La honte ou le combat ?
Posté par jacques LAUPIES le 31 octobre 2016
Aux puces de St Etienne du Grès
Bravo Monsieur Torreton ! Comme vous j’ai regardé BFM, comme vous j’ai remarqué les housses en plastique, comme vous au final je pourrais avoir honte d’être français !
Et oui j’ai honte aussi ! Mais ma honte s’efface comme vous sans doute quand j’écris.
Elle s’efface aussi quand je distribue un tract même si je rencontre un imbécile qui me dit que 2000 algériens ont pris le pouvoir à Marseille et qu’il faut se préparer et acheter un matériel pour fabriquer des armes. Est-il sérieux ? Le fantasme de la guerre civile prendrait il corps ?
Passons sur ces délires.
J’en ai marre d’entendre non des opinions mais des imbécilités. Nous arrivons à un stade où le débat d’idée disparaît parce que les idées de l’adversaire politique sont des vociférations, des bavures, des peurs empreintes de débilité.
Alors que faire ? Mettre en garde, expliquer nos objectifs et nos programmes, appeler à l’engagement à nos côtés ?
Oui et inlassablement pour ne pas être dans le camp de la honte mais dans celui du combat !
Housses of cars
Les mots qui fâchent par Philippe Torreton. « Il y a des paroles et des images qui nous envahissent de honte, c’est dans mon pays que ça se passe et dans mon pays que ça se dit. »
Ils quittent la « jungle » de Calais, je regarde ça sur BFM, on nous montre des visages souvent impatients de laisser derrière eux cet enfer fait de froid, de palettes, de tôles, de pluie et de bâches en plastique, où régnaient la promiscuité, la loi du plus fort, du plus organisé, du plus débrouillard, du plus riche parmi les plus pauvres. Ils prennent place dans d’interminables files d’attente très tôt le matin, ils se poussent, se pressent, filtrés par des policiers en armure, on leur pose des bracelets de couleur en fonction de leur futur point de chute puis ils passent dans un sas et dès que le quota de 50 est rempli ils grimpent dans un car. Les caméras de BFM nous expliquent tout ça, elles suivent un garçon heureux de partir, il va dans les Pays de la Loire, ça lui va, il a été à Nantes par le passé, il dit qu’il y connaît quelques personnes, ça le rassure, les fonctionnaires ont le sourire, leur tâche est positive, on nous les montre rassurants et pédagogiques. Les caméras suivent le garçon dans le car, il prend place au fond, dernières questions, et puis je ne l’écoute plus. Un détail dans le cadre de la caméra m’envahit l’esprit et je ne vois plus que cela, un truc derrière ce garçon, mais aussi derrière ses compagnons de voyage, la même chose à côté et sous eux, je regarde mieux l’écran, oui c’est bien du plastique, les sièges du car sont tous recouverts de bâches transparentes en plastique.
La compagnie de transport tenait à protéger ses sièges contre les salissures de ces migrants, pour que les sièges restent propres lorsque le car transportera des Français de souche aux ancêtres propres.
Pour cette compagnie, un migrant est sans doute sale par définition, le cul plein de merde, les cheveux pleins de poux et le corps rempli de bacilles. Pourtant, les caméras nous montraient des gens bien habillés de vêtements propres, ils étaient toilettés pour partir ailleurs.
Cela me rappelle cette imbécile de mère de famille qui devant une autre caméra d’une chaîne d’info osait nous dire que ces migrants posent un problème d’hygiène pour ses chers petits. La France, pays des Lumières devenu pays des rombières qui protègent leurs canapés en velours et napperons brodés d’une housse lorsque les petits-enfants arrivent mais laissent leurs clébards s’étaler dessus sans protection en regardant Michel Drucker le dimanche soir une fois les gosses repartis.
Il y a des paroles et des images qui nous envahissent de honte, c’est dans mon pays que ça se passe et dans mon pays que ça se dit et il s’y trouve de plus en plus de politiques pour relayer cette bave et justifier ces actes indignes et dégradants.
Police : Il faut écouter les policiers qui expriment colère et épuisement (Fabien Gauillaud-Bataille – PCF)
Depuis plusieurs jours les policiers se rassemblent spontanément dans de nombreuses villes de France. Ils expriment une colère et un épuisement. Ils réagissent après l’agression violente et à la volonté meurtrière de Viry-Châtillon.
L’épuisement trouve ses sources dans le rythme terrible qui est imposé aux effectifs de Police depuis les attentats du 7 janvier à Charlie Hebdo et qui s’est vu renforcé depuis le 13 novembre et le 14 juillet. Congés reportés, mobilisation permanente, heures supplémentaires sont devenus le quotidien de la Police Nationale. Cette pression accrue est venue s’ajouter à des dysfonctionnements déjà existants, rendant la situation insupportable.
D’abord, il faut embaucher, renforcer le nombre et la présence quotidienne de la Police Nationale dans tous les territoires et en particulier auprès de ceux qui souffrent le plus de la crise et de la délinquance quotidienne. Les syndicats de policiers avancent des chiffres qu’il faut écouter et auxquels il faut répondre rapidement.
Ensuite, nous devons aussi nous interroger sur leurs missions, à commencer par la règle qui détermine leurs actions depuis le passage de Nicolas Sarkozy à l’intérieur : celle du chiffre.
La logique de rentabilité capitaliste qui s’applique depuis lors est en train de détruire, de dévoyer le rôle du service public de Police nationale. Elle vide de son sens le métier, brise les vocations et donne de l’importance à des actions qui sont rentables pour les statistiques mais peu pour la sécurité des citoyens de France.
C’est le cas des contrôles d’identité systématiques, des contrôles routiers inopinés ou encore des îlotages sans buts précis. Certes, ils permettent souvent de faire coup double pour les statistiques avec une infraction constatée et une verbalisation immédiate entrant dans la colonne faits résolus sans trop de temps, mais cela détourne de nombreux policiers de taches plus importantes ou de la proximité avec les habitant-es.
Il faut casser cette dynamique. C’est elle qui organise la pression, justifie les méthodes de management les plus dures sur les agents. Chaque année des dizaines de policiers mettent fin à leur jour avec leur arme de service ou sur leur lieu de travail.
Nous avons besoin d’une autre police. Le PCF souhaite que cette crise soit l’occasion de prendre le virage de la proximité, du sens du métier, du retour au service public auquel les citoyennes et citoyens de ce pays ont droit.
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