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Mettre l’arme nucléaire à diposition d’une Europe incertaine politiquement est complétement débile. La France doit garder son indépendance totale en matière militaire et combattre pour que soit respectées les frontières et supprimée toute menace pour les nations d’ou qu’elle vienne … Et prendre appui sur l’ONU pour tout conflit déclaré par un agresseur !

Posté par jacques LAUPIES le 16 mars 2025

Faut-il étendre la dissuasion nucléaire française à l’Europe ? (1/2)

En débat

Le 28 février, Emmanuel Macron proposait d’élargir le « parapluie nucléaire » à l’échelle européenne. Le premier ministre polonais, Donald Tusk, et le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, se sont déclarés intéressés.

 

6min

Publié le 16 mars 2025

 
Mettre l'arme nucléaire à diposition d'une Europe incertaine politiquement est complétement débile. La France doit garder son indépendance totale en matière militaire et combattre pour que soit respectées les frontières et supprimée toute menace pour les nations d'ou qu'elle vienne ... Et prendre appui sur l'ONU pour tout conflit déclaré par un agresseur ! dans POLITIQUE REA11161541_pr
La dissuasion nucléaire française pourrait s’élargir aux alliés européens de la France, dans des termes qui restent encore à définir.
© Raphael Lafargue/pool/REA

La question est celle de la protection du continent et de la souveraineté stratégique européenne. La France a une responsabilité historique.

Thomas Gassilloud

Député Ensemble pour la République (EPR) du Rhône

Le président de la République a proposé d’ouvrir un « débat stratégique sur la protection, par notre dissuasion, de nos alliés du continent européen ». Face à ceux qui dénoncent une atteinte à notre souveraineté, rappelons deux points clés : d’une part, il n’a jamais été question de mutualiser la dissuasion et, d’autre part, la véritable perte de souveraineté serait de rester passifs face aux évolutions du monde.

La dissuasion nucléaire est un outil de paix : elle empêche l’adversaire d’oser l’agression ou au minimum la cantonne sous un seuil. La question qui se pose aujourd’hui n’est pas de savoir si l’Europe doit être protégée, mais comment, par qui et à quelles conditions. Cette initiative est donc essentielle à la souveraineté stratégique européenne.

Les récents développements géopolitiques, et notamment le retour d’une politique étrangère américaine imprévisible, montrent une fois encore qu’il est imprudent de faire reposer notre sécurité collective sur des engagements exogènes et réversibles. La France, seule puissance nucléaire de l’UE, a donc une responsabilité historique. Être à la hauteur de ce rôle n’implique en aucun cas d’en partager l’emploi ou d’en diluer la responsabilité.

La doctrine nucléaire française repose sur trois piliers : son application exclusive à la défense de nos intérêts vitaux, sa stricte suffisance, et sa mise en œuvre par un président de la République puisant sa légitimité dans le suffrage universel direct. La dissuasion nucléaire demeurera pleinement française, de sa conception à sa mise en œuvre, en passant par la décision de l’employer. Lorsque j’étais président de la commission de la Défense et des Forces armées, j’ai été frappé par la méconnaissance de notre dissuasion de nos partenaires européens.

Certains ignorent, par exemple, la permanence à la mer de nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), dont un au moins est dilué dans l’immensité des océans. L’initiation d’un débat stratégique aura un effet vertueux sur une prise de conscience européenne du rôle stratégique et des intérêts collectifs de la dissuasion française. Ce dialogue stratégique doit nous permettre collectivement de parvenir à davantage de cohérence dans notre stratégie de défense commune. La France doit valoriser pleinement ses atouts, afin de pousser ses partenaires à agir en bonne complémentarité.

 

La France, en prenant l’initiative, se pose en garante d’un équilibre qui protège tous les Européens et, par-là même, sa propre intégrité. Ouvrir cette discussion, comme l’a proposé le président, est un choix de responsabilité. C’est affirmer que l’Europe doit être autonome pour sa défense et que la France a un rôle singulier pour y parvenir. Chacun, à son niveau, aura un rôle à jouer dans ce dialogue. Car la dissuasion française protège l’Europe, les citoyens européens doivent aussi en être conscients.

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Édouard Bénard

Député PCF de Seine-Maritime

La proposition du président de la République d’élargir la dissuasion nucléaire française à l’ensemble des pays européens n’est pas une première. Dès 1994, François Mitterrand proposait à ses partenaires européens de discuter d’une éventuelle extension à l’Europe des « intérêts vitaux de la France » sans en définir précisément les contours. Une proposition qui a été réitérée en 2008 par Nicolas Sarkozy, puis François Hollande en 2015, ainsi qu’Emmanuel Macron en 2020.

La protection du « parapluie nucléaire » américain aux pays membres de l’Otan étant devenue incertaine, Friedrich Merz, probable futur chancelier allemand, a sollicité l’élargissement des dissuasions nucléaires françaises et britanniques aux États membres de l’Union européenne. Emmanuel Macron, qui se rêve en leader d’une grande alliance militaire, s’est empressé de saisir cette proposition. Actuellement, l’Allemagne participe au portage des bombes nucléaires américaines placées sous l’autorité exclusive du président des États-Unis.

Le gouvernement allemand voudra, au minimum, dupliquer ce dispositif, avec l’armement nucléaire français, si ce n’est même solliciter un rôle décisionnel dans son emploi éventuel. Les Rafale français équipés de l’armement nucléaire seraient susceptibles d’être positionnés dans d’autres pays européens, en Pologne notamment, ce qui ferait monter d’un cran la tension nucléaire avec la Russie. Si le gouvernement affirme que la dissuasion nucléaire resterait exclusivement française, à la fois dans sa conception, sa production et dans la décision du feu, cela augmentera, quoi qu’’il en dise, les menaces sur notre pays. 

Dans l’éventualité d’une frappe nucléaire française, en réponse à une agression militaire commise sur un pays allié, la riposte nucléaire de la Russie, l’ennemi désigné, se concentrerait prioritairement sur notre pays. C’est une évidence. Les Français sont-ils prêts à assumer cette menace ? À défaut d’un démantèlement multilatéral des arsenaux nucléaires, pour lequel les communistes et leurs élus militent depuis de nombreuses années, il convient, au minimum, de ne pas participer à la prolifération de cet armement qui, outre qu’il peut amener à l’extermination pure et simple du genre humain, ne sacralise en absolument rien le territoire sensément protégé par celui-ci comme l’illustre l’offensive ukrainienne dans la région russe de Koursk ou la récente frappe de drones sur Moscou. La dissuasion comme facteur de paix est un leurre.

Ayons en tête ce que martèle le PCF : le fédéralisme européiste armé et nucléarisé n’est pas une solution mais bien un danger pour l’ensemble des peuples du continent. Le Parlement doit être pleinement associé à toute initiative politique tendant à une quelconque redéfinition des contours de notre dissuasion nucléaire. Il ne saurait rester cantonné au rôle de chambre d’enregistrement dans laquelle la Constitution de la Ve République entend l’enfermer.

 

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