Deuil national ?
Posté par jacques LAUPIES le 29 juillet 2014
Décidément tout fait débat, sinon polémique, en ces temps où les médias nous assènent toutes les misères du monde sans ménagement qu’il s’agisse d’un fait divers ordinaire, d’un fait divers extraordinaire se traduisant par la perte simultanée de dizaines de vie.
Et voilà que, Président de la République en tête, nos dirigeants se précipitent pour devenir soudain des porte parole de différents intervenants « techniques » mandatés pour tenter d’expliquer et de donner les raisons des faits constatés.
Certains se demandent si ce n’est pas trop en faire, y compris en associant toute la nation aux douleurs indiscutables des proches des disparus, ou s’il ne faudrait pas réserver la mobilisation de tels moyens à des évènements de portée plus institutionnelle et politique directement lié à la fonction des victimes (militaire, politique, etc.)
Chacun pourra juger à sa manière de l’attitude et du choix que doivent faire les autorités de l’état et ce n’est pas moi personnellement qui me prononcerais. Mais il semblerait que la loi, si toutefois elle existe en ce domaine, devrait situer à quel niveau la nation peut être décrétée en deuil, sinon il y a des risques de dérapages, de traitement inégal de tel ou tel évènement, donc d’incohérence.
Un deuil national est aussi une marque de respect, un acte de mémorisation d’une portée exceptionnelle qui rappelle au peuple son unité, ou en tous cas la suggère, face à une tragédie à portée très collective qui doit, ou devrait, nous amener à un recueillement de tous.
Cela étant, j’ai le sentiment que médias aidant, opportunisme politique à l’appui, nous perdons le sens de cette vision.
L’article paru ce jour sur le site de l’Humanité évoque le positionnement de Hollande sur la décision prise de décréter un deuil national. Il faut être naïf pour considérer qu’une telle décision n’aurait pas de motivation d’ordre politique ayant à voir avec la situation de popularité du chef de l’état et de ses ministres. Ce qui n’est pas très à leur honneur.
Au risque d’avoir la réputation d’être cynique et dénué de toute compassion je trouve parfois indécentes toutes ces manifestations de sympathie, quand ce ne sont pas des pleurnicheries hypocrites, que l’on déploie devant des morts dont la disparition est souvent étrangère à ceux qui les prodiguent.
La mort d’un être provoque une intense souffrance à n’en pas douter à ses véritables proches mais pourquoi l’entourer de recueillement orchestrée et parfois de manifestations hystériques qui ne donnent pas à voir la peur et la crainte plus que l’amour qui nous habite à cet effet.
« L’expérience de la mort n’est pas une expérience solitaire » telle est la seule citation que j’ai trouvée pour illustrer mon propos.
Possible, souhaitable, pour nous rassurer un peu mais de là à mobiliser les foules en sélectionnant telle ou telle disparition…
Enfin autre question et non des moindres ? Va-t-on longtemps faire subir aux français l’omnipotence des Présidents de la République qui font usage de celle-ci à tous propos, au point de se mêler de ce qui ne les regarde pas, au pont de rendre dérisoires les plus hautes fonctions qui leur sont dévolues.
Catastrophe aérienne au Mali : Hollande veut être vu en première ligne

UNE ENQUÊTE PARTIE POUR DURER LONGTEMPSLa seconde boîte noire de l’appareil a été retrouvée, samedi, par les experts de l’ONU au Mali (Minusma). Elles doivent être acheminées vers Gao, où une équipe française du Bureau enquêtes accidents spécialisée dans ce genre d’enquête est arrivée, accompagnée de gendarmes et policiers. Deux enquêtes sont ouvertes : l’une technique pour déterminer les causes du drame, l’autre judiciaire pour en désigner les responsables. Elles devraient durer au minimum dix-huit mois.
- See more at: http://www.humanite.fr/catastrophe-aerienne-au-mali-hollande-veut-etre-vu-en-premiere-ligne-548289#sthash.xl3MvXc5.dpuf
Publié dans POLITIQUE | Commentaires fermés