Lui : le non encarté
Dans la froide et humide grisaille générale, climatico-politico-idéologique, et personnelle (rhume et dépression), un petit, tout petit,rayon de soleil mais authentiquement rouge et avec un vrai pouvoir calorifique de nature à réchauffer nos vieux os, l’article de P. Zarka dans l’Huma de ce jour. Hé oui, ce vieux Pierre Zarka ! Un vieux mais pas trop gâteux, un vieux qui a réfléchi et qui a tiré les leçons des vieilles stratégies totalement dépassées du siècle précédent. Tout cela exprimé, d’ailleurs, de sa part, très « moderato cantabile ». Mais, c’est bien dans cette direction qu’il faut chercher pour avancer. Et, c’est bien aux mêmes conclusions que, dans ma grande solitude, lorsque je peux réfléchir dans mes rares heures de lucidité, je suis arrivé.
IL FAUT PRENDRE LE POUVOIR (mais surtout pas, du moins, dans un premier temps, le pouvoir d’état !). GUERRE POPULAIRE PROLONGÉE (Nul besoin d’explosifs et de kalaschnikov, guerre politico-idéologique incessante et conquête de toutes les positions à prendre, création de zones libérées et, ce, dans tous les domaines, cerner le pouvoir, l’acculer, « encerclement des vielles par les campagnes », encerclement des centres par la périphérie !. VIVE LE COMMUNISME, plus que jamais rappeler notre objectif !
moi : l’encarté
Je crois qu’un « vieux » militant comme Zarka n’est pas le seul à se les poser ou à nous les poser. J’ai personnellement et modestement toujours eu ma petite idée sur le sujet évoqué et qui consisterait à privilégier « le mouvement populaire pression ». Donc la thèse préconisée pour casser le jeu comme il dit à pour moi une certaine valeur.
Je pense qu’effectivement en ne donnant pas au parti communiste cette priorité il n’y a rien d’étonnant à ce que nous n’émergions pas (entre nous ce qui permet au FN d’émerger car il capte les déçus aidé en cela par son « simplisme » politique et sa démagogie ) Cela pose la question de l’état de l’outil qu’est le pcf pour en arriver là. Un parti qui à l’image de la social démocratie dépend de plus en plus pour exister de ses élus. Mais qui malgré tout conserve « un appareil » avec ses militants et des moyens médiatiques appréciables (ne serait-ce que l’humanité sans laquelle notre présent débat n’aurait pas lieu).
S’il est vrai que le mouvement populaire pression peut avoir autant, si ce n’est plus d’efficacité, que de nous enfermer dans le parlementarisme et l’électoralisme, ne doit-on pas jouer avec l’ensemble ?
Il faudrait pour cela parfois faire des choix du type de celui que dans notre microcosme nous faisons : ne pas s’empêtrer dans des comités »machins », des alliances « trucs », avec des partenaires qui continuent à tousser dès qu’on leur parle « marxisme » ou simplement « parti politique » lesquels malgré leur bonne volonté et leurs efforts de contestation du système, nous contraignent à l’usure et au compromis et plus grave se soumettent à l’opinion préfabriquée au lieu de la faire.
Pendant qu’ils découvrent ce que nous vivons depuis 50 ans pour ce qui concerne ma génération et plus d’un siècle au regard de l’éternel débat entre réforme et révolution, nous avons peut-être autre chose à faire ! Mais plus nous avançons dans le temps, plus le chantier devient important et difficile à maitriser. Tu dis :
« IL FAUT PRENDRE LE POUVOIR (mais surtout pas, du moins, dans un premier temps, le pouvoir d’état !). GUERRE POPULAIRE PROLONGÉE (Nul besoin d’explosifs et de kalaschnikov, guerre politico-idéologique incessante et conquête de toutes les positions à prendre, création de zones libérées et, ce, dans tous les domaines, cerner le pouvoir, l’acculer, « encerclement des vielles par les campagnes », encerclement des centres par la périphérie !. VIVE LE COMMUNISME, plus que jamais rappeler notre objectif ! »
Il me semble que la prise du pouvoir d’état n’est pas à l’ordre du jour, quant à la guerre populaire prolongée, s’il s’agit de contribuer à mettre en mouvement « des masses conséquentes de mécontents » j’en suis bien d’accord mais hors des contextes favorables comme cela a été le cas pour la commune (qui a été réprimée durement) la révolution d’octobre et, bien que limitées, les suites de la résistance en France, révolutions ou transformations fortes ont été favorisées par l’affaiblissement des dominants empêtrés dans des conflits guerriers). Est-il raisonnable et souhaitable de penser que de telles situations peuvent se reproduire ?
Je pense que les voies démocratiques, le recours au suffrage universel demeurent la bonne voie et c’est là qu’intervient la nécessité du « mouvement social politiquement éclairé » que j’assimile au terme de « mouvement populaire pression » dont il est question dans l’article de Zarka. Mais évidemment cela suppose aussi d’être conséquent dans nos stratégies et alliances.
Mais je vais me répéter : il faut pour cela qu’existe un vrai parti communiste qui intègre dans sa démarche non pas l’idéologie mais la théorie marxiste.
C’est cela qu’il faut régler en priorité car à mon sens nous n’en sommes pas là, en tous lieux !
Et soigne bien ton rhume, j’en finis à peine avec le mien !

100000, 200000, c’est des millions qu’il en faut « pour casser ce jeu ou à tous les coups l’on perd !