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« Le prix à payer », de Lucile Quillet : le couple hétéro, une arnaque pour les femmes ?

Posté par jacques LAUPIES le 31 octobre 2021

 

« Le prix à payer », de Lucile Quillet : le couple hétéro, une arnaque pour les femmes ? dans POLITIQUE
 

« Le prix à payer », de Lucile Quillet : le couple hétéro, une arnaque pour les femmes ?

Samedi 30 Octobre 2021

La journaliste a décortiqué l’économie du couple. Et, pour les femmes, la note est salée. 72 % des tâches domestiques leur incombent, et leurs salaires, moindres, servent aux dépenses courantes. Pendant ce temps-là, leurs conjoints peuvent s’investir au travail et capitaliser. Entretien avec Lucile Quillet.

 

 dans POLITIQUE

Les chiffres ne trichent pas, paraît-il. Et dans cette sphère, si intime, du couple, ils mettent à nu une froide réalité. Quand le privé compte et parle, il pousse la société entière face à ses contradictions. Là où, pour les femmes, le compte n’y est pas. Les chiffres sont éloquents. Dans 75 % des couples, les hommes gagnent plus d’argent. En équivalent temps plein, ils touchent 20 % de plus que les femmes. Ces dernières réalisent 72 % des tâches domestiques de base. Et, une fois en couple, elles effectuent 7 heures de tâches domestiques par semaine en plus alors que les hommes, eux, en font 2 en moins. Avec un enfant, la femme va consacrer 28 heures aux tâches domestiques hebdomadaires, un homme 10.

Quatre-vingt-dix pour cent des femmes sans enfant sont actives, 64 % avec deux enfants et seulement 43 % avec au moins trois enfants. En cumulant travail ­domestique et travail rémunéré, les femmes travaillent plus. Mais elles ne touchent que 39 % des revenus du travail. Elles perdent 20 % de leur niveau de vie après une ­rupture, tandis qu’un homme, père de trois enfants, le voit augmenter de 12 %.

Travail gratuit

La liste ne s’arrête pas là. Dans la plupart des cas, les femmes demeurent les grandes perdantes. Pendant qu’elles travaillent gratuitement pour le foyer, leurs conjoints s’investissent dans leur travail, acquièrent des biens durables et capitalisent sur le long terme en leur seul nom. Si bien que Lucile Quillet, dans son livre « le Prix à payer. Ce que le couple hétéro coûte aux femmes », s’interroge : le couple serait-il une vraie ­arnaque pour les femmes ?

Icon Quote On a enfermé les femmes pendant des ­décennies. Ne pas vouloir parler du privé, c’est maintenir sous le couvercle des inégalités.

Quand on aime, on ne compte pas, dit-on. « Mais, dans une société qui indexe la valeur et la reconnaissance qu’elle attribue aux gens par l’argent, il faut parler le langage de l’argent pour parler de la non-reconnaissance. » Alors la journaliste décortique. Les femmes travaillent globalement plus que les hommes. Mais la valeur de leur labeur n’est pas reconnue. Celle qui permet de dégager du temps et des opportunités au profit d’autres personnes, en l’occurrence du conjoint. Et pour Lucile Quillet pas de doute : la question est politique. « Le sujet relève d’un système genré qui nous dépasse, si intériorisé qu’il exerce jusqu’aux logiques comptables de l’État, au moment de calculer une pension alimentaire, une aide au logement et de conditionner une pension de réversion. »

En faisant la grande addition, la journaliste balaie la sacro-sainte sphère du privé, prétexte pour maintenir des privilèges et ne pas remettre en question un ­système patriarcal. « On a enfermé les femmes pendant des ­décennies, dit-elle. Ne pas vouloir parler du privé, c’est maintenir sous le couvercle des inégalités. »

Icon Education« Le Prix à payer. Ce que le couple hétéro coûte aux femmes », de Lucile Quillet. Éd. Les liens qui libèrent, 250 pages, 19 euros.


Lucile Quillet : « La société s’enrichit sur le dos des femmes »

De la charge contraceptive aux injonctions esthétiques, du droit au chômage aux pensions de retraite… la journaliste calcule le « Prix à payer» lorsque l’on est une femme. Une somme qui dit l’ampleur d’une exploitation systémique. Entretien.

Pourquoi avez-vous choisi d’aborder le couple hétérosexuel sous le prisme de l’argent ?

LUCILE QUILLET Je suis journaliste et, depuis des années, je me penche sur la vie des femmes : leur travail, leurs enfants, leur sexualité, leur couple… J’ai pu observer comment les charges domestiques et familiales aspirent leur temps, leur coûtent en opportunités, en termes de carrière et de salaire, de droit au chômage, de retraite. L’argent, c’est une langue universelle, la plus rationnelle et objective possible. Avec les chiffres, au moins, tout le monde peut reconnaître cette ­réalité : le couple hétéro-normé coûte beaucoup aux femmes.

Vous décortiquez tous les clichés : les femmes seraient dépensières, pas douées en maths, elles adorent le shopping et sont incapables de gérer un budget…

LUCILE QUILLET Malheureusement, ces stéréotypes injustes et sexistes sont encore bien présents dans notre société. C’est aussi ce qui a nourri ma ­colère et mon envie d’écrire ce livre. C’est d’une grande ­hypocrisie d’avancer que les femmes sont entretenues, nulles pour les questions d’argent. Une façon très pratique aussi de maintenir le tabou autour des questions financières et, par la même occasion, de maintenir les inégalités. Quand on prive les femmes du droit de parler d’argent, on les empêche d’en ­réclamer. En réalité, elles produisent une très grande quantité de valeurs pour toute la société. Mais elles n’en touchent pas les fruits.

Icon QuotePlus il y a de l’argent dans le couple, plus les femmes en sont écartées.

Selon vous, les femmes n’ont pas été éduquées, socialisées de la même façon que les hommes face à l’argent. Pourquoi ?

LUCILE QUILLET Selon les règles héréro-normées, l’argent reste une prérogative masculine. Il représente un symbole de puissance, un gage de virilité. L’homme doit réussir profes­sionnellement, être solide pour la ­famille et subvenir à ses besoins. La femme, elle, va apprendre que l’important n’est pas de compter, mais d’être aimée. Que son existence sera validée si elle est au service des autres, dans l’oubli de soi. Elle devra prendre soin de son conjoint, de ses enfants, de ses parents. D’ailleurs, la majorité des aidants sont des femmes. On leur apprend à ne pas être égoïstes et donc à ne pas compter. Dès qu’elles parlent d’argent ou font passer leur vie professionnelle au premier plan, on leur dit qu’elles sont carriéristes, sans cœur, et surtout, qu’elles n’ont pas compris les règles du jeu.

Dans un couple où la femme gagne davantage que l’homme, c’est le conjoint qui s’occupe des déclarations d’impôts. C’est lui qui aura affaire aux banquiers, aux notaires, aux avocats. Plus il y a de l’argent dans le couple, plus les femmes en sont écartées. A contrario, moins il y en a et plus elles vont gérer. Elles savent faire le travail le plus difficile : trouver de l’argent quand il n’y en a pas. Elles sont celles qui font les comptes, qui vérifient les tickets de caisse, qui vont réclamer les allocations, celles qui font advenir les petits miracles mensuels pour faire tenir la baraque.

Pour les femmes, le coût du couple commence avant même d’être en couple…

LUCILE QUILLET Oui. Le couple représente un idéal normé de vie. Pour être heureux, il faut vivre à deux, si possible avec quelqu’un du sexe opposé. Se ­marier. Fonder une famille. En plus de la charge contraceptive dont le coût n’est jamais partagé, une prescription esthétique est donnée aux femmes dès le plus jeune âge : être apprêtée, mince, maquillée, épilée. Si elles n’obéissent pas à ces injonctions patriarcales, on leur dira que c’est normal de ne pas attirer le désir d’autrui. Cette charge esthétique onéreuse – j’ai calculé qu’une épilation classique revenait à 60 euros par mois, soit 20 000 euros sur trente-cinq ans – a aussi un coût en temps et en énergie. On peut ­rétorquer qu’après tout les femmes en ont fait le choix. Mais tous les choix ne se valent pas. Quand on décide de ne plus s’épiler, c’est difficile à assumer en société.

Icon QuoteÀ équivalent temps plein, les hommes touchent un salaire supérieur de 20,3 % à celui des femmes.

En quoi le partage équitable – 50/50 – est-il un leurre ?

LUCILE QUILLET En quoi il serait égalitaire de faire 50/50 alors que 72 % des tâches domestiques de base sont réalisées par les femmes ? Comment penser qu’il est juste de faire 50/50 dans un monde qui ne le fait pas ? Ce 50/50 est-il juste quand les secteurs professionnels où les femmes sont majoritaires sont sous-évalués, donc sous-rémunérés ? Quand, dans trois quarts des couples, l’homme gagne plus (en moyenne, l’écart de revenu au sein du couple est de 42 %) ? Quand, à équivalent temps plein, les hommes touchent un salaire supérieur de 20,3 % à celui des femmes ? Je trouve assez sidérant de demander aux femmes d’être exemplaires, alors qu’elles sont victimes d’une société inégalitaire.

Ce sont elles qui gèrent le quotidien périssable et éphémère, non valorisé : les courses alimentaires, les vêtements des enfants… Les hommes, eux, vont s’attarder sur les gros postes de dépenses valorisés, dont les montants sont souvent inscrits noir sur blanc : la voiture, les vacances, les prêts bancaires. Les montants peuvent être à l’équilibre dans le couple, mais, le problème, c’est qu’on ne va pas reconnaître ces investissements de la même façon lors d’une rupture, par exemple.

Icon QuoteJe plaide pour un salaire domestique. Une femme qui se met à temps partiel, une mère au foyer méritent un revenu, le droit au chômage, la retraite.

Vous évoquez souvent la valeur du temps domestique qui n’est pas reconnue. Mais la reconnaître ne conduirait-il pas à en dédouaner les hommes ?

LUCILE QUILLET Je plaide pour un salaire domestique. Une femme qui se met à temps partiel, une mère au foyer méritent un revenu, le droit au chômage, la retraite. Elles dégagent une valeur énorme. Elles n’ont pas à se retrouver en situation de dépendance vis-à-vis de leur conjoint. Élever ses enfants, c’est un travail et il faut arrêter de le regarder avec condescendance. Quand une femme va chercher les enfants tous les jours à l’école, fait le ménage, elle effectue une part du travail de son conjoint. Et lui, il va pouvoir capitaliser sur ce temps-là.

Imaginez une grève des femmes. La contraception ne serait plus gérée. Il faudrait aller chercher les enfants à l’école, faire les tâches domestiques. Les secteurs économiques, l’État seraient bien obligés de s’adapter : en supprimant les réunions après 20 heures ; en ouvrant des crèches. Ce qui montre bien à quel point le monde du ­travail n’est pas inclusif.

Selon vous, quelles seraient les premières mesures à engager ?

LUCILE QUILLET L’État peut instaurer un congé parental digne de ce nom, ouvrir des crèches, créer un salaire pour le travail domestique, supprimer les inégalités de salaires, rendre la contraception gratuite, calculer les pensions alimentaires, les prestations compensatoires et les pensions de réversion de façon moins sexiste. La société fait des économies et s’enrichit sur le dos des femmes. Et il y a donc une grande hypocrisie à exiger une égalité à l’échelle individuelle.

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Présidentielle. Fabien Roussel propose un pacte à 140 milliards pour le climat

Posté par jacques LAUPIES le 30 octobre 2021

 

Rennes, le 27 octobre. «	Nous sommes dans la décennie du possible	», assure le député du Nord. Nicolas Cleuet/hans Lucas
 

Présidentielle. Fabien Roussel propose un pacte à 140 milliards pour le climat

Vendredi 29 Octobre 2021

Pour sa troisième « rencontre des jours heureux », le candidat du PCF à l’Élysée a détaillé ses propositions pour la sauvegarde de l’environnement. Il souhaite conformer les dépenses écologiques de l’État aux préconisations du Giec.

 

Sous les arches métalliques de la halle Martenot, dans le centre historique de Rennes (Ille-et-Vilaine), Fabien Roussel a tenu, mercredi 27 octobre, sa troisième édition des « rencontres des jours heureux », dédiée à l’environnement et au climat. Devant les 400 personnes réunies pour l’occasion, le candidat du PCF à la présidence de la République a détaillé une série de propositions issues de son « pacte pour le climat et l’emploi », d’un montant de 140 milliards d’euros par an, « conformément aux préconisations du Giec ». « Nous sommes dans la décennie du possible », assure le député du Nord, estimant « urgent de rompre avec le système capitaliste, qui, pour gagner encore plus d’argent, exploite les êtres humains mais aussi la Terre ». Mais « l’écologie ne doit pas se limiter au réchauffement climatique », note Barbara Gomes, porte-parole de la campagne et animatrice de l’événement. Ce territoire n’a pas été choisi par hasard : de la catastrophe de l’ Erika aux phénomènes des algues vertes, provoqués par l’exploitation porcine intensive, la Bretagne doit faire face à différents enjeux environnementaux, tout en produisant « seulement 17 % de ses besoins énergétiques », déplore l’élu rennais Yannick Nadesan (PCF). Localement, les initiatives, que le candidat n’a pas manqué de saluer, se multiplient.

Développer le fret, rénover les logements

D’ailleurs, en amont de la rencontre, Fabien Roussel s’est notamment rendu sur le barrage de Rophémel. Un ouvrage qui, malgré sa production d’électricité et d’eau potable pour les 500 000 habitants de l’agglomération rennaise, était menacé de fermeture à la suite de l’abandon de la concession par EDF, avant d’être racheté 1 euro symbolique par Eau du bassin rennais. Une première pour une collectivité en France, qui « permet ainsi de contrôler la production d’une électricité verte, la distribution de l’eau, mais aussi d’agir sur sa tarification sociale », précise Yannick Nadesan, à l’initiative de la démarche. « Il ne faut pas opposer les énergies vertes et l’énergie nucléaire », assure Fabien Roussel, partisan de l’atome, qui a réaffirmé sa volonté de renationaliser EDF et Engie afin de « retrouver une maîtrise de nos productions à travers un mixte énergétique décarboné et pilotable ». « Les six scénarios de RTE pour la neutralité carbone en 2050 méritent un grand débat national », estime également le sénateur Pierre Laurent (PCF), présent pour l’occasion.

Mais c’est aussi sur les transports, responsables de 30 % des émissions de gaz à effet de serre, que le candidat communiste insiste. Sur le fret d’abord, il met sur la table un plan de 4 milliards d’euros avec pour ambition d’atteindre les 30 % de marchandises transportées sur le rail d’ici à 2030. Un plan qui comprend notamment l’ouverture de 100 lignes « sur le modèle du train des primeurs entre Perpignan et Rungis », détaille Fabien Roussel. Un enjeu de taille pour la Bretagne, d’autant qu’ « aucun port de la région n’est desservi par le rail », relève un syndicaliste CGT, lors de la visite du candidat dans une entreprise de logistique. « En développant nos activités sur le fret, nous réduisons de 15 000 le nombre de camions sur les routes chaque année », note Matthieu Lahaye, le directeur de l’entreprise, qui opère ainsi entre Rennes et Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône.

Pour autant, Fabien Roussel n’oublie pas la vie quotidienne des Français, l’occasion pour lui de tacler la politique macroniste. « Avez-vous déjà vu un ouvrier acheter une voiture électrique à 50 000 euros grâce à la prime gouvernementale de 3 000 euros ? » ironise un candidat qui ambitionne la revalorisation de cette dernière à hauteur de 10 000 euros, comme l’engagement financier de l’État en faveur des transports en commun gratuits. Face à la hausse des prix de l’énergie, le secrétaire national du PCF a réitéré son appel à « baisser la TVA », d’autant que cette action dégagerait « des marges pour les entreprises afin d’augmenter les salaires ». Enfin, le candidat souhaite débloquer 10 milliards d’euros par an pour « financer la construction et la rénovation de 500 000 logements afin d’éradiquer l’ensemble des passoires ». « Les 1 % les plus riches sont responsables de 15 % des émissions de CO », glisse Fabien Roussel, qui entend financer l’ensemble de ces mesures « en allant chercher des recettes supplémentaires », notamment en taxant les plus aisés et les multinationales.

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Ce que j’en dis…suivi de l’analyse de Denis Durand (CCN du PCF)

Posté par jacques LAUPIES le 27 octobre 2021

 

Depuis quelque temps je m’exprime peu sur mes blogs, laissant la place à des textes et articles que je reproduis,  sans la moindre critique de ma part ! 

Cependant la situation et la vie politique de chacun de nous ne peut se résumer à recevoir, il faut aussi nouys exprimer à partir de nos propres expériences car souvent il y a là la réponse à l’enfumage que pratiquent la plupart des médias qui font de nous, volontairement ou non, des victimes de ce qu’il convient d’appeler un immense lavage de cerveau.

Les thèmes de « réflexion » nous sont imposés ! Et nous n’avons pas toujours les éléments pour critiquer l’exposé des faits tout autant que les solutions qu’ils appellent.

Un seul exemple : J… a presque 20 ans. Sa famille n’a d’autres possibilité de l’aider qu’en l’hébergeant et en lui apportant une aide alimentaire partielle, probablement au prix de sacrifices pour les parents. Apres sa descolarisation comme de nombreux jeunes, que l’éducation nationale abandonne sans diplôme, il a acquis une formation relativement coûteuse (déplacement et nourriture) a peine couverte par sa réunération de d’apprenti.

Muni d’un diplôme de fin d’appprentissage il a fallu trouver un emploi mais cela nécessitait de disposer de passer un permis de conduire couteux et d’un véhicule tout aussi inaccessible. Tant bien que mal il reussit à franchir ces étapes, souvent en effectuant des travaux au noir ou avec le soutien familial ou avec l’aide de son entourage (don d’une voiture)

La galère n’est pas terminée avec l’absence de revenu, une situation familiale qui se dégrade, une pauvreté rampante qui s’installe, frappant d’autres membres de la famille avec un travail péniblement trouvé dont le salaire compense à peine des allocations insuffisantes et maintient dans la pauvreté avec ce que cela peut engendrer de mal vivre, de conflits fraticides, de risque de marginalité, etc.

Ce cas n’est bien entendu pas unique et devient hélas le lot d’une population parfois inconsciente des causes et ignorante des solutions. Désespoir et parfois colère s’installent malgré les apparences, surtout chez les jeunes, d’une normalité et de l’insouciance.

Nous savons bien où cela peut conduire politiquement et la bourgeoisie et tous ses suppôts politiques et médiatiques le sait également mais elle s’en accomode, plus le provoque : une révolte contenue dont les effets électoraux conduisent vers les pires idéologies fascisantes.

A cela nous devons répondre ! Il y a urgence !

 

Intervention de Denis Durand au Conseil National du PCF  25 septembre 2021

Fabien Roussel a eu l’occasion de souligner que ce qui distingue sa candidature de toutes les autres, c’est qu’elle vise à prendre le pouvoir sur les moyens de production, prendre le pouvoir sur l’économie – donc le prendre au capital. On le vérifie en comparant les différents programmes et, par exemple, en considérant celui du candidat en ce moment le plus en vue à gauche, Jean-Luc Mélenchon. Une constante de son discours – comme de toute la gauche réformiste dans l’état actuel des choses – est précisément le refus de mettre en cause le pouvoir patronal sur la gestion des entreprises.

Cela se traduit dans ses propositions de différentes façons :

  • « nouveaux pouvoirs » des salarié·e·s limités à un droit de veto, sans pouvoir de contre- propositions, ni droit de tirage sur les crédits bancaires pour les financer ;
  • projets « keynésiens » de relance de la demande, plan d’investissements pour la « transition écologiques » censés amener automatiquement le patronat à créer des emplois malgré son obsession de la baisse du coût du travail ;
  • abandon des mesures de fiscalité des entreprises qui figuraient dans le programme du Front de gauche en 2012. Le programme fiscal de la France insoumise se résume essentiellement à une progressivité accrue de l’impôt sur le revenu, dans une perspective de « solidarité interclasses » ;
  • poursuite de la fiscalisation du financement de la Sécurité sociale dans le prolongement de la CSG. Toutes les propositions salariales de la France insoumises sont exprimées en salaires nets, laissant la voie libre à la reprise par le patronat de la part des richesses encore aujourd’hui consacrées aux cotisations sociales. De la même façon, Jean-Luc Mélenchon ne formule pas de proposition précise pour une prise de pouvoir démocratique sur l’utilisation de l’argent des banques : – au lieu de la constitution d’un pôle financier public intégrant la nationalisation des grands réseaux bancaires privés, simple évocation vague d’une « socialisation des banques généralistes » ;
  • discours ambigus sur l’euro, renvoyant toute bataille sur ce terrain à l’horizon lointain d’une modification des traités européens ou à une « sortie de l’euro » aujourd’hui dépourvue de toute crédibilité ;
  • consécutivement, abandon de la bataille pour un fonds européen de développement des services publics financé par la BCE, qui figurait dans le programme du Front de gauche. Tout au plus est-il revendiqué une conversion des titres de dette publique possédés par la BCE en dette perpétuelle, au motif que cette proposition serait acceptable pour le capital.

Ce refus de principe de mettre en cause la domination du capital sur la production et sur son financement explique la relative timidité des propositions sociales, en matière salariale (SMIC, salaires des enseignants) et en matière d’emploi. Dans ce dernier domaine, l’objectif revendiqué par Jean-Luc Mélenchon n’est pas l’éradication du chômage mais seulement le « plein-emploi » c’est-à- dire l’équilibre du marché du travail capitaliste, qui suppose le maintien d’un pourcentage de chômeurs pouvant aller, en France, jusqu’à 9 % selon diverses estimations. La proposition d’un « État employeur en dernier ressort » revient à offrir aux chômeurs, en période de récession, des petits boulots temporaires, sans formation appropriée, sur fonds budgétaires (donc pour l’essentiel par prélèvement des revenus des salariés), sans aucune contribution des employeurs privés ni des banques. On mesure le contraste avec le projet révolutionnaire de construction d’un système de sécurité de l’emploi et de la formation associant :

  • des objectifs allant des luttes immédiates pour l’emploi et les salaires jusqu’au dépassement du marché du travail ;
  • les moyens de les réaliser par la bataille pour une nouvelle logique économique opposée à la rentabilité capitaliste ;
  • et la construction d’institutions (un nouveau service public de l’emploi et de la formation, un pôle financier public…) concrétisant la conquête de pouvoirs sur l’utilisation de l’argent par les salariés et les citoyens.

Mettre en avant ce projet de façon offensive, en dialogue avec les autres réponses proposées à droite et à gauche, sera une grande force pour notre candidature. Le but n’est pas de cultiver nos différences avec les autres candidats mais d’apporter notre contribution originale à la régénération idéologique de la gauche pour qu’elle que surmonte sa faiblesse actuelle.

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Conférence de presse de Fabien Roussel du 4 octobre (sur les propositions du PCF°

Posté par jacques LAUPIES le 25 octobre 2021

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Nationaliser Engie, une nécessité que propose Fabien Roussel !

Posté par jacques LAUPIES le 24 octobre 2021

 

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