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Le FN se combat par la réponse aux besoins des gens

Posté par jacques LAUPIES le 2 mars 2017

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Je reproduis un article paru ce jour  dans l’Humanité et qui traite de la situation à Beaucaire, ville dont le Maire est FN.

Si la plupart des critiques faites au Maire dans ce texte sont parfaitement justifiées il n’en demeure pas moins  que le FN s’est implanté dans cette ville et qu’il y développe son influence électorale. Comme au plan national sa tâche est facile dans la mesure où aucune réponse n’est donnée aux difficultés des gens d’un point de vue local et national. La question de la désertification du centre ville relève des politiques  qui consistent à déplacer les activités commerciales en périphérie et n’est d’ailleurs pas propre à Beaucaire.

Tarascon sa voisine et d’autres villes de cette importance subissent le même sort. De plus la politique du logement qui laisse à l’abandon nombre de maisons ou d’appartements parfois par quartiers entiers conduit à créer de véritables ghettos ou se logent les plus pauvres ce qui donne prétexte pour stigmatiser les populations issues de l’immigration (mais pas seulement elles) dont le niveau social contrarie l’assimilation.

Autant d’ingrédients qui donnent au FN la possibilités de développer un discours xénophobe repris par d’autres catégories de la population mais le FN et le maire de Beaucaire en premier ne manquent pas une occasion de le  faire. Comme nombre de dirigeants de ce parti  transpire en lui l’extrême droite dont il arrive à peine à dissimuler la profondeur ! Mais ce comportement qui intègre entre autre la haine de toute organisation qui ne convient et contrarie les objectif du FN le conduit à s’en prendre donc à certaines structures  associatives et syndicales !

Donc, s’il ne faut pas exclure d’être intransigeant à l’égard d’une formation politique qui prend appui sur des forces rétrogrades qui vont depuis l’extrémisme de droite jusqu’au rouge brun de certains de ces apologues, il faut aussi attirer l’attention de la population sur la nécessité de se battre et d’exiger la défense des droits acquis sur le plan social mais aussi de la démocratie et des libertés collectives et individuelles !

Cela veut dire un combat sans compromission avec les libéraux et les sociaux libéraux qu’incarnent Fillon (LR) et Macron (pseudo centriste et authentique représentant de la grande bourgeoisie) lesquels l’un clairement, l’autre dans la confusion mènent le combat contre tout progrès social véritable à coup de « je donne dans une main et je reprends dans l’autre » avec un solde toujours négatif pour le peuple !

Comme ils ne veulent pas se libérer des flottements politiques mortifères les Hamon et Jadot n’offrent pour l’instant aucune garantie et un porte à porte de ce matin m’a convaincu qu’il fallait en avertir les citoyens et les appeler à voter pour Mélenchon encore plus fortement et sans tarder !

Depuis la mère de famille qui anime une association pour venir en aide aux enfants rencontrant des difficultés de scolarisation jusqu’à cette vieille dame seule toute imprégnée de valeurs chrétiennes et qui prêche une naïve tolérance jusqu’à cette autre mère, seule, qui avec le RSA et les allocations familiales lutte pied à pied pour élever ses quatre enfants, il y a toute la force d’une population qui n’est absolument aussi passive qu’on pourrait le croire

Et cette autre retraitée, épouse d’un retraité ouvrier des cimenteries, marquée par les luttes sociales, mesure l’importance et l’utilité des combats de son compagnon prouve s’il en est besoin que la conscience de classe est bien, parfois au rendez-vous !

Très limitée par le temps et les effectifs nécessaires pour réaliser le porte à porte, force  est constater  qu’il faut renforcer notre action politique, trouver de nouveaux adhérents dans un contexte troublé par « des affaires » qui effacent par médias interposés, les vrais sujets qui préoccupent les citoyens.

Mais au delà il appartient aux forces de gauche qui se sont détachées de la désastreuse politique de Valls et Hollande de se rassembler et d’éviter le piège de la récupération, sous la forme « macroniste »

Un rendez-vous avec l’histoire qu’il ne faudrait pas manquer !

 

 

 

 

 

Front national. Management toxique à Beaucaire

Lina Sankari
Mercredi, 1 Mars, 2017
L’Humanité

Reportage. Vitrine politique des ambitions nationales du FN, la ville est en souffrance. Le maire, Julien Sanchez, y règne par la terreur et accélère la disparition de l’activité économique.

Beaucaire (Gard), envoyée spéciale.

Beaucaire est une illusion d’optique. Il y a d’abord le canal, fierté municipale, qui laisse à penser que tout est ici paisible. Les entrées de ville, agrémentées d’espaces minéraux, sont, elles aussi, particulièrement soignées. À quelques mètres de là, dans le centre ancien, les choses se corsent. Les maisons abandonnées le disputent aux poubelles éparses, aux vitrines cassées et aux boutiques obstinément fermées. Les services publics, quant à eux, demeurent aux abonnés absents. Les petites classes moyennes ont quitté le centre pour les zones pavillonnaires. Les enseignes en périphérie ont entraîné la mort du petit commerce: 60 % des magasins des rues principales ont ainsi disparu. Un environnement qui ferait fuir tout investisseur. Les plus pauvres, eux, n’ont eu d’autre choix que de rester. « Cet abandon du centre, d’abord par la droite puis par le Front national, leur est utile politiquement. Il sert à entretenir l’idée d’un endroit dangereux, carrefour de tous les trafics. Malgré les discours sur la revitalisation du centre, on garde un lieu qui fait peur afin d’en tirer les bénéfices électoraux », constate Jean-François Milesi, le secrétaire de la section locale du PCF.

l’illusion entretenue du dynamisme économique

Véritable vitrine politique destinée à servir le destin national du FN et faire oublier le bilan catastrophique légué dans les années 1990 à Toulon ou Marignane, la ville de Beaucaire se targue de 34 ouvertures de commerces. Essentiellement des changements de gérants. Mais le maire, omniprésent, ne rate aucune rénovation de devanture pour donner l’illusion du dynamisme économique. Malgré les nombreuses fermetures dans les trois à six mois. Le FN, qui aime à se présenter comme un défenseur des travailleurs, a par ailleurs voté l’ouverture des commerces douze dimanches par an et mis à leur disposition la navette municipale. Les grandes surfaces périphériques se frottent les mains mais les petits commerçants n’ont aucun moyen de faire face. « Un “manager” du centre-ville a été nommé afin de concrétiser la revitalisation mais le maire lui interdit de s’adresser directement aux commerçants », note Marie-Rose Cardona, seule élue de gauche au conseil municipal.

Dans les années 1980 et 1990, la fermeture des brasseries, des entreprises de la métallurgie et de Saint-Gobain a laissé la ville en souffrance. La population, l’une des plus pauvres du département, est essentiellement constituée d’ouvriers, d’employés et de main-d’œuvre saisonnière. Et le faible taux de syndicalisation, comme la peur des représailles politiques compliquent le travail des progressistes. De son côté, la mairie frontiste n’a pas levé le petit doigt lors de la fermeture de la centrale thermique voisine d’Aramon, en avril 2016, qui a sacrifié une centaine d’emplois. La défense des ouvriers et des salariés version frontiste passe surtout par une attaque en règle contre les 35 heures. En tant qu’employeur et acteur économique local, Julien Sanchez a ainsi fait passer la durée du travail hebdomadaire en mairie à 36 heures 36 minutes 36 secondes (sic) sans compenser par des jours de récupération du temps de travail. La municipalité viole ainsi allègrement la loi en imposant deux jours de travail gratuit. « Officiellement, les employés ont le droit de récupérer mais la mairie manque de personnel. Le maître mot est redéploiement. On met n’importe qui n’importe où pour prouver que les fonctionnaires travaillent mal », explique, sous couvert d’anonymat, un agent territorial. Selon lui, l’idée, à terme, est de sous-traiter certains pans de l’action municipale à des sociétés privées. Julien Sanchez a aussi décidé de sanctionner l’absentéisme en supprimant la prime de fin d’année au-delà de vingt jours d’absence. Efficace ? « Pas vraiment. Les gens sont mis sous pression en permanence, craquent, partent et ne sont pas remplacés, les arrêts maladie se multiplient », relate une syndicaliste qui préfère elle aussi que son nom ne soit pas cité. Des employés municipaux considérés comme hostiles aux idées du Front national ont été mis au placard. « Ces méthodes ont généré des dépressions d’autant que les agents ont beaucoup de mal à être reçus : il n’y a aucun adjoint au personnel ni aux finances. Julien Sanchez centralise tous les dossiers, il est débordé. Dans le même temps, le ralentissement de l’activité municipale permet de générer des économies », poursuit l’employée municipale. Pour « manager » le personnel municipal, le maire a un temps fait appel à un légionnaire russe qui n’hésitait pas à prendre lui-même les outils pour montrer à des agents d’une cinquantaine d’années ce que signifiait le travail bien fait. Résultat, des trous creusés sans autorisation, des tuyaux de gaz percés, des pièces détachées achetées à la casse au mépris de la sécurité et du droit… Autre innovation de la gestion frontiste : la pression exercée sur les employés municipaux afin qu’ils soient vus en train de prendre soin d’un rond-point à midi, à l’heure des sorties de bureaux et d’usines.

La reconquête idéologique sera longue

Au-delà de l’affichage, la peur s’est bel est bien installée. Si l’arrivée du Front national à la tête de la ville avait d’abord généré un élan vers les centrales syndicales, la solidarité s’est peu à peu délitée. « Chacun tente désormais de négocier pour sa pomme. Il y a peu de mouvements collectifs. Les gens ont été intimidés, ils ont compris qu’ils étaient surveillés sur les réseaux sociaux », explique cette employée municipale. Les réunions d’information organisées par la CGT et Force ouvrière se sont peu à peu vidées. Plus personne ne pose de questions de peur d’aller au casse-pipe dans des assemblées infiltrées. Même des policiers récemment recrutés ne restent pas et la mairie, qui a du mal à trouver des remplaçants, est obligée de démarcher dans d’autres villes. Selon cet employé municipal, « l’ambiance est délétère. Ils ont réussi à diviser les agents et c’est ce qui fait leur force ». Sur le terrain, les militants frontistes sont invisibles. Aucun travail particulier n’est fait en direction des usines ou sur le marché. Selon le communiste Jean-François Milesi, « la mairie compte sur ses sympathisants. Elle travaille également beaucoup à partir de la récupération des adresses électroniques pour sa communication. Pour nous, les sorties d’usines sont également compliquées par le fait que le travail est désormais précaire, morcelé et repose sur des intérimaires ». La reconquête idéologique sera longue. Avec la crise, les discussions politiques reviennent sans cesse à l’immigration et à l’insécurité. Selon une autre employée municipale, qui tient elle aussi à son anonymat par peur des représailles, « la parole raciste s’est libérée. On a le sentiment qu’aucun argument politique rationnel n’est efficace face à cette déferlante ». En manque d’outils pour lutter pied à pied contre l’extrême droite dans la ville et lever le voile sur son imposture sociale, certains agents entendent suivre une formation organisée par la CGT au niveau national. « Il est temps, poursuit un employé, car ce que l’on constate chaque jour c’est que le FN est docile face au patronat mais nuit aux intérêts des travailleurs. Ce parti est une mystification totale et Beaucaire en est la preuve ».

Des procès en cascade

L’action municipale de Julien Sanchez se poursuit souvent dans les palais de justice, qu’il y soit accusateur ou accusé. Sa décision, en 2015, d’imposer en centre-ville un couvre-feu aux « épiceries, primeurs et commerces de distribution » le premier jour du ramadan lui vaut par exemple des poursuites à l’initiative de six commerçants maghrébins pour « discrimination raciale » et « entrave à l’exercice d’activité économique par dépositaire de l’autorité publique en raison de l’origine, l’ethnie ou la nationalité ». Lui-même a attaqué pour « injures » et « diffamation » les associations qui l’accusent d’avoir débaptisé la rue du 19-Mars-1962. En tout, 26 procédures judiciaires étaient en cours fin 2016.

 

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