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Peut-on sauver l’Europe ?

Posté par jacques LAUPIES le 17 mars 2017

 

À quelques jours du 60ème anniversaire du Traité de Rome, alors que se multiplient les signes de défiance et d’hostilité des citoyens envers l’Union européenne, comment changer l’Europe si l’on veut la sauver ? Trois députés européens font des propositions. Avec Pervenche Berès ( Socialistes et Démocrates ), Florent Marcellesi ( Verts-ALE ), et Patrick Le Hyaric ( Gauche unitaire européenne-GVN. ) Débat animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.

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La justice écoute aux portes de la beauté (Aimé Césaire)

Posté par jacques LAUPIES le 17 mars 2017

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Ou es tu homme (ou femme) ?

 

Chacun s’accommode à sa manière des décisions judiciaires, selon son positionnement  sur le plan social, culturel et en fonction de ses expériences personnelles, de ses convictions philosophiques, religieuses. Mais aussi hélas des idées dominantes propices à l’embrigadement et au suivisme. Les médias ont une lourde responsabilité puisqu’ils ont pour mission de relater les faits mais aussi sont autorisés à les interpréter, à en tirer des enseignements.

La rumeur stupide, les commérages ne se situent pas seulement au niveau de l’environnement immédiat de celui qui en est victime mais prend, chez les personnes publiques et à fortiori parmi les célébrités, la détestable forme du jugement sans procédure d’instruction, sans disposer des éléments à charge ou à décharge. Chacun y va ainsi de conclusions dictées par des suppositions. On peut avoir des doutes sur la qualités des juges, leur dépendance vis à vis de leur  milieu, de leur classe, de leur choix, idéologique ou politique, mais force est de constater qu’ils ont en principe en main des éléments que le grand public n’a pas. Sauf évidemment si des personnes disposant de moyens d’investigations sérieux apportent des éléments que la justice ne prend pas en compte. Ce qu’elle doit s’empresser de faire le cas échéant…

Dans une affaire de mœurs il n’y a guère que les témoignages des victimes, de leur entourage et des proches qui peuvent permettre de juger sans omettre bien entendu les investigations policières et judiciaires. De plus la personnalité de l’accusé pèse lourdement.

Ce qui peut lui être favorable ou défavorable. Dans le cas de Polanski certains se sont rués sur le fameux « selon que vous serez puissant ou misérable… » de notre bon La Fontaine pour le créditer d’un statut de puissant. C’est aller un peu vite en besogne et l’admirateur que je suis de l’œuvre de ce cinéaste, qui ne partage certainement pas mes opinions,  me conduit à penser que les puissants ont plus à craindre de lui, ce qui par ailleurs justifie l’inverse.

Et je ne peux me priver de relever cette citation : « Le fait divers et sa suite judiciaire donnent l’occasion de haïr un être qui existe. Il faut le déformer pour qu’il continue d’exister en chose de haine et de mépris. » (Thierry Lévy – L’animal judiciaire (1975)

On me rétorquera que l’on ne peut faire le contraire au risque de rendre la transgression banale ?

Mais voyons on ne combat pas la transgression en tentant de diminuer celui qui en est l’auteur, dès lors qu’il a été jugé (coupable ou non) mais en s’en prenant aux causes profondes de son présupposé acte.

Dans un sens ou un autre il y a instrumentalisation

L’individu n’étant que le « produit des rapports sociaux, etc. etc. » mesurons notre responsabilité collective.

 

Paru sur le site de MSN

Affaire Polanski: la colère de Deneuve contre les réseaux sociaux

Catherine Deneuve défend bec et ongles Roman Polanski dans une interview donnée à L’Obs . Et en profite pour faire le procès des réseaux sociaux ainsi que des associations féministes.   Catherine Deneuve s'en prend aux féministes et à internet dans une interview donnée à L'Obs (image d'illustration).©
Pascal Le Segretain/Getty Image Catherine Deneuve s’en prend aux féministes et à internet dans une interview donnée à L’Obs (image d’illustration).Ne parlez pas d’internet à Catherine Deneuve. L’actrice, à l’affiche du film Sage Femme dès le 22 mars, ne se montre pas des plus tendres avec les réseaux sociaux et le web en général dans une interview donnée à L’Obs. « Sidérée » par ces acteurs qui dévoilent en permanence leur vie privée, elle dit faire le choix de se protéger. « Je suis terrifiée par les réseaux sociaux et les rumeurs qu’ils propagent. Je déteste le déballage intime. [...] Je ne tweete pas, je montre d’autant moins mes photos de famille ou de mes vacances sur Facebook que je n’ai pas de compte Facebook, et je limite au strict minimum mes échanges numériques », insiste l’actrice. Pire que les réseaux sociaux? Les mails. Catherine Deneuve les juge carrément « odieux » et « intrusifs », parce qu’ils « exigent une réponde immédiate ». « Comme si je passais mes journées devant un écran! » s’offusque-t-elle, expliquant que son travail est d’être sur un écran, « pas devant ».

Catherine Deneuve « ulcérée » par la polémique

Récompensée au Festival des Lumières en octobre, Catherine Deneuve, qui n’aime pourtant pas tellement ce genre de cérémonies, avoue être venue parce que Roman Polanski était présent. L’occasion pour elle de répondre à la pétition lancée sur le site Change.org, demandant la destitution du réalisateur de son rôle de maître de cérémonie des Césars 2017. Un rôle auquel il avait finalement renoncé. Catherine Deneuve dit avoir été « ulcérée » par la polémique « ignoble », qu’elle pense « née une fois encore des réseaux sociaux. » « Je regrette de le dire aux milliers de femmes qui ont signé cette pétition, mais la plupart ne connaissent pas bien l’histoire de Polanski. Selon la comédienne, les faits remontant à plus de quarante ans et la victime ayant été indemnisée, il serait temps de pardonner. « Même la victime l’a exprimé, ce pardon », regrette-t-elle, assurant que Roman Polanski n’a jamais fui ses responsabilités. « Le choc qu’il a éprouvé au moment des Césars a été tel qu’il envisage de retourner aux Etats-Unis pour en finir avec ce qui s’apparente pour lui à une tragédie, » rappelle-t-elle. Catherine Deneuve, qui assure être féministe, est déçue. « Je ne suis pas fière des femmes, pas fière d’être une femme. » Les 61 000 personnes ayant signé la pétition en question apprécieront.

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Les enseignements d’une enseignante macronisée

Posté par jacques LAUPIES le 16 mars 2017

Ma rencontre de ce jour ne démentira pas l’article qui suit. J’ai déjà évoqué la personne en question qui n’est malheureusement pas la seule à mener campagne pour Macron. Que Valls et consorts fassent un pied de nez à Hamon n’est pas aussi  grave qu’on le dit. Ceux qui sont tentés par le vote Macron se prononcent pour une politique qui va ressembler (en pire certainement) à celle mise en œuvre par le gouvernement précédent qu’ils ont dirigé ou soutenu. Nus sommes bien en présence, comme l’a dit Valls lui même, de deux courants irréconciliables qui ont au sein même du PS leurs adeptes. Les « Hamonistes » seuls vont échouer et la suite risque bien de les faire encore plus souffrir ! De quoi les faire réfléchir ?

Qu’une ex-militante socialiste, de surcroit enseignante à la retraite, vienne me dire tout de go qu’elle est déçue par la gauche donc selon-elle, par les socialistes et les communistes, les bras m’en tombent d’autant qu’elle véhicule parmi les retraités de la ville ce racourci. Du coup le vote Macron s’impose à elle bien  qu’elle me dise avoir voté Valls à la primaire. Mais il y a au fond de la logique dans son suivisme. Elle ajoute que la gauche n’est pas capable de s’entendre (ça c’est relativement exact)

Dans ce méli mélo de  confusions  notamment : amalgame de l’action PS- PCF niant l’opposition  de ce dernier à la politique gouvernementale et l’action des parlementaires communistes, dépit affiché de l’échec de Valls,  oubli total de la discipline que devrait lui dicter sa fidélité légendaire au PS (mais il est vrai que l’exemple ne vient pas d’en haut mais bien d’une probable orientation de dirigeants locaux, bien en bas eux)

Nous sommes bien en présence d’une nouvelle énorme duperie qui fait des ravages parmi une fraction de la population des plus de 60 ans.

De plus mon interlocutrice brandit le « Canard enchaîné », comme pur témoigner de son pseudo tempérament  anarcho-petit bourgeois BCBG. Il faut bien justifier son esprit socialisant bon teint par quelque réflexe anti droite et le Canard, en entretenant savamment l’affaire Fillon, lui en offre l’occasion. Du scoop fabricant le scandale d’un tripotage financier de bas étage on passe au feuilleton qui entretient un suspense et mobilise la diversion.

Cela occupe mon enseignante, affolée (à peine) par la candidature d’une autre enseignante qui  doit bien se marrer de voir sa collègue soutenir un Macron dont le programme va garantir sa progression électorale future s’il advenait qu’il soit élu !

Allez Camarades faut combattre ces égarements et rappeler que le vote utile c’est le vote Mélenchon à la présidentielle et communiste-front de gauche à la législative.

 

Médias. La droite confisque la campagne pour la rendre inaudible

Audrey Loussouarn
Mercredi, 15 Mars, 2017
L’Humanité

Depuis un mois et demi, l’affaire Fillon squatte l’espace médiatique. Le débat démocratique est asphyxié, concentré sur trois noms à droite et à l’extrême droite de l’échiquier politique. Les voix de gauche sont singulièrement bâillonnées.

Pour la première fois dans une campagne électorale, leConseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) doit privilégier « l’équité » à « l’égalité ». Suite à une loi initiée par le groupe socialiste à l’Assemblée en 2016, les calculs des temps de parole intègrent désormais les commentaires, éditoriaux et autres revues de presse faisant allusion au candidat. « Sauf si la séquence lui est défavorable », précise le CSA. De quoi faire perdre la tête aux télévisions et radios, qui ont toujours pesté contre les quotas de temps de parole. « On parle beaucoup du candidat de la droite. Est-ce que ce temps d’antenne lui est favorable ? Ou doit-il être décompté aux autres ? » interroge Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV.

Un paysage qui « bloque tout débat face à la droite »

Le CSA a bien relevé le temps de parole « anormalement élevé » de Fillon. Actant les « circonstances particulières de la couverture médiatique de la campagne de ce candidat », le Conseil supérieur de l’audiovisuel s’estime « néanmoins préoccupé » sur les capacités des chaînes à rattraper ce retard. Pas si simple, quand à chaque déplacement, les candidats sont davantage interrogés sur les dernières frasques de Fillon que sur leurs propositions du jour. « Comme beaucoup, j’ai le sentiment qu’à chaque fois que j’y consacre une minute, c’est autant de temps qu’on ne consacre pas aux déserts médicaux, au sort des banlieues, à l’emploi. Je préférerais battre Fillon projet contre projet, option contre option », avançait Benoît Hamon, le 7 mars. Ce « feuilleton », selon le candidat PS, rend « médiocre cette campagne présidentielle ». Ce que confirme son adversaire de la France insoumise sur son blog, le 4 mars. De sa visite d’un chantier naval à Brest ? « Il ne reste que ma réponse aux questions sur la dernière déclaration de Fillon », se désole Jean-Luc Mélenchon. Les « démêlés » de Fillon ont, selon lui, « submergé le devant de la scène médiatique à laquelle ils ont servi son matériau favori : un feuilleton quotidien avec du sang, des traîtres, de la turpitude en politique ». Un paysage qui « bloque tout débat face à la droite ». Au grand dam des électeurs : 77 % trouvent que la thématique de l’emploi n’est pas suffisamment abordée, selon Harris Interactive. Pour les « petits » candidats, l’impact est double : « On a des centaines de maires qui hésitent. Les édiles ont plutôt tendance à rejeter l’idée de parrainer. Ils en ont ras le bol des scandales à répétition », expliquait, le 20 février, le candidat du NPA, Philippe Poutou, alors qu’il annonçait avoir obtenu 300 parrainages.

Pour Jean-Marie Charon, sociologue des médias, cette vitrine médiatique « court-circuite la campagne » et a bien un « effet de masquage de la campagne des autres candidats ». Le cocktail « priorité au direct » et respect du calendrier électoral déstabilise les journalistes, habitués à des emballements médiatiques hors présidentielle. Au séisme des révélations du Canard enchaîné sur ce « Penelopegate », déclenché trois mois avant le premier tour de la présidentielle, s’ajoute l’organisation tardive de la primaire du PS, qui a retardé la campagne globale. « À la même époque, lors des précédentes élections, la campagne était lancée et les projets s’opposaient, pour l’instant une bonne partie des électeurs restent sur leur faim et l’absence de débats nourris les empêche peut-être de faire un choix et d’éclairer leur jugement », soulignait Jérôme Fourquet, de l’Ifop, fin février. Le risque : une abstention record, dont est épargnée habituellement l’élection présidentielle.

La défiance des Français risque de durer au-delà de l’élection

Même si calamiteux pour la droite, l’effet d’une telle surmédiatisation de Fillon, alimentée par ses conférences de presse à répétition (trois en moins d’un mois), est immédiat. 7,8 millions de téléspectateurs sont devant le 20 heures de France 2 le soir du rassemblement au Trocadéro, et son personnage est dans toutes les têtes. À la question « Qu’avez-vous retenu de la campagne présidentielle cette semaine ? », posée par Harris Interactive jeudi dernier, François Fillon est cité à 41 %, « un nouveau niveau record cette semaine », souligne l’institut. Les conséquences d’une telle confiscation de la campagne, bien au-delà d’un effet de « saturation » chez les électeurs, comme le souligne Jean-Marie Charon, pourraient aller bien au-delà du mois de mai. François Fillon a eu beau s’excuser d’avoir « suscité la défiance » des Français, celle-ci risque bien de s’aggraver, accentuée par les révélations sur les pratiques de Marine Le Pen et du FN au Parlement européen. Dans une étude pour le Cevipof du début de l’année, 75 % des sondés estimaient que les élus sont « plutôt corrompus », 28 % éprouvent du « dégoût » et 40 % ressentent de la « méfiance ». L’honnêteté arrivait en tête des justifications pour expliquer leur degré de confiance.

Alors, pour remettre les programmes au cœur de la campagne, et ainsi convaincre les indécis, il y a bien les débats télévisés. Pourtant, TF1 a choisi, pour celui de lundi prochain, les cinq candidats uniquement crédités de plus de 10 % dans les sondages. Autre signe que, pour certains, les jeux sont déjà faits : BFMTV préparerait un débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, avant la fin du mois. Une habitude pour les chaînes d’information en continu. Le week-end du 4 février, alors que Le Pen, Macron, Mélenchon et Hamon sont en meeting, seuls les deux premiers ont eu droit à leur direct.

Fillon mis en examen pour détournement de fonds publics

Le candidat de la droite a été mis en examen, hier, dans l’affaire des emplois de son épouse et de ses deux enfants comme attachés parlementaires. Il a été mis en cause pour des faits de détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, recel de ces deux délits et manquement aux obligations déclaratives. Qu’elle semble lointaine sa promesse du 26 janvier de renoncer à l’Élysée en cas de mise en examen… Son équipe de com peut se réjouir. Avec la tenue de ce rendez-vous 24 heures avant la date prévue, il n’y aura pas d’image du candidat sortant du bureau des juges. En anticipant lui-même cette mise en examen, il y a deux semaines, François Fillon a pu maîtriser l’agenda et l’emballement médiatique autour de ces révélations. Et en minorer la portée. « Il n’y a rien de nouveau », a réagi à chaud Philippe Gosselin, un de ses soutiens.

 

 

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Lire « le Capital », un appel au possible du XXIe siècle

Posté par jacques LAUPIES le 15 mars 2017

 

Jérôme Skalski
Mardi, 14 Mars, 2017
L’Humanité

La publication aux Éditions sociales de la nouvelle traduction du Livre I du Capital, dans le cadre de la Grande Édition de Marx et d’Engels (Geme), est l’occasion de découvrir ou de redécouvrir la pensée du philosophe et militant révolutionnaire disparu le 14 mars 1883.

C’est à quelques pas de l’hôtel de ville de Hambourg, au numéro 26 de la Bergstrasse, dans le prolongement du Jungfernstieg, boulevard naguère planté de tilleuls longeant le romantique embarcadère de la Binnenalster, qu’est publié chez Otto Meisner, en septembre 1867, le Livre I du Capital, de Karl Marx. Venu au printemps discuter de son manuscrit avec son éditeur dans la ville où son compagnon d’exil parisien, le poète Heinrich Heine, découvrit sa vocation littéraire, le révolutionnaire allemand en profita pour rendre visite quelques jours à Hanovre à l’un de ses amis, le docteur Ludwig Kugelmann. De retour à Londres, Marx conseille à l’épouse de ce dernier, par lettre, une « recette » pour lire cet ouvrage « qui requiert du temps pour être digéré » : commencer par les chapitres consacrés à « la journée de travail, la coopération, la division du travail et le machinisme et enfin l’accumulation initiale ». Il s’agit des chapitres 8, 11, 12, 13 et 24 de l’édition revue et corrigée de sa traduction française réalisée sous la direction de Jean-Pierre Lefebvre, publiée récemment aux Éditions sociales dans la collection « les Essentielles » (1). Une « recette » à suivre dont quelques éclairages sur l’œuvre permettront de mieux apprécier l’utilité.

« Au milieu des années 1970, Lucien Sève était très désireux de publier aux Éditions sociales ce que l’on a appelé les “Grundrisse” de Marx, manuscrit préparatoire du Capital écrit entre 1857 et 1861 », explique Jean-Pierre Lefebvre. « À la suite de quoi, ayant introduit dans cette traduction un certain nombre d’innovations terminologiques, une harmonisation s’imposait concernant le premier livre du Capital lui-même, dont finalement une nouvelle traduction en français est parue en 1983, base de la retraduction actuelle », précise-t-il. Après plus de trente ans, « le temps a fait son travail » pour que soit reconnue la légitimité d’un certain nombre de ruptures avec les usages prévalant jusqu’alors, souligne le traducteur : « La retraduction du Capital a permis de reprendre un certain nombre de choix de telle sorte que les identités conceptuelles, quasi algébriques, du texte originel de Marx soient restituées avec encore plus de netteté. »

Un livre plein d’ouvertures et de champs d’analyse à poursuivre

Cet effort, qui permet de souligner la rigueur de l’édifice théorique de l’analyse du pivot du mode de production capitaliste que Marx a appelé le « mode de production immédiat du capital », n’a pas, en effet, qu’un intérêt au point de vue de l’érudition. Il est un biais pour se saisir de la scientificité d’une théorie critique qui a su, entre autres découvertes, cerner le concept central de « survaleur » comme source ou essence du profit, de la rente, de l’intérêt et du crédit dont l’éparpillement et la prolifération des formes masquent le mécanisme de l’exploitation salariale propre au régime capitaliste et son foyer génétique.

Dans la perspective de Marx, il ne suffit pas d’exposer le fait criant de l’inégalité au sein des sociétés modernes, encore faut-il expliquer ses causes pour pouvoir agir sur lui. Afin d’élaborer une stratégie de résistance efficace à leurs effets et, au-delà d’eux, de renversement du capitalisme. Il ne suffit pas de railler le capitalisme, de le déplorer ou de le détester, pour paraphraser la formule de Spinoza, selon la position qu’on occupe, consciemment ou non, objectivement ou subjectivement, au sein de ce rapport d’exploitation de l’homme et de la nature dont la tendance prédatrice et destructrice se fait de plus en plus pressante à mesure qu’il se développe, encore faut-il le comprendre, dans la perspective d’une rupture avec sa domination historique.

Cette portée critique s’attache à tous sinon la plupart des problématiques et des concepts marxiens, qu’ils soient scientifiques – monnaie, travail abstrait, survaleur absolue et relative, salaire, etc. – ou herméneutiques. Leur mise au « travail », voire leur mise en « crise », étant l’occasion de venir bousculer bien des préjugés les concernant. En témoignent, par exemple, l’analyse que Georg Lukacs fit à partir des années 1920 de la « réification » et du « fétichisme de la marchandise », celle de David Harvey, lecteur passionné du Capital, impliquant les concepts de Marx dans le domaine de la géographie ou encore celle de Lucien Sève à propos des concepts de « personnalité » et d’« individu » chez Marx.

« Ce qui est important à comprendre, c’est que le premier livre du Capital est un livre plein d’ouvertures et de champs d’analyse à poursuivre », explique le philosophe Étienne Balibar. « C’est vrai par exemple des trois grands moments de l’analyse des luttes de classes », souligne-t-il. Analyse qui peut nous parler sans doute le plus concrètement au sein de la « double hélice » du développement indissociablement historico-théorique du Capital.

« Le premier se trouve dans le chapitre sur la journée de travail, que Marx décrit comme une guerre civile », indique Étienne Balibar, « moment machiavélien de l’analyse des luttes de classes chez Marx parce que cette guerre civile se trouve régulée par l’intervention de l’État qui impose, sous la pression des luttes de classes, les premières formes de législation du travail du fait de la tendance des capitalistes non pas seulement à épuiser la force de travail mais à la détruire ». « Le deuxième moment porte sur la question du machinisme et du type de contradictions et d’antagonismes qui se développent à partir du moment où le capital en vient à assujettir la force de travail aux exigences de la technologie », précise celui qui fut l’élève et collaborateur de Louis Althusser. « Ensuite, il y a, conclut-il, le troisième moment, celui de la tendance à l’expropriation des travailleurs qui commence en Europe avec la formation de l’État classique et qui se perpétue avec cette loi de population propre au capital, qui consiste dans la création permanente d’une surpopulation des travailleurs visant à leur mise en concurrence mais aussi dans les différentes modalités de son extension mondiale, expropriation du producteur immédiat, petit paysan et artisan indépendant. »

Enjeu et fondement des luttes pour la diminution du temps de travail, pour les salaires, pour la qualification du travail, l’éducation, la formation, contre le chômage de masse et l’exclusion, pour la maîtrise des finances publiques, des finalités de l’imposition et de la production, fondements économico-sociaux de l’impérialisme, du colonialisme, du paupérisme, de l’écoprédation, de l’exacerbation de la division culturelle et nationale du monde du travail, du bellicisme, etc., les pistes ouvertes dans le Livre I du Capital nous ramènent en effet tout droit au présent – on trouve même des analyses concernant la malbouffe et la falsification alimentaire dans le Capital (2) –, à la compréhension de notre actualité, ainsi que le montre également le philosophe allemand Michael Heinrich.

Le livre de Marx allait devenir monde dans un fracas échevelé

« Les travailleurs n’ont rien à perdre que leurs chaînes, ils ont un monde à gagner », écrivait fiévreusement le jeune Marx à la veille de la révolution de 1848. S’il est un ouvrage démontrant la nécessité du mode de production capitaliste, le Capital que Marx fit publier alors qu’il allait atteindre l’âge de 50 ans est également un appel au possible. Sur le chemin qui le conduisait en steamer vers Londres depuis les pontons de Hambourg, son auteur pouvait-il s’imaginer que, détaché de lui pour aller à ses lecteurs, son livre allait devenir monde dans un fracas échevelé ? Malgré les horizons incertains de notre histoire en son tohu-bohu, son appel, écho de celui de Spartacus et de Gavroche, devient encore.

(1) Le Capital, Livre I, « Le développement de la production capitaliste », de Karl Marx, nouvelle édition entièrement revue par Jean-Pierre Lefebvre, traduction de la quatrième édition allemande. Éditions sociales, collection « les Essentielles », Paris, 2016, 944 pages, 25 euros.
(2) Chapitre 8. À partir de la page 242 de l’édition citée.
Visages multiples de Marx

Nouvel élément de l’édifice de la Geme, projet de retraduction des œuvres de Karl Marx et de Friedrich Engels des Éditions sociales, le Capital est publié dans la collection « les Essentielles ». L’ensemble du catalogue peut être consulté sur le site de l’éditeur : editionssociales.fr

Autres textes à lire ou à relire : Georg Lukács, Prolégomènes à l’ontologie de l’être social, Éditions Delga 416 pages, 23,40 euros ; Lucien Sève, Pour une science de la biographie, Éditions sociales, 2015, coll. « les Parallèles », 80 pages, 8 euros ; Étienne Balibar, Des universels. Essais et conférences, Éditions Galilée, 2016, 192 pages, 26 euros ; Michael Heinrich, Ce qu’est le Capital de Marx, suivi d’une postface d’Alix Bouffard, Alexandre Féron et Guillaume Fondu sur l’histoire des différentes traductions en français du Capital de Marx, Éditions sociales, à paraîtrele 13 avril prochain.

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Homophobie : combattre ce fléau

Posté par jacques LAUPIES le 14 mars 2017

L'heure du repas

Bon appétit et bon courage à la maman

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Je ne vous dirai qui l’a réservé(e)

chaton 1 et 2

Les chatons : on ne s’en lasse jamais !

 

Nous vivons dans un pays où chacun a le droit d’exercer sa sexualité comme il l’entend, sous réserve bien entendu de ne pas enfreindre  les lois visant à faire respecter la liberté d’autrui et à protéger les personnes vulnérables et de ne se livrer à aucune agression. Mais cela vaut pour toutes sexualités !

Or il s’avère que dans la population en général demeure encore les hostilités à ces principes qui conduisent nombre de personnes qui diront, comme d’autres le font dans le domaines du racisme ou de la xénophobie, je ne suis pas homophobe mais je suis contre l’homosexualité.

Difficile de les convaincre de changer d’opinion même avec les meilleurs arguments que présentent les sciences naturelles ou humaines, la littérature, les arts en général.

Il n’empêche que ces comportements portent atteinte au droit de chacun de vivre librement et surtout en bonne harmonie avec les autres. A défaut de respect du droit à l’égard duquel  par ailleurs, et dans bien d’autres domaines, ils font preuve d’un grande exigence peut-on faire appel à leur tolérance ?

Dans certains milieux, dans certaines familles cela va jusqu’au bannissement. Des jeunes en particulier doivent dissimuler leur choix de vie par crainte d’incompréhension et de rejet.  On sait qu’hélas cela aboutit parfois à des attitudes extrêmes comme le suicide des personnes concernées.

Dans certains pays la répression des homosexuels est forte et peut parfois conduire à de très lourdes sanctions à leur encontre.

Certaines personnes, se prétendant indifférentes, se cachent derrière le prétexte que les libertés sexuelles relèvent du domaine sociétal et que leur mise en avant masque la volonté d’oublier les grandes questions sociales. S’il se peut qu’une minorité de politiques puissent faire ce calcul, ce n’est pas une raison pour en sous estimer  l’importance et mener le combat pour le respect de tous !

 

 

 

 

 

Homophobie. Le calvaire de Zak Ostmane, militant LGBT algérien, à Marseille

Dimanche, 12 Mars, 2017
Humanite.fr
Sa photo, le visage tuméfié, allongé sur un lit d’hôpital (https://www.facebook.com/shamsfrancelgbt/photos/rpp.935120079942399/1217286348392436/?type=3&theater), a fait le tour des réseaux sociaux, après sa publication sur le compte Facebook de l’association Shams-France, qui se bat pour les droits des jeunes LGBT maghrébins. Elle décrit – en partie – la violence de l’agression dont a été victime Zak Ostmane, 35 ans, militant LGBT algérien réfugié en France depuis 2014, survenue à Marseille le vendredi 3 mars. Drogué, séquestré, violé et battu, le jeune homme a vécu l’enfer pendant près de 36 heures, n’échappant à ses agresseurs qu’en hêlant des policiers depuis la fenêtre de la chambre d’hôtel dans laquelle il avait été attiré. Immédiatement arrêtés, les deux suspects, un ancien légionnaire de 31 ans et un autre, signalé comme déserteur depuis le 1er mars, selon le Parisien, ont été depuis mis en examen pour « viol, séquestration, vol aggravé, violences aggravées et extorsion », et écroués. Le caractère homophobe du crime n’a pour l’heure pas été retenu, alors qu’il ne « fait aucun doute », selon Véronique Godet, déléguée Paca de SOS Homophobie, qui a recueilli le témoignage de la victime.
C’est le vendredi 3 mars au soir, dans un bar gay du centre de Marseille, qu’a débuté le calvaire de Zak Ostmane. Sous ce qu’il présume être aujourd’hui l’influence de drogues, il aurait suivi un homme dans un hôtel, où une troisième personne les aurait rejoints. «D’habitude, je suis très méfiant, je ne vais jamais chez quelqu’un comme ça. Et comme par hasard, ce soir là, je l’ai suivi», a raconté Zak Ostmane à Yagg, ce site spécialisé dans l’actualité LGBT (http://yagg.com/2017/03/10/temoignage-le-militant-zak-ostmane-raconte-son-agression-et-son-viol-a-marseille/). S’ensuivent des coups, un viol, et d’autres coups encore, pour extorquer au jeune homme le code de sa carte bleue… « Ils se sont servis de lui comme d’un punching-ball », résume Véronique Godet, dont l’association pourrait se porter partie civile dans ce dossier.
Militant d’origine kabyle et opposant au président Bouteflika, Zak Ostmane avait quitté l’Algérie après la publication d’un manifeste en 2013 contre la pénalisation de l’homosexualité, qui lui avait valu des menaces de morts. Des discriminations présentes aussi de ce côté ci de la Méditerranée. Dans son rapport 2016 (https://www.sos-homophobie.org/sites/default/files/rapport_annuel_2016.pdf), SOS Homophobie avait ainsi recueilli 1318 témoignages, dont 14% avaient abouti à des agressions physiques.
Relevé sur twitter

On est le 13 il me reste 40 euros pour finir le mois. Mais je me plains pas, certains vivent dans l’assistanatpic.twitter.com/KZOejqMwyS

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