Soutien sans faille aux cheminots en préparation de lutte
Posté par jacques LAUPIES le 28 février 2018
L’affrontement qui s’annonce prendra nécessairement une tournure historique et lorsque l’on connaît l’histoire des cheminots. on sait bien que tous les travailleurs de ce pays seront concernés.
Cet affrontement a bien entendu un profond caractère de classe et on va y trouver les enjeux essentiels qui le justifient pour les cheminots et doit les déterminer. Autre chose est qu’ils en aient conscience.
Il ne s’agit pas de défendre et d’améliorer seulement des salaires mais de défendre un statut auquel chaque travailleur de ce pays devrait pouvoir prétendre : garantie de l’emploi, droit à une retraite à un âge qui tient compte des conditions de travail de la profession, régime de sécurité sociale supérieur, extension de droits à la famille et en particulier aux veuves , etc.
Mais l’essentiel est de créer les conditions pour éviter la destruction d’une entreprise nationale dont le but est d’assurer à l’économie de notre pays qui s’est construite est devenu un fleuron peu à peu remis en cause sous la pression des politiques libérales françaises et européennes.
Les cheminots doivent mesurer l’importance pour eux mais aussi pour tous les français de l’action qui se profile !
Sans doute les opérations de diversion ne vont pas manquer. Le gouvernement veut employer l’arme des ordonnances mais celle – ci est à double tranchant et peut se retourner contre lui en provoquant l’obligation pour les syndicats réformistes de réagir. Toutefois certains d’entre ces derniers peuvent s’en servir en se limitant à un combat prenant plus appui sur la forme que sur le fond.
Libre de toute appartenance syndicale, je fais évidement confiance à la CGT sein de laquelle j’ai exercé des responsabilité et ai assuré des mandats de Délégué du personnel pendant plus de 20 ans, recueillant jusqu’à plus de 80 %¨de voix aux élections professionnelles avec les camarades de mon collège électoral.
Je m’autorise devant la gravité de la situation à m’impliquer dans un affrontement où chaque retraité est concerné et j’entend m’adresser à tous dans le secteur de Tarascon et Beaucaire toutes organisations syndicales confondues
L’ argument selon lequel les actifs actuels et les retraités ne seront pas concernés par la mise en coupe envisagée par le gouvernement est une tentative pour les « soudoyer » indirectement ! Encore qu’à y regarder de près rien n’est garanti sur le maintien des droits actuels des retraités, et des veuves notamment. De toute façon il est abject et amoral de dire « toi tu ne perdras rien mais tes enfants et petits enfant seront privés d’une statut fruit des combats des ainés depuis plus d’un siècle ».
Que penser de la décision s’accorder aux cheminots une prime de 350 à 450 €, annoncée hier soir par le Directeur de la SNCF si ce n’est une tentative pour les amadouer. En tout cas c’est reconnaître un du !
L’intérêt pour les transports, comme pour l’énergie, les télécommunications, les services de santé, l’éducation est d’être soustraits au secteur privés lequel veut non seulement exploiter plus librement les salariés mais aussi priver les entreprises publiques des investissements nécessaires à leur développement : infrastructure, recherche, formation, respect des besoins écologiques notamment.
Les cheminots plus particulièrement concernés par ce risque comme l’ensemble de la population, dans son propre intérêt, doivent se mobiliser.
Les communistes doivent s’impliquer dans l’organisation de ce soutien et, pour ce qui nous concerne, nous ne faillirons pas à ce devoir certes de solidarité mais aussi d’auto défense fussions nous retraités:
Service public. Le gouvernement accélère la casse du rail par ordonnances
Édouard Philippe a annoncé hier le recours aux ordonnances pour réformer la SNCF. Casse du statut des cheminots, ouverture à la concurrence, le premier ministre a validé la plupart des préconisations du rapport Spinetta. La CGT se prépare à « un mois de grève ».
Pour Édouard Philippe, « le statu quo n’est pas une option ». Et « pendant trop longtemps », enchaîne le premier ministre, personne n’a « osé réformer la SNCF ». Alors, du rapport Spinetta remis le 15 février dernier, tout est bon à prendre pour l’exécutif. Tout, ou presque. Seule la préconisation de fermeture de près de 9 000 kilomètres de voies ferrées dites « secondaires », grandes oubliées des politiques de réhabilitation du réseau, n’a pas retenu l’attention du gouvernement.
Dans un souci d’apaisement, sans doute, face à la colère des élus locaux montés au front contre le réenclavement des territoires ruraux et l’incohérence d’une telle mesure en matière d’aménagement du territoire et de service public, Édouard Philippe a affirmé que « le gouvernement ne suivra pas les recommandations » de Jean-Cyril Spinetta concernant « “les petites lignes” les moins circulées ». Édouard Philippe annonçant dans la foulée une enveloppe de 3,6 milliards d’euros sur dix ans consacrée à la rénovation du réseau, sans toutefois donner plus de détails quant à sa répartition à l’échelle du territoire. En somme, la question reste entière, mais est renvoyée, pour l’heure, à plus tard.
« Un scénario déjà appliqué à EDF, GDF ou France Télécom »
Mais pour le reste, la feuille de route rédigée par l’ancien PDG d’Air France est suivie à la lettre. En quatre grands axes, le « nouveau pacte ferroviaire français » consacre ainsi la casse du statut de l’entreprise publique, la fin de celui des cheminots, l’exigence d’un « alignement des coûts de la SNCF sur les standards européens » et la volonté d’« organiser l’ouverture à la concurrence » du réseau domestique.
En ce qui concerne le statut du groupe public, Guillaume Pepy, président de la SNCF, l’avait affirmé la semaine dernière, et Édouard Philippe a enfoncé le clou hier : « En aucun cas, il ne peut s’agir d’une privatisation. » Pourtant, en transformant la SNCF, découpée en trois Epic (pour établissement public industriel et commercial) depuis la dernière réforme ferroviaire, en 2014, en « société nationale à capitaux publics », l’État, actuellement propriétaire, deviendrait actionnaire unique de la nouvelle structure. « Et qui dit actions dit possibilité de les vendre en ouvrant le capital de l’entreprise à des investisseurs tiers », note Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots. « C’est le scénario qui a été appliqué à Air France, EDF, GDF ou France Télécom », toutes passées du statut d’Epic à celui de société anonyme à capitaux publics, avant d’être privatisées, rappelle le syndicat.
Pour ce qui est du statut des cheminots, Édouard Philippe l’a annoncé sans ambages ni possibilité de négociation : « Il n’y aura plus de recrutement au statut. Les futurs recrutés de la SNCF bénéficieront des conditions de travail de tous les Français, celles du Code du travail. » Si les cheminots actuellement au statut ne sont pas concernés par la mesure, c’est bien la destruction complète de celui-ci qui se dessine dans les prochaines années. Et quant aux « contraintes spécifiques aux métiers du ferroviaires » (horaires, travail de nuit, mobilité, sécurité…) qui ont d’ailleurs justifié, historiquement, la mise en place d’un statut à part entière, Édouard Philippe renvoie la négociation d’éventuelles « contreparties » au niveau de la branche. Fermez le ban.
« Faire rouler un train en France coûte 30 % plus cher qu’ailleurs », a en outre déclaré le premier ministre, qui y voit là la marque non seulement du vieillissement du réseau, mais également le poids du « fonctionnement interne de l’entreprise ». « Polyvalence », « souplesse », « agilité », « efficacité industrielle », les mots-clés s’enchaînent avec, derrière, les fameuses exigences de « productivité ». Et en la matière, Matignon s’en remet à la direction de la SNCF, qui devra rendre un « projet stratégique d’entreprise » à l’exécutif et lui remettre, « avant l’été », une « feuille de route définissant modalités et calendrier ».
Proposition de grève avant le 22 mars
L’ouverture totale à la concurrence du service public ferroviaire, largement plébiscitée par ce gouvernement, fait figure de ligne directrice des annonces d’Édouard Philippe. À ce chapitre, le locataire de Matignon a évoqué au détour d’une phrase la nécessité « d’organiser » cette libéralisation, « notamment pour définir les conditions de transfert des salariés, et donner de la visibilité à tous sur les nouvelles règles du jeu ». À ce « jeu »-là, les syndicats de cheminots n’entendent pas passer leur tour et préparent une réponse au cours magistral de libéralisme auquel s’est livré le premier ministre hier.
Les quatre organisations représentatives – CGT, Unsa, CFDT et Sud rail – ont prévu de se revoir aujourd’hui. Le calendrier de la mobilisation, fixée au 22 mars à l’appel de la CGT et de Sud rail, pourrait être resserré. L’Unsa, deuxième organisation syndicale de la SNCF, a d’ores et déjà annoncé qu’elle proposerait à l’intersyndicale une grève « avant le 22 mars ». De son côté, Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT cheminots, prévient dans le Parisien : « Pour faire plier le gouvernement, il va sans doute falloir un mois de grève. Nous allons relever le défi. On est sûrement parti pour l’un des plus importants mouvements sociaux de l’histoire de la SNCF. »
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