Je me souviens…

Posté par jacques LAUPIES le 8 février 2016

 

En ce début de l’année 1962, je venais d’adhérer au PCF. Une adhésion qui suivait de deux ans celle effectuée à la CGT qui m’avait permis d’entrer en relation avec des communistes dont les responsables au sein de l’entreprise  : Chamary ancien déporté, et Charles Dupuy, tous deux responsables syndicaux. De retour du service militaire. Je fus rapidement mis en contact avec Thérèse Dourguin, Directrice de l’école maternelle Jules Ferry et les autres responsables dont Pierre Roullet des Ponts et Chaussées, Paul Ibert, agriculteur, Colette Laffineur et Addy Bourdouxhe pour ne citer qu’eux car bien d’autres militants existaient à Tarascon.

Le Parti Communiste venait de subir un recul et un échec politique, seul en tant que grand Parti à s’être opposé au coup de force qui avait en 1958 propulsé De Gaulle au pouvoir, avec le soutien de  quelques éléments d’une gauche disloquée.  Mais il restait une force politique déterminante dans la vie du pays en lien avec une CGT quasiment placée sous son influence.

La guerre d’Algérie qui avait conduit à créer les conditions de la chute de la IVème République n’était pas encore achevée puisque le cessez le feu avec les accords d’Evian devait intervenir en mars. D’où une situation tendue y compris dans notre ville ou des groupes de l’OAS existaient et rassemblaient des personnages  ayant été entachés par la collaboration durant la guerre et qu’avait rejoint des éléments dont certains fréquentèrent par la suite la mouvance gaulliste.

Situation classique de l’époque mais qui tout de même aboutit à un attentat contre le siège du Parti Communiste place de la révolution, propriété de Thérèse Dourguin. Les dégâts matériels furent importants et le bruit de l’explosion provoqua un décès dans  le voisinage d’une personne atteinte de maladie cardiaque.

Evidemment  la répression honteuse dont furent victimes des adhérents de la CGT à Paris (Métro Charonne)  quasiment tous communistes me marqua profondément comme le furent tous les français. Des communistes m’avait-on dit étaient engagés dans un soutien direct aux algériens engagés dans leur lutte de libération nationale.

J’avais quelque fierté à m’être rangé dans un Parti qui combattait sans concession le colonialisme et peu de temps après nos effectifs ne cessèrent de grandir avec l’apport de nombreux jeunes ouvriers que provoquait l’implantation de l’usine de la cellulose du Rhône et l’existence d’un site SNCF, de l’EDF encore importants. Mais les choses n’étaient pas aussi simple qu’il pourrait y paraître dans la relation avec les travailleurs algériens (de nationalité française) sauf que la cohabitation avec les travailleurs français faisaient naitre une solidarité qui excluait toute instrumentalisation de l’immigration, dans une France relativement prospère.

Beaucoup de ces travailleurs vivent leur retraite ici et les générations qui ont suivi se sont pleinement « intégrées » Il en va autrement de la nouvelle main d’œuvre issue du Maghreb dont, quoiqu’on en dise, l’adaptation est aussi une réalité positive. Mais voila il y a dans cette ville toutes générations d’immigrés confondues des centaines de chômeurs et en particulier des jeunes qui souffrent terriblement d’un réel abandon qui d’ailleurs frappe toute la jeunesse. La est le drame !

Un drame dont la droite et le FN s’alimentent !

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Mes premières cartes…Jeunes à quand la votre. Il y a urgence

 

 

 

Métro Charonne, le 8 février 1962 : « Je me souviens… »

Jean FRIANT, Milly-la-Foret
Dimanche, 7 Février, 2016
Humanite.fr

 

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Je me souviens... dans POLITIQUE

Photo : AFP

À l’occasion du 54ème anniversaire de la répression sauvage du 8 février 1962 lors de la manifestation contre l’OAS et la guerre d’Algérie, le PCF et la CGT rendront un hommage aux neuf victimes au métro Charonne, lundi 8 février. Jean Friant, ouvrier chez Renault à Boulogne-Billancourt et rédacteur pour Avant-Garde était dans la manifestation et témoigne de la « bestialité policière » et de l’émotion lors de l’hommage aux victimes.

 

À l’époque je travaillais chez Renault à Billancourt et j’étais secrétaire du cercle des Jeunesses comunistes de l’usine. Avec mon camarade Bernard B., nous avions rendez-vous à 20 heures au siège d’Avant-Garde dans le 15ème arrondissement, notre journal, pour y monter la garde de nuit. C’était prévu depuis une dizaine de jours.

Le 8 février 1962 de grandes manifestations se déroulaient contre les attentats de l’OAS à Paris. Nous rejoignons le rendez-vous avec les travailleurs de Renault au Pont-Marie, et nous remontons en cortège jusqu’à la place de l’Hôtel de ville. Soudain arrive, toutes sirènes hurlantes, un « chapelet » de cars de flics. Le temps que ceux-ci descendent et commence à charger, nous nous dispersons dans les rues étroites de ce quartier du centre de Paris. Nous prenons le métro jusqu’à la station Bir-Hakeim puis la rue Humblot (15ème) où se trouve le siège de notre journal. Soudain, une immence déflagration, des vitres tombent… Nous nous précipitons à la porte de notre journal, nous tambourinous, nous sonnons mais rien ! Du bruit à l’intérieur… Et, un quart d’heure plus tard, la porte s’entrouve : nous venons pour la garde !

Situation un peu surréaliste après cet attentat

Sont présents dans les locaux, les dirigeants et la rédaction du journal et des responsables des jeunesses communistes.Très vite, les nouvelles tombent : au métro Charonne des morts, des blessés. La bestialité policière !….

Les camarades préparent l’Appel national pour la mobilisation et la grève générale pour le lendemain, le 9 février ! Dans les locaux c’est le branle-bas de combat. Nouis passons toute la nuit à appeler toutes les fédérations de France des JC pour dicter le contenu de l’appel à diffuser pour le lendemain.

Le 9 février au matin, Bernard et moi retournons directement à l’usine. Meeting monstre dans le grand hall de l’Île Seguin: 10 000, 15000 travailleurs ?  Emotion et gravité ! Un million de personnes aux obsèques de nos 9 camades assassinés le 13 Février.

Un mois plus tard 19 mars 1962:  cessez-le-feu en Algérie.  ENFIN !

 

 

Le 8 février 1962, 9 travailleurs syndiqués de la CGT dont 8 étaient membres du Parti Communiste Français ont été sauvagement assassinés par des brigades spéciales de police sur l’ordre de Maurice Papon, alors Préfet de police de Paris et de Roger Frey, Ministre de l’Intérieurdu gouvernement de l’époque.

 

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