Le 7 mai, le 11 juin, être à la hauteur de nos responsabilités
Posté par jacques LAUPIES le 3 mai 2017
Pierre Laurent à Beaucaire il y a quelques semaines
Appel de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF Paris, le 2 mai
Dans cinq jours aura lieu le second tour de l’élection présidentielle. Tout doit être fait d’ici là pour barrer la route de l’Elysée à Marine Le Pen. Pour stopper sa progression, en voix et en pourcentages, en votant contre elle le 7 mai pour mettre son résultat le plus bas possible.
L’abstention ou le vote blanc ne suffisent pas pour atteindre cet objectif. Au-delà, le combat contre la banalisation des idées et du bulletin de vote Front national doit s’amplifier sans relâche. L’accession de l’extrême droite française aux immenses pouvoirs que confère la Vème République au Président de la République serait un trop grave danger pour nos libertés et la démocratie, pour les droits sociaux de tous et pour l’égalité, pour la paix.
Viendront alors, cinq semaines plus tard, les 11 et 18 juin, les élections législatives. Elles seront décisives.
Fort du résultat de Jean-Luc Mélenchon le 23 avril, nous avons le devoir d’ouvrir de nouvelles perspectives de victoire aux sept millions d’électeurs qui ont voté ainsi, et à toutes celles et ceux qui, à gauche, peuvent se reconnaître dans une telle perspective. Nous ne voulons ni d’une Assemblée nationale aux mains de l’extrême droite et de la droite, ni d’une Assemblée nationale aux ordres d’Emmanuel Macron. Nous voulons une majorité pour changer. Utiliser le bulletin de vote Emmanuel Macron pour battre Marine Le Pen, ce n’est pas soutenir son programme. Bien au contraire, nous savons qu’il faudra faire reculer les dogmes libéraux et le pouvoir de la finance pour ouvrir une perspective de transformation sociale, démocratique, écologique à notre pays.
La future majorité de l’Assemblée nationale n’est acquise pour personne. Ce sont les élections législatives qui en décideront.
Les 11 et 18 juin, il faut poursuivre et amplifier dans chaque circonscription législative l’élan qui s’est levé le 23 avril avec le vote Mélenchon, pour porter plus loin nos combats, leur donner plus de force avec une représentation politique nationale et élire une majorité qui ne se soumettra pas au futur Président de la République. Avec les communistes, je n’ai cessé de dire depuis un an que les élections législatives auraient autant d’importance que l’élection présidentielle. Nous le vérifions aujourd’hui. Je me réjouis que Jean-Luc Mélenchon ait annoncé dimanche qu’il entend s’engager à fond dans cette nouvelle bataille « avec la France insoumise et ses alliés » pour remporter une grande victoire législative.
Pour être à la hauteur de cette ambition, il est crucial que les forces qui ont permis le résultat du 23 avril, la France insoumise, le Parti communiste, Ensemble, les militants du Front de gauche, et toutes celles qui voudront se joindre à elles pour cet objectif, unissent leurs énergies et présentent dans chaque circonscription une candidature capable de porter le plus loin possible le résultat et, dans des centaines d’entre-elles, de se qualifier au second tour et de l’emporter.
Les premières propositions discutées vendredi entre nos forces politiques envisagent un accord limité à un petit nombre de circonscriptions. Ce n’est pas à la hauteur de la situation. Cela ne dessine aucune ambition véritable. Il faut un accord large et national qui permette de gagner.
Ensemble, nous pouvons nous donner l’objectif de porter « la force du peuple à l’Assemblée nationale ». C’est sous cette bannière commune, qui respecte tout à la fois la place singulière tenue par notre candidat à la présidentielle et chacune de nos forces, que je propose de rassembler tous nos candidats. Elle peut rassembler toutes les forces dont nous avons besoin pour gagner, qu’elles soient ou non dans la France insoumise. C’est le sens des nouvelles propositions unitaires et ambitieuses que nous porterons dès ce soir dans les prochaines discussions avec la France insoumise et Ensemble. Les communistes les porteront auprès de leurs partenaires dans tous les départements de France. Si chacun accepte ce principe respectueux de tous, une dynamique pour gagner est possible. Je le souhaite. Le temps presse.
J’appelle toutes celles et tous ceux qui souhaitent cette dynamique de rassemblement à relayer cet appel et à le faire vivre partout dans le pays. Ensemble, nous pouvons réussir.
SURTOUT PAS CA !
Commentaire
Le peu de contact que j’ai pu avoir ces derniers jours avec des électeurs de Mélenchon suscite une inquiétude en ce qui me concerne, tant parait importante l’intention de voter blanc ou nul ou encore s’abstenir. Tout cela parce qu’à juste titre on n’apprécie pas le programme de Macron.
Mais comment peut-on se faire piéger par cette tentation de mettre dos à dos une force politique qui dispose de soutiens hostile à l’extrême droite et qui craint légitimement son accès au pouvoir, avec un FN qui surfe sur le mécontentement social, la question de l’immigration et semble mettre de côté son nationalisme nous assommant avec son patriotisme bêlant ?
Que Macron représente le grand patronat et les banques, qu’il ait des objectifs visant à décharger les entreprises de cotisations sociales, d’adapter la législation du travail en conséquence, est une évidence
Mais peut il y avoir le moindre espoir en donnant le pouvoir d’état à la candidate d’un parti qui est loin, comme elle voudrait nous le faire croire, d’être libéré des contraintes qu’impose la classe dominante et d’être détachée des éléments de l’extrême droite toujours là pour mettre en œuvre une attaque d’envergure contre les institutions républicaines.
On ne peut être aveugle au point de ne pas voir cela et se laisser bercer par l’illusion qu’un score élevé par elle, même non élue, pourrait en quoi que ce soit donner un signe salutaire qui attiserait la réaction populaire et calmerait les intentions de la droite et de la social démocratie dans leur démarche anti sociale (sans parler du risque que représenterait son élection…)
Outre que cela donnerait à ceux la même qui par leur politique d’austérité (et Macron en fait partie) la possibilité de brandir l’épouvantail qu’elle symbolise pour mieux poursuivre cette démarche rétrograde, cela contribuerait à lui donner une position exploitable en cas de crise aggravée. Et ne parlons pas de l’impact au plan international.
On ne combat pas son adversaire principal en lui laissant acquérir plus de force qu’il n’en a en réalité !
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