Souchon et Voulzy – Et avant ?
Posté par jacques LAUPIES le 22 novembre 2014
Bien que je ne sois pas un grand connaisseur du travail de ces deux chanteurs et ne les ai écoutés qu’occasionnellement à la télé ou à la radio, je n’ai évidemment pas échappé aux tubes qui ont pu faire leur célébrité.
Si Souchon a ma préférence parce que je le trouve plus percutant en sa qualité de parolier je ne suis pas insensible au musical de Voulzy qui me parait un peu plus superficiel et un peu trop dans le système. Mais je parle avec l’imprudence (l’impudence peut-être) de celui qui ne connaît pas grand chose du monde de la chanson.
Bien évidemment je suis resté un peu cloué au temps ou Brel, Brassens, Ferré et Ferrat et, avant eux Mouloudji interprète magnifique, occupaient une grande place et effaçaient un peu la chanson sirupeuse et facile mais régnait encore les grands du jazz des années 50 et 60.
Mais chaque genre avait ses talents et loin de moi l’idée de d’opposer les uns aux autres. Line Renaud et son « tango bleu » donnait des frissons aux adolescents que nous étions et je dois dire avait eu ma préférence avec un certain André Claveau, qui avec son « cerisier rose et ses pommiers blancs berça mes premiers émois d’ado, avant que je m’attache aux quatre grands que je viens de citer.
Une période où Edith Piaf, puis Dalida et Mireille Mathieu pour le populaire subissait l’arrogance des « critiques intellos » amateurs de Gréco, de Patachou, de Barbara et quelques autres plus engagés comme Francesca Solleville qui chantait Baudelaire, Aragon, Mac Orlan.
Je n’invente rien en disant que les chansons marquent chacune des périodes de nos vies.
Il suffit que j’entende Tino avec sa « Marinella » et me voila juste à mes trois ou quatre ans devant le phonographe que m’avait prématurément offert ma mère et que je n’avais pas tardé à démonter. « Le petit vin blanc » et « Etoile des neige » interprétés par les orchestres musettes des mineurs montaient du fond de la vallée dans le « serre » ou le nature charcutée par les mines de fer du siècle d’avant (le 19ème) avait repris le dessus sur des crassiers rougeoyants. C’était les premiers bals du samedi soir qui s’étaient tus un temps noirci par une vague sombre dont je n’ose croire qu’elle puisse réapparaitre ! On ne peut oublier les ritournelles !
Evidemment cela n’avait rien à voir avec ma première découverte de la musique « classique » ou « romantique » grâce à ces premières initiations organisées par le ville de Nîmes avec (tenez vous bien) du Schubert et du Beethoven Il m’a fallu certes un temps pour y revenir. On fait ce qu’on peut mais je serais éternellement reconnaissant à l’école publique de m’avoir offert après la libération, à mes treize ou quatorze ans cette possibilité.
Mettez vos casques, je vous propose un cheminement musical raccourci : du léger de mes 15 ans, de l’ironie de Brassens, du combat avec Ferré, du sublime avec Beethoven et encore du léger avec Dalida. Ce dont on a tant besoin !
Alain Souchon : « Les révolutions sont faites par les gens qui n’ont rien. Ce sont eux qui font avancer le monde »
C’est une nouvelle aventure dans leur carrière respective. Si Alain Souchon et Laurent Voulzy ont souvent composé et écrit l’un pour l’autre, jamais ils n’avaient enregistré de disque commun. C’est chose faite avec ce premier album écrit à quatre mains et chanté à deux voix qui vient couronner quarante ans d’amitié et de chansons à succès. Un disque aux ambiances britpop teinté de musiques médiévales ou celtes d’une incroyable beauté, très addictif. À écouter en boucle pour se consoler des malheurs du monde.
Vous n’aviez jamais sorti d’album commun. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
ALAIN SOUCHON On n’a pas attendu. On a chacun notre vie artistique différente. Laurent chante ses chansons dans un certain contexte, moi dans un autre. Comme on va souvent à la campagne, dans les églises ou sous les ponts où ça résonne, on s’arrête et on chantonne pour le plaisir. L’air vibre d’une certaine manière et ça nous plaît beaucoup. Un jour, Laurent a dit : « Et si on faisait un disque chanté ensemble ? »
C’est difficile d’écrire à quatre mains ?
ALAIN SOUCHON Musicalement, tout ce que fait Laurent me plaît. Donc, le choix musical a été assez facile. Par contre, pour les paroles, c’est quand même un peu le reflet de l’âme de quelqu’un. On a des personnalités, des préoccupations différentes dans la vie. Il fallait que cela nous convienne à tous les deux sans que ce soit fade.
Quand on vous écoute chanter, on sent une harmonie et une parfaite osmose entre vous. Vous n’avez jamais de visions contradictoires ?
LAURENT VOULZY Ce n’est pas une question d’avis, mais de ressenti, de goût artistique. C’est l’image du verre à moitié vide et à moitié plein. Alain a une vision du monde un peu désespérée. Moi, je trouve que le monde est parfois désespérant, mais j’ai un peu plus d’espoir. On a trouvé une façon de le dire et surtout des sujets sur lesquels on est « étale », à l’aise, comme avec la chanson Consuelo ou Bad Boys par exemple…
Laurent, sauriez-vous dire ce que vous aimez chez Alain ?
LAURENT VOULZY Sa façon de voir les choses. Je suis lent en tout, non seulement lorsque je cherche à composer, mais je suis lent dans la vie. Alain, lui, est extrêmement rapide, cela m’oblige à me bouger. Il m’a appris beaucoup sur les choses simples, l’esthétique. Il y a peu de gens qui s’arrêtent devant un mur de pierres en Bretagne, qui disent « regarde, comment ils ont construit tout ça, tu te rends compte, des murs en pierres sèches ! ». Il a été un accélérateur pour moi. Et, depuis quarante ans qu’on écrit ensemble, je trouve que son écriture est bluffante
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