McKinsey, argentier illégal de Macron 2017 ?
Posté par jacques LAUPIES le 25 novembre 2022
Vendredi 25 Novembre 2022
Près de 900 millions d’euros dépensés en 2021
L’enquête fait suite aux conclusions, en mars 2022, de la commission d’enquête du Sénat sur le recours aux cabinets privés, qualifié de « tentaculaire » par sa rapporteure, la sénatrice communiste Éliane Assassi – le montant des dépenses en conseils des ministères pouvant monter jusqu’à près de 900 millions d’euros en 2021 ! À la suite de quoi, une première procédure a été ouverte contre McKinsey pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » : en effet, le cabinet n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France de 2011 à 2020, alors que son chiffre d’affaires sur le sol français est estimé à 329 millions d’euros pour cette dernière année. En mai dernier, le siège de l’entreprise avait été perquisitionné dans le cadre de cette première enquête. « Il n’est pas surprenant qu’à force de dérouler la pelote, on finisse par remonter à Emmanuel Macron, a réagi le porte-parole du PCF Ian Brossat. C’est le signe que l’État doit plus que jamais se protéger de l’influence néfaste de ces cabinets de conseil, or on a vécu tout l’inverse depuis de nombreuses années. Il y a besoin de reconstruire un État qui fonctionne plutôt que de le dépecer. » « Toutes ces affaires ont un point commun : le manque de transparence de l’État dans ses relations avec les cabinets de conseil, qui jouent pourtant un rôle déterminant dans les politiques publiques », ont également constaté, dans un communiqué cosigné, Éliane Assassi et le président LR de la commission d’enquête Arnaud Bazin, appelant le gouvernement à mettre à l’ordre du jour de l’Assemblée le texte adopté au Sénat pour y remédier. Voilà la procédure désormais élargie au spectre politico-financier, avec un point brûlant : la nature exacte des liens entre le président et le cabinet de conseil. Ce qui est sûr à ce stade, c’est que plusieurs anciens de McKinsey ont fini par atterrir à la République en marche, à l’image du député Paul Midy, ex-délégué général de LaREM, passé par McKinsey de 2007 à 2014. Ou encore dans des cabinets ministériels, comme Mathieu Maucort, actuellement directeur de cabinet au Haut-Commissariat à l’emploi, ancien membre du cabinet de conseil (2013-2016). Ce dernier s’était fait embaucher pendant la campagne de 2017 à LaREM comme « responsable riposte » avant de rejoindre le cabinet du secrétariat d’État au Numérique après la victoire d’Emmanuel Macron. Depuis les révélations de l’enquête sénatoriale, le nom même de McKinsey est devenu le symbole des collusions entre les intérêts du privé et l’intérêt général, qui caractérisent la Macronie. L’affaire avait pollué la campagne de réélection du chef de l’État, qui récuse tout favoritisme : « S’il y a une quelconque preuve de manipulation, qu’ils aillent au pénal ! » avait-il lâché en mars dernier, bénéficiant de toute façon de l’immunité présidentielle jusqu’à la fin de son mandat. En vertu de la séparation des pouvoirs, il ne peut pas être convoqué par les juges, et ce jusqu’en 2027. L’enquête s’ajoute cependant à une pile de casseroles dangereusement hautes, qui s’entassent depuis l’affaire Benalla. Dernières en date : les mises en examen du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti et du secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler. « Ce n’est pas la République autrement, Macron, c’est la République n’importe comment ! » commente la députée écologiste Sandra Regol, quand d’autres, à gauche, pointent un autre « scandale d’État » et en concluent à « une ambiance de fin de règne ».