Que se passe-t-il en Côte d’Ivoire ?
Posté par jacques LAUPIES le 17 juillet 2014
Je crois me souvenir avoir évoqué ici la situation en Côte d’Ivoire. Bien qu’éloigné de ce pays que j’ai partiellement visité je me souviens des rencontres que j’ai faites tant en France que la bas de l’état d’esprit qui prévalait chez nombre d’ivoiriens.
Pour la plupart d’entre eux dans ce pays se posaient des questions de survies et la France représentait une possibilité de s’en sortir. J’avais fait le voyage pour tenter, ce que finalement je n’ai pu réaliser, une coopération dans le domaine du tourisme et de la santé. Tout simplement faute de moyens.
Des expériences dont la rareté est évidente sont tentées par d’autres et se situent finalement dans la continuité des interventions entreprises dans la période coloniale et post coloniale par des organismes des différentes mouvances religieuses. Sauf que les institutions religieuses ont disposé de moyens probablement assez conséquents notamment dans la période néocoloniale incarnée par la présidence d’Houphouët Boigny relativement vénéré par ses semblables et qui fut l’un des instigateurs les plus symboliques du néo colonialisme africain et se bâtit une fortune personnelle colossale.
Ne sont pas à négliger les retombées des subsides que recevait l’état ivoirien (et le Président lui-même) issue de la coopération avec la France notamment et qui emportait les plus gros marchés résultant souvent de la paranoïa de ce dirigeant africain qui ne se priva pas de combattre les mouvements progressistes africains. Symbole du niveau et de l’esprit de cette coopération, la basilique de Yamoussoukro, mais il y en a bien d’autres.
(à suivre)
Côte d’Ivoire. Lettre ouverte à Monsieur François Hollande, Président de la République

Monsieur le Président,
Je me permets d’attirer votre attention sur la situation des droits et libertés en Côte d’Ivoire à la veille de votre départ dans ce pays.
Comment comprendre que Michel Gbagbo, ressortissant français vivant en Côte d’Ivoire, ayant également la nationalité ivoirienne, fils de l’ancien chef d’État Laurent Gbagbo, ait été à trois reprises empêché de quitter Abidjan pour se rendre à Paris ? Il était pourtant convoqué à chaque fois par Sabine Kheris, juge d’instruction en charge de sa plainte pour enlèvement, séquestration et traitements inhumains et dégradants, déposée à l’encontre de Guillaume Soro, aujourd’hui président de l’Assemblée nationale, et de ses Commandants de zones, anciens rebelles promus chefs militaires.
Or, aucune ordonnance d’interdiction de quitter le territoire, que seul le juge d’instruction ou la chambre d’accusation ont le pouvoir de produire, n’a été signifiée ni à Michel Gbagbo, ni à ses avocats.
Il est du devoir de la France que les droits de Michel Gbagbo soient respectés et qu’il puisse au plus vite répondre aux convocations de la justice française ou, à tout le moins, de contribuer à créer les conditions pour que le Juge d’Instruction se rende en Côte d’Ivoire en vue d’entendre tous les protagonistes de cette affaire.
Il m’apparaît également essentiel que la France soit vigilante sur la coopération judiciaire concernant toutes les autres affaires franco-ivoiriennes. Je fais référence à la disparition de Guy André Kieffer le 16 avril 2004 à Abidjan, à la mort par balles le 31 mars 2011 à Yamoussoukro du ressortissant français Philippe Rémond, aux assassinats de ressortissants français au Novotel à Abidjan en avril 2011 et au dossier du bombardement de Bouaké en 2004.
Plus largement, à l’instar de nombreux défenseurs des droits humains, je m’inquiète de l’arrestation et la détention massive et arbitraire de centaines d’Ivoiriens depuis la venue au pouvoir d’Alassane Ouattara, de l’enlisement organisé des procédures judiciaires concernant la plupart d’entre eux, des tortures dont certains font ou ont fait l’objet, du non-respect des droits de la défense et des prisonniers ainsi que l’existence de lieux de détention illégaux.
La répression envers certains syndicats, des organisations de la société civile et certains partis politiques est également un élément inacceptable. Il serait sans doute souhaitable que vous puissiez aussi accorder votre attention à cette problématique.
Parallèlement à cela, d’autres protagonistes, partisans de l’actuel chef de l’Etat et soupçonnés de nombreux crimes depuis septembre 2002 jusqu’à aujourd’hui, ne sont pas inquiétés et sont même promus par lui aux plus hauts postes du pouvoir d’Etat.
La totalité de ces éléments confirme malheureusement une fois de plus une collusion entre pouvoir exécutif et judiciaire en Côte d’Ivoire et a pour conséquence une justice des vainqueurs qui ne peut que peser négativement sur le processus de réconciliation nationale et le retour de milliers d’exilés.
Sur l’ensemble des points soulevés la France s’honorerait d’exprimer lors de cette visite l’exigence vis-à-vis des autorités ivoiriennes du respect des libertés, de l’Etat de droit et de la sécurité des populations en Côte d’Ivoire.
J’espère, Monsieur le Président, pouvoir compter sur vous à ce sujet.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations les plus distinguées.
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