Afghanistan. Quel avenir après la déroute des États-Unis ?

Posté par jacques LAUPIES le 31 août 2021

 

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Mardi 31 Août 2021

Les États-Unis ont achevé leur retrait d’Afghanistan dans la nuit du lundi au mardi 31 août. Ce départ américain, marquant la fin de vingt ans d’occupation, a suscité des tirs victorieux de la part des nouveaux maîtres de Kaboul. Après avoir signé un accord avec les talibans, Washington se retire sans même un regard pour une population traumatisée. Et maintenant ?

 

Débâcle, bourbier, chaos. Ces trois mots revenaient en boucle, ces derniers jours, pour qualifier le départ des troupes américaines d’Afghanistan, qui se termine aujourd’hui. On pourrait y ajouter le terme « déroute ». L’échec de Washington est total. Les chiffres ont été largement cités. 2 000 milliards de dollars (1 700 milliards d’euros) de dépenses. Vingt ans d’occupation masquée sous un mandat de l’ONU obtenu dans la foulée des attentats du World Trade Center, en septembre 2001. Pour, au final, revenir à la case départ, c’est-à-dire le pouvoir des talibans. Un pouvoir qui n’a jamais gêné Washington. L’invasion avait pour but la capture de Ben Laden, instigateur des attentats de New York, réfugié en Afghanistan, que les talibans refusaient de livrer. Ce n’était donc pas le fondement de ce régime islamiste qui était attaqué.

Des moudjahidin soutenus financièrement par la CIA

Dans les années 1980, avant même l’arrivée des Soviétiques appelés en renfort par le président communiste Mohammad Najibullah, les moudjahidin étaient déjà soutenus financièrement par la CIA via les services de renseignements pakistanais, l’ISI. Dans les campagnes afghanes, ces mêmes « combattants de la liberté », ainsi qu’ils étaient présentés dans la presse occidentale, s’en prenaient aux instituteurs coupables d’accueillir les filles dans leurs écoles.

Ces anciens seigneurs de guerre qui avaient combattu les Soviétiques sont revenus au pouvoir en 2001, dans les bagages de l’armée américaine. Ils avaient changé, comme le monde. L’URSS, qui avait fait l’erreur d’intervenir en Afghanistan, avait disparu. Le visage présenté alors par ce nouveau pouvoir se voulait plus moderne, plus ouvert. Ce qui était en partie vrai. Les femmes notamment ont connu une émancipation (principalement à Kaboul et dans les grandes villes) perdue en 1992 avec la chute du régime communiste. Mais en réalité, ce pouvoir était avant tout dépendant des forces étrangères. À l’instar du premier président Hamid Karzai, homme lige des États-Unis. La corruption, rampante au départ, s’est installée dans toutes les strates de la société, ne faisant que renforcer l’influence des talibans, loin d’être éradiqués.

Un déploiement qui n’a jamais empêché l’avancée des talibans

En août 2008, il y avait 70 000 soldats étrangers en Afghanistan, 53 000 pour la Force internationale d’assistance et de sécurité (Fias) et 17 000 pour l’opération « Enduring Freedom » américaine. En 2009, 113 000 soldats étrangers, dont 71 000 Américains, sont déployés dans le pays. En 2012, ils sont 150 000, dont 100 000 Américains, et 87 207, dont 60 000 États-Uniens, en août 2013. Enfin en janvier 2014, date de fin des opérations de la Fias, il restait encore 58 129 soldats, dont 38 000 Américains. Des chiffres qui ne prennent pas en compte les milliers de contractants des sociétés militaires privées, particulièrement britanniques et états-uniennes. Un déploiement qui n’a jamais empêché l’avancée des talibans. Petit à petit, ils ont contrôlé l’ensemble des provinces, jusqu’à la prise de Kaboul, le 15 août. Une conquête facilitée par l’accord passé au début de l’année 2020 avec les États-Unis, qui n’a jamais débouché sur un quelconque règlement politique comme cela était prévu officiellement.

Pour Washington, l’échec est d’autant plus rude qu’il ne s’agit pas seulement d’une humiliation supplémentaire à l’instar de celle vécue au Vietnam en 1975. C’est tout son dispositif régional qui est touché. Joe Biden avait ainsi laissé entendre que ses troupes seraient redéployées dans les pays alentour. La Russie y a mis son veto, allant même jusqu’à organiser des manœuvres militaires dans ces Républiques d’Asie centrale ex-soviétiques. Moscou, Pékin et Téhéran, menacés par la politique internationale des États-Unis, ont senti la faiblesse du pouvoir d’Ashraf Ghani, le président afghan, et ont développé des liens avec les talibans depuis plusieurs mois. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a néanmoins jugé « prématurée » l’idée de retirer les talibans de la liste des organisations classées terroristes. Les Européens, dont la France, se gardent bien de fermer la porte et demandent des garanties avant toute reconnaissance du nouveau pouvoir.

Le pays fonctionne désormais au ralenti

Car la question qui se pose maintenant est de savoir quel sera l’avenir de l’Afghanistan et comment se construira-t-il ? Le gigantesque pont aérien, qui a commencé le 14 août et se termine aujourd’hui, a permis d’exfiltrer plus de 114 000 personnes. Jeudi, un attentat revendiqué par l’« État islamique » au Khorasan (EI-K) a fait plus d’une centaine de morts, dont 13 militaires américains. Les talibans, qui s’efforcent d’afficher une image d’ouverture et de modération, ont promis de mettre en place un gouvernement « inclusif », mais une fois seulement que les troupes américaines et étrangères auront quitté le pays. Les négociations autour de la formation du nouvel exécutif sont toujours en cours. Au quotidien, le pays fonctionne au ralenti. Les banques, les services gouvernementaux et d’autres institutions publiques restent en grande partie fermés. Signe d’inquiétude, si les filles sont autorisées à retourner à l’université, les cours ne seront plus mixtes et un professeur homme ne pourra faire cours à des étudiantes. Le nombre de professeures n’étant pas suffisant, beaucoup de jeunes femmes ne pourront plus assister à des cours.

Lundi, Washington a réuni en visioconférence ses « partenaires clés » (France, Canada, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, Turquie, Qatar, Union européenne et Otan) afin de discuter « d’une approche alignée » pour la suite. Les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU devaient également se rencontrer. Ce jour d’après ne commence vraiment pas sous les meilleurs auspices.

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11 Septembre 2001, 20 ans après 

Retrouvez dès le 6 septembre, en kiosque et en commande sur notre site, le nouveau hors-série de l’Humanité : Le monde 20 ans après, que reste-t-il du 11 Septembre ? Reportages à New York, Kaboul et Bagdad, ainsi que de nombreux entretiens et archive

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Mélenchon devrait capitaliser les fruits des années ou il fut candidat soutenu par le PCF. Ce n’est vraisemblablement pas le cas !

Posté par jacques LAUPIES le 30 août 2021

Mitterrand à sa manière avait bénéficié du travail des communistes lesquels après tout ne peuvent que s’en prendre à eux mêmes après avoir propulsé et mis sur orbite ces deux phénomènes de la social démocratie.
Il est vrai que la constitution qui régit la Veme République contraint les opposants à avaler les couleuvres que génèrent les alliances et que l’affaire n’est pas facile à gérer dès lors que l’on obtient de faibles pourcentages électoraux et que progressent les abstentions qui canalisent le mécontentement général.
Mais dans une société ou la classe dominante dispose des pouvoirs politiques et médiatiques la majorité du peuple, pour ne pas dires sa totalité, à défaut d’espérer exercer ce que d’aucuns appelaient « la dictature du prolétariat » qui bien comprise pourrait-etre un pas essentiel vers la démocratie, cette immense majorité populaire est soumise à un espèce de totalitarisme rampant. En témoigne les différentes crises sociales, sociétales voire sanitaires et autres qui voient régner sans partage la bourgeoisie avec ses divers commis. 
J’ai la chance d’être communiste et d’être convaincu que la jeunesse bien mal en point matériellement et par voie de conséquence en souffrance idéologique, ne laissera pas faire devant le merdier qui se prépare.
Je ne saurais trop lui recommander de prendre conscience qu’il y a un parti communiste qui espère en elle et que celui ci s’est donné un candidat qu’il faut faire émerger à la prochaine élection présidentielle. Celui-ci se nomme Fabien Roussel…
Le 29 août à Châteauneuf-sur-Isère, Jean-Luc Mélenchon a identifié l’abstention comme l’un de ses principaux adversaires : « Plus ça vote, plus nous sommes forts », a-t-il clamé. Olivier Chassignole/AFP

Le 29 août à Châteauneuf-sur-Isère, Jean-Luc Mélenchon a identifié l’abstention comme l’un de ses principaux adversaires	: «	Plus ça vote, plus nous sommes forts	», a-t-il clamé. Olivier Chassignole/AFP

 

France insoumise. Dans la Drôme, Jean-Luc Mélenchon sonne la mobilisation

Lundi 30 Août 2021

Sous la bannière de « l’Union populaire », les militants entendent donner un nouveau souffle à la campagne autour de leurs propositions. Un sondage plébiscite 42 de leurs mesures pour 2022.

 

Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), envoyé spécial.

Remobiliser ses troupes et lancer la campagne de son « Union populaire » : ce week-end, dans la Drôme, Jean-Luc Mélenchon aura déjà atteint ces deux objectifs. Quelque 4 500 personnes ont participé, selon la France insoumise, aux « Amfis » qui se tenaient à Châteauneuf-sur-Isère, à proximité de Valence. Alors que de mauvais sondages publiés au début de l’été suscitaient de l’inquiétude, les insoumis ont dû galvaniser les leurs. Avec un mot d’ordre, répété à l’envi sur le site de l’université d’été : « Le candidat, c’est le programme ! »

« Un leader est un leader… mais on a un programme »

Malgré les difficultés rencontrées par leur mouvement et leur candidat à la présidentielle, les militants se montrent confiants pour l’année électorale à venir. « Ça fait du bien, c’est reparti ! » confient-ils le plus souvent. « Moi, je suis à fond », assure ainsi Richard, militant en Charente-Maritime. « On va tout faire pour réussir en 2022 », promet-il. Chantal est aussi « optimiste » : « Je ne crois pas trop aux sondages et de toute façon Jean-Luc Mélenchon reste le premier à gauche. » D’autres, comme Dominique, militante parisienne, se disent « regonflés » car « fatigués par toutes ces campagnes contre la FI »« On se fait quand même beaucoup agresser. Des moments comme ce week-end nous remettent sur le bon chemin », se réjouit-elle. Lors de son meeting de clôture, Jean-Luc Mélenchon a fait allusion à sa personnalité qui ne serait pas appréciée de tous les électeurs : il a préféré renvoyer ceux qui trouvent qu’il parlerait « trop fort » à leur qualité de « petits-bourgeois ». Mais la question est loin d’être éludée, même si les militants ne remettent pas en cause sa candidature. « On a beaucoup échangé sur toutes les critiques qui nous sont faites, explique ainsi Dominique.  Un leader est un leader… mais on a un programme, et quand on peut discuter sur nos idées, on arrive à convaincre. »

C’est donc le programme que la direction de la FI a choisi de mettre en avant. Le mouvement a commandé un sondage à l’institut Harris Interactive portant sur 42 propositions phares issue de « L’avenir en commun ». Les résultats sont effectivement encourageants pour les militants qui le défendent. Cette enquête a été présentée dès l’ouverture des « Amfis », le 26 août, notamment par Jean-Daniel Lévy, de l’institut de sondage : 79 % des Français se déclarent en faveur d’une augmentation du Smic à 1 400 euros, 69 % sont pour la semaine de 32 heures, 83 % sont partisans de la « règle verte » et 74 % pour un objectif de 100 % d’énergies renouvelables. Les dirigeants de la FI ont également insisté sur les 63 % de Français favorables à la convocation d’une constituante en vue d’une VIe République.

Une base selon eux pour constituer leur « Union populaire » dans le scrutin présidentiel qui arrive, et un argument pour balayer les critiques portant sur le candidat lui-même. Au point qu’une phrase de Jean-Daniel Lévy a été répétée durant tout le week-end : « S ’il y avait un lien manifeste entre jugement électoral à l’égard du programme et comportement électoral, on éviterait de faire des intentions de vote au deuxième tour, car vous risqueriez de passer dès le premier tour ! »

Deux candidats à la primaire écologiste ont fait le déplacement

Pour autant, il reste à convaincre. Le sondage donne Jean-Luc Mélenchon à 11 %, en tête de la gauche mais encore loin des 19,6 % de 2017. Les candidatures se sont multipliées à gauche. « Le crève-cœur » de la candidature du communiste Fabien Roussel, comme l’a rappelé le coordinateur du mouvement, Adrien Quatennens, et les autres qui ne sont pas encore arrêtées. Deux des candidats à la primaire écologiste ont fait le déplacement. Éric Piolle et Sandrine Rousseau ont chacun de leur côté participé à une « déambulation » en compagnie de Jean-Luc Mélenchon, qui a souligné en retour des « divergences mais aussi des convergences ». Rien de bien concret pour l’instant, mais une façon de prendre date pour l’avenir en fonction du candidat que se choisiront les écologistes.

La visite et la prise de parole en ouverture du meeting de la présidente de La Réunion, Huguette Bello, en disaient en revanche davantage sur la méthode choisie par les insoumis. L’ex-députée GDR, qui a repris sa région à la droite au mois de juin, a apporté son plein soutien pour 2022. Elle a fait, lors d’un discours enflammé, de sa victoire réunionnaise un exemple de ce qui pourrait se produire dans huit mois. Candidate avec « les insoumis pour seuls alliés », elle est arrivée en tête du premier tour, avant d’être ralliée par toute la gauche au second : « L’heure de nous-mêmes a sonné », a ainsi promis l’élue. « La preuve par Huguette Bello », disait dès la veille Jean-Luc Mélenchon…

Pour cela, il faudra convaincre l’électorat populaire. C’est une autre préoccupation exprimée durant tout ce week-end de débats. Jean-Luc Mélenchon a averti que, sans une forte participation, son mouvement serait « écrasé ». Sur le terrain, Thierry, instituteur et militant de 63 ans dans le quartier de la Benauge à Bordeaux, confirme que c’est le plus gros morceau : « Nous avons toujours un capital de sympathie dans les milieux populaires. Est-ce que nous arriverons à le traduire dans les urnes ? »

 

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L’heure est à l’action à la base pour faire connaitre les propositions des communistes et leur candidat à la présidentielle.

Posté par jacques LAUPIES le 29 août 2021

 

 

Fabien Roussel lors de son discours à l’université du PCF a Aix en Provence samedi 28 Août.

Fabien Roussel lors de son discours à l'université du PCF a Aix en Provence samedi 28 Août.

 

PCF. Présidentielle, une rentrée dans les starting-blocks pour les communistes

Samedi 28 Août 2021

L’université d’été du PCF à Aix-en-Provence a été l’occasion pour Fabien Roussel de marteler ses priorités pour une élection à laquelle il participe « pour gagner ». Emploi, pouvoir d’achat, jeunesse et écologie seront, dans les semaines à venir, au menu des communistes qui partagent l’enthousiasme de leur candidat. La création de « comités locaux pour les Jours heureux » a également été annoncée.

 

32 semaines, soit 225 jours très précisément. Le candidat communiste à l’élection présidentielle n’a pas manqué de faire le compte du temps imparti d’ici le premier tour pour « relever le défi des jours heureux », samedi lors de l’université d’été du PCF qui a réuni à Aix-en-Provence quelque 500 militants venus de toute la France. « Nous n’allons pas à cette élection pour faire de la figuration, nous y allons pour gagner, pour diriger le pays, pour redonner le pouvoir aux citoyens, au monde du travail », a lancé Fabien Roussel à ses troupes, assurant voir « grandir l’intérêt pour notre candidature » qui n’a rien d’une « aventure personnelle ». Pour cette rentrée, les communistes poursuivent « deux objectifs », précise Igor Zamichiei, membre de la direction : « progresser sur l’identification de notre candidature, et avancer aussi sur le rassemblement autour de celle-ci », explique le responsable départemental de Paris assurant que dans les mois à venir emploi, jeunesse et écologie seront à l’honneur.

L’emploi au  coeur de la campagne

Dès ce week-end, le candidat du PCF l’a martelé : « Je veux être le président du pouvoir d’achat, de la lutte contre la vie chère et en faire une priorité nationale ». Lors de son discours, le gouvernement en a pris pour son grade. « Le ministre de l’Économie et des Finances a beau dire que la croissance est de retour, franchement ce que voient les gens c’est la croissance des factures, par contre les salaires et les pensions c’est au ras des pâquerettes », tacle Roussel. Comme il le fait dans son livre Ma France (Éd Le Cherche midi) le secrétaire national illustre son propos de situations puisées dans ses rencontres. Il rapporte ainsi le témoignage d’une caissière à temps plein payées 1 280 euros par mois après 12 ans d’ancienneté rencontrée quelques heures plus tôt avec ses collègues de Carrefour ou encore celui de Danièle désormais retraitée dont la pension d’élève à 920 euros. Or « la France est riche, très très très très riche », assène le député du Nord ciblant les 500 plus grosses fortunes dont « le patrimoine pendant le quinquennat Macron a doublé », pour atteindre « 1 000 milliards », ou les profits du « CAC 40 (qui) sabre le champagne » avec « en pleine crise 60 milliards de dividendes ». « Nous allons mettre l’emploi au cœur de la campagne », promet le candidat qui, loin de miser sur les « premiers de cordées de Macron qui nous tirent vers le bas », plaide pour « un changement total de l’utilisation de l’argent », pour « s’attaquer au capitalisme prédateur » et « donner le pouvoir aux salariés dans les entreprises ». Avec l’objectif de parvenir à « l’éradication du chômage », une série de propositions est mise sur la table : SMIC à 1 800 euros brut, suppression de la CSG pour les retraités, 1 200 euros de pensions minimums, réduction du prix du gaz et de l’électricité avec une « nationalisation tout de suite d’EDF et GDF ». Ou encore des « peines planchers » pour « les fraudeurs fiscaux ». Aux côtés de cette priorité, figure aussi « la révolution écologique ». « Le problème avec le capitalisme vert ce n’est pas la couleur, c’est le capitalisme », sourit Fabien Roussel qui résume l’enjeu comme un « choix de civilisation : la finance ou l’existence ».

Priorité à la jeunesse

Dans les couloirs de la Fac de lettres qui accueille l’université d’été, le parcours de certains participants aurait pu trouver leur place parmi les histoires de vie racontées par le candidat. « Je suis boursier, je n’ai que 460 euros par mois, 20 euros de plus dans le loyer, plus l’électricité et le gaz qui augmentent, pour moi c’est compliqué », raconte Kilian, un étudiant Toulousain. D’ailleurs, « la jeunesse sera un sujet incontournable de 2022, Emmanuel Macron ne s’y trompe pas notamment avec sa garantie jeune universelle qui n’est clairement pas à la hauteur », pointe Léon Desffontaines, dirigeant des jeunes communistes lors d’un débat avec Maryam Pougetoux, la vice-présidente de l’Unef. Une question que les communistes comptent aussi mettre en avant en proposant un « pacte pour la jeunesse » avec notamment un « revenu étudiant au-dessus du seuil de pauvreté », rappelle le secrétaire général du MJCF. « Pour moi cette proposition, c’est tout simplement la perspective de sortir de la précarité », assure Kilian.

Le jeune militant de 20 ans est aussi enthousiaste pour la campagne qui s’annonce que son candidat : « on est là pour être majoritaire et gagner », affirme-t-il, conscient toutefois que le défi est de taille alors que les sondages attribuent pour l’heure moins de 5 % au PCF. Mais « le scénario promis en septembre n’est jamais celui qui se réalise en avril », glisse Sébastien Laborde de la fédération de Gironde. De son côté, Martin, étudiant marseillais, est un peu plus pessimiste : « si quelqu’un de gauche gagne ce serait quand même un miracle… entre Roussel, Mélenchon, on va voir comment les choses tournent mais je suis un peu désespéré », regrette le tout nouveau militant qui a adhéré il y a moins d’un an. La plupart de ses camarades se lancent cependant avec optimisme. À l’instar de Catherine La Dune, fraîchement élue en région Nouvelle Aquitaine : « Puisqu’on a réussi aux régionales à avoir davantage d’élus j’ai pas mal d’espoir aussi pour Fabien Roussel, au moins pour avoir de la visibilité, et ça commence à marcher ».

Rassembler jusqu’au au delà de la gauche

Le climat n’en est pas moins inquiétant, selon Mireille qui patiente dans le plus grand des amphis en compagnie d’Henri avant la tenue de leur atelier. L’enseignante à la retraite pointe la « confusion » ambiante alimentée par la crise sanitaire et une « énorme méfiance dont l’extrême droite profite pour faire des amalgames crapuleux », notamment via un discours antisémite lors des manifestations anti-passe. Alors dans les travées des amphis aixois, on en est plutôt persuadé : l’enjeu numéro un c’est de convaincre les déçus, les désabusés de la politique, les abstentionnistes. « Nous devons, plaide Fabien Roussel, rassembler bien au-delà de notre électorat, au-delà même de la gauche, il faut voir loin, aller toucher tous ceux qui ne votent plus ». Mais comment ? « Il faut mettre en avant nos propositions, notamment les lois déposées par les communistes comme celle pour la Sécurité de l’emploi et de la formation », avance Henri, venu de l’Aisne quand Mireille croit nécessaire de démontrer concrètement l’utilité des communistes comme « la façon dont le député André Chassaigne s’est battu pour faire revaloriser les retraites agricoles ». « C’est une absence de près de 20 ans du parti, il faut bien reconstruire, retrouver notre électorat, c’est un travail de longue haleine mais qui sera payant », complète Kilian de son côté.

Pour un pacte aux législatives

Quant au reste de la gauche, Fabien Roussel a renouvelé samedi la proposition d’un « Pacte d’engagements communs » aux législatives pour « bâtir une large majorité de gauche à l’Assemblée nationale ». Car sa candidature, promet-il, vise à « contribuer à créer les conditions d’une nouvelle majorité politique ». Passage à l’acte dès ce week-end avec l’un des ateliers consacrés aux retraites auquel Caroline Fiat (FI) et Alain Coulombel (EELV) ont participé. « Je ne crois pas à la possibilité d’emporter une majorité parlementaire si nous ne gagnons pas la présidentielle, et nous n’y arriverons pas avec 5 candidats », lâche le porte-parole des écologistes à cette occasion plaidant pour « se retrouver très vite autour d’une table pour se mettre d’accord sur 15-20 propositions ». L’écologiste reconnaît toutefois qu’il ne fait pas l’unanimité, y compris dans son parti. Son avis est d’ailleurs loin d’être partagé par le secrétaire national du PCF : « le problème de la gauche ce n’est pas la division, c’est de faire en sorte que la somme des candidats de gauche fasse 50,1 %, assure Fabien Roussel. Il faut s’attaquer aux raisons pour lesquelles elle plafonne à 20 %, sinon on ne l’emportera jamais. Elle est faible d’abord de ses renoncements et trahisons lorsqu’elle était au pouvoir, elle l’est aussi de son incapacité à s’adresser au monde du travail, à la jeunesse ».

Rendez-vous à la fête de l’Humanité

En la matière les bouleversements engendrés par la pandémie pourraient aider. « L’expérience que nous traversons casse, abîme, contrarie l’idéologie dominante, étouffoir de l’action populaire », assure le directeur de l’université d’été Guillaume Roubaud-Quashie, en référence aux dogmes libéraux – de l’efficacité des marchés à la réduction de la dépense publique – mis en cause ces derniers mois. Mais il s’agira avant tout de passer à l’action sans attendre. « Créons partout, dans nos communes, les villes, les villages, sur les lieux de travail, dans les universités, des comités locaux pour les jours heureux », invite Fabien Roussel tout en appelant à désigner « dès maintenant » des candidats aux législatives. Un « grand rassemblement national » pour l’emploi et le pouvoir d’achat est également prévu le 20 novembre à Paris, précédé « d’une semaine d’action dans tout le pays du 9 au 16 octobre ». En attendant, le prochain rendez-vous aura lieu du côté de La Courneuve à la Fête de l’Humanité où Fabien Roussel tiendra un meeting le samedi 11 septembre à 17 heures.

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« Se faire vacciner est un geste politique » selon Fabien Roussel

Posté par jacques LAUPIES le 28 août 2021

 

 

« Se faire vacciner est un geste politique » selon Fabien Roussel dans POLITIQUE 3862576

Fabien Roussel appelle à « envahir les urnes en 2022 ». PHOTO M.E.H.

ENTRETIEN

Fabien Roussel est député du Nord, secrétaire national du PCF et candidat à la présidentielle de 2022.

La Marseillaise : Marseille a été endeuillée par une série de règlements de comptes liés au trafic de drogue. Comment sortir de cette spirale ?

Fabien Roussel : D’abord, je voudrais m’adresser aux familles endeuillées mais aussi à toutes ces familles qui vivent dans la terreur de prendre une balle perdue. Je pense à cet enfant de 8 ans qui a été blessé. Elles ont peur que leurs gamins, demain, pour quelques centaines d’euros, pour s’acheter une paire de baskets, tombent dans les mains de trafiquants. Il faut que chacun mesure ce que c’est, de vivre dans de telles conditions. C’est inacceptable dans notre République. Ensuite, on sait bien qu’assurer la sécurité dans ces quartiers, ça passe par une police nationale de proximité mais ça passe aussi beaucoup par un investissement massif dans tout ce qui nous permet de vivre et grandir ensemble. Il faut donc des moyens pour l’école, l’accès à la culture, au sport, pour les éducateurs, la vie associative… Concernant le trafic de drogue – c’est une question qui me tient à cœur – ce n’est pas en s’attaquant aux petits trafiquants qu’on résoudra le problème. Il faut tarir la source. Il faut s’en prendre aux organisateurs de ce trafic, aux gros bonnets. Il va aussi falloir qu’on hausse le ton à l’égard de dirigeants de pays comme le Maroc. Ils ont décidé au cœur de l’été de légaliser la culture du canabis. Ce sont des centaines de milliers d’hectares où le cannabis pourra être cultivé légalement pour ensuite rentrer illégalement en Espagne, puis en France, puis en Belgique, puis dans toute l’Europe. Allons-nous laisser les balles siffler au-dessus de nos têtes dans ces conditions ? S’attaquer à la mafia du trafic de drogue, c’est s’attaquer aussi au blanchiment d’argent, aux réseaux financiers, aux paradis fiscaux. L’argent sale de la drogue est dans les mêmes coffres-forts que celui de l’évasion fiscale. Il faut aussi assécher les trafics en reprenant le pouvoir sur l’argent.

 

Que retenez-vous de votre tour de France avec la « caravane des Jours heureux » ?

F.R. : Entre Marseille, ville de départ, et Malo-les-Bains, ville d’arrivée, nous avons reçu près de 5 000 personnes sur une cinquantaine d’étapes. C’est beaucoup ! Elles ont rempli des cartes postales avec des revendications à destination du président de la République. Les priorités exprimées, c’est d’abord le pouvoir d’achat et l’emploi, ensuite l’avenir de la jeunesse et enfin les questions de retraites. Cela vient conforter les priorités de ma campagne : emplois, services publics, réindustrialisation, pacte pour la jeunesse et une réforme heureuse des retraites.

 

Le chef de l’État a un tout autre agenda. Il souhaite mettre en œuvre la réforme de l’assurance-chômage et relancer celle des retraites.

F.R. : Emmanuel Macron et son gouvernement sont libéraux jusqu’au bout, en mission au service du Medef, des grandes multinationales qui n’ont de cesse de réclamer des baisses de taxes sur les dividendes, de ne plus payer d’impôts sur les plus-values, de supprimer l’impôt sur la fortune. C’est ce qu’ils ont eu, ils n’en ont jamais assez, ils en réclament encore ! Le gouvernement veut faire croire qu’on réussira à s’attaquer au chômage en s’attaquant aux chômeurs. Sa mission, c’est plutôt de créer des emplois, réindustrialiser le pays, offrir de bonnes formations. Cette réforme doit être retirée a fortiori en période de pandémie. Quant aux retraites, nous voulons une réforme de progrès qui permette de partir dès 60 ans avec une bonne pension pour offrir des opportunités d’emplois aux jeunes. Notre réforme est financée par la mise à contribution des revenus financiers, l’égalité salariale femme-homme et la création d’emplois. Un salarié obligé de travailler jusqu’à 65 ans, c’est un emploi de moins pour un jeune. Nous appelons à participer à la manifestation organisée par la CGT le 5 octobre.

 

La crise sanitaire génère beaucoup de défiance vis-à-vis des pouvoirs publics mais aussi des vaccins. Quelle est votre analyse de la période ?

F.R. : La défiance vis-à-vis de la parole publique, on sait d’où elle vient. Je pense aux Antilles où pendant des dizaines d’années, les ouvriers agricoles qui ont dénoncé l’empoisonnement au chlordécone n’ont jamais été entendus. Les autorités sanitaires leur ont même expliqué par moment qu’il n’y avait aucun danger. Il a fallu qu’apparaissent ces milliers de cancers pour qu’enfin des mesures soient prises. Même chose pour l’amiante en métropole. Tout cela pour protéger des logiques de profit. Il y a besoin de restaurer la confiance dans la parole publique. Concernant le vaccin, nous appelons à la généralisation de la vaccination, c’est le seul moyen pour nous sauver. Je dis même que se vacciner c’est un geste politique pour l’intérêt général. Si un nombre important de personnes ne se vaccinent pas en France comme dans le monde, cela laissera le champ libre à l’apparition de variants. C’est pourquoi nous demandons la levée des brevets et une production sous maîtrise publique car la pandémie ne doit pas être une « opportunité économique » comme le disent les big pharmas. Ces vaccins doivent devenir des biens communs pour toute l’humanité. C’est la meilleure garantie de transparence pour tous les citoyens. Nous faisons confiance à la médecine, aux chercheurs, au progrès.

 

Néanmoins le PCF s’oppose au pass sanitaire. Pour quelle raison ?

F.R. : Il est autoritaire et incohérent. Il est réclamé à l’entrée des TGV mais pas des TER. On peut faire un Lille-Paris sans pass en TER mais pas en TGV. On peut aller dans le métro mais pas au bistrot. Il crée de la discorde inutilement.

 

Vous avez intitulé votre livre « Ma France, heureuse, solidaire et digne ». Il est rare d’entendre parler de bonheur en politique…

F.R. : Dans toutes mes rencontres avec le monde du travail, j’ai voulu expliquer qu’il était possible de mettre en œuvre des changements heureux. Ça fait 40 ans qu’on nous saigne, qu’on nous demande de faire des efforts, de perdre du pouvoir d’achat, de renoncer aux acquis… Notre pays est extrêmement riche. Nous voulons reprendre la main sur les choix économiques. Redonner ces richesses à ceux qui les produisent et leur permettre de décider eux-mêmes de la destination de ces richesses. C’est un choix de société que nous proposons. Un choix de paix aussi à l’échelle internationale, car le PCF est le parti de la paix et de la coopération entre les peuples.

 

Vous êtes candidat tout comme Jean-Luc Mélenchon et prochainement un écologiste, Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg. Qu’avez-vous à dire à ceux qui désespèrent de l’unité de la gauche ?

F.R. : Le problème de la gauche, ce n’est pas qu’il y ait plusieurs candidats, c’est que leur somme fasse 20%. Comment gagner quand on pèse 20% additionnés ? Si la gauche a l’ambition de gouverner le pays, elle doit convaincre, peser 45-50% au premier tour comme ce fut le cas chaque fois qu’elle a gagné. À nous d’aller conquérir les cœurs et les têtes. Je souhaite que les électeurs votent largement pour le candidat communiste, je veux contribuer à ce que la gauche redevienne majoritaire dans ce pays.

 

Dans la Région, le second tour des régionales a opposé une liste LR/LREM au RN. Comment éviter ce scénario à l’échelle nationale ?

F.R. : En faisant en sorte que le candidat communiste arrive en tête de la gauche. Il faut parler franchement aux Français : il y en a trop qui s’abstiennent. S’ils ne veulent pas de ce duel, qu’ils envahissent les urnes !

 

Marseille accueille à la rentrée le congrès mondial de la nature alors que le rapport du Giec alerte à nouveau sur le réchauffement climatique. Vous vous définissez comme un écolo-coco. Qu’est-ce que cela signifie ?

F.R. : Ça veut dire que la préservation de la planète doit être une priorité mondiale. Le réchauffement climatique est en partie responsable de la virulence des incendies de forêt dans le Var. Je propose d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Ce qui veut dire investir massivement dans les énergies décarbonées et pilotables que sont le nucléaire et l’hydroélectrique, les énergies renouvelables. Ce qui veut dire aussi une relocalisation industrielle, une rénovation des logements et un changement de notre mode de production.

Entretien réalisé par Léo Purguette

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500 plus grandes fortunes de France : « Ils pillent notre argent en pleine pandémie, prenons le pouvoir au capital ! » (Fabien Roussel)

Posté par jacques LAUPIES le 27 août 2021

 

Les 500 familles les plus riches de France explosent une fois de plus leur record : elles détiennent désormais un patrimoine total de 1000 milliards d’euros et ont vu leur fortune augmenter de 30% par rapport à l’année dernière, en pleine période de pandémie !

Eux ne risquent pas de subir la pauvreté, le chômage, la précarité. Ils sont « covid résistants ».

 500 plus grandes fortunes de France : « Ils pillent notre argent en pleine pandémie, prenons le pouvoir au capital ! » (Fabien Roussel) dans POLITIQUE

Le nombre de milliardaires français passe de 95 à 109. Pendant la même période, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté passerait de 9 à 11 millions avec des APL en baisse, des factures de gaz, d’électricité, de mutuelle, d’essence en hausse, des salaires et des pensions gelés et un SMIC bloqué à 1234 euros net.

La politique du Président des riches produit ses effets. Son bilan est inégalé pour les plus riches, pour la finance et le capital : la fortune des 500 familles plus riches est passée de 570 milliards en 2017, année de son élection, à 1000 milliards aujourd’hui. La fortune des 500 familles les plus riches a donc quasi doublé !

En 4 ans, le Président des riches a rempli sa mission : les premiers de cordée ont atteint les sommets mais les français sont restés en bas car les riches ont coupé la corde ! L’emploi, le pouvoir d’achat et les salaires ont été sacrifiés sur l’autel de la rentabilité. C’est le fruit de toutes les baisses d’impôts sur les grandes fortunes, sur le capital, sur les dividendes, sur les plus-values. C’est aussi le fruit d’un grand laxisme en matière de lutte contre l’évasion fiscale.

Pire, ces familles les plus riches sont propriétaires d’entreprises, de multinationales qui bénéficient de toutes les aides publiques telles que le CICE, la baisse des impôts de productions, le Crédit Impôt Recherche, les exonérations de cotisations sociales… 140 milliards d’euros d’aides publiques versées en 2019 aux entreprises sans aucune condition, sans rien demander en échange, dont les deux tiers bénéficient en priorité aux plus grandes d’entres elles !

En 2022, nous voulons passer un pacte avec les Françaises et les Français, avec le monde du travail, pour prendre le pouvoir à ces 500 familles, au capital. Oui, nous disons qu’il est possible de relever le défi des jours Heureux, d’éradiquer la pauvreté et le chômage, de retrouver des services publics et une industrie au service de l’emploi et du climat. Cela implique de changer l’utilisation de l’argent dans le pays et de créer de nouveaux droits d’intervention des salarié.e.s.

Fabien Roussel, député du Nord, secrétaire national du PCF,

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