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De quoi se mêlent-ils ?

Posté par jacques LAUPIES le 23 juillet 2014

 

Alors que rien n’est absolument établi sur les circonstances du  crash de l’avion malaysien, chacun se replie sur ses positions initiales et tente de tirer profit de l’incident (si l’on peut dire ça quand il y a  300 morts) Mais à moins que ça Israël, sans que l’on sache vraiment qui a tué les 3 adolescents, lance une campagne de guerre contre le peuple palestinien. Ce qui ne disculpe pas des irresponsabilités jusqu’au-boutiste de certains éléments du Hamas

Elirions nous des hommes politiques capables de jouer ainsi avec les vies humaines. Et concernant notre pays capables de prendre parti dans des conflits là où la France devrait jouer, sans ambigüité, la carte de  la paix ?

Si c’est cela il faudra nous rendre des comptes, car trop c’est trop !

Dans l’affaire ukrainienne aucun intérêt économique, politique ne peut justifier que la France s’aligne sur les spéculations anglo-saxonne en faveur de Kiev pas plus que  de décerner un chèque en blanc à Moscou. L’attitude des médias publics montre bien ou vont les sympathies.

Les peuples américains et russes, et encore moins les ukrainiens ou les israéliens ne doivent subir les politiques dictées par des intérêts des oligarques et multinationales. De cela on ne parle que peu…

Que des anglais nous fassent la leçon pour un bateau vendu aux russes, que des sionistes  ou des émirs viennent faire un commerce religieux et fanatique pour mettre de l’huile sur le feu dans nos cités, voila qui commence à bien faire.

Et le pire est qu’un ministre de l’intérieur ne maitrise pas la situation, qu’un premier ministre joue les jeunes coq, qu’un Président avoue ses sympathies et s’empêtre ensuite dans des jugements à la Salomon.

Pendant ce temps des élément de droite et d’extrême droite enfoncent un peu plus le clou de la critique politicienne.

 Soyez rassurés vous ne les trouverez pas dans les manifestations contre la guerre !

 

 

 

 

Ukraine. Kiev mobilise des réservistes et menace…

Hassane Zerrouky
Mardi, 22 Juillet, 2014

Photo : AFP / DOMINIQUE FAGET

Des séparatistes pro-russes près de Donetsk, le 16 juillet. (DOMINIQUE FAGET / AFP)
Crédit:
DOMINIQUE FAGET/AFP
Alors que la Russie demande aux États-Unis de fournir les preuves de leurs accusations contre les insurgés ukrainiens d’avoir abattu le Boeing malaisien, le ton n’est pas à l’apaisement. Kiev, qui envisage de mobiliser des réservistes, menace de rompre ses relations avec Moscou. L’UE s’apprête à durcir ses sanctions contre Moscou.

A Kiev, le ton n’est pas à l’apaisement mais plutôt à la guerre. En témoigne l’adoption par le Parlement ukrainien du décret présidentiel de mobilisation des réservistes pour combattre les insurgés, dans un climat surchauffé, émaillé d’invectives et d’échanges de coup de points, entre députés du Parti des régions et des élus ultra-nationalistes. Le Parlement a également adopté une déclaration appelant l’Union européenne et les États-Unis « à prendre immédiatement des mesures efficaces de pression économique, politique et diplomatique sur la Russie en tant qu’État(…) dans l’objectif d’obtenir le retrait du territoire ukrainien des unités militaires russes, d’arrêter l’afflux de mercenaires, d’armes et d’équipements vers les terroristes et de parvenir à la libération des territoires occupés de l’Ukraine » ! Juste avant le vote, le secrétaire général du Conseil de sécurité nationale ukrainien, Andrij Paroubi, faisant dans l’alarmisme, a accusé la Russie de poursuivre sa politique d’escalade dans l’Est. « Au cours de la semaine écoulée, il y a eu regroupement et renforcement des troupes de la Fédération russe à la frontière ukrainienne » a-t-il déclaré, estimant les forces russes massées près de la frontière à 40.000 soldats, 150 chars, 400 véhicules blindés et 500 autres systèmes d’armement. Il a de nouveau accusé Moscou de fournir les rebelles en armes, qualifiant cet acte « d’agression contre notre État ». Pire, Valeri Tchaly, chef de l’administration du président ukrainien, a annoncé hier que l’Ukraine étudie la possibilité de rompre les relations diplomatiques avec la Russie. Sur le terrain, l’armée ukrainienne a cherché lundi à avancer vers Donetsk et dans la région de Lougansk, des affrontements ponctuels se poursuivaient mardi. Hier encore, des avions de guerre ukrainiens ont attaqué des postes tenus par des insurgés près de la ville de Chakhtersk (région de Donetsk), à 30 km du lieu où le Boeing malaisien s’est écrasé, faisant de nombreuses victimes civiles.  De plus en plus de civils fuient les zones de combats pour se réfugier plus à l’est quand elles ne sont pas tentées de trouver refuge en Russie.

 

Alexander Khudoteply/AFP

Des habitants sur les lieux du crash en Ukraine.
Crédit:
Alexander Khudoteply/AFP

Quant au crash du Boeing malaisien, les insurgés ukrainiens ont remis hier les deux boîtes noires de l’avion abattu jeudi aux experts malaisiens à Donetsk. Selon le colonel Mohamed Sakri du Conseil de la sécurité nationale malaisienne, les boîtes noires sont « intactes » et « en bon état » bien qu’un peu « abîmées ». Qui plus est, les enquêteurs internationaux disent aussi constater un accès plus facile aux débris du Boeing. Enfin le train contenant les 200 corps des victimes de la catastrophe est arrivé Kharkiv, zone contrôlée par le gouvernement ukrainien, et ce, avant d’être ensuite transportés jusqu’aux Pays-Bas à bord d’un avion de transport Hercule C130 de l’armée de l’air néerlandaise. En toile de fond, les accusations portées à l’endroit des insurgés (aidés par la Russie) d’être à l’origine du crash ne faiblissent pas. Washington et Kiev continuent d’accuser les séparatistes ukrainiens d’avoir abattu l’avion avec l’aide de Moscou.  Ignorant la résolution adoptée lundi par le Conseil de sécurité de l’ONU sur la nécessité d’une enquête internationale indépendante et impartiale, l’Ukraine a appelé les pays dont les citoyens ont péri dans la chute de l’avion à envoyé des policiers sur le lieu de la catastrophe « afin d’assurer l’inviolabilité du site ». Reste que la responsabilité russe (et celle des insurgés) est loin d’être établie. Réagissant aux accusations de Washington, qui affirme détenir des preuves sur l’implication des insurgés dans la destruction de l’avion malaisien, l’état-major de l’armée russe a publié lundi un communiqué invitant les États-Unis à rendre publiques les informations obtenues par un satellite US qui survolait l’Ukraine au moment du crash.  Le même jour, la Russie avait mis au défi Washington et Kiev de prouver leurs accusations (voir Humanité du 22 juillet) contre les insurgés ukrainiens et Moscou, soutenant qu’un chasseur de l’armée de l’air ukrainienne avait volé à moins de cinq kilomètres de l’avion de ligne le jour de la catastrophe.

Un dossier qui divise les pays membres de l’UE

Il n’empêche, invités par les États-Unis à réagir de manière plus sévère contre la Russie, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, qui ne sont pas faites priées, se sont dites prêtes. Reste que le dossier divise les pays membres de l’Union européenne (UE) notamment Paris et Londres. Emboitant le pas à Washington, Londres a demandé à Paris de ne pas honorer le contrat prévoyant la livraison d’un navire Mistral à la Russie à l’automne prochain. En attendant, la guerre se poursuit dans l’est de l’Ukraine, des civils sont tués, le tissu industriel de la région est en train d’être détruit, et aucune voix ne s’élève pour l’heure en faveur d’un arrêt des hostilités.

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Colère, dégout et honte, et cependant espérance

Posté par jacques LAUPIES le 22 juillet 2014

 

Colère contre ceux qui mettent en péril la vie des enfants. D’où qu’ils viennent où qu’ils soient, si peu soient ils responsables de l’exposition des enfants à ce crime organisé dans la froideur des états majors parce que des politiques et derrière eux des requins de la finance, les uns et les autres soutenus par une foule trop grande encore de chacals ou de moutons inconscients, d’où qu’ils viennent ils n’ont pas la moindre excuse.

Aucun argument, même pas celui de la lutte révolutionnaire, ne peut faire pardonner que l’on puisse à un moment dire  « c’est la guerre qui veut ça » ! Ce n’est pas un langage digne d’une humanité. Cependant il faut bien lutter pour la changer, accepter les risques de ce combat.

Mais alors c’est nier les pleurs de joie, l’émotion inexplicable que nous inspire une naissance et parfois même au delà cet enfant, cet adolescent, dont nous ne comprenons pas qu’on ne puisse pas extirper définitivement de lui cette graine de violence qu’on lui apprend à retourner contre ses semblables.

Nous savons bien ici que la cupidité des uns et le désespoir de ceux qui la subissent n’engendre pas systématiquement la haine et qu’il est au delà de cette contradiction détonante quelque chose en nous qui peut dire  attention, assez, il y a des limites à ne pas franchir. Mais il faut croire que cela ne peut suffire au vu de ce que nous observons du coin de notre rue au plus lointain de la planète.

Alors que peut-on faire d’autre que de s’emparer de cette profonde solidarité qui a fait que notre espèce a survécu à ses plus graves conflits internes, de l’enfouir au fond de soi comme un bouclier contre toutes les dérives guerrières qui nous menacent.

Il n’est pas incompatible de mener un combat pour l’émancipation humaine et de se  doter, y compris avec l’appui de ceux qui ne croient pas aux mêmes valeurs que nous, pour ensemble créer un arbitrage, celui qui dira à un moment donné : stop, maintenant vous aller parler, vous allez trouver des solutions. Nous vous y aiderons.

Car au dessus de vos intérêts, au dessus de vos conflits, il y une loi que vous avez, à un moment ou un autre de votre évolution, acceptée, cette loi a pour devise « la paix » et cette loi sera appliquée avec la plus grande rigueur par la force  de cette solidarité qui est commune à l’humanité depuis des temps lointains.

Cette loi et la force qui doit la faire respecter ne peut provenir que de vous tous, par delà vos intérêts économiques  et leur traduction politique, par delà vos idéologies et vos religions, il vous suffit de la créer, ou de la consolider si elle existe déjà, de la doter de la puissance de cette humanité que vous constituez. Cette humanité qui s’exprime lorsque l’enfant parait et lorsque le vieillard disparaît ne devrait jamais vous quitter

Oui après la colère, le dégout et la honte, l’espérance.

 

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Des enfants que l’on protège comme on peut sourient, et à quelques  lieux de la des cercueils d’enfants circulent portés par la foule…Insupportable

 

 

 

 

 

Bloody Sunday à Chadjaiya, 62 morts et plus de 400 blessés

Pierre Barbancey
Lundi, 21 Juillet, 2014
gaza lundi

Crédit:
afp
Les chars et l’aviation de l’armée israélienne se sont acharnés à pilonner ce quartier de Gaza City, où vivent des centaines de milliers 
de personnes. Harcelés par les bombardements, des dizaines de milliers de Palestiniens ont pris le chemin de l’exode.

De Gaza (territoires palestiniens), 
envoyé spécial.

Au carrefour dit de Chadjaiya, entrée du quartier, des centaines de personnes fuient. Qui à pied, qui en voiture. Les femmes et les enfants sont en pleurs. La peur se lit sur leurs visages. Peu d’entre eux ont des sacs tant ils ont dû partir dans la précipitation. Une «nakba» (une catastrophe) pour ces Palestiniens qui ont vécu une nuit d’enfer. Un enfer qui les poursuit. «Ils sont en train de nous détruire, de nous bombarder, de nous expulser de nos maisons, lance un homme à la volée. Il y a des tas de morts et de blessés.» Impossible de s’approcher plus avant. Les canons des chars semblent tout proches. Personne n’ose vraiment s’aventurer sur cette route du chaos. Assise sur un parapet, une veille dame, foulard noir sur la tête, sanglote doucement. «Nous comptons sur Dieu pour nous venger des Israéliens», lâche-t-elle. «Sur la rue Al-Mansour, c’est un véritable massacre. Il y a des morts par terre, par terre, tous par terre», répète-t-elle, le visage inondé de larmes. Un homme plus jeune laisse éclater sa colère, le visage plié par un rictus. «Qui veut voir le sang des enfants, le sang des vieilles femmes, de tous ces handicapés ? Ils étaient dans des fauteuils roulants, ils ne pouvaient pas marcher. Je demande au monde entier quelle est la couleur de ce sang ?» Alors que la panique est générale, quatre roquettes lancées par la résistance palestinienne s’élèvent dans le ciel pour aller frapper l’armée israélienne. Tout le monde se met à applaudir, à crier «Allah akbar», à exprimer sa joie, la seule possible dans ces sombres moments où leur vie ne semble pas représenter grand-chose aux yeux du monde. La terreur israélienne n’épargne personne. Un ambulancier explique ainsi : « Nous sommes venus à une heure du matin pour aider les gens à évacuer. Mais lorsque nous sommes retournés, les Israéliens nous ont tiré dessus. Une ambulance a été frappée de plein fouet, un ambulancier et le chef de notre secteur ont été durement touchés.» L’un d’entre eux est décédé quelque temps plus tard, à l’hôpital Shifa. «Nous avons alors essayé d’y aller à pied, mais des snipers nous ont tiré dessus. Où sont les droits de l’homme ?» demande-t-il avec colère. Un de ses collègues précise que l’intervention de la Croix-Rouge leur a permis par la suite d’arriver jusqu’au cimetière de Chadjaiya « mais on ne pouvait pas aller plus loin, à cause des tirs. Beaucoup de maisons se sont écroulées sur les habitants». Des témoignages corroborés par une Palestinienne qui, elle aussi, a dû s’enfuir. «La nuit j’ai entendu des gens crier, appeler à l’aide. Les secours ne pouvaient pas y accéder. Les chars se trouvaient derrière nous, ils tiraient à l’aveuglette. Il y a des femmes, des enfants, des handicapés à qui nous devons dire au revoir.»

« C’était une nuit de guerre avec beaucoup de corps dans les rues »

En début d’après-midi, hier, entendant l’annonce d’une trêve de deux heures décrétée par Israël, des centaines d’habitants ont tenté de faire le chemin inverse, voir l’état de leur maison et, surtout, ont cherché à récupérer des vêtements, des couvertures, un peu de nourriture. Mais au bout de quarante minutes, les chars, bêtes sauvages, sont entrés en action forçant la population à refluer de nouveau. Dans la rue principale dans laquelle nous avançons, de nombreuses façades sont éventrées, des arbres coupés par les éclats d’obus jonchent le sol. La route est couverte de morceaux de béton, de tiges métalliques. «C’était une nuit de guerre, se souvient Ahmed Djindiya, son petit dernier dans les bras. Il y avait beaucoup de morts dans les rues. J’en ai vu au moins une cinquantaine.» À ses côtés, son épouse crie : «Les enfants ont faim.» Des enfants qui n’en sont plus vraiment malgré leur jeune âge. La guerre leur apprend la face sinistre de la vie, celle de la destruction. En nous quittant, l’un d’entre eux se retourne, montre le ciel – les avions israéliens – et passe son pouce sur sa gorge. Derrière le cimetière, les ambulances sont encore bloquées lorsque nous nous y rendons. Cette fois, avec l’aide des pompiers, ils ramassent les corps. Dix-huit personnes auraient été ensevelies sous les décombres d’une maison, nous dit-on. Alors que tout le monde reflue sous la pression israélienne qui recommence, nous apercevons des résistants palestiniens, certains cachant leurs armes sous des couvertures, d’autres, vêtus de treillis noirs, marchant en silence, le regard dur. Le pilonnage du quartier a fait au moins 62 morts et plus de 400 blessés. Les Israéliens, harcelés par la résistance, commencent à subir des pertes. Treize soldats israéliens de la brigade Golani ont été tués ces dernières vingt-quatre heures dans la bande de Gaza lors d’accrochages, portant à 18 le nombre de morts au sein de l’armée. C’est sans doute pourquoi Netanyahou affirme maintenant que l’opération pourrait être « assez rapide », même si, en la matière, il est menteur comme un arracheur de dents. De son côté, Abou Obaïda, porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam, a fait savoir que «nous avons reconstitué les stocks d’engins qu’Israël a détruits depuis le début de son agression».

« Mon oncle gît là-bas, 
sans sépulture »

Plus de 65 000 personnes ont trouvé un abri dans les écoles de l’UNRWA, l’organisme des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Nous nous rendons à Jabaliya, localité toute proche de Gaza. « Trois mille personnes sont déjà là, indique Tayssir Abou Laben, un employé de l’ONU. L’école est pleine. On ne refuse personne mais ils doivent s’installer dans la cour, par terre. Que faire d’autre ? » Sofiane Juda arrive d’Al-­Attatra, la dernière localité palestinienne au nord de la bande de Gaza, particulièrement exposée. Il raconte : « Hier, vers cinq heures du matin, les chars israéliens sont entrés à Al-Attatra. Ils ont tiré sur les maisons, sur les gens et même sur les vaches. Ils ont lancé des gaz qui nous empêchaient de respirer. Il a fallu qu’on parte précipitamment, sans rien pouvoir emporter. Mon oncle a été tué et on n’a pas pu emmener son corps. Il gît là-bas, sans sépulture.» Sandrella Saleh vient de Beit Hanoun. Elle parle aussi de ces gaz suffocants. Très certainement des gaz lacrymogènes particulièrement puissants, comme ceux utilisés par les Britanniques en Irlande, lancés par un MK-19, évidemment de fabrication américaine. «Une grenade est entrée dans notre maison», déplore la jeune femme en faisant la queue pour s’inscrire auprès de l’UNRWA. « Mes enfants sont particulièrement affectés, ils sont très nerveux et développent des tics depuis cette nuit, se plaint-elle. Moi-même, je suis enceinte de quatre mois, je ne sais pas ce qui va se passer.» Son mari est resté à Beit Hanoun. «Il dit qu’il préfère mourir sur place.»

« Des balles ont traversé 
la maison »

Hannan El-Assari arrive, elle, de Soudaniya, un quartier tout proche de Gaza qui s’étend jusqu’à la mer. «Hier, des bateaux et des hélicoptères ont tiré sur nous, des balles ont traversé la maison», se souvient-elle encore tremblante, ses enfants regroupés autour d’elle. «Pas très loin, la résistance a commencé à répliquer en tirant sur les Israéliens qui tentaient d’avancer en lançant des fusées éclairantes. Les combats se sont arrêtés vers 2 h 30. On avait tellement peur. Ma fille de quatorze ans s’est fait pipi dessus. Deux autres de mes filles sont maintenant à l’hôpital tant elles étaient choquées.» Elle demande au journaliste de transmettre son appel. «Je demande aux pays du monde de protéger nos enfants. Quand je regarde mes filles, je me demande qui va mourir la première. Nous ne sommes que des civils.» Hier soir, dans les rues de Gaza, des centaines de familles cherchaient encore un endroit où passer la nuit. Certaines se sont dirigées vers l’hôpital Shifa, s’installant comme elles le pouvaient, déroulant un tapis pour y asseoir les enfants et redonner un semblant de vie. Mais d’autres n’ont rien. «Depuis six heures du matin nous courons dans les rues, nous dit un groupe de femmes rencontré dans le centre-ville à plusieurs kilomètres de Chadjaiya. Toute la nuit ils ont tiré sur nos maisons. On a tout quitté. On ne sait pas où aller, les écoles et les hôpitaux sont pleins.» Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a parlé de «nouveau massacre commis par le gouvernement israélien à Chadjaiya» et a décrété un deuil national de trois jours. Ce que vient de commettre Israël s’apparente à un crime de guerre, voire un crime contre l’humanité

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Ou situer Hollande et les autres dans « la ferme des animaux »

Posté par jacques LAUPIES le 21 juillet 2014

 

George Orwel qui aimait bien Trotsky et détestait Staline finit, disent certains, social démocrate. Parcours bien connu ! A moins qu’il ne l’eut, au fond, toujours été sans le savoir !

Il écrivit « La ferme des animaux » , cette fable contre le totalitarisme que lui inspira d’évidence  la société soviétique. Jusque là rien à dire, sauf que toute œuvre peut-être interprétée, et que la pensée profonde de l’auteur y transparait souvent. Dans cette lutte d’un peuple animal en révolte contre les hommes, isolé dans une ferme parmi tant d’autres en Angleterre, on peut découvrir les grandes divergences entre révolutionnaires russes, face à la dictature tzariste, dans un monde dominé par des régimes semblables à ce dernier.

Les fables que j’ai toujours affectionnées, sont cependant un peu réductrices et simplificatrices. Positionner globalement l’homme en symbole de la classe exploiteuse et les animaux de la classe exploitée est déjà source de bien d’ambiguïtés.

Mais évidemment on retient, ce qui est central dans l’ouvrage, la description du processus qui conduit les cochons (sous entendu les apparatchik) à substituer, sous l’impulsion de l’un d’eux, baptisé Napoléon (en l’occurrence on pense à Staline), la dictature à la démocratie. Avouons que Orwel ne manquait pas d’une certaine prémonition.

Comme le narrateur ne nomme pas ses personnages il nous appartient de nous risquer à deviner qui ils incarnent dans le réel. Il attribuerait à l’inspirateur de la révolte, Sage l’ancien, supposé le penseur-stratège au service des animaux une incarnation de Marx que cela ne nous étonnerait pas ! Pure spéculation car des penseurs socialistes on en trouve d’autres.

Mais vous vous en doutez je me suis interrogé sur la place que George Orwel aurait pu accorder à nos contemporains qui ont largement dépassé la phase révolutionnaire, ou plutôt la contournent allégrement.

Le dernier paragraphe n’apporterait-il pas une réponse après l’échec des  animaux pseudos révolutionnaires et les hommes exploiteurs : « il n’y avait plus maintenant à se faire des questions sur les traits altérés de cochons. Dehors les yeux des animaux allaient du cochon à l’homme et de l’homme au cochon, et de nouveau du cochon à l’homme; mais déjà il était impossible de distinguer l’un de l’autre. »

Comme toute œuvre littéraire « La ferme des animaux » peut inspirer notre imagination et  nous conduire à penser qu’il n’est pas que les totalitarismes qui sont source de trahisons et de tromperies.

De nos jours il se trouve facilement des cochons et des hommes dont Orwell déplorerait sans doute le comportement comme nous et qui s’accommodent fort bien d’une démocratie pour tromper l’ensemble du monde animal.

 

 

C’est un monde

Le blog de José Fort
Un regard affûté sur le monde, implacable avec les dominations qui l’accablent, toujours à l’écoute des mouvements qui le libèrent.

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manif interdite
Samedi, 19 Juillet, 2014 – 18:38

La honte

Paris détient depuis cet après-midi un nouveau record : celui d’être la seule capitale dans le monde interdite de manifestation de solidarité avec le peuple palestinien. De Londres à Quito, de Madrid à Berlin, de New York à Montréal, les citoyens du monde ont pu exprimer leur colère au gouvernement assassin israélien, leur peine et leur soutien aux habitants de la bande de Gaza fracassés sous les bombes et à ceux de Cisjordanie occupée.
Les citoyens du monde ont pu défiler et protester partout sauf dans la ville des Lumières, partout sauf dans la ville de la Commune, partout sauf dans la capitale d’un pays autrefois qualifié « patrie des droits de l’homme ».  Les responsables de cette interdiction suivie de la répression policière portent des noms : François Hollande, Manuel Valls et leurs amis du gouvernement. Ils ont rejoint dans l’indignité leurs prédécesseurs de la SFIO. Ils se rendent complices d’une puissance étrangère coupable de crimes contre l’humanité.
Que ces gouvernants soient totalement disqualifiés est une chose dont ils auront, un jour ou l’autre, à rendre des comptes. Autre chose est la honte qui vient de s’abattre sur la France. A Paris, on interdit un défilé, on gaze les manifestants. Et demain ?

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Le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage

Posté par jacques LAUPIES le 20 juillet 2014

D’Israël à l’Ukraine, de l’Irak à la Syrie, du Mali au Soudan, et j’en passe les conflits vont bon train. Le capitalisme sème la guerre, car au fond c’est bien de cela qu’il s’agit sous des apparences de guerres de religions ou de conflits nationalistes.

L’exploitation de l’homme par l’homme fait des ravages. Et ceux qui en sont les meilleurs adeptes de notre temps ont bâti un système sophistiqué pour perpétrer leur domination. Non pas pour leur bonheur. Mais pour le malheur des autres !

Etres suffisants qui se croient supérieurs et pour certains se transformeraient en soi disant incontournables bâtisseurs de l’Humanité avec une armée de serviteurs zélés dans un univers ou l’individualisme exacerbé crée une illusion de liberté tant pour les petits seigneurs et leurs bouffons que pour les domestiques et larbins à leur service, sans omettre la pléiade de prophètes d’oppositions collaborationnistes.

Cela fait beaucoup de monde, assez en tous cas pour que dans un même élan les brebis s’égarent et les loups les dévorent. Et les chiens deviennent complices du massacre, par imbécillité ou par peur !

Dans cette humanité où souffle pourtant le besoin de solidarité pour sa survie et sa maitrise de la nature, autant que faire se peut, il ne reste que la science et les mots de ceux qui tentent de propager cette dernière. 

Peu importe leur petit nombre pourvu que leur parole s’étende !

Pourvu que leur parole s’étende…

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Jouer au soldat ?

   

« l’incertitude ne vient pas de Moscou, mais de Kiev »   ÉMILIE DENÊTRE Samedi, 19 Juillet, 2014            

Fin connaisseur de la Russie, Jacques Sapir analyse le bras de fer qui se joue à l’Est du pays. L’étau se resserre sur Donetsk et Lougansk, aux mains des insurgés, et les combats autour des points stratégiques sont plus meurtriers. Berlin, Moscou et Paris tentent d’arracher un cessez-le-feu. Après les fortes frictions des 12 et 13 juillet (obus ukrainien sur le sol russe et un avion ukrainien abattu), la tension est montée d’un cran entre les deux pays.

HD. la Russie peut-elle intervenir en Ukraine ?

Jacques Sapir. Cette possibilité existe en raison des attaques subies sur son sol. Si des frappes de riposte doivent avoir lieu, elles auront une valeur « démonstrative » pour ôter aux autorités ukrainiennes l’envie de recommencer. Maintenant, rien ne prouve la volonté de la Russie d’intervenir directement dans la guerre civile en Ukraine. Moscou a toujours fait une différence très importante entre la Crimée, considérée comme russe par la majorité de la population, et l’Ukraine de l’Est. Par exemple, la Russie n’a jamais reconnu la validité des référendums organisés par les insurgés de l’Est..

HD. mais alors, quelle est la vision de la Russie ?

J. S. La Russie n’a aucune intention de démembrer l’Ukraine ! Mais Poutine ne veut pas non plus abandonner ceux qu’il considère comme Russes et qui se sont retrouvés hors de la Russie par ce fait de l’histoire qu’a été la dissolution de l’URSS. C’est dans cette contradiction que se joue le problème de l’Ukraine. À partir du moment où Kiev donnera des gages à la Russie que les droits linguistiques, culturels, voire religieux des Russes, qui se trouvent en Ukraine, seront garantis, la souveraineté de l’Ukraine sera respectée par la Russie. Et je pense que ces gages sont au coeur des discussions à moitié secrètes qui se tiennent depuis environ trois semaines entre Porochenko et Poutine.

HD. quelle est la position du président ukrainien ?

J. S. Porochenko n’a qu’une légitimité réduite dans son pays. C’est un oligarque. Il a participé à divers gouvernements. On sait qu’il a des intérêts économiques en Russie parce qu’une partie de ses usines de chocolat y sont basées. Aussi, pour la frange ultra des nationalistes ukrainiens, M. Porochenko est suspect. Ce président arrivera-t-il à reconstruire son autorité dans son propre pays ? Si oui, cela passe par des victoires symboliques sur les insurgés de l’Est.

HD. Comme à Slaviansk ?

J. S. Je m’interroge. On sait qu’à Slaviansk et Kramatorsk, les insurgés ont délibérément abandonné leurs positions… ainsi ils ont offert au président les victoires symboliques dont il avait besoin pour asseoir sa légitimité. « IL EST POSSIBLE QUE POROCHENKO SE FASSE DÉPASSER PAR LA GARDE NATIONALE, COMPOSÉE DES PLUS NATIONALISTES, ET DÉCIDÉE À ALLER À L’AFFRONTEMENT. »

J. SAPIR

HD. et pourquoi offrir de telles victoires à Kiev ?

J. S. Ces forces indépendantistes ont sans doute agi contraintes et forcées. Si les autorités russes leur ont, par exemple, dit qu’elles n’avaient aucun soutien à attendre en cas de nouveaux affrontements à Slaviansk et Kramatorsk, on peut comprendre pourquoi elles se sont repliées sur Donetsk et Lougansk.

HD. Comment voyez-vous l’avenir ?

J. S. Cela dépend du contenu de l’accord, hypothétique, qui est en train de se négocier entre Kiev et Moscou. On pourrait imaginer que le gouvernement, fort de sa victoire symbolique de Slaviansk, change à nouveau de position et propose d’ouvrir des négociations avec les insurgés ? Il s’agirait alors de discuter sérieusement des garanties accordées aux Russes d’Ukraine.

HD. Selon vous, peut-il y avoir tout de même une bataille de Donetsk ?

J. S. Les insurgés peuvent avoir intérêt à déclencher cette bataille pour faire monter la tension et provoquer un engagement plus substantiel de la Russie à leurs côtés. Par ailleurs, il n’est pas impossible que Porochenko soit en train de se faire dépasser par la garde nationale, composée des plus nationalistes. La garde nationale veut clairement aller à l’affrontement. C’est la raison pour laquelle la Russie proteste violemment mais ne réagit pas encore. Nul ne sait ce qui pourrait se passer si les attaques contre le territoire russe se répétaient. Je pense que tout cela est de la « gesticulation », même si tout peut déraper en quelques heures. Aujourd’hui, la principale incertitude vient, non pas de Moscou, mais de Kiev. Qui, du pouvoir légal, représenté par M. Porochenko, ou des nationalistes l’emportera ? Je pense que ce sera tout de même M. Porochenko, ce qui me rend un tout peu plus optimiste qu’il y a quelques semaines.

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Notaires et Huissiers au SMIC ?

Posté par jacques LAUPIES le 19 juillet 2014

 

Bien sûr c’est une boutade mais ces professionnels, généralement conservateurs sur le plan politique (j’en ai cependant connu de très progressistes et même proche des communistes) appartiennent à cette petite bourgeoisie bien identifiable au sein de laquelle le ministre Montebourg, qui est professionnellement issu de cette classe, ne va pas se faire des amis.

Bien que je ne sois pas farouchement opposé à ces catégories que j’ai toujours considérées, intellectuellement sinon économiquement, pouvant être objectivement alliées du monde du salariat, je pense qu’il n’y a aucune raison de leur maintenir un statut libéral. Cela sans pour autant ne pas leur garantir des revenus  correspondant à leur formation et à leur fonction.

Hier à la télé, sous le regard narquois d’Eli Cohen le représentant des professions concernées, Michel Chassang, de l’UNAPL, s’évertue à démontrer l’injustice des mesures envisagées par le Ministre. Dure tâche car tout de même le représentant de ces professions règlementées  souvent généreusement bien pourvues financièrement, fait son boulot et donne des arguments plus ou moins recevables. Le plus percutant étant celui de considérer que c’est l’état qui fixe la tarification des honoraires perçu et qu’il suffirait de les rediscuter plutôt que d’envisager la mise en cause du monopole des professions concernées.

Mais il est vrai que l’administration pourrait fort bien, à moindre coût faire le travail, d’autant que c’est bien elle qui assume déjà une bonne part de l’enregistrement des actes.

En tous cas chacun sait ce qu’il en coûte en cas de succession, donation, vente de biens., frais d’hypothèques, etc. côté notarial. Des professions qui ne se privent pas de s’en prendre au fisc pour justifier la faible part qui leur reviendrait

Après tout, comme dirait Proudhon, la propriété étant le vol, il n’est pas immoral que la collectivité sanctionne les héritiers, surtout les gros, car enfin il n’y a entre un père de famille qui laisse ses enfants se partager un bien durement acquis et un proprio héritier d’une fortune familiale, acquise sur l’exploitation du travail d’autrui ou par toutes sortes de spéculation. Mais cela est une autre affaire !

Côté huissier, là le bat blesse vraiment, car il est particulièrement scandaleux que de pauvres bougres expulsés de leur logement ou victimes des  verbalisations, en refus d’obtempérer, voient leur malheur accentué par le paiement d’honoraires jugés excessifs a des études dont il faut bien le dire la fonction n’est pas très agréable.

Beaucoup diront qu’il y a mieux à faire que de s’en prendre aux professions libérales. D’une certaine manière cela en fait d’excellents boucs émissaires et laisse un répit à ceux qui contrôlent la production, la grande distribution et la finance. Mais sont ils dans cette société, les plus à plaindre ?

S’il est possible de dégager six milliards en réduisant leurs revenus provenant d’une activité inutile, couteuse et dépassée avec l’apparition du numérique, que cela se fasse. Mais en bon ordre et dans la concertation !

Rien à voir avec la proposition qui suit ! Quoique…

 

Ce que nous aurions pu faire avec 46 milliards d’euros

budget
Ixchel Delaporte
Jeudi, 17 Juillet, 2014
 P.Rossignol/ Reuters

Crédit:
P.Rossignol/ Reuters
Construire logements et crèches, financer des emplois d’utilité publique, 
favoriser l’accessibilité des personnes handicapées… L’Observatoire des inégalités détaille dans une étude récente les alternatives concrètes aux réductions de prélèvements imposées par le gouvernement.

La baisse des cotisations sociales et des impôts des ménages est-elle inéluctable ? Est-ce la seule solution pour redresser le pays, comme le matraque le gouvernement Hollande, amplement relayé par les médias, depuis plusieurs mois ? D’après l’Observatoire des inégalités, les 46 milliards d’euros offerts aux entreprises sous forme de baisses de prélèvements, chaque année à partir de 2017, auraient pu être utilisés au profit de la collectivité. Encore faut-il opérer un changement de perspective économique et ouvrir ce que Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, appelle « l’univers des possibles ». « C’est surprenant, voire incompréhensible, que le gouvernement se lance dans une politique qui, déjà dans les années 2000, n’a pas eu d’effets sur le retour à la croissance. Cette politique ne peut s’expliquer que par la poussée de lobbies puissants qui militent pour ces baisses d’impôts et ont fabriqué un soi-disant “ras-le-bol fiscal” à partir de sondages montés de toutes pièces », analyse Louis Maurin. Pour renverser le regard, l’Observatoire a mis en place sur son site Web (1) un «évaluateur des dépenses publiques », utilisable par tous, qui répertorie des besoins sociaux « urgents ». L’outil permet d’évaluer ce que coûteraient des mesures qui auraient eu un impact direct sur les inégalités et qui auraient permis, dans le même mouvement, de moderniser le pays. Et puisque la somme de 46 milliards semble aussi colossale qu’irréelle, rendons-la concrète, grâce à cet instrument ludique. Cochons, par exemple, la case « Construire 50 000 logements sociaux supplémentaires et en rénover 50 000 ». Puis lançons l’évaluateur. Vous serez alors surpris par le résultat, d’à peine 3 milliards d’euros. Ajoutez l’ouverture de 200 000 nouvelles places de crèche (4 milliards d’euros), l’attribution d’un minimum social de 500 euros par mois à 200 000 jeunes (1,2 milliard d’euros), la création de 300 commissariats dans les quartiers populaires (1 milliard d’euros), la création de 200 000 emplois via un fonds public de soutien aux emplois associatifs (4 milliards). En tout, 13,2 milliards d’euros. On est encore loin des 46 milliards. Et pourtant, ces investissements dans le public seraient plus que nécessaires… « Nombreux sont ceux qui intègrent l’idée que l’État n’a plus d’argent, alors qu’il se prive d’une somme qui représente l’équivalent du budget de l’enseignement primaire et secondaire. D’un côté, le gouvernement diminue les recettes de 46 milliards, de l’autre, il réduit les dépenses à hauteur de 50 milliards d’euros, c’est un rétrécissement de l’État », résume Louis Maurin.

Pacte de responsabilité : « Grigny a perdu 323 000 euros… »

Sur le terrain, cette étude fait largement écho. Notamment chez Philippe Rio, maire (PCF) de Grigny, ville populaire de l’Essonne. Pour lui, le pacte de responsabilité a des répercussions tangibles : « En 2014, la ville a perdu 323 000 euros, l’équivalent de l’enveloppe de toute la vie associative. Les habitants savent ce que font les associations et que leur action est essentielle dans nos quartiers. C’est le plus grand plan de licenciement ! » s’emporte-t-il. L’an prochain, avec le plan de réduction budgétaire, la ville risque de perdre encore un million d’euros, l’équivalent du budget de la petite enfance. « À ce rythme-là et si nous n’avions pas les dotations de solidarité, confie le maire, on mettrait fin à la moitié de nos services… Et ce sont comme à chaque fois les plus modestes qui trinquent.» Sans ce million, ce sont autant de travaux dans les écoles qui ne pourront pas être réalisés, sans compter les non-remplacements de départs à la retraite et l’impossibilité d’avoir accès au crédit bancaire. « Malheureusement, le discours fataliste sur cette politique, comme pour la réforme territoriale, passe auprès des habitants, regrette l’édile. Un outil d’évaluation comme celui de l’observatoire rend concrète l’utilisation de l’argent public. Ça ouvre un débat auquel le gouvernement ne nous a pas conviés.» À Grigny, comme dans d’autres territoires pauvres, un chantier d’envergure revient sans cesse : le logement social. La proposition de l’Observatoire des inégalités sur le sujet affiche déjà une facture raisonnable (3 milliards). En réalité, elle l’est encore plus, car l’organisme a volontairement majoré les coûts dans ses méthodes de calcul. Il table sur une dépense moyenne de 30 000 euros par logement (construit ou rénové), alors que ces coûts peuvent être de deux à trois fois inférieurs, selon les chiffres de l’Union sociale pour l’habitat. Florent Gueguen, de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale, valide et précise : « Beaucoup de mesures correspondent à des investissements sociaux à moyen terme qui ne coûteraient pas plus cher à l’État. À terme, on ferait des économies sur l’hébergement d’urgence, dont le budget est à peu près de 1,3 milliard d’euros. Et aujourd’hui, je ne vois aucune mesure dans le pacte de responsabilité qui permette d’agir sur la réduction des inégalités de revenus ou de patrimoine. Il faut des mesures de correction beaucoup plus fortes. Le gouvernement oppose les publics : d’un côté, les travailleurs modestes et les classes moyennes, de l’autre, les sans-emploi et les chômeurs longue durée. Je ne vois pas ce qu’il y a de solidaire là-dedans.»

« On fait des cadeaux aux entreprises et pourtant le chômage persiste »

Au cœur de l’utilisation de l’argent public, c’est bien la remise en cause d’un modèle économique que souligne cette étude : « Les baisses d’impôts qui ont eu lieu entre 2000 et 2009 ont coûté 80 milliards d’euros, estimation faite par le rapporteur du budget UMP de l’époque, Gilles Carrez, et n’ont jamais relancé l’activité ni l’emploi… Il faut être conscient que ces 46 milliards d’euros correspondent aux intérêts annuels de la dette française, qu’on va passer en baisses d’impôts. Et c’est accepté sans débat, alors que c’est une folie de recommencer les mêmes erreurs ! » tonne Louis Maurin. Pour faire passer la pilule, le gouvernement a présenté un pacte bourré de bonnes intentions, comme l’expliquait le premier ministre, Manuel Valls, à l’Assemblée nationale, le 29 avril dernier : «Le pacte de responsabilité et de stabilité budgétaire va permettre d’amplifier la baisse du coût du travail : zéro charges pour un salarié payé au Smic au 1er janvier 2015 et une diminution progressive de la fiscalité des entreprises d’ici à 2017, avec la suppression de la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés– NDLR) et la baisse de l’impôt sur les sociétés.» Et avec quelles contreparties ? « Aucune, tacle la députée communiste Marie-George Buffet, car l’argent n’est pas ciblé. On fait des cadeaux aux entreprises et pourtant le chômage et la récession persistent. Au lendemain de son élection, Hollande a tout simplement validé le traité Sarkozy-Merkel, avec réduction des investissements publics et libre concurrence. Or, il n’y a rien d’inéluctable. Ce sont des choix politiques et nous continuerons à batailler pour d’autres options.» L’économiste Jean-Christophe Le Duigou voit dans cet «abécédaire d’alternative au pacte de responsabilité» un moyen de remettre en débat les coupes budgétaires et «de poser implicitement la question de la réforme impérative des budgets publics». Et Bernard Defaix, porte-parole de la Convergence des collectifs de défense et de développement des services publics, de conclure : «L’enjeu des baisses d’impôt, c’est le risque aggravé d’un creusement des inégalités. La question de la qualité de notre démocratie se pose en creux. Or, les services publics sont des garants d’égalité et les dépenses publiques, un investissement de long terme. La dette publique est une dépense qui concerne le bien commun et qui ne devrait pas être négociable.»

Les associations, des acteurs clés…et maltraités

 

Les associations figurent parmi les piliers 
à renforcer, selon l’Observatoire des inégalités. Comment ? 
 « En subventionnant, via un fonds public de soutien, 200 000 emplois associatifs à hauteur de 20 000 euros annuels par emploi 
dans l’humanitaire, l’environnement, la culture, le soutien scolaire ou tout autre domaine d’utilité publique, répond Louis Maurin . Car une partie de ces dépenses revient directement dans les caisses de la collectivité par le biais des cotisations sociales. Cela coûterait 4 milliards, moins 
de dix fois le manque 
à gagner du pacte 
de responsabilité. » 
Acteurs clés de l’économie sociale et solidaire, les associations sont pourtant largement touchées par les baisses de financement. Directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), Florent Gueguen pointe une concurrence accrue avec le secteur privé : 
 « C’est scandaleux qu’un gouvernement de gauche privilégie la fiscalité 
des entreprises privées 
au détriment de celle 
des associations. En temps de crise, les associations d’utilité sociale continuent 
à créer de l’emploi, 
elles représentent 10 % 
des emplois salariés 
en France ! Et résistent d’autant mieux à la crise que ce sont des services 
de proximité, qui participent au maintien du lien social. Alors pourquoi les pénaliser sciemment ? »

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Mathilde Lemoine l’économiste

 

 

 

Un apprenti de la fonction publique pourra t – il devenir fonctionnaire

 

 

 

 

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