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Pas tres rassurant…

Posté par jacques LAUPIES le 30 novembre 2016

 

 

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N’attendons pas le pére Noël

Posté par jacques LAUPIES le 30 novembre 2016

 

LOISIRS

DSC_0046 (1) Ces petites choses qui ont le mérite de faire rêver les enfants dénotent aussi la pauvreté de tout un monde qui n’y a même pas accès… Et les difficultés de ceux qui nous les proposent !

 

POLITIQUE :

Communistes locaux : mieux élaborer nos propositions en concertation, mieux rassembler pour nous faire entendre !

 

Première réunion après le vote des communistes qui prononce pour le soutien à la candidature de Jean Luc Mélenchon. Légère déception d’une équipe locale qui s’était unanimement prononcée pour une candidature communiste avec possibilité de retrait si une perspective de rassemblement était offerte.

Après une discussion au cours de laquelle personne ne remet en cause son choix il apparaît clairement que l’on va s’inscrire dans la décision prise démocratiquement c’est à dire œuvrer pour que le candidat de la « France insoumise » réalise un score le portant au deuxième tour de la présidentielle ou, du moins, rende la prise en compte des objectifs communs que nous défendons ensemble, incontournables pour l’avenir.

Les communistes locaux sont bien décidés à porter dans la population leur projet pour la France, projet qui vise sur le plan intérieur à développer la demande par une action sociale forte concernant le pouvoir d’achat (qu’il s’agisse des rémunérations et salaires, du développement de l’accès au services publics, de l’amélioration des remboursements de sécurité sociale) avec en parallèle des mesures économique visant à maitriser ou contrôler les secteurs bancaires et la production des biens, à élaborer une fiscalité plus juste et à récupérer les quelques 80 milliards de fraude fiscale.

Sur le plan extérieur à œuvrer pour une autre Europe plus sociale, à prôner la coopération, à user du prestige de la France et mettre sa diplomatie au service de solutions politiques visant à résoudre les conflits. Du pain sur la planche qui nécessitent un Parti plus fort, plus influent, à l’écoute pour mieux élaborer sa politique et la faire entendre.

Pierre Laurent : « les communistes sont plus rassemblés que jamais »

Dimanche, 27 Novembre, 2016
Humanite.fr

N'attendons pas le pére Noël dans POLITIQUE
 
Invité ce dimanche sur France 3, le secrétaire général du PCF s’est déclaré satisfait du choix des communistes qui ont choisi majoritairement de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle 2017, reconnaissant dans ce vote « partagé » (ndlr : 53,6%) le signe d’une exigence envers celui qui portera les couleurs de la gauche en 2017.
 
Interrogé sur la stratégie de son parti en vue des élections présidentielle et législatives, Pierre Laurent a rappelé qu’il « faudra compter avec les communistes » (qui ont été 40 000 à participer au vote), précisant que leur choix était celui de la raison mais qu’ils allaient proposer aux Français un socle de propositions en vue d’un rassemblement bien plus large pour constituer une majorité dans la perspective des élections législatives. Un rassemblement qu’il estime urgent et nécessaire face à la droite et à l’extrême droite et qui se fera sur le terrain. Le PCF est une force qui va se mettre en mouvement sur l’ensemble du territoire où il est fortement implanté.
 
« Nos militants feront campagne sur la base des propositions que nous aurons adoptées collectivement lors de notre rencontre nationale du 1er décembre prochain », a annoncé le leader communiste, assurant les journalistes qui le questionnaient que les élus de son parti apporteront « sans doute » leurs parrainages à Jean-Luc Mélenchon, dont il a précisé ne pas avoir eu de nouvelle depuis l’annonce du résultat du vote des communistes.
 
A propos d’une probable candidature de François Hollande pour briguer un second mandat, Pierre Laurent a dit clairement qu’il le considérait disqualifié pour porter les valeur de gauche au vu de la politique qu’il a mené durant ces cinq années, de même que son premier ministre, Manuel Valls, qui ne cache plus son ambition à succéder à celui qui l’a nommé. « Ils ont tourné le dos à la gauche », a-t-il répété, rejetant toute alliance, même en vue des législatives où le PCF risquerait de perdre son groupe à l’assemblée nationale.
 
« Le risque, si notre groupe disparaissait, serait pour les Français, qui n’auraient plus de députés pour défendre leurs intérêts et porter leurs revendications », a rétorqué Pierre Laurent, arguant du rôle significatif des élus communistes pour limiter la casse du droit du travail, par exemple.
 
« Pour défendre le peuple, l’ensemble de la gauche progressiste doit donc s’atteler à construire le rassemblement », a-t-il conclu. C’est avec cette idée en tête que les communistes, quel que soit leur choix lors du vote, s’attèlent maintenant à construire ensemble un projet d’avenir.

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Vous trouverez ci-dessous les passages médias de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Posté par jacques LAUPIES le 30 novembre 2016

  • Jeudi 1er à 19h10, Pierre Laurent sera l’invité de Laurence Ferrari sur ITélé
  • Vendredi 2 décembre à 18h45, Pierre Laurent sera l’invité de « Parlement Hebdo » sur Public Sénat et LCP (rediffusions samedi 3 à 8h et 16h30, et dimanche 4 à 7h)
  • Dimanche 4 décembre à 12h00, Pierre Laurent sera l’invité de Punchline sur C8

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On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs !

Posté par jacques LAUPIES le 29 novembre 2016

 

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Pâquerettes en automne

On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Et quand l’omelette c’est la révolution qui émancipe un peuple les œufs ne peuvent être compris de la même manière que lorsqu’il s’agit de la contre révolution. Tout comme ne peuvent être ignorées les souffrances séculaires de ceux qui se révoltent et usent de la violence pour se débarrasser de celles qu’ils ont subies.

Les pseudos démocrates et soi disant adeptes des droits de l’homme ne rentrent pas dans cette logique et viennent, parfois des siècles après les évènements dramatiques des révoltes et des révolutions contre les oppresseurs, tenter de nous expliquer que Robespierre, Lénine et Mao étaient d’horribles sanguinaires, eux qui ont été des combattants pour la paix, la liberté, le bien être de leur peuple. Eux qui souvent ont connu des cheminements semés de doute et d’erreurs mais ont réussi malgré tout à permettre aux générations qui leur ont succédé de se libérer de la misère et de tout ce qu’elle engendre d’obscurantisme.

Toutes proportions gardées, nous connaissons, nous observons toutes ces ingratitudes à l’égard d’hommes et de femmes lesquels au delà de leurs imperfections d’être qui engendrés par une société elle-même porteuse de tares, ont permis des progrès irréversibles. Les ingratitudes, les amertumes  sont souvent portées par des individus dont  l’échec personnel (qui n’est qu’une illusion) les range inconsciemment aux côtés  de ceux qui en sont véritablement responsables.

Selon les temps, les contextes politiques et sociétaux, ils s’érigent en censeurs, en procureurs au service d’une réaction « naturellement » présente dans tout affrontement. Attention que cela ne les conduise pas à devenir des bourreaux.

 

Fidel Castro : un géant du XXe siècle

José Fort
Samedi, 26 Novembre, 2016
Humanite.fr

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Fidel Castro et Ernesto Che Guevara. Photo Cubadebate/AfP/Archives-Roberto Salas

Fidel Castro et Ernesto Che Guevara. Photo Cubadebate/AfP/Archives-Roberto Salas

Un récit de José Fort. Rarement un révolutionnaire, un homme d’Etat aura provoqué autant de réactions aussi passionnées que Fidel Castro. Certains l’ont adoré avant de le brûler sur la place publique, d’autres ont d’abord pris leurs distances avant de se rapprocher de ce personnage hors du commun. Fidel Castro n’a pas de pareil. 

Il était « Fidel » ou le « Comandante » pour les Cubains et les latino-américains, pas le « leader maximo », une formule ânonnée par les adeptes européo-étatsuniens du raccourci facile. Quoi qu’ils en disent, Fidel Castro restera un géant du XXe siècle.

Le jeune Fidel, fils d’un aisé propriétaire terrien, né il y a 90 ans à Biran dans la province de Holguin, n’affiche pas au départ le profil d’un futur révolutionnaire. Premières études chez les Jésuites, puis à l’université de La Havane d’où il sort diplômé en droit en 1950. Il milite dans des associations d’étudiants, tape dur lors des affrontements musclés avec la police dans les rues de la capitale, puis se présente aux élections parlementaires sous la casaque du Parti orthodoxe, une formation se voulant « incorruptible » et dont le chef, Chivas, se suicida en direct à la radio. Un compagnon de toujours de Fidel, Alfredo Guevara, fils d’immigrés andalous et légendaire inspirateur du cinéma cubain, dira de lui : « Ou c’est un nouveau José Marti (le héros de l’indépendance), ou ce sera le pire des gangsters ». 
 
Le coup d’Etat du général Fulgencio Batista renverse le gouvernement de Carlos Prio Socarras et annule les élections. Voici le jeune Castro organisant l’attaque armée de la caserne Moncada, le 26 juillet 1953. Un échec. Quatre-vingts combattants sont tués. Arrêté et condamné à 15 ans de prison, Fidel rédige « l’Histoire m’acquittera », un plaidoyer expliquant son action et se projetant sur l’avenir de son pays. Libéré en 1955, il s’exile avec son frère Raul au Mexique d’où il organise la résistance à Batista. Son groupe porte le nom « Mouvement du 26 juillet ». Plusieurs opposants à la dictature rejoignent Fidel. Parmi eux, un jeune médecin argentin, Ernesto Rafael Guevara de la Serna. Son père me dira plus tard : « Au début, mon fils le Che était plus marxiste que Fidel ».
 
Fidel communiste ? Fidel agent du KGB ? Fidel Castro à cette époque se définit comme un adversaire acharné de la dictature, un adepte de la philosophie chère à Thomas Jefferson, principal auteur de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis, et adhère au projet de Lincoln de coopération entre le capital et le travail. Raul et plusieurs de ses compagnons sont nettement plus marqués à gauche.
 
Le 2 décembre 1956, Fidel monte une expédition avec 82 autres exilés. Venant du Mexique à bord d’un bateau  de plaisance, le « Granma », ils débarquent après une traversée mouvementée dans la Province Orientale (sud-est de Cuba). La troupe de Batista les y attend. Seuls 12 combattants (parmi lesquels Ernesto Che Guevara, Raul Castro, Camilo Cienfuegos et Fidel) survivent aux combats et se réfugient dans la Sierra Maestra. Commence alors une lutte de guérilla avec le soutien de la population. Fidel Castro apparaît au grand jour dans les journaux nord-américains et européens, accorde des interviews, pose pour les photographes, parle sur les radios. A Washington, on ne s’en émeut guère lassés des frasques d’un Batista peu présentable. Après l’entrée de Fidel dans La Havane, le 9 janvier 1959, on observe avec intérêt ce « petit bourgeois qui viendra à la soupe comme tout le monde », ricane-t-on au département d’Etat. Même le vice-président Nixon mandaté pour le recevoir afin de vérifier s’il est communiste soufflera à Eisenhower : « C’est un grand naïf, nous en ferons notre affaire ».  Tant que Fidel ne s’attaque pas à leurs intérêts économiques, les dirigeants étasuniens ne s’alarment pas. Lorsque la révolution commence à exproprier des industries nord-américaines, la United Fruit par exemple, la donne change brutalement.
 
Le premier attentat dans le port de La Havane, le 4 mars 1960, sonne le prélude à une longue liste d’actes terroristes : le cargo battant pavillon tricolore, La Coubre, qui avait chargé des munitions à Hambourg, Brème et Anvers explose dans le port de La Havane faisant plus de cent morts, dont six marins français. Ulcéré, le général de Gaulle donne l’ordre d’accélérer la livraison des locomotives commandées du temps de Batista. Elles font l’objet d’étranges tentatives de sabotage. Les dockers CGT du port du Havre surveilleront le matériel jusqu’au départ des navires.
 
Une opération de grande envergure se préparait du côté de Miami : le débarquement de la Baie des Cochons. En avril 1961, au lendemain de l’annonce par Fidel de l’orientation socialiste de la révolution, le gouvernement des Etats-Unis missionne la CIA pour encadrer 1400 exilés cubains et mercenaires latino-américains en espérant, en vain, un soulèvement populaire. Fidel en personne dirige la contre-attaque. La tentative d’invasion se solde par un fiasco. Les Etats-Unis signent là leur déclaration de guerre à la révolution cubaine. Pendant des dizaines d’années, ils utiliseront toute la panoplie terroriste pour tenter d’assassiner Fidel, jusqu’à la combinaison de plongée sous-marine enduite de poison, faciliteront le débarquement de groupes armés, financeront et manipuleront les opposants, détruiront des usines, introduiront la peste porcine et des virus s’attaquant au tabac et à la canne à sucre. Ils organiseront l’asphyxie économique de l’île en décrétant un embargo toujours en vigueur. « El Caballo » (le cheval) comme l’appelaient parfois les gens du peuple, ce que Fidel n’appréciait pas, aura survécu à Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Ford et assisté aux départs à la retraite de Carter, Bush père et Clinton. Il dira de Bush fils « celui là, il finira très mal. »  
 
Tant d’années d’agressions, tant d’années de dénigrement et de coups tordus, tant d’années de résistance d’un petit pays de douze millions d’habitants face à la première puissance économique et militaire mondiale. Qui fait mieux ? Lorsqu’on évoque le manque de libertés à Cuba, ne faudrait-il pas d’abord se poser la question : un pays harcelé, étranglé, en guerre permanente, constitue-t-il le meilleur terreau pour favoriser l’épanouissement de la démocratie telle que nous la concevons en occident et que, à l’instar de George Bush, certains souhaiteraient calquer mécaniquement en d’autres endroits du monde, particulièrement dans le Tiers monde? Lorsque dans les salons douillets parisiens, on juge, tranche, condamne, sait-on au juste de quoi on parle ?
 
La crise des fusées ? Lorsque l’URSS dirigée par Nikita Khrouchtchev décide en 1962 d’installer à Cuba des missiles afin, officiellement, de dissuader les Etats-Unis d’agresser l’île, la « patrie du socialisme » répond à une demande de Raul Castro mandaté par Fidel. La direction soviétique fournit déjà à Cuba le pétrole que lui refuse son proche voisin. Elle met deux fers au feu : dissuader les Etats-Unis d’agresser Cuba, afficher un clair avertissement à Washington sur l’air de « nous sommes désormais à proximité de vos côtes ». La tension atteint un point tel qu’un grave conflit mondial est évité de justesse. Les missiles soviétiques retirés, Fidel regrettera que le représentant de l’URSS à l’ONU n’ait pas reconnu la réalité des faits. « Il fallait dire la vérité », disait-il. Il fut bien obligé de se plier à la décision finale de Moscou même si dans les rues de La Havane des manifestants scandaient à l’adresse de Khrouchtchev : « Nikita, ce qui se donne ne se reprend pas. »
Entre Moscou et La Havane, au-delà des rituels, les relations ont toujours été conflictuelles. Pas seulement, pure anecdote, parce que des « responsables » soviétiques ignorants faisaient livrer des chasse-neige à la place des tracteurs attendus. Les Soviétiques voyaient d’un mauvais œil le rôle croissant de Fidel dans le mouvement des non alignés, l’implication cubaine aux côtés des mouvements révolutionnaires latino-américains puis l’aide à l’Afrique. Ils ne supportaient pas la farouche volonté d’indépendance et de souveraineté de La Havane et ont été impliqués dans plusieurs tentatives dites « fractionnelles » reposant sur des prétendus « communiste purs et durs », en fait marionnettes de  Moscou, pour tenter de déstabiliser Fidel. Une fois l’URSS disparue, les nouveaux dirigeants russes ont pratiqué avec le même cynisme abandonnant l’île, coupant du jour au lendemain les livraisons de pétrole et déchirant les contrats commerciaux. Quel autre pays aurait pu supporter la perte en quelques semaines de 85% de son commerce extérieur et de 80% de ses capacités d’achat ?  L’Espagne, ancienne puissance coloniale, a laissé à Cuba un héritage culturel, les Etats-Unis son influence historique et ses détonants goûts culinaires comme le mélange de fromage et de confiture. Mais la Russie ? Rien, même pas le nom d’un plat ou d’un cocktail.
 
L’exportation de la révolution ?  Fidel n’a jamais utilisé le mot « exportation ». Ernesto Che Guevara, non plus. Ils préféraient évoquer la « solidarité » avec ceux qui se levaient contre les régimes dictatoriaux, créatures des gouvernements nord-américains. Doit-on reprocher ou remercier Fidel d’avoir accueilli les réfugiés fuyant les dictatures du Chili et d’Argentine, de Haïti et de Bolivie, d’avoir ouvert les écoles, les centres de santé aux enfants des parias de toute l’Amérique latine et, plus tard, aux enfants contaminés de Tchernobyl ? Doit-on lui reprocher ou le remercier d’avoir soutenu les insurrections armées au Nicaragua, au Salvador et d’avoir sauvé, face à l’indifférence des dirigeants soviétiques, l’Angola fraîchement indépendante encerclée par les mercenaires blancs sud-africains fuyant, effrayés,  la puissance de feu et le courage des soldats cubains, noirs pour la plupart ? Dans la mémoire de millions d’hommes et de femmes d’Amérique latine et du Tiers monde, Fidel et le Che sont et resteront des héros des temps modernes.
 
Les libertés ? Fidel, un tyran sanguinaire ? Il y eut d’abord l’expulsion des curés espagnols qui priaient le dimanche à la gloire de Franco. Complice de Batista, l’église catholique cubaine était et demeure la plus faible d’Amérique latine alors que la « santeria », survivance des croyances, des divinités des esclaves africains sur lesquels est venue se greffer la religion catholique, rassemble un grand nombre de noirs cubains. Les relations avec l’Eglise catholique furent complexes durant ces longues années jusqu’au séjour de Jean Paul II en 1998 annoncée trop rapidement comme l’extrême onction de la révolution. Ce n’est pas à Cuba que des évêques et des prêtres ont été assassinés, mais au Brésil, en Argentine, au Salvador, au Guatemala et au Mexique.
Il y eut la fuite de la grande bourgeoisie, des officiers, des policiers qui  formèrent, dès la première heure, l’ossature de la contre révolution encadrée et financée par la CIA. Il y eut ensuite les départs d’hommes et de femmes ne supportant pas les restrictions matérielles. Il y  eut l’insupportable marginalisation des homosexuels. Il y eut les milliers de balseros qui croyaient pouvoir trouver à Miami la terre de toutes les illusions. Il y eut la froide exécution du général Ochoa étrangement tombé dans le trafic de drogue. Il y eut aussi ceux qui refusaient la pensée unique, la censure édictée par la Révolution comme « un acte de guerre en période de guerre », les contrôles irritants, la surveillance policière. Qu’il est dur de vivre le rationnement et les excès dits « révolutionnaires ». Excès? Je l’ai vécu, lorsque correspondant de « l’Humanité » à La Havane, l’écrivain Lisandro Otero, alors chef de la section chargée de la presse internationale au Ministère des Affaires étrangères, monta une cabale de pur jus stalinien pour tenter de me faire expulser du pays. 
 
Ceux qui osent émettre une version différente d’un « goulag tropical » seraient soit des « agents à la solde de La Havane », soit victimes de cécité. Que la révolution ait commis des erreurs, des stupidités, des crimes parfois n’est pas contestable. Mais comment, dans une situation de tension extrême, écarter les dérives autoritaires? 
 
A Cuba, la torture n’a jamais été utilisée, comme le reconnaît Amnesty international. On tranchait les mains des poètes à Santiago du Chili, pas à la Havane. Les prisonniers étaient largués en mer depuis des hélicoptères en Argentine, pas à Cuba. Il  n’y a jamais eu des dizaines de milliers de détenus politiques dans l’île mais un nombre trop important qui ont dû subir pour certains des violences inadmissibles. Mais n’est-ce pas curieux que tous les prisonniers sortant  des geôles cubaines aient été libérés dans une bonne condition physique ?
Voici un pays du Tiers monde où l’espérance de vie s’élève à 75 ans, où tous les enfants sont scolarisés et soignés gratuitement. Un petit pays par la taille capable de produire des universitaires de talent, des médecins et des chercheurs parmi les meilleurs au monde, des sportifs raflant les médailles d’or, des artistes, des créateurs.  Où, dans cette région du monde, peut-on présenter un tel bilan ?
 
Fidel aura tout vécu. La prison, la guérilla, l’enthousiasme révolutionnaire du début, la défense contre les agressions, l’aide internationaliste, l’abandon de l’URSS, une situation économique catastrophique lors de la « période spéciale », les effets de la mondialisation favorisant l’explosion du système D. Il aura (difficilement) accepté l’adaptation économique avec un tourisme de masse entraînant la dollarisation des esprits parmi la population au contact direct des visages pâles à la recherche de soleil, de mojito, de filles où de garçons. Comment ne pas comprendre les jeunes cubains, alléchés par l’écu ou le dollar, et regardant avec envie les visiteurs aisés venus de l’étranger ? Il aura, enfin, très mal supporté  le retour de la prostitution même si dans n’importe quelle bourgade latino-américaine on trouve plus de prostituées que dans  la 5 eme avenue de La Havane. Alors, demain quoi ?
 
Fidel mort, la révolution va-t-elle s’éteindre ? Il ne se passera pas à Cuba ce qui s’est produit en Europe de l’Est car la soif d’indépendance et de souveraineté n’est pas tarie. Les adversaires de la révolution cubaine ne devraient pas prendre leurs désirs pour la réalité. Il y a dans cette île des millions d’hommes et de femmes – y compris de l’opposition – prêts à prendre les armes et à en découdre pour défendre la patrie. Fidel avait prévenu en déclarant : « Nous ne commettrons pas l’erreur de ne pas armer le peuple. » Le souvenir de la colonisation, malgré le fil du temps, reste dans tous les esprits, les progrès sociaux enregistrés, au-delà des difficultés de la vie quotidienne, constituent désormais des acquis. Il y a plus. La révolution a accouché d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes refusant le retour au passé, des cadres « moyens » de trente à quarante ans très performants en province, des jeunes dirigeants nationaux aux talents confirmés. Une nouvelle époque va s’ouvrir et elle disposera d’atouts que Fidel n’avait pas. L’Amérique latine, ancienne arrière cour des Etats-Unis, choisit des chemins progressistes de développement, l’intégration régionale est en marche, le prestige de la révolution cubaine demeure intacte auprès des peuples latino-américains. Cuba, enfin, peut respirer.
Il n’y aura pas de rupture à Cuba. Il y aura évolution. Obligatoire. Pour qu’elle puisse s’effectuer dans les meilleures conditions, il faudra que les vieux commandants de la Révolution rangent leurs treillis vert olive, prennent leur retraite et passent la main. Les atlantes du futur, de plus en plus métissés, sont prêts. Ne sont-ils pas les enfants de Fidel ?
José Fort est un internationaliste passionné du monde, journaliste, ancien chef du service monde de l’Humanité.

 

José Fort : « Mes rencontre avec Fidel Castro »

Cuba
José Fort
Samedi, 26 Novembre, 2016

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Georges Marchais et Fidel Castro en 1977. Photo : georgesmarchais.fr

Georges Marchais et Fidel Castro en 1977. Photo : georgesmarchais.fr

Les détails de l’Opération Carlota, révélés par le romancier Gabriel Garcia Marquez, une promenade en mer ou une nuit d’entretien avec Fidel Castro, le journaliste de l’Humanité José Fort revient dans son livre Trente ans d’Humanité sur ses rencontres avec le dirigeant cubain. Extraits.

 

 

Opération Carlota et une promesse

Le célèbre romancier colombien Gabriel Garcia Marquez, ami très proche de Fidel Castro, révéla au monde en 1977 les détails de l’Opération Carlota. Cuba, petit pays des Caraïbes, avait réalisé la prouesse de transporter plusieurs milliers de soldats en Angola pour mener l’une des opérations militaires les plus audacieuses des dernières décennies. Luanda assiégée par les troupes racistes sud-africaines, sur le point de tomber, lança un appel à l’aide. Moscou n’était pas favorable à une intervention. Cuba répondit en réalisant un pont aérien avec ses propres avions, des appareils au rayon d’action limité. Les agresseurs eurent à affronter la puissance de feu et le courage des premiers soldats cubains parachutés, noirs pour la plupart, avec pour résultat un choc psychologique chez les mercenaires blancs 
Dès décembre 1975, j’étais au courant de l’opération. A La Havane, en cette fin 1975, je participais à une rencontre très décontractée sur une terrasse autour d’un verre. Il y avait là le dirigeant communiste hongrois Janos Kadar, le ministre des Affaires étrangères cubain Carlos Rafael, Georges Marchais, Jean Kanapa, Georges Fournial et moi. Fidel Castro arriva en pleine discussion et resta un long moment silencieux en écoutant Kadar, le visage balafré, expliquer comment il avait été torturé dans les prisons staliniennes. Il posa quelques questions puis environ une heure après son arrivée déclara : « J’ai une information de la plus haute importance à vous donner. Je demande la plus grande discrétion ». Je commençais à ramasser mes affaires lorsque, à mon grand étonnement, Georges Marchais indiqua : « José a toute ma confiance ». Je n’ai jamais pipé mot sur l’affaire y compris dans ma famille. Et puis Garcia Marquez a écrit…


Fidel Castro : « Décris-moi le bocage vendéen »

Il était un peu plus de minuit ce 31 décembre et nous venions de terminer le repas de réveillon. Il y avait là Carlos Rafaël Rodriguez, le brillant ministre cubain des Affaires étrangères, Georges Marchais, sa femme Liliane et leur fils, ma première femme Nicole et mes enfants. Soudain, Fidel Castro surgit dans la pièce et dit : « Préparez vos affaires, nous partons en mer. » Alors que tous les présents se précipitaient dans les chambres, Fidel me pris à part et me dit : « En attendant leur retour, décris moi le bocage vendéen. » Stupéfait, je me lance dans un discours sur la révolution française, les chouans… Fidel m’arrête et me dit : « tout cela, je le sais. Je suis en train de lire un ouvrage sur la Révolution française. Ce que je veux c’est que tu m’aides à visualiser le bocage. » J’aurai dû lui dire simplement que je ne connaissais pas la région. Il s’en est rendu compte.

Une nuit avec Fidel

Une interview de Fidel Castro relève du parcours du combattant. En ce début de soirée du mois de février 1989, Roland Leroy accompagné de sa femme Danièle, reporter photographe de l’occasion, la correspondante de « l’Humanité » à Cuba, Maïté Pinero et moi attendions le signal. « C’est pour ce soir », nous avait-on dit. A 21h, le départ était annoncé. La rencontre a duré la nuit entière. L’entretien a commencé par un échange personnel entre Roland Leroy et Fidel Castro. Puis les magnétophones ont tourné jusqu’à 23h. C’est alors qu’un des assistants du Président s’approche et dit à Fidel : – « La délégation mozambicaine conduite par le ministre des Affaires étrangères quitte La Havane demain matin très tôt ».
- « Fais les venir tout de suite », lui dit Fidel.
- « Mais ils sont couchés », s’inquiète l’assistant ».
Nous avons vu arriver les Mozambicains les cheveux hirsutes. Fidel Castro flanqué de Roland Leroy sont partis les rejoindre. Pendant ce temps avec Daniele nous avons posé derrière le bureau de Fidel. Une bonne heure plus tard, l’interview a repris. Puis, Fidel nous a raccompagnés. Il était 5h et le soleil se levait sur la capitale cubaine.

(Extraits de mon livreTrente ans d’Humanité, Editions Arcane 17)

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Ce jour de 1995, où Fidel Castro a dîné chez Georges Marchais à Champigny

Posté par jacques LAUPIES le 28 novembre 2016

Laurence Mauriaucourt
Lundi, 28 Novembre, 2016
Humanite.fr

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Copie d'écran INA

Copie d’écran INA

Le lundi 13 mars 1995, Fidel Castro était l’invité chez Georges et Liliane Marchais. Un dîner « en famille » dans le petit pavillon de Champigny-sur-Marne, dans le Val de Marne.

Quel souvenir pour les Campinois ! Le 13 mars 1995, Fidel Castro, en tenue civile, était l’invité chez Georges et Liliane Marchais. Un dîner « en famille », joyeux, dans le petit pavillon de Champigny-sur-Marne, dans le Val de Marne. Le journaliste de l’Humanité, Claude Marchand, a relaté cette soirée dans l’édition de journal datée du vendredi 17 mars 1995.

« Il est 21 h 40, lundi à Champigny, dans une petite rue ordinairement tranquille de la banlieue sud de Paris. Fidel Castro quitte le perron du petit pavillon de Georges Marchais, en disant quelques mots à l’Humanité. «Je viens de passer une soirée très, très agréable, en famille, avec mon ami Georges Marchais, et je me suis senti très heureux.» Les mots suivants se perdent dans le brouhaha et le crépitement des flashes: la porte du jardinet vient de s’ouvrir sur la rue où l’attend une foule de journalistes en quête de déclarations. «Commandante!», l’interpelle un reporter. «Non, pas commandant. Aujourd’hui, je ne suis pas militaire, je porte un costume civil. Je me sens comme un citoyen français qui vient de rendre visite à un ami», répond-il en s’engouffrant dans sa voiture. Sous les applaudissements et les encouragements de quelques dizaines de personnes, des jeunes pour l’essentiel, venues spontanément des cités voisines en entendant la nouvelle à la radio ou à la TV.

Fidel Castro vient de passer plus de deux heures chez son «ami Georges». Une rencontre qu’il a personnellement souhaitée dans l’intimité familiale du domicile des Marchais, loin des mondanités. Une rencontre chaleureuse, le temps d’un repas – on allait dire à «la bonne franquette» – entre deux frères de combat pour la libération humaine, liés par une solide amitié depuis près de trois décennies. «Une soirée toute simple, dont je suis très content, raconte Georges Marchais aux journalistes. Nous nous connaissons depuis 1966. Je n’ai jamais cessé de lui dire mon souhait qu’un jour il vienne en France et lui même avait aussi cette idée, parce qu’il aime beaucoup la France, il est très attaché à notre peuple. Je suis sûr qu’avec ce voyage il réalise une aspiration profonde.»

De quoi ont-ils parlé ? Du blocus américain, naturellement. Georges Marchais :

«L’opinion qui se dégage de notre discussion, c’est que le problème de l’embargo est maintenant très fortement posé au plan mondial. Depuis la rencontre internationale sur ce thème, à laquelle j’ai participé à La Havane en novembre dernier, en compagnie de représentants de cent dix-huit pays de toutes opinions politiques, philosophiques et religieuses, la cause de la levée de l’embargo a progressé. J’ai la conviction que les voyages de Fidel à Copenhague, puis en France vont contribuer à ce que le président Clinton et les Américains prennent en compte le fait qu’on ne peut pas essayer d’affamer un peuple comme ils le font actuellement. C’est un voyage qui est une très bonne chose pour la levée de cet embargo.» Georges Marchais conclut en évoquant l’avenir: «La position du PCF est claire, nous pensons que la France, qui joue déjà un certain rôle, doit faire plus pour la levée de cet embargo et pour l’aide à Cuba. Voilà ce que j’ai réaffirmé à Fidel Castro.»

Le lendemain du repas, le journal télévisé de France 2 rendait compte de cette soirée à Champigny, qui reste un moment inoubliable pour nombre d’habitants du quartier.

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