir », veut aussi rassurer Aminata Diakité, porte-parole des Écologistes. Mais le réflexe antifasciste ne peut prévaloir uniquement quand le RN a un pied dans la porte du pouvoir, comme cet été. Avec les municipales 2026 et la présidentielle 2027 pour échéances, la compétition interne à la gauche a pour le moment repris le dessus. « On n’a clairement pas besoin de ça », soupire un représentant associatif. « Les assos et les syndicats font le travail d’unité, même si c’est un combat de tous les jours », salue, pour sa part, Gérard Ré, membre du bureau confédéral de la CGT.

Exemple paroxystique de ces tensions : la polémique autour de l’affiche de la FI à l’effigie de Cyril Hanouna, à connotation antisémite. Une faute, quand on prétend communiquer sur une marche antiraciste, qui a ajouté de la division à la division. Le visuel était « ignoble » pour le PCF, « intolérable », pour le PS. « C’est aussi une marche contre l’antisémitisme ! » rappelle-t-on du côté des Verts. « C’est une véritable connerie, cette affiche, ça n’a rendu service à personne, on a parlé que de ça et pas assez du 22 mars », grince un participant.

« L’objectif n’est pas de faire de cette marche un moment polémique ou de règlements de comptes », considère, pour sa part, l’insoumis Manuel Bompard, qui estime que personne « n’est obligé d’aller cotiser aux polémiques initiées par l’extrême droite ».

Or, c’est oublier que la séquence a créé un vif émoi parmi les organisateurs de la manifestation. Auprès de l’Humanité, la LDH et Attac confirment avoir échangé chacun avec la FI à la suite de la publication du visuel, assorti d’un courrier regrettant que cette polémique « décrédibilise l’ensemble du combat antiraciste »« Le racisme est un des moyens qu’utilisent l’extrême droite et l’oligarchie pour diviser et mieux régner, pointe la socialiste Chloé Ridel. On ne peut être aveugle à aucune de ses formes. Le rôle de la gauche est de recréer du commun. »

Reste à savoir comment. Au-delà de la marche de ce samedi, il est attendu des forces progressistes qu’elles fassent preuve d’initiative, qu’elles passent d’une gauche de constats à une gauche de combats. Ce vendredi, les grandes centrales (CGT, CFDT, FO, FSU, Unsa…) ont lancé, en parallèle de la marche, une campagne intersyndicale de lutte contre le racisme dans l’entreprise. Une initiative saluée par le PCF.

« Nous pensons qu’il est possible de créer un mouvement antiraciste de masse autour de la question du travail, explique Bora Yilmaz. C’est une manière de répondre au racisme tout en l’articulant avec le combat de classe : en rassemblant les travailleurs et les classes populaires, par-delà les différences identitaires. » Les communistes restent d’ailleurs circonspects devant la stratégie de la « nouvelle France », théorisée par Jean-Luc Mélenchon, qui veut faire des grands centres urbains métissés le moteur de la « révolution citoyenne ».

Encore une fracture ? « Il n’y a pas de gauches irréconciliables sur l’antiracisme, veut croire le numéro un d’Attac, Vincent Gay. Au contraire, c’est notre dénominateur commun. Il y a différentes approches, différentes cultures et différents agendas. Mais rien d’incompatible. »

 

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