Ce blog a pour intention d’aider à ce que, face aux enjeux considérables d’issue à la crise systémique, l’action de notre parti corresponde à ces exigences portées par le Manifeste adopté au Congrès : visibilité, audace de proposition, autonomie rassembleuse. Il a été conçu avant que n’éclate la crise du Corona virus. La crise épidémique du coronavirus renforce, au fond, ces exigences.
Elle révèle en effet la volonté de Macron et du MEDEF de sauvegarder « coûte que coûte » le capital en foulant aux pieds les intérêts et les besoins populaires. Il leur faut par dessus tout empêcher toute « rupture » de la chaîne des profits, la protéger face aux chocs économiques et financiers à venir en rallongeant la durée du travail, en restreignant massivement les droits et libertés des travailleurs et de leurs familles, en s’apprêtant à imposer de nouveaux rationnements des services publics et de la protection sociale au nom de l’allègement de la dette…
Cela accentuera les risques d’effondrement.
L’aggravation très profonde de la crise systémique, annoncée dans la résolution de notre dernier congrès, s’est engagée bien avant l’éclatement de l’épidémie du Covid-19. Celle-ci ne fait que la précipiter. Et cela de façon d’autant plus dramatique que, avec les tentatives de réponse capitalistes à la crise de 2008-2009, de Sarkozy à Macron en passant par Hollande, les services publics ont été encore plus asphyxiés. Les filières de production ont été soumises aux rudes hémorragies des délocalisations, de l’insuffisance d’emplois, de formation et des salaires. Elles ont subi un rationnement du crédit, rendu si facile pour les spéculateurs, et la préférence pour les profits financiers dont la classe capitaliste française est si gourmande. On mesure aussi les coups terribles portés à la démocratie et aux libertés avec le renforcement du présidentialisme au sommet de l’État et celui, simultané, de la monarchie patronale dans les entreprises.
Cette situation inédite est désormais commune aux milliards d’êtres humains de la planète. Elle peut constituer le terreau de prises de conscience nouvelles : l’argent des entreprises, des états nationaux et de l’Union européenne, des banques centrales et des banques ordinaires, du FMI … doit servir à protéger et développer chaque humain et la planète et non à accumuler les capitaux financiers, surexploiter les salariés et la nature. Elle peut permettre de prendre conscience qu’il faut, pour cela, avancer vers une révolution des systèmes de pouvoirs et de valeurs, des critères de gestion, des règles institutionnelles et de coopération.
Aussi, loin de contredire ou différer ces exigences, la situation actuelle accentue l’urgence vitale de faire vivre les changements, les novations décidées lors du 38ème Congrès du PCF. C’est un défi immédiat pour tout le parti, pour sa direction, pour chaque communiste, pour l’avenir d’options révolutionnaires en France, en Europe et dans le monde.
Initiateurs de ce nouveau blog, « En avant le Manifeste », nous avons été à l’initiative de l’appel à un Congrès extraordinaire, au lendemain de la séquence des élections présidentielles puis législatives de 2017, puis de la construction du rassemblement de militants qui a proposé le texte d’orientation d’abord adopté majoritairement comme « base commune de discussion », puis finalement adopté par le 38ème Congrès, au terme du processus de débat collectif et d’amendement habituel. Plusieurs d’entre nous ont co-animé la rédaction collective de ce texte dont les amendements en Congrès ont confirmé l’orientation de fond.
Nous continuons, dans la situation nouvelle ouverte par le Congrès de 2018, l’action menée avec le réseau Action, Novation, Révolution (ANR), constitué en 2003, dans le prolongement du 32ème Congrès qui avait suivi l’échec de la « période Robert Hue » et d’un texte alternatif « pour une réorientation radicale » ayant alors obtenu le vote de près d’un quart des militants. Cette liaison en réseau nous a permis depuis, à différentes reprises, d’intervenir et d’aider les communistes à se rassembler pour se faire entendre, particulièrement en 2007-2008 où l’assemblée nationale des délégués de section a battu en brèche la tentative de dilution du parti. Elle a aussi contribué à faire face à son effacement et à alimenter la bataille idéologique et l’action communistes avec des propositions, des analyses, des idées marxistes novatrices.
Le 38ème Congrès, en adoptant comme orientation le texte « Pour un Manifeste du PCF du XXIème siècle », a décidé d’importants changements concernant la stratégie, l’action, et l’organisation du parti. Cela appelle tout un travail d’information et de formation pour l’appropriation, la maîtrise, et la mise en œuvre en toute transparence des décisions du Congrès. Il est à faire. C’est pourquoi le texte du Manifeste doit être édité en brochure, largement diffusée aux militants et adhérents, afin de pouvoir être un outil de travail et de formation.
Nous avions défini ce Congrès comme « vital », au regard des responsabilités du Parti communiste, avec l’ampleur des périls, mais aussi des opportunités de transformation qui travaillent le monde.
Depuis le Congrès, de premiers pas significatifs ont été fait : mise en œuvre de la présence du PCF à toutes les élections, comme pour les européennes, Conseil National sur les entreprises, expression de nos propositions dans la bataille des retraites. C’est à valoriser mais aussi à évaluer en étant lucides sur où nous en sommes, ce qui a avancé, les problèmes rencontrés et ce qu’il reste à faire pour réussir.
Par exemple, de l’expérience de la plate-forme commune sur les retraites signée par les parlementaires PCF, PS et EELV, il ressort à la fois des éléments communs, mais aussi des différences, voire des contradictions avec la cohérence de propositions originales que nous avançons. Faut-il faire silence dessus ? Cela ne doit ni faire reculer sur l’initiative unitaire, ni conduire à minimiser les enjeux de contenu. N’est-il pas indispensable pour traiter cela, pour avancer vers une union nouvelle, de développer en grand nos propres initiatives, autonomes et rassembleuses, ouvertes aux apports divers, permettant que le débat à gauche s’instaure avec les citoyens, au-delà du seul débat de sommet ?
Voyons combien la situation – du formidable mouvement sur les retraites, avec les enjeux de débouché politique pour une société nouvelle qu’il porte, à la crise mondiale dont la nouvelle phase aiguë est en train d’éclater – nous met, direction et militants, au défi d’une mise en œuvre plus résolue, plus offensive des décisions du Congrès, et du travail à faire sur ses bases, avec les initiatives de direction indispensables à tous les niveaux.
Il est d’autant plus impérieux et urgent de relever ce défi avec désormais l’éclatement des crises siamoises – sanitaire et économique – qui ont toutes deux une cause commune : la domination du capital, de sa logique financière et de ses coûts dans tous les domaines de l’activité humaine.
C’est d’autant plus nécessaire que les conceptions et les pratiques qui ont conduit à un effacement du parti jusqu’aux dernières présidentielles, quoique n’ayant pas remporté l’adhésion du dernier Congrès, n’ont pas disparu, alors que s’approche l’élection présidentielle de 2022.
Nous avons affirmé vouloir rompre avec cet effacement mortifère. Nous avons commencé à engager de premiers actes dans ce sens. Ce n’est sûrement pas le moment de lâcher. Notre responsabilité est historique : parvenir à donner au rassemblement populaire un contenu transformateur à la hauteur de la crise du système, c’est-à-dire révolutionnaire, pour une issue de progrès. Mesurons ce que cela appelle de travail, de créativité et d’initiatives. Et combien, pour avancer dans cette direction, va être incontournable, comme décidé par le Congrès, la présence, pour porter ces idées, d’une candidature communiste à l’élection présidentielle de 2022. Mesurons aussi ce que cela implique, dès maintenant, et jusqu’au plus haut niveau, de travail et d’investissement collectif et personnel.
C’est dire l’ampleur du travail à faire, des obstacles à bousculer. Cela concerne notamment :
- l’organisation de la campagne permanente sur le coût du capital et la démocratisation du pouvoir dans l’entreprise et sur elle, sur l’utilisation de l’argent des entreprises, des banques, de l’État, qui doit être au cœur de toutes nos actions et de notre mode d’organisation
- la dimension européenne et mondiale de cette bataille, face aux multinationales
- l’exigence d’un « nouvel internationalisme »
- l’urgence de prendre le « tournant entreprises » appelé par le CN des 12 et 13 Octobre 2019
- l’enjeu primordial d’avancer dans l’unité du salariat
- la conjugaison des luttes sociales et sociétales, au lieu de leur séparation voire de leur mise en opposition, au premier plan desquelles celles portant sur les enjeux d’écologie, de pouvoirs et d’émancipation féministe
- un nouvel âge des services publics
- le besoin d’impulser le débat à gauche, inséparable de nos initiatives unitaires,
- le besoin de l’appropriation de l’analyse marxiste, de son développement et d’un débat théorique vivant entre communistes et avec toutes les composantes progressistes de la société
- la mise à jour du contenu de nos formations après le Congrès
- la mobilisation des moyens financiers du parti au service de la mise en œuvre des décisions du Congrès.
- Plus généralement, une véritable « révolution culturelle » dans le parti communiste, tant sur les pratiques, leur évaluation, leur relation au terrain, que sur la théorie et son appropriation créatrice par le plus grand nombre de militants.
Signataires
Evelyne Bédrines, Frédéric Boccara, Stéphane Bonnery, Gisèle Cailloux, Jean Chambon, Jean-Louis Cailloux, Marc Cohen-Solal, Yves Dimicoli, Denis Durand, Jean-Marc Durand, Dauba Michel, Frédérique Garcia-Sanchez, Paul Huttl, Pascal Joly, Anne Lafaurie, Bernard Lamirand, Fabienne Lefebvre, Michèle Leflon, Annie Levi-Cyferman, Laumosne Gabriel, Nicolas Marchand, Catherine Mills, Alain Morin, Christian Poirson, Frédéric Rauch, Jacquy Rivoalan, Evelyne Ternant.
Ce blog a pour intention d’aider à ce que, face aux enjeux considérables d’issue à la crise systémique, l’action de notre parti corresponde à ces exigences portées par le Manifeste adopté au Congrès : visibilité, audace de proposition, autonomie rassembleuse. Il a été conçu avant que n’éclate la crise du Corona virus. La crise épidémique du coronavirus renforce, au fond, ces exigences.
Elle révèle en effet la volonté de Macron et du MEDEF de sauvegarder « coûte que coûte » le capital en foulant aux pieds les intérêts et les besoins populaires. Il leur faut par dessus tout empêcher toute « rupture » de la chaîne des profits, la protéger face aux chocs économiques et financiers à venir en rallongeant la durée du travail, en restreignant massivement les droits et libertés des travailleurs et de leurs familles, en s’apprêtant à imposer de nouveaux rationnements des services publics et de la protection sociale au nom de l’allègement de la dette…
Cela accentuera les risques d’effondrement.
L’aggravation très profonde de la crise systémique, annoncée dans la résolution de notre dernier congrès, s’est engagée bien avant l’éclatement de l’épidémie du Covid-19. Celle-ci ne fait que la précipiter. Et cela de façon d’autant plus dramatique que, avec les tentatives de réponse capitalistes à la crise de 2008-2009, de Sarkozy à Macron en passant par Hollande, les services publics ont été encore plus asphyxiés. Les filières de production ont été soumises aux rudes hémorragies des délocalisations, de l’insuffisance d’emplois, de formation et des salaires. Elles ont subi un rationnement du crédit, rendu si facile pour les spéculateurs, et la préférence pour les profits financiers dont la classe capitaliste française est si gourmande. On mesure aussi les coups terribles portés à la démocratie et aux libertés avec le renforcement du présidentialisme au sommet de l’État et celui, simultané, de la monarchie patronale dans les entreprises.
Cette situation inédite est désormais commune aux milliards d’êtres humains de la planète. Elle peut constituer le terreau de prises de conscience nouvelles : l’argent des entreprises, des états nationaux et de l’Union européenne, des banques centrales et des banques ordinaires, du FMI … doit servir à protéger et développer chaque humain et la planète et non à accumuler les capitaux financiers, surexploiter les salariés et la nature. Elle peut permettre de prendre conscience qu’il faut, pour cela, avancer vers une révolution des systèmes de pouvoirs et de valeurs, des critères de gestion, des règles institutionnelles et de coopération.
Aussi, loin de contredire ou différer ces exigences, la situation actuelle accentue l’urgence vitale de faire vivre les changements, les novations décidées lors du 38ème Congrès du PCF. C’est un défi immédiat pour tout le parti, pour sa direction, pour chaque communiste, pour l’avenir d’options révolutionnaires en France, en Europe et dans le monde.
Initiateurs de ce nouveau blog, « En avant le Manifeste », nous avons été à l’initiative de l’appel à un Congrès extraordinaire, au lendemain de la séquence des élections présidentielles puis législatives de 2017, puis de la construction du rassemblement de militants qui a proposé le texte d’orientation d’abord adopté majoritairement comme « base commune de discussion », puis finalement adopté par le 38ème Congrès, au terme du processus de débat collectif et d’amendement habituel. Plusieurs d’entre nous ont co-animé la rédaction collective de ce texte dont les amendements en Congrès ont confirmé l’orientation de fond.
Nous continuons, dans la situation nouvelle ouverte par le Congrès de 2018, l’action menée avec le réseau Action, Novation, Révolution (ANR), constitué en 2003, dans le prolongement du 32ème Congrès qui avait suivi l’échec de la « période Robert Hue » et d’un texte alternatif « pour une réorientation radicale » ayant alors obtenu le vote de près d’un quart des militants. Cette liaison en réseau nous a permis depuis, à différentes reprises, d’intervenir et d’aider les communistes à se rassembler pour se faire entendre, particulièrement en 2007-2008 où l’assemblée nationale des délégués de section a battu en brèche la tentative de dilution du parti. Elle a aussi contribué à faire face à son effacement et à alimenter la bataille idéologique et l’action communistes avec des propositions, des analyses, des idées marxistes novatrices.
Le 38ème Congrès, en adoptant comme orientation le texte « Pour un Manifeste du PCF du XXIème siècle », a décidé d’importants changements concernant la stratégie, l’action, et l’organisation du parti. Cela appelle tout un travail d’information et de formation pour l’appropriation, la maîtrise, et la mise en œuvre en toute transparence des décisions du Congrès. Il est à faire. C’est pourquoi le texte du Manifeste doit être édité en brochure, largement diffusée aux militants et adhérents, afin de pouvoir être un outil de travail et de formation.
Nous avions défini ce Congrès comme « vital », au regard des responsabilités du Parti communiste, avec l’ampleur des périls, mais aussi des opportunités de transformation qui travaillent le monde.
Depuis le Congrès, de premiers pas significatifs ont été fait : mise en œuvre de la présence du PCF à toutes les élections, comme pour les européennes, Conseil National sur les entreprises, expression de nos propositions dans la bataille des retraites. C’est à valoriser mais aussi à évaluer en étant lucides sur où nous en sommes, ce qui a avancé, les problèmes rencontrés et ce qu’il reste à faire pour réussir.
Par exemple, de l’expérience de la plate-forme commune sur les retraites signée par les parlementaires PCF, PS et EELV, il ressort à la fois des éléments communs, mais aussi des différences, voire des contradictions avec la cohérence de propositions originales que nous avançons. Faut-il faire silence dessus ? Cela ne doit ni faire reculer sur l’initiative unitaire, ni conduire à minimiser les enjeux de contenu. N’est-il pas indispensable pour traiter cela, pour avancer vers une union nouvelle, de développer en grand nos propres initiatives, autonomes et rassembleuses, ouvertes aux apports divers, permettant que le débat à gauche s’instaure avec les citoyens, au-delà du seul débat de sommet ?
Voyons combien la situation – du formidable mouvement sur les retraites, avec les enjeux de débouché politique pour une société nouvelle qu’il porte, à la crise mondiale dont la nouvelle phase aiguë est en train d’éclater – nous met, direction et militants, au défi d’une mise en œuvre plus résolue, plus offensive des décisions du Congrès, et du travail à faire sur ses bases, avec les initiatives de direction indispensables à tous les niveaux.
Il est d’autant plus impérieux et urgent de relever ce défi avec désormais l’éclatement des crises siamoises – sanitaire et économique – qui ont toutes deux une cause commune : la domination du capital, de sa logique financière et de ses coûts dans tous les domaines de l’activité humaine.
C’est d’autant plus nécessaire que les conceptions et les pratiques qui ont conduit à un effacement du parti jusqu’aux dernières présidentielles, quoique n’ayant pas remporté l’adhésion du dernier Congrès, n’ont pas disparu, alors que s’approche l’élection présidentielle de 2022.
Nous avons affirmé vouloir rompre avec cet effacement mortifère. Nous avons commencé à engager de premiers actes dans ce sens. Ce n’est sûrement pas le moment de lâcher. Notre responsabilité est historique : parvenir à donner au rassemblement populaire un contenu transformateur à la hauteur de la crise du système, c’est-à-dire révolutionnaire, pour une issue de progrès. Mesurons ce que cela appelle de travail, de créativité et d’initiatives. Et combien, pour avancer dans cette direction, va être incontournable, comme décidé par le Congrès, la présence, pour porter ces idées, d’une candidature communiste à l’élection présidentielle de 2022. Mesurons aussi ce que cela implique, dès maintenant, et jusqu’au plus haut niveau, de travail et d’investissement collectif et personnel.
C’est dire l’ampleur du travail à faire, des obstacles à bousculer. Cela concerne notamment :
Signataires
Evelyne Bédrines, Frédéric Boccara, Stéphane Bonnery, Gisèle Cailloux, Jean Chambon, Jean-Louis Cailloux, Marc Cohen-Solal, Yves Dimicoli, Denis Durand, Jean-Marc Durand, Dauba Michel, Frédérique Garcia-Sanchez, Paul Huttl, Pascal Joly, Anne Lafaurie, Bernard Lamirand, Fabienne Lefebvre, Michèle Leflon, Annie Levi-Cyferman, Laumosne Gabriel, Nicolas Marchand, Catherine Mills, Alain Morin, Christian Poirson, Frédéric Rauch, Jacquy Rivoalan, Evelyne Ternant.
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