Agir et expliquer sur la guerre en Israël
Posté par jacques LAUPIES le 30 juillet 2014
La population française demeure troublée par les évènement et des commentateurs qui trop souvent renvoient dos à dos Israël et le Hamas palestinien comme s’i l’histoire du conflit commençait au lendemain de l’assassinat de trois adolescents israéliens, dont on ne sait pas d’ailleurs exactement qui sont les véritables coupables de ce crime inqualifiable.
C’est en cela qu’apparaissent nécessaires les explications des communistes et leurs appels à manifester.
Mais il est en cette période de vacances utile d’aller plus loin avec des gestes simples : parler a ses amis et voisins, sortir même à faible tirage un tract explicatif, alimenter son blog et utiliser les réseaux sociaux, inciter à la consultation de la presse ou s’expriment les communiste dont évidemment l’Humanité.
L’humiliation à coups de crosse dans la nuque

Gaza (Palestine), envoyé spécial. La trêve version Netanyahou s’est soldée, hier, par la mort de plusieurs personnes dans la bande de Gaza, dont huit enfants. Pour les Palestiniens, ce qui aurait dû être la fête de l’Aïd el-Fitr a un goût de sang. Sans argent, sans maison, ils sont allés se recueillir sur la tombe des disparus. « On ne demande pourtant pas l’impossible, seulement une vie simple pour les Palestiniens », souligne Hanni Tawabta, porte-parole du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Une nuit d’enfer avant d’être embarqués manu militari
Mohammed El Najar a lui aussi été embarqué manu militari, un mercredi en fin d’après-midi. Cloîtré dans sa maison avec des amis, ils ont d’abord vécu une nuit d’enfer, entendant les obus s’abattre tout autour. Vers 6 heures du matin, ils se mettent à crier en hébreu qu’ils veulent sortir. Pour toute réponse, une rafale a éclaté la porte. « Nous sommes sortis avec une serviette blanche. Il a fallu qu’on se mette complètement nus», affirme-t-il. Une fois allongés à même le sol, ils sont menottés. Les soldats leur mettent un bandeau autour des yeux et les font entrer dans une maison mitoyenne. «Pendant ce temps, chaque fois qu’un soldat passait, il nous frappait.» Bonté d’âme de ses militaires israéliens, ils ont consenti à leur donner du thon en boîtes et du chocolat pendant ces deux jours reclus. Mohammed et ses amis sont alors emmenés dans un camp militaire, en Israël. Là encore, un interrogatoire serré commence, avec la séance debout-assis. Avec une variante, cette fois : Mohammed recevait régulièrement un coup de crosse dans le dos. «Où sont les tunnels, où sont les résistants ?» veulent savoir les Israéliens qui cherchent également à déterminer les maisons dans lesquelles des armes seraient cachées. «J’avais peur mais je n’ai rien dit, même quand ils me frappaient», affirme Mohammed, sous l’œil scrutateur d’un policier en civil dépendant du Hamas, qui s’est glissé dans la foule dense qui nous entoure. «La nuit, dès qu’on s’endormait, un soldat nous réveillait. Et ils ont pris l’argent que j’avais sur moi, 100 shekels et ne m’ont pas rendu ma carte d’identité.» Lui aussi a été emmené jusqu’à Erez et recueilli par la Croix-Rouge. Il est difficile de connaître le nombre de prisonniers encore retenus par Israël. Le Shin Bet, les services de sécurité intérieure, retiendraient encore une vingtaine de personnes qui n’ont pas accès à un avocat, selon une loi israélienne que l’organisation des droits de l’homme B’Tselem estime contraire au droit international. À Chudjaiya, quartier martyr de Gaza, Mohammed el Edjla se tient sur le pas de sa porte. Ou plutôt de ce qui reste de sa maison. «Il n’y a pas d’eau, pas d’électricité, alors on dort dans la rue.» Au milieu des ruines, des hommes s’affairent, récupérant ce qu’ils peuvent. Parmi eux, Nabil, un quinquagénaire. «On ne veut pas que la résistance rende les armes, dit-il. Mais résister prend différentes formes. Le fait même que nous revenions ici, malgré les destructions, c’est une forme de résistance. Rapporter de l’eau, c’est résister. Rapporter à manger, c’est résister. On est tous sur le même terrain parce qu’on est tous visés. Les Israéliens tuent aussi bien les combattants que les civils.»
Sept enfants tués dans un camp de réfugiés près du centre-ville
Contraire aussi aux lois internationales, le bombardement des zones civiles comme l’armée israélienne a continué à le faire hier, tuant sept enfants dans un camp de réfugiés non loin du centre-ville de Gaza. Un centre-ville qui avait retrouvé une certaine animation dans la journée mais qui masquait mal la tristesse de la population. Dans le grand cimetière de la ville, Mohammed El Armeh est assis, en pleurs, devant une petite pierre tombale. Habitant de Chudjaiya, il a perdu cinq membres de sa famille dans un bombardement. Ils sont là, sous terre, devant lui. «Je n’ai personne, je vais passer l’Aïd ici», sanglote-t-il. Abattu et pourtant plein d’une colère qui lui fait dire : «Il faut qu’on sorte de cette guerre en obtenant quelque chose. On veut vivre avec fierté. C’est pourquoi il faut la levée du blocus.» Ibtissam Assaidy, qui vient d’un camp de réfugiés, se recueille aussi sur la tombe de proches. «À chaque Intifada, à chaque guerre, nous perdons quelqu’un. Cette fois, le Ramadan a été très dur. Après le cimetière, nous rentrerons à la maison, nous ne pouvons pas faire la fête, ce sera un jour comme les autres, soutient-elle. Heureusement, la résistance est avec nous. Il ne faut pas de cessez-le-feu sans condition. Si on l’accepte sans la levée du blocus, ce sera le même problème et peut-être qu’on mourra de faim. On veut que la résistance continue. Même si on doit tous mourir, l’essentiel est d’obtenir la liberté.» Sa fille, Nourhan, 13 ans, et d’une incroyable maturité, dit simplement : «D’habitude, pour l’Aïd, on met des vêtements neufs, on s’amuse. Mais comment être heureuse alors que j’ai perdu trois amies de mon âge dans cette guerre ? Les Israéliens ont volé notre enfance.» En trois semaines, l’offensive israélienne a fait 1 037 morts – pour plus des trois quarts, des civils, selon l’ONU – et quelque 6 200 blessés dans la bande de Gaza, où les destructions sont considérables. Côté israélien, 43 soldats et sept civils ont été tués.
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