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Un hommage mérité mais qui ouvre la vie à certaines récupérations peu glorieuses de certains de ses « amis »

Posté par jacques LAUPIES le 30 septembre 2019

Comme beaucoup de français j’ai voté Chirac face à la candidature Le Pen. Combien de fois ai-je entendu des électeurs, qui se sont comportés ainsi,  regretter ce vote suite aux tentatives de réforme sociale de son gouvernement qui ont vu se dresser et s’opposer nombre de français.

Personnellement je n’ai malgré cela pas regretté ce vote, comme je ne regrette pas celui pour Macron au deuxième tour ! 

A un deuxième tour, lorsque les porteurs d’une idéologie extrême dominée par l’aveuglement nationaliste teinté de xénophobie, parfois de racisme et souvent de mépris pour ceux la même qui, trompés soutiennent ou acceptent des aspects de cette idéologie, sans en mesurer la portée, on n’hésite pas : on les élimine.

En cela Chirac nous a donné raison pour au moins deux grandes raisons qui touchent à la sauvegarde de la paix. D’une part son refus de suivre les dirigeants des Etats-Unis qui au final ont œuvré pour détruire les souverainetés populaires qu’ils prétendaient vouloir rétablir et d’autre part en condamnant l’état  français qui se fit complice du nazisme et de ses crimes lors du dernier conflit mondial.

Ce que nombre de ceux qui l’encensent après sa mort n’avaient pas osé faire.

 

Publié le 26/09/2019 par PCF

Disparition de Jacques Chirac (Fabien Roussel)

Comme l’immense majorité des Françaises et des Français, nous sommes attristés par l’annonce du décès du président Jacques Chirac, un homme qui, jusqu’au bout, aura été apprécié pour la proximité des liens qu’il avait su tisser avec ses concitoyens.

Un hommage mérité mais qui ouvre la vie à certaines récupérations peu glorieuses de certains de ses

Jacques Chirac aura été populaire, même s’il a mis en œuvre de nombreuses réformes qui l’étaient bien moins.

Il a fait partie de ces présidents de la République qui ont su tenir tête à l’administration américaine et faire entendre la voix de la France dans le monde.

Ce fut notamment le cas lors d’un voyage en Israël, en 1996, où il s’est affirmé comme le partisan d’une Paix entre Palestiniens et Israéliens, ou, en 2003, pour dire non à la guerre en Irak qui a conduit à la situation que l’on connaît aujourd’hui.

Au nom du Parti communiste français, j’adresse toute ma sympathie et mes sincères condoléances à sa famille

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord.

 

 

 

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Lettre de Patrick Le Hyaric Directeur de l’Humanité : il nous dévoile un aspect du comportement de Jacques Chirac vis à vis des communistes, ce qu’évidemment se gardent bien de relater les médias…

Posté par jacques LAUPIES le 29 septembre 2019

 

 

http://patrick-le-hyaric.fr/

 
 
 
 
L’actualité de cette fin de semaine est évidemment marquée par le décès de M. Jacques Chirac. C’est un pan de l’histoire de la droite avec ses coups tordus, ses divisions et ses ambitions de pouvoir qui partent. C’est aussi une part de l’histoire de notre pays. On ne peut évidemment traiter ceci en forme de bilan avec les aspects négatifs voire très négatifs et des aspects positifs. L’Humanité de ce vendredi en traite largement (lire ici).
Jacques Chirac respectait le courant communiste et les dirigeants du Parti communiste qu’il affronta souvent, notamment Georges Marchais dans ces débats de haut vol. Il avait tenu à ce que le Parti communiste dispose d’un groupe au Conseil de Paris. À chaque rencontre que j’ai pu avoir avec lui, il se souciait de la situation de L’Humanité et du débat démocratique. Il avait fait en sorte dans l’année 2000 que notre groupe puisse accéder à des prêts pour faire face à l’époque à des difficultés financières. Je me souviens d’un matin ou L’Humanité publia en une une lettre d’un jeune chômeur désespéré habitant l’Ille-et-Vilaine avec un dossier fourni accusant sa politique. Il m’appela, et à ma grande surprise, ne me fit aucun reproche. Il me dit au contraire cette phrase qui me laissa sans voix « vous êtes courageux de faire cela » et me demanda de lui fournir tous les éléments lui permettant d’intervenir. Ce qu’il fit. L’Humanité fut cette fois encore utile.
 
 
L’actualité est également marquée par cette opération du président de la République tentant d’orienter le débat public vers les enjeux des migrations pour contourner les questions sociales – retraites, ADP, plan de licenciement et de liquidation dans le tourisme ou les compagnies aériennes. C’est le thème de mon éditorial de L’Humanité Dimanche cette semaine.
 
 
 
L’éditorial de L’Humanité dimanche
 
 
Combat mondial pour le climat
La lutte pour le climat et l’environnement s’est élevée d’un immense cran depuis la rentrée. Les études alarmantes de scientifiques, notamment celle produite par le GIEC sur la montée des eaux et l’état des océans, ébranlent chaque jour de nouvelles consciences. La Russie s’est d’ailleurs enfin jointe à l’accord de Paris duquel Trump a retiré son pays… Les propos décidés de la jeune Greta Thunberg y contribuent également. D’autant qu’elle pointe désormais l’avidité des dirigeants mondiaux plus soucieux d’argent que du climat, disant avec d’autres mots ce qu’Hugo Chavez proclamait : « Si le climat était une banque, on l’aurait déjà sauvé ». La lutte pour le climat porte donc en elle des considérants de plus en plus politiques.
Les associations mobilisées avaient alerté dès l’été sur l’importance du sommet sur le climat réuni lors de l’assemblée générale des Nations unies à New-York. Ce sommet a surtout permis de faire apparaitre la contradiction majeure des États les plus puissants, principaux émetteurs de CO², incapables de répondre aux enjeux pour conserver leurs positions dans la compétition capitaliste mondiale. La question environnementale apparait donc de moins en moins comme autonome mais au contraire comme une question liée au mode de développement capitaliste, aux pouvoirs de décision des multinationales, aux inégalités. Or nous ne pourrons collectivement changer les modes de production sans changer les rapports de production, c’est-à-dire sans modifier en profondeur la société dans laquelle nous vivons.
 
 
 
Hémorragie à Thomas Cook
Cette semaine tout le monde est resté ébahi devant la faillite soudaine de Thomas Cook, l’une des plus vieilles agences touristiques du monde, et le spectacle de ces centaines de milliers de touristes bloqués dans leurs destinations et rapatriés d’urgence par les ambassades. Une opération de ce type inédite en temps de paix. L’entreprise aux 10 milliards de chiffres d’affaires s’est liée aux rendements financiers depuis des décennies, si bien qu’aujourd’hui, des fonds vautour ont parié sur son incapacité à rembourser sa dette jusqu’à obtenir la faillite. Ils se referont sans aucun dommage sur les fruits d‘une vente à la découpe de ce groupe tentaculaire qui s’annonce saignante. Aussitôt, l’entreprise a annoncé que l’ensemble des 22 000 salariés seront licenciés, sans compter les terribles impacts sur les dizaines d’emplois induits dans les secteurs touristiques, notamment des pays pauvres ou fragiles. Le gouvernement britannique refuse de s’engager, craignant de créer un précédent alors que plane la menace d’un nouveau krach financier avec son cortège de licenciements… Voilà un cas exemplaire des folles dérives de la planète capitaliste.
 
 
Comportement de voyou de Google
Quelle sera l’attitude du gouvernement face à Google ? Ce dernier refuse de se plier aux obligations formulées par la directive européenne sur le droit d’auteur votée le 26 mars dernier et de s’acquitter du « droit voisin » sur les contenus des éditeurs de presse qu’il pille sans vergogne pour nourrir son activité. Ce droit voisin a pourtant été transcrit dans le droit français cet été, obligeant donc Google à rémunérer les éditeurs de presse à hauteur du pillage exercé.
Le démantèlement de ces ogres numériques qui s’acharnent à exercer un chantage odieux sur les États grâce à leur position ultra dominante devient un enjeu majeur. Car ce n’est pas la somme demandée qui rebute Google, une goutte dans l’océan des bénéfices de cette multinationale. L’entreprise à base nord-américaine ne veut pas céder sur le principe même d’une soumission aux législations nationales et donc à l’expression démocratique, pour conserver son pouvoir totalisant, plus puissant que n’importe quel État du monde. Espérons que le ministre de la culture instaurera un rapport de force, comme il s’y est engagé, qui permettra de gagner une première manche face à ce mastodonte arrogant.
 
 
Le macronisme chasse les chomeurs pas le chômage
Dans la salve de mesures pour mettre à bas la solidarité nationale, celle contre l’assurance-chômage dont l’entrée en vigueur aura lieu le 1er novembre, se fait discrète. Elle est pourtant d’une importance capitale dans le dispositif macronien. Sur les 2.6 millions de chômeurs indemnisés, près de la moitié vont voir leurs droits sévèrement rognés pour une économie escomptée de 6 milliards d‘euros. Au lieu de s’attaquer au chômage, le gouvernement choisit de s’attaquer aux chômeurs en leur mettant la tête sous l’eau : les conditions d’éligibilité sont drastiquement revues à la baisse, et l’allocation, fondée sur la base d’un salaire journalier dont le calcul va être refondu, va baisser de 22% pour près d’un million de chômeurs qui vont se retrouver dans l’incapacité d’assurer leurs besoins personnels et familiaux les plus élémentaires.
Le gouvernement s’est alarmé du déficit de l’assurance maladie qu’il amis autoritairement sous sa coupe pour pouvoir purger à sa guise ses prestations. Mais ce déficit est dû au nombre record de chômeurs dans notre pays et des effets de la crise de 2008, et non du fait des chômeurs ! Or ce sont eux, sans aucun compte ni effort demandé au patronat, qui sont appelés à payer l’addition. Le gouvernement dit vouloir compter sur un changement de comportement des privés d’emploi. Autrement dit sur une mise au travail violente de ces derniers, voués à assurer les travaux précaires qui se multiplient sur le marché de l’emploi.
Quelles seront les conséquences sociales et politiques d’une telle saignée, alors que le mouvement des gilets jaunes refuse de dire son dernier mot ? Les syndicats sont de concert vent debout contre cette nouvelle contre-réforme et décidés à faire reculer le gouvernement. Le mouvement populaire peut les y aider.
 
 
Le déshonneur du Parlement européen
J’ai réagis cette semaine à un odieux vote du Parlement européen visant à mettre un trait d’égalité entre nazisme et communisme. Ce n’est pas la première fois qu’une telle opération est tentée au Parlement européen et même au conseil de l’Europe. Le contexte est différent. D’ailleurs les forces d’extrême droite ont voté des deux mains ce texte qui en vérité les absout.« Le Parlement européen a voté il y a quelques jours une résolution scélérate censée souligner « l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe ». En réalité, cette mémoire est bafouée ligne par ligne, laissant présager un « avenir » sombre pour… » (lire la suite) 
 
 
 
Lire mon article
 
 
Vous êtes invité mardi prochain à la réception des co-constructeurs de la fête de l’Humanité. Nous ferons à cette occasion un état des résultats de la fête et des perspectives à venir pour L’Humanité.
Je dois rappeler que l’économie de la fête est observée par le tribunal de commerce et les administrateurs. Nos résultats de trésorerie de la fin du mois de septembre seront déposés au tribunal d’ici une semaine. Nous ne pouvons donc nous permettre que le règlement de tant de bons de soutien ne nous soit toujours pas réglé. Ceci peut constituer un fâcheux handicap dans l’appréciation de notre économie.
Une audience solennelle du tribunal aura lieu le 16 octobre prochain. Nous donnerons dans les prochains temps des informations sur nos actions des prochaines semaines.
 
 
En vous souhaitant une bonne semaine, je reste à votre disposition.
Patrick Le Hyaric
 
 
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Et si cela nous arrivait ?

Posté par jacques LAUPIES le 28 septembre 2019

C’est évidemment la question que l’on peut se poser lorsque non loin de chez soi il y a des usines  classées « Seveso » ! 

L’usine « Fibre excellence » à Tarascon évidemment vient à l’esprit ainsi que La Gloriette SA à Beaucaire qui font partie des 1312  sites ainsi dénommés en France avec un statut « seuil bas » qui donc présenterait moins de risque qu’un « seuil haut » comme la majorité des sites Seveso dans les Bouches du Rhône. Pas très réjouissant s’ailleurs ! Comme nous ne faisons pas partie de ce monde qui, tout en profitant et parfois en abusant de la consommation des produits issus de ces industries potentiellement polluantes, n’a de cesse de se lamenter des multiples et diverses épées de Damoclès qui menacent leur  vie paisible (ou pas) nous dirons cependant que toutes les industries  doivent-être très sévèrement soumises à des surveillances et leur fonctionnement entouré des protection et précautions nécessaires.

Des parlementaires demandent des enquêtes, hélas quand arrive les drames.  Ils ont raison car à voir la carte des sites dangereux s’impose que l’on s’assure des moyens nécessaires pou nous permettre de dormir, respirer, bref vivre tranquille.  Et si cela nous arrivait ? dans POLITIQUE 11

Le spectaculaire incendie dans l’usine Lubrizol de Rouen, classée Seveso, qui n’a pas fait de victime, était maîtrisé jeudi, avec une crainte de pollution de la Seine. Cette usine, où travaillent 400 employés, fabrique et commercialise des additifs qui servent à enrichir les huiles, les carburants ou les peintures industrielles. Blas Garcia. Photography/Reuters

Le spectaculaire incendie dans l’usine Lubrizol de Rouen, classée Seveso, qui n’a pas fait de victime, était maîtrisé jeudi, avec une crainte de pollution de la Seine. Cette usine, où travaillent 400 employés, fabrique et commercialise des additifs qui servent à enrichir les huiles, les carburants ou les peintures industrielles. Blas Garcia. Photography/Reuters

ROUEN. ATTENTION : UN INCENDIE PEUT EN CACHER UN AUTRE

Jeudi, 26 Septembre, 2019
Un incendie a ravagé  une usine classée Seveso à Rouen, jeudi , pendant une douzaine d’heures. S’il n’y a pas de victimes à déplorer, la récurrence des incidents sur cette entreprise pose question.
 
Dans la nuit de mercredi à jeudi, une violente série de détonations a résonné dans le ciel de Rouen. C’est un important incendie qui s’est déclenché à 2h30 dans l’usine Lubrizol, situé à seulement trois kilomètres du centre-ville. Les flammes ont dévasté les lieux durant plus de dix heures, avant d’être maîtrisées grâce aux deux-cents pompiers mobilisés depuis le début de la nuit. Selon le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui s’est rendu sur place, plusieurs jours seront nécessaires pour en venir à bout, mais aucune victime n’est à déplorer. Le site classé « Seveso seuil haut » était pourtant sous surveillance particulière. Les produits chimiques stockés dans l’usine, utilisés pour la fabrication des additifs d’huiles de moteur et de carburant, étaient issus d’une production qui représentait un risque majeur. Les impressionnantes fumées noires et odorantes, source d’inquiétude pour les habitants, ont recouvert la ville. Les établissements scolaires ont été fermés, et d’importantes mesures de sécurité ont été mises en place par la préfecture. Dans le cadre d’un plan de prévention mis en place par l’Etat, les habitants de Rouen et ceux de douze communes alentours ont été incités à rester confinés, et ont reçu pour conseil de ne pas effectuer de trajet non-indispensable.  En parallèle, une cellule médico-psychologique a été mise en place au centre hospitalier du Rouvray pour soutenir les citoyens les plus inquiets. Jean-Christophe Aplincourt, le directeur du 106, une salle de spectacle roannaise, a également été obligé de suspendre ses activités : « Le quartier est toujours inaccessible. L’ordre qu’on a reçu était de ne pas utiliser nos locaux de travail. Nous avons dû annuler le concert de ce soir et demander aux salariés de ne pas venir » explique-t-il.   Bien que les émanations de l’incendie soient impressionnantes, notamment en raison de leur couleur liée à la présence d’hydrocarbures, elles ne représenteraient pas de risque direct, selon les autorités. Le préfet de Seine-Maritime, Pierre-André Durand, a indiqué que les « premières analyses n’ont pas fait apparaître de toxicité aiguë sur les principales molécules que nous suivons, ce qui est plutôt rassurant ». Mais les habitants sont sceptiques. Nathalie Ouin, enseignante en école maternelle, confie : «J’ai reçu un message d’alerte de la hiérarchie, prévenant que nous n’ouvririons pas l’école. Nous avons fermé la maison autant que possible : à l’extérieur, ça sentait vraiment mauvais. J’étais très gênée, je sentais ma bouche et mes bronches qui me brûlaient. L’odeur extérieure s’est dissipée dans la journée, mais elle s’est infiltrée dans la maison ». Au-delà du simple souci de l’odeur, la pluie s’est mise à tomber sur Rouen. Alors les particules du nuage noir, qui jusqu’alors flottaient dans les airs, ont recouvert la ville d’un voile sombre : « Les voitures sont dans un état déplorable à cause de la pluie, très grasse, remplie de suie. Les voitures blanches sont devenues grises. Une de mes amies a tenté de nettoyer son véhicule, mais ça ne part pas. On savait que l’usine représentait un gros risque, et qu’il ne fallait pas que ca pète ». D’autant plus que l’usine n’en est pas à son premier incident. En janvier 2013, une fuite de gaz, le mercaptan, avait déjà répandu une odeur pestilentielle sur la ville. Odeur qui s’était répandue  jusqu’en Angleterre. A l’époque, la société responsable a écopé de 4 000 euros d’amende.  D’après Gerald Le Corre, militant à la CGT de Seine-Maritime, c’était un arrangement : « Pour le nuage de mercaptan, la société aurait du passer en correctionnelle. Mais le Procureur de la République a décidé de les faire passer devant le tribunal de police. Ils n’ont été condamnés qu’à 4 000 euros d’amende, alors qu’il y avait mise en danger d’autrui. Ils auraient dû avoir de la prison avec sursis, et l’amende aurait pu grimper jusqu’à 75 000 euros ! Cela aurait pu être dissuasif, et empêcher ce qui s’est passé aujourd’hui. Mais la sécurité, ce n’est pas leur priorité ». Deux ans plus tard, en 2015, un « incident d’exploitation » a aussi mené au déversement de 2 000 litres d’huile dans le réseau d’évacuation des eaux pluviales. Alors, malgré les dires des autorités, quelles pourraient-être les conséquences d’un tel événement ? Le feu n’étant pas encore éteint, le principal danger serait un éventuel débordement des bassins de rétention : Le préfet de Normandie évoque ainsi « un risque de pollution de la Seine », qui engendrerait une catastrophe écologique. Les particules chimiques du nuage se sont également incrustées dans l’eau de pluie, et ont ainsi été déposée dans les eaux fluviales et sur les terres, avec le risque qu’elles s’introduisent dans les nappes phréatiques. A l’heure où aucune analyse n’a encore été menée, n’est-il pas trop tôt pour affirmer qu’il n’y a pas de danger ? S’agit-il seulement d’une manœuvre politique visant à rassurer la population ? C’est l’avis de Gerald Le Corre, qui soulève un gros problème de transparence : « En 2013, la préfecture de région avait minimisé les risques sur le nuage de mercaptan. Ici, on a exactement le même scénario : des interventions rapides des équipes de l’Etat en termes de communication, qui se veulent rassurantes. Mais elles ne sont fondées sur aucun résultat, ou sur des résultats qui ne sont pas communiqués. Avec l’affaire de 2013, une fois le scandale retombé, on s’est aperçu  qu’il n’y avait pas que du mercaptan dans le nuage. La première chose qu’on exige, ce sont des résultats d’analyse.  On peut voir que les gens ne tombent pas comme des mouches, mais sur les effets à long terme, on ne peut pas laisser croire que tout est maîtrisé. » A ces problèmes de communication s’ajoutent aussi  l’inégalité sociale. Le syndicaliste souligne : « Il y a une contradiction que les gens ont déjà vécue. On ferme les écoles, mais pour les salariés? Pour ce qui touche à l’activité économique, les administrations, la décision a été de les laisser ouvertes. De la même manière, on nous annonce des mesures de nettoyage : mais par qui ? Par quoi ? Avec quelles protections ? Je crains le pire. » Et pendant que la pluie noire s’écoule le long des gouttières rouennaises,  une question jaillit : combien de catastrophes écologiques sont-elles encore nécessaires avant d’agir ?

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A propos des commérages sur un défunt…

Posté par jacques LAUPIES le 27 septembre 2019

 

Chirac était un homme politique de droite.  Ce qui signifie qu’il représentait globalement les intérêts de la bourgeoisie. En tout cas son ascension politique n’a pu se faire qu’avec le soutien de celle-ci malgré les qualités et les ambitions personnelles qu’on a prêtées à ce Président. Cependant les intérêts économiques de cette classe qui l’a porté ou s’est accommodée de lui, ont  parfois pu être divers et contradictoires et se sont traduits par des « fidélités » et des « trahisons » aux origines multiples.  De là ont émergé des luttes de pouvoir sans merci qui servent à effacer les vrais raisons à caractère économiques.

A cela peu d’hommes politiques échappent. De gauche ou de droite. Ce qui tend à faire d’eux de véritables pantins qui n’ont rien à voir avec les rares grands hommes de pensée, de culture, et même d’état ! Le capitalisme ne peut pour se perpétrer et se renouveler en produire aucun. Les vrais héros de la politique, également menacés par les aléas de la recherche et de l’exercice du pouvoir, sont une espèce extrêmement rare. Mais il en est encore sans doute et nous continuons à vouloir le croire !

Chirac était-il de ceux là ? Il faut reconnaître qu’il a su incarner parfois, pour des raisons qui mériteraient plus d’analyse et de réflexion la cause de la paix et du respect de certaines populations hélas sacrifiées par les égoïsmes de sa classe, dans leur dimension nationale et internationale. 

Le refus de suivre les Etats-Unis dans l’agression en Irak fait partie de ce mérite. Et même s’il n’est pas étranger aux contradictions d’intérêts impérialistes nous n’avons pas à nous plaindre de ces actions en concordance avec les intérêts populaires ! Pour le reste, sa politique sociale notamment, rien à signaler sinon qu’il servit bien le capital ! 

Alors les petites commères des chaîne télévisées modérez un peu vos commentaires : cirer les pompes d’un disparu et le présenter sous ses meilleurs angles, ne vous mènera pas loin !

 

 

 

 

A propos des commérages sur un défunt... dans POLITIQUE

JACQUES CHIRAC. DE « SERRE-LA-LOUCHE » À « SUPER MENTEUR », 60 ANS DE VIE POLITIQUE

Vendredi, 27 Septembre, 2019

L’ancien président de la République Jacques Chirac est décédé jeudi. Homme de parti et d’État, il a durablement laissé son empreinte. Malgré quelques coups d’éclat républicains, il est celui qui a modelé la droite gaulliste pour la mettre à son service.

 

Le « Bulldozer », comme l’appelait Georges Pompidou, a calé. « Homme simple et politique tordu », selon l’historien Michel Winock (1), Jacques Chirac s’est éteint hier « au milieu des siens », à Paris, à l’âge de 86 ans, a-t-on appris par son gendre, l’ancien secrétaire général de l’Élysée Frédéric Salat-Baroux. Le parcours de l’ancien premier ministre (1974-1976 et 1986-1988) et président de la République (1995-2007) a fortement marqué la vie politique française de ces soixante dernières années. Son camp lui a, bien sûr, rendu hommage, Alain Juppé au premier rang évoquant « une relation exceptionnelle de fidélité, de confiance, d’amitié réciproques ». Chirac aura marqué jusqu’aux ennemis qu’il a tenté d’écarter et qui, pour certains, lui ont retourné la faveur : si Valéry Giscard d’Estaing et Édouard Balladur ont fait le service minimum, Nicolas Sarkozy a regretté « une part de (sa) vie qui disparaît ». Mais, même au-delà de la droite, sans souligner les aspects les plus durs de sa politique intérieure, on a salué la mémoire d’un président intransigeant en matière internationale. « Nous avons veillé tous deux à ce que notre pays parle d’une seule voix », a ainsi rappelé son premier ministre socialiste de cohabitation, Lionel Jospin. Alors ministre, Jean-Luc Mélenchon se remémore un président « qui aimait la France mieux que d’autres depuis ». Pour le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, c’est un « homme du peuple » qui a « refusé la guerre en Irak en 2003 » : il laisse également, rappellent les députés communistes, « le souvenir de celui qui a permis à la France de porter une voix singulière dans le conflit israélo-palestinien ». De Berlin à Beyrouth, en passant par Moscou, les dirigeants du monde ont évoqué un « partenaire formidable », « sage et visionnaire », un des « plus grands hommes » que la France ait connu…

Son parcours mouvementé débute en 1951, sur les bancs de l’Institut d’études politiques (IEP), où il rencontre Michel Rocard et Robert Pandraud. Il déçoit le premier, ne voulant pas rejoindre la SFIO malgré son insistance, et irrite le second : signataire de l’appel de Stockholm contre la prolifération des armes nucléaires, il vend l’Humanité-Dimanche « devant l’église Saint-Sulpice, durant quelques semaines », explique-t-il dans le premier volume de ses mémoires, Chaque pas doit être un but (2009). Il y restera attaché, n’hésitant jamais, même au plus haut sommet de l’État, à saluer un journaliste de nos titres d’un « Tiens, l’Huma, tenez bon » ! Dans ses années d’étudiant, il aurait aussi participé à « au moins une réunion de cellule » du PCF, racontera-t-il à France 3 en novembre 1993, mais sans qu’aucun militant communiste n’ait jamais corroboré l’information. Un détour qui construira la légende d’un Chirac homme de gauche, quand la lecture de ses discours, de ses décisions et de ses actes le place clairement à droite de l’échiquier politique.

Le petit commis de la Ve République

Sa formation, d’abord à l’IEP puis à l’École nationale d’administration (ENA), comme son mariage en 1956 avec Bernadette Chodron de Courcel, issue d’une vieille famille où se côtoient banquiers, prêtres et industriels, assureront ses entrées dans les coulisses du pouvoir gaullien. Jacques Chirac expliquera n’être devenu gaulliste qu’en 1958, de retour à l’ENA après le service militaire, convaincu que le général saurait « garder l’Algérie ». Mais, jeune élu de Corrèze, à partir de 1967, il fera « porter des colis à Challe, Salan, Jouhaud et Zeller, les quatre généraux putschistes enfermés à la prison de Tulle » (2). Le paradoxe Chirac dans toute sa splendeur, qui ne l’empêchera pas de grimper les échelons dans l’administration de la France gaulliste.

Jacques Chirac a mené une longue carrière ministérielle qui se confond avec l’histoire de la Ve République. Remarqué par Georges Pompidou, il entre en 1962 au secrétariat général du gouvernement, puis au cabinet du premier ministre, avant que Pompidou l’appelle, en mai 1967, au secrétariat d’État à l’Emploi auprès du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Il y crée l’Agence nationale pour l’emploi, censée reclasser les 430 000 chômeurs que comptait alors le pays. On connaît la suite… En Mai 68, Pompidou l’envoie négocier les accords de Grenelle, signés par le secrétaire général de la CGT Georges Séguy, après, dit-on, de multiples rencontres secrètes avec Henri Krasucki. Secrétaire d’État à l’Économie, sous l’autorité du ministre des Finances Valéry Giscard d’Estaing (VGE) – de cette période naîtra l’inimitié entre les deux hommes –, il connaît ensuite une ascension fulgurante : ministre délégué aux Relations avec le Parlement en 1971, ministre de l’Agriculture en 1972 – poste qui vaudra à « Serre-la-louche », grâce à son travail de terrain en circonscription corrézienne notamment, le soutien durable des agriculteurs français –, avant d’accéder à Matignon en 1974.

À 41 ans, il est nommé premier ministre de Giscard. Mais il comprend vite qu’il ne pourra pas gouverner avec le nouveau président, qui lui impose son entourage pour mieux le circonscrire. Après deux années de désaccords entre « deux sensibilités politiques », note Michel Winock, celle la « droite libérale » de VGE et celle du « républicanisme autoritaire » de Chirac, ce dernier quitte Matignon avec fracas, estimant qu’il « ne dispose pas des moyens (…) aujourd’hui nécessaires pour assurer efficacement (ses) fonctions de premier ministre ». Retranché à la mairie de Paris, où il sera élu en 1977, il attendra 1986 pour retrouver Matignon.

Candidat un jour…

Jacques Chirac n’a pas eu qu’un seul terrain d’élection. Certes, il a réussi l’exploit de s’implanter en Corrèze (en temps cumulé) durant 17 ans, 8 mois et 19 jours entre 1967 et 1995, et avant de porter ses appétits vers l’Élysée, c’est à Paris qu’il établira son quartier général, pris en main par deux conseillers élyséens dès 1970. Pierre Juillet et Marie-France Garaud l’accompagneront jusqu’au soir du 25 mars 1977. Au nouveau maire qui le remercie, dans les salons de l’Hôtel de Ville, la réponse de Pierre Juillet (3) – « C’est la première fois qu’un cheval remercie son jockey » –, sonne comme un camouflet. Elle soulignait pourtant une évidence : le potentiel de Chirac, compétiteur hors pair, se révélera dans la conquête du pouvoir plus que dans sa gestion. Récupérant son siège de député après sa démission de Matignon en 1986, il avait alors réinvesti le parti, le transformant en Rassemblement pour la République (RPR), une machine électorale dont le premier objectif sera les élections municipales de 1977. Mais une fois celles-ci passées, la gauche en sortant largement gagnante, même si lui se réjouit de sa victoire à Paris, Chirac oriente tous ses efforts, et ceux du parti, vers la présidentielle de 1981. Sa défaite, comme celle qui suivra en 1988, le forcera à se replier à l’Hôtel de Ville parisien, d’où il peaufinera sa reprise en main du RPR par l’élimination systématique de ses rivaux. Mais aussi, dans ce qui est devenu sa base arrière, la campagne présidentielle de 1995.

Le RPR, rempart au « socialo-communisme »

Entre-temps, grâce aux élections législatives de 1986 très favorables à la droite, le chef de l’opposition est redevenu chef du gouvernement. Aujourd’hui, Chirac jouit d’une image populaire d’anti-héros sympathique, travaillée par les Guignols de Canal Plus entre 1993 et la fin de son premier mandat présidentiel en 2002 (après, il apparaîtra sous les traits de « Super Menteur »). Mais à l’époque, depuis la Mairie de Paris (qu’il n’a d’ailleurs pas quittée), il dirigeait le RPR comme un rempart au « socialo-communisme » des gouvernements Mauroy, puis Fabius. Et dans un exercice inédit dans l’histoire de la Ve République, la cohabitation, il se retrouve en position d’appliquer son programme. Comme une répétition de 1995, avec le plan pour la Sécu et les régimes de retraite de son premier ministre Alain Juppé, qui ignore la « fracture sociale » et jette deux millions de Français dans la rue. Avant le printemps 2006 et le contrat première embauche, qui mobilisera victorieusement toute une génération de lycéens, étudiants et jeunes actifs. En 1986, le premier ministre Chirac, contre le président de gauche, mobilise son gouvernement pour « libérer l’économie » et privatise en chaîne. « Avant la fin de l’année, la France aura un autre système de valeurs que celui sur lequel elle vivait précédemment », fanfaronne le premier ministre. Sous la houlette de Charles Pasqua, les lois concernant la criminalité, la délinquance, le terrorisme sont durcies après qu’une vague d’attentats a touché Paris à l’été 1986. De même, les conditions d’entrée sur le territoire, d’obtention des cartes de séjour, d’accès à la nationalité française sont compliquées. Le « Bulldozer » veut aller vite, mais sera stoppé en novembre sur sa réforme des universités : le projet Devaquet pour l’autonomie des universités (finalement abouti sous Sarkozy) générera un mouvement étudiant d’ampleur. Surtout, le 5 décembre, la mort de Malik Oussekine, frappé par les « voltigeurs », brigades motocyclistes armées de matraques, provoquera la crainte durable qu’un mouvement de jeunesse ne s’envenime, souvenir qui suivra Jacques Chirac jusqu’au CPE, en 2006. Le premier ministre « le plus antisocial » qu’il ait vu, dixit le secrétaire général du PCF, Georges Marchais, a raté son pari : deux ans de libéralisation de l’économie à outrance n’ont pas inversé la tendance du chômage, sa « priorité absolue », qui affiche 200 000 demandeurs d’emploi de plus au printemps 1988. Le leader de la droite en est pourtant persuadé : malgré le douloureux souvenir du massacre de la grotte d’Ouvéa, le 4 mai, à quatre jours du second tour où il affronte le président sortant François Mitterrand, 1988 est son année. Mais il termine encore sur un échec. Espère-t-il prendre sa revanche en 1993, quand à l’occasion de la deuxième cohabitation, il envoie son éminence grise à Matignon ? Édouard Balladur est censé préparer l’accession de Chirac à l’Élysée en 1995, mais rompra le pacte, annonçant sa propre candidature, aiguillonné par son ministre du Budget et directeur de campagne, Nicolas Sarkozy, et le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua. Jacques Chirac, lancé depuis novembre 1994, remportera la bataille à droite, avec son dernier carré de fidèles, Alain Juppé et Alain Madelin, rejoints par l’hésitant Philippe Séguin. Mais la séquence a dû remuer de douloureux souvenirs…

« Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge »

De l’appel de Cochin à l’intégration européenne

L’entente, fût-elle stratégique, avec l’UDF sur les questions européennes n’a pas toujours été de soi. Pour les premières élections prévues en 1979, les démocrates-chrétiens de l’UDF rêvent de fédéralisme, les gaullistes chiraquiens de souveraineté nationale. Le patron du RPR, aiguillonné par Garaud et Juillet, lance le 6 décembre 1978, depuis l’hôpital Cochin où il récupère d’un grave accident de voiture, son « appel de Cochin » : « Quand il s’agit de l’abaissement de la France, le parti de l’étranger est à l’œuvre, avec sa voix paisible et rassurante. Français, ne l’écoutez pas. » Il crée un schisme durable avec une partie des gaullistes historiques, férocement européens : le garde des Sceaux Alain Peyrefitte, biographe de De Gaulle, écrit à tous les parlementaires RPR de ne pas suivre Chirac ; d’autres cadres démissionnent du conseil national du parti… L’UDF et sa tête de liste Simone Veil le devanceront largement (27,6 %, contre 16,2 % des suffrages), comme celles du PS (23,53 %) et du PCF (20,52 %). Est-ce cet échec qui le fait changer de pied ? Aux élections européennes de 1984, il accepte une liste RPR-UDF, qui, menée par Simone Veil et Bernard Pons, obtiendra la majorité des sièges français à Strasbourg. Il poursuit son aggiornamento lors de la campagne pour le référendum sur le traité de Maastricht en 1992. Certes, il se déclare « hostile au plan Delors (pour) l’instauration d’une monnaie unique », mais soutient le oui, qui l’emporte, de peu, avec 51,05 % de votes favorables. La leçon portera : chez les héritiers du gaullisme, historique, version Pompidou ou modifiée Giscard, l’intégration européenne est un horizon que Chirac va s’efforcer d’atteindre. Depuis l’Élysée, il approuvera successivement les traités d’Amsterdam – qui met en place le pacte de stabilité – en 1997, puis celui de Nice en 1999. Et signe en 2002, avec son premier ministre de cohabitation Lionel Jospin, l’allongement de l’âge de la retraite lors du sommet de Barcelone. Le début de la longue histoire de la soumission aux diktats de Bruxelles, qui passera par le référendum de 2005 et le non large au traité constitutionnel européen, avec 54,9 % des voix. Un échec politique majeur, même si, au-delà de la question posée, les Français (plutôt les classes populaires et moyennes, selon un sondage Ipsos réalisé à l’époque) sanctionnent, le 29 mai 2005, la politique menée…

De « Facho Chirac » au « dernier rempart » contre le FN

La présidentielle de 1995 et le malentendu qui lui a valu la victoire sont l’occasion d’une autre transformation. Chirac a toujours gouverné très à droite, ce qui lui a valu le surnom de « Facho Chirac » décerné par le Canard enchaîné en 1977, malgré l’affirmation de quelques valeurs ancrées – refus de la peine de mort, défense du monde paysan… Il a même à son actif quelques scandales politiques, de la mort de Malik Oussekine au massacre de la grotte d’Ouvéa, sans évoquer son « ombre » sur l’affaire Boulin… Mais, en 1995, il est élu en récupérant à son compte la « fracture sociale ». Un constat signé Emmanuel Todd et utilisé à son corps défendant. Car, l’image du Chirac bon enfant sera rapidement écornée par la reprise, en 1995, des essais nucléaires dans le Pacifique ou l’évacuation musclée de l’église Saint-Bernard, où se sont réfugiés 200 sans-papiers, en 1996. La dissolution de 1997, coup de poker pour s’octroyer une majorité confortable à l’heure de mener la politique induite par les critères de Maastricht, s’avère une opération ratée et le contraint à se retrancher au domaine international durant les cinq années de cohabitation. Le bilan de la gauche plurielle, à l’aube des élections présidentielles de 2002, lui laisse une ouverture. Devant au premier tour, en dépit du pire score d’un président sortant (19,88 %), Jacques Chirac se retrouve à endosser le costume de « père de la Nation » face à Jean-Marie Le Pen. Réélu avec 82,21 % des voix, le plus haut score jamais enregistré dans une présidentielle, Jacques Chirac se sent pourtant aussitôt délié des conditions de son bail renouvelé à l’Élysée.

La légende du roi fainéant

Les Français ont la mémoire courte, qui ne se rappellent Chirac que bringuebalé par les événements comme les rois mérovingiens dans leurs chars à bœufs – qu’il aimait à flatter au Salon de l’agriculture, dont il ne ratait pas une édition. Durant ses mandats, le second notamment, il a porté sinon une vision, du moins une série de réformes dont la droite se réclame encore. Comme la réforme Fillon des retraites en 2003, qui, en prônant l’allongement de la durée de cotisation, trace un chemin que la droite suit encore aujourd’hui.

Incapable de résorber un chômage aux niveaux comparables à la période de crise 2009-2010, c’est sur le plan sociétal que se rabat Chirac, lançant en 2002 trois « grands chantiers » : sécurité routière, plan cancer et plan handicap. Pour le reste, le divorce d’avec les Français est consommé. Pourtant, début 2007, au moment de ses vœux, il laisse encore planer le doute, esquisse un sourire quand on lui demande s’il se représentera pour un troisième mandat. Personne n’est vraiment dupe, tant un héritier aux mêmes méthodes de voyou politique, Nicolas Sarkozy, qu’il a fait ministre d’État, lui mord les mollets. Officiellement candidat, il mélange déjà les genres, faisant campagne sans démissionner de sa fonction. Il est loin, le temps où Chirac pouvait dire de son ministre, comme en 2004, « je décide, il exécute ».

Élu président, Sarkozy ménagera toujours publiquement Chirac. L’inverse n’est pas vrai et, bien que diminué, l’ancien député de Corrèze suggère sa préférence en 2012 pour Hollande. Tandis que Bernadette Chirac manifeste en 2014 son allégeance à Sarkozy pour la présidence de l’UMP, Jacques, lui, déclare au Figaro sa fidélité à Alain Juppé, qui avait endossé la responsabilité, jusqu’à la prison avec sursis et l’inéligibilité, des affaires judiciaires de la Mairie de Paris. Un dernier croche-patte à Sarkozy, celui qui s’est toujours vu en « fils préféré »… comme tous ceux qui, à droite, et ils sont nombreux, revendiquent ce drôle d’héritage.

En 1974, Chirac prend la tête de l’Union pour la défense de la République (UDR), le grand parti gaulliste, malgré la réticence de quelques grands barons. Jacques Chaban-Delmas, qu’il a trahi en lui préférant Giscard comme candidat à la présidentielle, dira que « Jacques Chirac a découvert le gaullisme en comptant les bancs de l’Assemblée nationale ». Une manière de signifier que dans ce monde « moderne », déjà, l’arithmétique avait pris le pas sur la politique. Mais Chirac sait manier les deux. Démonstration à la fin des années 80. Depuis l’été 1988, les trentenaires et quadragénaires partisans d’un gaullisme « social » (Philippe Séguin, Michel Noir, Alain Carignon, François Fillon pour le RPR ; Philippe de Villiers, Charles Millon, Dominique Baudis, François Bayrou pour l’UDF) réclament du changement à la tête des deux partis. Ils visent spécialement Chirac, dans un « manifeste de la rénovation » écrit en 1989, et envisagent même des listes autonomes aux élections européennes qui s’approchent, avant de rentrer dans le rang. Certains, dirigés par Pasqua et Séguin, iront jusqu’à monter un courant souverainiste, qui totalisera 31,68% aux assises du RPR début 1990. Mais on en retrouvera dans les gouvernements sous présidence Chirac, entre 1995 et 2007 (Millon à la Défense, Bayrou à l’Education nationale, Fillon aux Affaires sociales). Mais il avait aussi su composer auparavant avec l’UDF. Car bien que considérant la libéralisation des mœurs prônée par l’UDF entre 1974 et 1981 comme un « socialisme rampant », le discours s’est adouci une fois assimilée l’autre famille de droite dans l’opposition. En fait, analyse l’historien René Rémond (4), Chirac a «conduit les funérailles du gaullisme en se prêtant à la dissolution dans un conglomérat de droite».

(1) Dans le magazine Histoire d’octobre 2006. (2) Chirac d’Arabie, d’Éric Aeschimann et Christophe Boltanski. (3) Rapporté dans la revue Pouvoirs en 2004. (4) Histoire, octobre 2006.
Grégory Marin et Lionel Venturini

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Cette lettre il est à parier que les médias ne vous en parleront pas !

Posté par jacques LAUPIES le 26 septembre 2019

 

ublié le 26/09/2019 par PCF

Immigration : Lettre ouverte de Fabien Roussel à Emmanuel Macron

Monsieur le Président, Vous voulez parler immigration ? Eh bien parlons-en !

Cette lettre il est à  parier que les médias ne vous en parleront pas !  dans POLITIQUE

« Monsieur le Président, vous voulez parler immigration ? Eh bien parlons-en !

Pour la deuxième fois en moins d’un an, vous voulez imposer le thème de l’immigration dans l’actualité. À six mois des élections, c’est une vieille ficelle ! Après le vote tout récent de la loi « Asile et Immigration », c’est même de l’acharnement !

Vous voulez parler immigration ? Eh bien parlons en !

Le sujet mérite mieux que d’être instrumentalisé pour diviser les citoyens, pour imposer votre duo avec l’extrême droite et au final pour flétrir notre République.

Parlons de ces familles qui quittent des pays dont les richesses sont pillées, dont les États sont placés sous tutelle de banques internationales et de dictateurs corrompus, dont les infrastructures publiques ont été bradées à des multinationales ! Parlons des coopérations à développer, qui permettraient à chaque peuple de retrouver sa souveraineté sur ses ressources et son économie.

Parlons de la taxe sur les transactions financières que vous avez refusé d’élargir pour ne pas heurter le monde de la finance, nous privant de deux milliards d’euros destinés à ces pays.

Parlons des 5 milliards d’euros que représente la contribution des migrants à la création de richesses dans notre pays, quand l’Aide médicale d’État, que vous voulez remettre en cause, ne coûte que 900 millions.

Parlons de celles et ceux qui fuient tous ces conflits dans lesquels nous portons une part de responsabilité, dont l’OTAN a été l’acteur ces dernières années : l’Afghanistan, la Libye, la Syrie, le Yemen. Comment peut-on laisser mourir en Méditerranée des hommes, des femmes, des enfants qui fuient le chaos, les bombes, parfois nos bombes ?

Parlons des migrations à venir, que causeront le dérèglement climatique et son lot de catastrophes naturelles. Si nous n’agissons pas fortement, ces migrations vont se multiplier, jetant sur les routes des familles qui auront tout perdu. L’Union européenne est parmi les 3 principaux pollueurs de la planète, et nous devrions nous exonérer de toute responsabilité ?

Parlons donc des moyens à développer en urgence pour que l’Europe tienne ses engagements en faveur du climat.

Parlons de ces travailleurs sans papiers que de très grandes entreprises exploitent sans vergogne en les contraignant à la clandestinité. Quand allez vous les régulariser ?

Parlons des travailleurs que vous livrez à la concurrence avec vos traités européens, qui sont soumis  au dumping social opposant les salarié-es de toute l’Union Européenne, dumping que votre directive « travailleurs détachés » n’a en rien remis en cause… Nous voulons les mêmes droits pour tous !

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », affirme la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Alors, pourquoi aujourd’hui, dans un pays qui en a tous les moyens, ne pas reconnaître le droit de vote des étrangers résidant et payant leurs impôts en France ?

Non, de tout cela vous ne voulez pas débattre car vous préférez que la nation s’écharpe sur l’Aide médicale d’État et sur les allocations sociales, ou qu’elle se préoccupe seulement de distinguer les migrants selon qu’ils fuient la guerre, une catastrophe naturelle ou la misère ?

Vous voulez que nous débattions pour savoir si 28 pays et 500 millions d’Européens sont en capacité d’accueillir quelques dizaines de milliers d’êtres humains, quelque 3% de migrants à travers le monde, risquant leur vie sur un bateau en Méditerranée ? Les pays du pourtour méditerranéen peuvent-il s’exempter du droit maritime et du droit international ?

Monsieur le Président, l’ennemi ne vient pas en bateau. Il vient en jet privé et il se moque des frontières. La pression n’est pas migratoire, elle vient de la finance. Si des entreprises délocalisent, ça n’a jamais été à cause d’un immigré. C’est à cause d’un capital avide de profits qui ronge comme un cancer notre économie, nos emplois, nos droits.

Tous ces hommes et toutes ces femmes que vous stigmatisez sont nos frères et nos sœurs. Nous ne faisons pas de distinctions entre eux. Nous réclamons des droits pour tous, condition d’un accueil réussi. Le droit à la dignité humaine, dans un monde de justice et de paix, dans une France humaniste et universaliste.

Pour ouvrir vraiment un débat sérieux et porter des solutions de progrès, je vous adresse ce jour le manifeste « Pour une France hospitalière et fraternelle, une Europe solidaire », qu’a récemment rendu public le Parti communiste français. »

Paris, le 25 septembre 2019
Fabien Roussel,
Secrétaire national du PCF, député du Nord

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