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Retraites : comment le RN s’est pris à son propre piège

Posté par jacques LAUPIES le 31 octobre 2024

Retraites : comment le RN s’est pris à son propre piège

Alors que le groupe lepéniste espérait piéger la gauche avec sa proposition de loi, examinée ce jeudi, d’abrogation des réformes Borne et Touraine, le texte a été jugé irrecevable. Deux jours plus tôt, les députés d’extrême droite ont voté contre un amendement rejetant le report de l’âge légal de départ. Récit d’une hypocrisie révélée.

Politique

 

4min

Publié le 30 octobre 2024

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Le RN rêvait de profiter de cette semaine pour dénoncer un « double discours du NFP sur les retraites ».
© Alexis Jumeau/ABACAPRESS.COM

Pris à leur propre piège. Fluctuant sur le sujet des retraites depuis plusieurs années, le Rassemblement national espère, depuis les mobilisations de 2023 (auxquelles il n’a pas participé), capitaliser sur son opposition de façade à la réforme d’Élisabeth Borne. Ce jeudi, sa niche parlementaire (journée consacrée aux propositions de son groupe à l’Assemblée nationale) commencera ainsi par un texte proposant de revenir sur la réforme de 2023 et celle, dite Touraine, de 2014.

Une façon d’embêter la gauche, tiraillée entre le refus de voter un texte servant surtout à la communication de l’extrême droite et de saisir l’occasion d’abroger ces textes antisociaux. Seuls les socialistes avaient annoncé ne pas le voter, les avis divergeant au sein des autres groupes de gauche. « Nous verrons alors qui veut réellement combattre cette réforme », avait promis Marine Le Pen, début septembre.

Mardi, nous avons vu. C’est le RN lui-même qui est venu au secours du bloc LR-Macronie en votant contre un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoyant de revenir sur le report de l’âge de départ. « Abroger la retraite à 64 ans ? Le RN vient de voter contre. Marine Le Pen vient sauver la Macronie contre la démocratie », a réagi François Ruffin. Malgré l’évidence, les députés d’extrême droite crient au mensonge. « Vous mentez en expliquant qu’on pourrait abroger la réforme des retraites par cet amendement », veut dénoncer Thomas Ménagé.

Un vote dicté par la défense des plus aisés

Le député RN joue en réalité sur les mots. Certes, l’amendement porté par la gauche n’est pas à proprement parler un texte d’abrogation de la réforme de 2023. Mais il prévoit bien d’annuler le report de l’âge légal de départ à 64 ans. Et, pour financer cette suppression, d’introduire « une nouvelle ressource basée sur l’augmentation de la cotisation vieillesse des salaires supérieurs à deux fois le plafond de la Sécurité sociale », soit au-delà de 4 949 euros mensuels après impôts, assure le communiste Yannick Monnet.

Dans sa défense des plus aisés, véritable ligne de conduite du parti pendant l’examen du budget, le RN ne pouvait accepter cette source de financement, plus grave selon lui que de devoir travailler jusqu’à 64 ans… Or, si le NFP n’a pas déposé un simple amendement de suppression, c’est parce qu’il sait qu’il aurait été jugé irrecevable en raison de l’article 40 de la Constitution qui interdit à une proposition toute « aggravation d’une charge publique », donc sans financement alternatif.

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Le RN s’en est rendu compte mercredi, tandis que sa proposition de loi visant à « annuler les dernières réformes portant sur l’âge de départ et le nombre d’annuités » a été vidée de sa substance la semaine dernière en commission des Affaires sociales. Les députés lepénistes ont déposé des amendements visant à rétablir le texte initial, jeudi, dans l’Hémicycle.

Mais, ne proposant pas de financement alternatif crédible (seule une vague taxe sur le tabac est avancée), la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet les a jugés irrecevables, mercredi, au nom du fameux article 40. La gauche ne devrait donc pas avoir à choisir entre voter le texte ou non.

Le RN rêvait de profiter de cette semaine pour dénoncer un « double discours du NFP sur les retraites ». C’est finalement sa propre hypocrisie sur le sujet qui aura été révélée.

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Un merdier parlementaire qui divise à gauche : là comme ailleurs il faut disposer de moyens pour s’expliquer et c’est bien la que le bât blesse ? Car les français sont paumés devant toutes ces tergiversations mais une certitude : ils veulent l’abrogation de la loi !

Posté par jacques LAUPIES le 30 octobre 2024

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Politique

 

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Publié le 24 octobre 2024

Un merdier parlementaire qui divise à gauche : là comme ailleurs il faut disposer de moyens pour s'expliquer et c'est bien la que le bât blesse ? Car les français sont paumés devant toutes ces tergiversations mais une certitude : ils veulent l'abrogation de la loi ! dans POLITIQUE REA10952543_pr-edited

Alors, que faire ? Dans un billet de blog, le fondateur de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, appelle pour sa part à « abandonner le RN à ses manipulations ».
© Eric TSCHAEN/REA

La gauche avait pourtant tracé le chemin. Depuis le mois de janvier 2023, l’ensemble des forces du NFP s’est largement démené pour conquérir l’abrogation de la réforme des retraites portant l’âge de départ à 64 ans. Dans les rues tout d’abord où, avec les syndicats, elle a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes contre ce texte adopté par 49-3. Mais aussi dans les urnes, en intégrant dans son programme commun, en juin dernier, ce retour en arrière tant attendu.

Problème : voici cette voie désormais récupérée par le RN, pourtant jusqu’ici totalement absent de cette bataille, qui entend soumettre son abrogation au vote le 31 octobre à l’occasion de sa niche parlementaire. Qu’importe si Jordan Bardella, président du RN, avait écarté la possibilité de revenir sur cette réforme, se définissant comme « économiquement réaliste ».

Le but de la formation d’extrême droite est simple. Incarner le camp de la justice sociale et piéger la gauche dans un dilemme cornélien : voter l’abrogation, même si cela passe par soutenir un texte du RN, ou la refuser, au motif qu’il s’agit là d’une imposture ?

Des groupes divisés

C’est peu dire que le NFP est déchiré sur la question. Seul un groupe a exprimé une position unanime : les socialistes et apparentés. Estimant que cette proposition du RN « repose sur un triple mensonge », politique, institutionnel et social, et qu’elle ne constitue qu’un « coup de communication sans lendemain », les 66 députés du groupe refusent de voter ce texte. Ils vont même plus loin, insistant sur leur « ligne de conduite » : « Nous ne votons ni ne nous associons à aucune initiative du Rassemblement national ».

Ailleurs, le débat est moins tranché. Chez les communistes, tandis que Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, dénonce « l’imposture du RN » tout en précisant qu’il « voterait pour » s’il était député, le groupe GDR est lui divisé. « Dans notre groupe, c’est du 50-50, précise André Chassaigne, son président. Certains ne souhaitent pas faire sauter le cordon sanitaire avec le RN et d’autres pensent qu’on ne peut pas ne pas voter ce texte en considérant qu’il y a une attente de la population. On est plusieurs, aussi, à être dans l’hésitation parce que c’est un choix qui n’est pas si évident ».

Un dilemme qui touche de la même façon le groupe écologiste qui n’a pas tranché de position claire. Seule Sandrine Rousseau, députée de Paris, a fait savoir qu’elle votera contre : « J’ai une discipline qui me l’impose », fait-elle savoir.

Des affiches RN pour dénoncer les opposants

Alors, que faire ? Dans un billet de blog, le fondateur de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, appelle pour sa part à « abandonner le RN à ses manipulations ». « Pas question de donner des brevets de crédibilité au RN sur le front social, argue-t-il. Et pas question de réformer le système des retraites à la sauce libérale ! ».

Membre du groupe FI à l’assemblée, Aymeric Caron a cependant pris une position contraire en précisant qu’il voterait pour le texte du RN : « Si on ne vote pas la leur, ils s’en serviront pour se faire passer pour le parti de défense des travailleurs ».

Les députés du Nouveau Front populaire ont dû faire face à ce choix cornélien dès mercredi 23 octobre avec l’examen en commission du texte porté par Thomas Ménagé. Les deux principaux articles ont été repoussés par les voix de la droite et des macronistes… ainsi que d’une partie de la gauche. L’écologiste Sandrine Rousseau et le socialiste Jérôme Guedj ont choisi de s’y opposer, quand la plupart de leurs camarades présents ont décidé de ne pas prendre part au vote, de même que tous les membres insoumis de la commission. Seul le communiste Yannick Monnet a voté pour.

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Le parti de Jordan Bardella a d’ailleurs d’ores et déjà préparé et dévoilé un lot d’affiches destinées à être collées dans les circonscriptions des députés qui barreront la route de leur texte. On peut y voir les visages de certaines figures du NFP accolé au message suivant : « Abrogation de la réforme des retraites de Macron : votre député ne l’a pas voté, les députés RN l’ont votée ! ».

Les voies alternatives de la gauche

Un message mensonger quel que soit le vote des parlementaires de gauche sur le texte proposé par le RN. En effet, le NFP a prévu de soumettre aux députés un texte proposant lui aussi l’abrogation de la réforme des retraites. Il sera présenté à l’occasion de la niche parlementaire de la FI, prévue le 28 novembre. En cas de vote favorable, il atterrira au Sénat le 23 janvier prochain lors de la niche communiste. Ce que le RN ne peut obtenir pour son texte, même en cas d’adoption par l’Assemblée nationale, faute de groupe ou d’alliés à la chambre haute.

En attendant, pour multiplier les chances d’obtenir cette abrogation, un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) a aussi été déposé en ce sens par les socialistes et adopté ce jeudi 24 octobre en commission des Affaires sociales. « Ce vote confirme qu’il y a une majorité à l’Assemblée pour inscrire l’abrogation de la réforme des retraites dans le PLFSS », a salué le PS dans un communiqué. Il sera à nouveau débattu la semaine prochaine en séance publique.

« Dans tous les cas, le NFP aura besoin de nos voix pour l’abroger, affirme le député RN Thomas Ménagé. Si c’est un retour en arrière, on pourra voter la proposition. Si c’est cela comprend des hausses des cotisations, c’est non ». Une façon de se montrer comme une force incontournable sur la voie de l’abrogation. Au mépris de toute cohérence politique.

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Et dire que j’en bouffe presque tous les jours !

Posté par jacques LAUPIES le 29 octobre 2024

 

Massive et dangereuse : tout savoir de la contamination au mercure de 100 % des boîtes de thon

Les ONG Bloom et Foodwatch révèlent la contamination massive du thon en conserve dans l’Union européenne. En cause, une réglementation qui favorise les intérêts des industries thonières au détriment de la santé humaine.

Société

 

4min

Publié le 29 octobre 2024

Et dire que j'en bouffe presque tous les jours ! dans POLITIQUE REA10963283_pr
Lors de son étude, Bloom a testé près de 150 boîtes de conserve issues de cinq pays européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie) : 100 % des boîtes sont contaminées au mercure.
© Laurent GRANDGUILLOT/REA

Réputé bon et peu cher, le thon en boîte est plébiscité pour les salades comme pour les sandwichs et donc omniprésent dans les rayons des supermarchés. Avec un total des ventes estimé à près de 40 milliards de dollars par an, cet animal pèse lourd dans l’économie mondiale.

Le thon est le poisson le plus consommé sur le territoire européen et, en particulier, dans l’Hexagone. Les Français en achètent presque cinq kilos par an, principalement sous forme de conserves. Alors que plus de 50 % de la population en font l’allié de repas sains, Bloom bat en brèche cette croyance.

100 % des boîtes contaminées

Depuis 2022, l’ONG jette une lumière crue sur les scandales qui émaillent l’industrie du thon. L’enquête « Du poison dans le poisson », publiée mardi 29 octobre, révèle la contamination généralisée des thons au mercure, un puissant neurotoxique extrêmement dangereux pour la santé humaine.

« Il s’agit d’un métal lourd extrêmement volatil principalement émis par les activités humaines. Il se disperse dans l’air et dans l’océan en contaminant l’ensemble de la chaîne alimentaire sous sa forme la plus toxique : le méthylmercure. Or, le thon, en tant que prédateur situé au sommet de cette chaîne, accumule les métaux lourds de ses proies et présente une contamination au mercure plus élevée que les autres », explique Julie Guterman, chargée de recherche à Bloom et autrice de l’enquête.

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Pourquoi l’hexane, un hydrocarbure caché dans nos assiettes, est-il potentiellement dangereux ?

Lors de son étude, Bloom a testé près de 150 boîtes de conserve issues de cinq pays européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie). Le résultat est accablant : 100 % des boîtes sont contaminées au mercure. Plus d’une boîte sur deux dépasse le seuil maximal autorisé pour les produits de la mer (0,3 mg/kg). Certaines affichent une teneur 13 fois plus élevée par rapport à la norme.

Mainmise des lobbies thoniers

Avec des risques importants pour la santé humaine. « L’accumulation de ce métal sur le long terme provoque de nombreux problèmes neuronaux, cardio-vasculaires ou immunitaires », alerte Julie Guterman. Il compromet également le développement neuronal du fœtus. « Le mercure ingéré par une femme enceinte impacte le développement du cerveau de l’enfant. Ce dernier pourra développer de possibles troubles moteurs, d’attention ou de coordination. C’est une menace pour les générations futures ! » complète le professeur Philippe Grandjean, chercheur à Harvard, pionnier dans la lutte contre les méfaits du mercure sur la santé.

Cette situation résulte de la mainmise des lobbies thoniers dans la création des normes sanitaires. Les teneurs maximales en mercure à ne pas dépasser dans les aliments « ne sont pas établies de façon à limiter les risques mais pour favoriser les intérêts financiers des industriels », dénonce le rapport. Tandis que le seuil maximal autorisé est de 0,3 mg/kg de mercure, certaines espèces, telles que le thon, ont droit à des dérogations.

« Le mercure du thon n’est pourtant pas moins toxique que le mercure d’une sardine », pointe l’enquête. « Le thon est le poisson le plus consommé d’Europe mais aussi celui qui détient les normes les plus lâches en matière de mercure. Il faut impérativement changer la réglementation, exhorte Claire Nouvian, la fondatrice de BloomNous allons nous battre pour faire bouger les choses ! »

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En visite au Maroc, Emmanuel Macron fait allégeance, au mépris du peuple sahraoui

Posté par jacques LAUPIES le 29 octobre 2024

 

Le président de la République française poursuit sa visite d’État de trois jours, mise en scène d’une réconciliation diplomatique historique. Un rapprochement au mépris des droits du peuple sahraoui, qui ne fait pas le poids face aux intérêts économiques et géopolitiques. Explications.

Monde

 

5min

Publié le 28 octobre 2024

En visite au Maroc, Emmanuel Macron fait allégeance, au mépris du peuple sahraoui dans POLITIQUE

Emmanuel Macron en discussion avec le roi du Maroc Mohammed VI lors d’une cérémonie de signature à Rabat, le 28 octobre 2024.
©Ludovic Marin/AFP

Il faut souhaiter que les artisans marocains, célèbres pour leur production de tapis, en aient confectionné un très grand au vu de la quantité de poussière à mettre dessous. Emmanuel Macron est arrivé ce lundi après-midi à Rabat pour une visite d’État grandiloquente de trois jours placée sous le signe de l’allégeance au royaume chérifien, contrats obligent.

La première depuis 2013 pour un président français, après une brouille diplomatique d’ampleur marquée notamment par les dossiers de l’affaire Pegasus et de la réduction du nombre de visas français délivrés aux ressortissants marocains.

Avec ce déplacement, le président « vise à marquer une nouvelle ambition pour les trente ans à venir » au bénéfice de la relation entre la France et le Maroc, indique l’Élysée. Économie, agriculture, environnement, éducation, culture et immigration : tous les sujets sont au programme des trois jours de la visite.

La fin d’une décennie de tensions

C’est d’ailleurs flanqué de neuf ministres et cinquante dirigeants de grandes entreprises qu’Emmanuel Macron a débarqués à Rabat, accueilli par le roi Mohammed VI dès l’atterrissage de son avion. Lundi soir, un premier entretien entre les deux chefs d’État s’est tenu au palais royal, notamment pour évoquer les sujets qui fâchent – ou qui ont fâché.

Car les intérêts conjoints de la realpolitik et de contrats lucratifs pour les grandes entreprises françaises ont sonné le glas de cette brouille. Avec une conséquence majeure : le changement de pied de la France au sujet du Sahara occidental. Le 30 juillet, dans une lettre adressée à Mohammed VI, Emmanuel Macron établissait pour la première fois que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».

Cette allégeance était en réalité la condition sine qua non au rapprochement entre la France et le Maroc, après une décennie de tensions de plus ou moins basse intensité. Elles avaient culminé en 2021 avec le scandale Pegasus (du nom du logiciel espion israélien utilisé notamment par le Maroc), grâce auquel les autorités marocaines sont soupçonnées d’avoir surveillé de nombreuses personnalités françaises – y compris Emmanuel Macron.

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Sahara occidental : trois générations dans l’exil et la lutte dans les camps de réfugiés en Algérie

Un territoire considéré « non autonome » par les Nations Unies

Ce mardi, devant le Parlement marocain, le chef de l’État va prononcer un discours très attendu où il devrait confirmer cette reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental – au mépris, donc, du droit international, pour qui l’occupation illégale dure depuis 1975 –, malgré la lutte du Front Polisario.

Pour les Nations unies, depuis 1991, le territoire est considéré comme « non autonome » et donc à décoloniser – comme les possessions françaises du Pacifique, ce qui explique sans doute que la France fasse peu de cas de ces considérations juridiques.

Dans une lettre ouverte adressée, le 24 octobre, au président de la République, l’Observatoire universitaire international du Sahara occidental interpelle Emmanuel Macron à propos de son revirement diplomatique « en totale contradiction avec le droit international et européen », rappelant que la Cour de justice de l’Union européenne a précisément remis en cause les accords commerciaux entre l’UE et le Maroc en raison du « mépris des droits du peuple sahraoui ».

L’épineuse question des visas

C’est pourtant sous le signe de juteux contrats économiques que cette visite s’inscrit. Engie, Alstom, Safran, TotalEnergies, Airbus, Veolia ou Thalès : les fleurons de notre économie accompagnent le chef de l’État. Plusieurs projets sont dans les tuyaux : vente d’hélicoptères à l’armée marocaine, liaison TGV entre Tanger et Agadir ou encore énergies renouvelables, usines de dessalement et ligne à haute tension dans le territoire du… Sahara occidental.

Selon l’Élysée, la France « est prête à accompagner le développement économique de ces régions au bénéfice des populations locales et conformément au droit international ». Un mensonge éhonté.

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Dernier sujet d’importance abordé au cours de ces trois jours : celui des expulsions de ressortissants marocains. En 2021-2022, la France avait tenté la manière forte en réduisant drastiquement la délivrance de visas pour forcer le Maroc à accepter le retour de ses ressortissants.

Un acte à l’origine de la période la plus aiguë dans la crise entre les deux pays. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, fait précisément partie de la délégation française pour obtenir un accord qu’il présentera comme une grande victoire politique et diplomatique. À tous les égards, cette visite d’État laisse déjà un goût amer, celui de l’indignité.

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André Chassaigne : « Le NFP a un équilibre complexe à trouver »

Posté par jacques LAUPIES le 28 octobre 2024

 

Chaque semaine, l’Humanité donne la parole à une figure du NFP. Cette semaine, André Chassaigne. Le député communiste et coprésident du groupe GDR à l’Assemblée nationale appelle à ne pas opposer campagnes et banlieues, et à respecter la diversité des positions au sein de la coalition.

Politique

 

6min

Publié le 28 octobre 2024

 André Chassaigne : « Le NFP a un équilibre complexe à trouver » dans POLITIQUE p6-Chassaigne_MAR-edited
« L’objectif n’est pas de se fondre les uns dans les autres, d’écraser les spécificités de chacun », explique le député communiste André Chassaigne.
© Pierrick Villette/ABACAPRESS

Mercredi 30 octobre, la proposition de loi sur l’abrogation de la réforme des retraites du Rassemblement national sera examinée à l’Assemblée nationale. Vous avez dit « assumer le vote » en sa faveur. Cette position fait débat à gauche, pourquoi ce choix ?

Le groupe GDR, comme l’ensemble des groupes du NFP, est partagé. Tout le monde est convaincu de la nécessité de revenir sur la réforme des retraites. La question est de savoir, pour autant, si nous irions jusqu’à voter une proposition de loi portée par le RN. 

Nous avons débattu dans le respect de chacun. Certains, comme les insoumis, considèrent qu’il faut conserver la digue : « On ne votera jamais leurs textes ! » D’autres, dont je suis, estiment que nous devons nous saisir de ce texte et faire en sorte qu’il suive son chemin législatif jusqu’au Sénat.

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