De la clarté avant tout : les électeurs y ont droit
Posté par jacques LAUPIES le 31 octobre 2013
Pour avoir à plusieurs reprises entendu des interventions de responsables du Parti de Gauche d’Arles je puis témoigner que leur opposition au Maire date de bien avant les élections Présidentielles. J’ai déjà entendu des critiques acerbes contre lesquelles je me suis élevé à l’époque.
Il m’est arrivé certes de regretter que le Maire n’ait pas toujours eu une attitude conciliante pour tenter de faire se rassembler l’ensemble de toute la gauche. Mais je dois dire très franchement que l’attitude des responsables de ce parti qui ont la même démarche à Tarascon ne doit guère l’y encourager. Ce qui aboutit à mener le combat contre les démarches unitaires PCF/PS et, donc évidemment, à faire le jeu des droites et relève de l’irresponsabilité.
Que le PS, et nous ne nous privons pas de le rappeler, soit sollicité par une fraction de la droite tarasconnaise est une évidence. Serait-il pour autant judicieux de rejeter toute alliance avec des militants socialistes qui localement s’engagent avec nous pour appliquer dans notre ville un programme de gauche que nous allons définir en commun avec une liste représentative de nos influences respectives ?
Le Parti de Gauche est constitué à Tarascon de militants qui ont quitté ces deux partis pour des raisons sans doute diverses. La principale est qu’ils n’acceptent pas de se trouver en minorité dans leur famille d’origine, allant jusqu’à mettre en cause la démocratie interne de ces partis.
C’est leur droit le plus absolu de contester des stratégies qui ne leur conviennent pas. C’est leur droit le plus absolu de rejoindre d’autres formations politiques et rechercher d’autres alliances.
Mais c’est notre droit également de dire ce que nous pensons de leur positions et des risques que nous ferions prendre à une population qui souffre durement du système, en suivant un raisonnement qui crée des clivages au sein de toute la gauche.
C’est également notre droit de refuser d’intégrer des personnes qui critiquent notre politique et tentent de nous mettre en difficulté tantôt avec le PG, tantôt avec le PS.
En politique tout est fait de compromis et un compromis se construit généralement sur un rapport de force. Il se construit également dans des contextes locaux et nationaux que l’on doit analyser.
La politique d’austérité suivie par le gouvernement elle-même prend en compte les forces en présence et hélas trop souvent cède à l’adversaire. La droite a beau jeu de critiquer la politique gouvernementale, s’engager dans des discours pseudos sociaux et sécuritaires, pour faire reculer toutes mesures de progrès.
Il ne faut pas céder et rassembler tous ceux qui s’en inquiètent pour que la politique de ce gouvernement change. Je reste convaincu que cela est possible mais il faudrait pour cela une plus forte mobilisation de la France des travailleurs.
Le problème est le même dans notre ville ! Mais cela ne peut se faire dans la confusion ni dans des surenchères gauchisantes ou droitistes.
Pour cela il faut être d’abord soi-même en tant que parti ! Il nous faut contribuer à un éclairage politique qui éloigne de l’abstention ou du vote FN. Ce ne sont pas les médias qui le feront à notre place mais bien nous-même. Il faut cependant en acquérir la force. C’est pourquoi nous devons-être attentif au renforcement de notre parti.
Mais le Parti communiste n’est pas une auberge espagnole ou l’on rentre (et l’on sort) au gré de ses appétits du moment ! Une union ne se fait pas non plus ainsi. Il faut clairement dire aux électeurs potentiels ce que nous voulons.
En Arles et à Tarascon le choix de l’union la plus large est fait par les communistes. La meilleure garantie de réussite est bien en premier lieu dans leur réflexion et leur action, dans une cohésion interne, dans une démocratie interne. Mais la démocratie aboutit à des choix qui ne peuvent-être constamment remis en cause !
En 2001, sans l’appui de son parti, Hervé Schiavetti a enlevé la ville au socialiste sortant puis a noué une alliance, en 2008, avec ses anciens adversaires
Politique - le 30 Octobre 2013
Municipales
À Arles, le Front de gauche se divise sur les municipales
Le Parti de gauche et la Gauche anticapitaliste s’allient à des militants du NPA et d’Europe Écologie-les Verts pour présenter une liste aux élections de 2014 contre le maire PCF sortant, Hervé Schiavetti.
Après Dieppe (Seine-Maritime), c’est à Arles (Bouches-du-Rhône) que le Parti de gauche a annoncé, jeudi dernier, qu’il présenterait une liste lors des prochaines municipales aux côtés de la Gauche anticapitaliste, du NPA, d’EELV et de militants associatifs. La ville aujourd’hui dirigée par le maire PCF, Hervé Schiavetti, voit ainsi le Front de gauche se scinder.
« Au-delà de l’absence de prise de position de la municipalité vis-à-vis des décisions gouvernementales, sur des sujets chauds comme l’ANI, le TSCG ou les retraites, ce qui a fait hiatus localement c’est la désindustrialisation, une économie 100 % tourisme et culture haut de gamme », explique Jean-Marc Rocci, responsable du PG. « L’orientation de la municipalité n’est pas celle qu’on pourrait attendre du Front de gauche, il n’y a pas de rupture avec ce que pourrait faire le PS », renchérit Christian Schwab, de la GA. Avec leurs partenaires du Collectif unitaire du pays d’Arles, fondé lors de la bataille contre le traité européen et duquel leur liste est issue, ils entendent axer leur campagne autour de quatre thèmes : la jeunesse, l’emploi et les quartiers ; le développement économique ; la démocratie participative ; et le développement durable. « Il ne faut pas se tromper d’adversaire », rétorque le secrétaire de la section du PCF, Nicolas Koukas, réprouvant la « critique systématique » de la politique municipale du collectif que son parti a quitté pour cette raison. « Nous n’avons pas à rougir du bilan d’Hervé Schiavetti, ce qui est du local n’est pas national », estime celui qui est également premier adjoint au maire. « Nous avons municipalisé les cantines scolaires, permis à deux fois plus d’Arlésiens de partir en colonie de vacances, dépassé le pourcentage légal de logements sociaux, créé des conseils de quartier… » argumente-t-il. Dénonçant l’« anticommunisme primaire » de ses anciens partenaires, Nicolas Koukas estime que « le principal adversaire de la gauche ne devrait pas être le maire communiste sortant mais bien la droite et l’extrême droite ». « Pour lutter contre le FN, il y a besoin d’alternative au social-libéralisme et de liste en rupture avec cette orientation », justifie, pour sa part, Christian Schwab. Les uns et les autres se renvoient la balle sur la rupture du débat au sein du Front de gauche local. En 2001, sans l’appui de son parti, Hervé Schiavetti a enlevé la ville au socialiste sortant puis a noué une alliance, en 2008, avec ses anciens adversaires. Aujourd’hui, le PS a choisi son chef de file mais ne s’est pas encore prononcé sur sa stratégie. Les communistes, eux, affichent une volonté de « rassemblement, incluant la société civile », autour des ateliers qu’ils ont initiés depuis plusieurs mois pour construire leur projet municipal.
Le PCF poursuit ses votes. Au-delà des très grandes villes, les militants communistes continuent de se prononcer en France sur leurs choix stratégiques aux municipales pour répondre à leur démarche de rassemblement. Outre les résultats évoqués dans notre édition du 28 octobre, ils ont choisi de faire liste commune avec le PS à Villeurbanne (Rhône) à 70 %, et ils ont privilégié une liste de rassemblement autour du Front de gauche à Limoges (Haute-Vienne) à 61 %.
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Julia Hamlaoui
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