Les médias, fort heureusement, reviennent sur ce fléau que constitue l’exploitation des enfants que ce soit dans le travail ou parfois même sur le plan sexuel comme vient de le démonter une affaire récente aux Etats-Unis. Dans certains pays, faire travailler des enfants de dix ans et parfois moins, comme en Inde ou dans d’autres pays d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique latine, est monnaie courante.
Nous n’en sommes évidemment plus là dans notre pays mais cependant existe encore une enfance mal protégée, livrée un peu prématurément à la rue, privée du nécessaire, soumise aux injustices, victime des inégalités sociales qui engendrent l’éloignement d’une éducation, d’une affection dont elle aurait besoin.
Les périodes de vacances mettent cruellement en évidence ces inégalités. Je ne connais pas les chiffres, ni les statistiques qui pourraient donner une idée de l’insuffisance des efforts nécessaires permettant la prise en charge de ces enfants en âge de scolarité mais il suffit de regarder autour de soi dans le centre ville ou dans certaines cités en périphérie pour constater les dégats.
A l’heure ou certains semblent se préoccuper du devenir de la famille et de l’éducation des enfants que perturberait le mariage pour tous, ils seraient bien inspirés de tourner leur regard sur le sort infligé à des familles qui vivent avec le RSA et quelque allocation familiale, fussent-elles hétéro, homo ou (et) monoparentales.
Aun delà il y a tous ces jeunes de familles modestes, à l’issue d’une scolarité difficile, que l’on préfère taxer d’avance de mauvaise volonté à vouloir travailler, alors que s’offrent à eux un nombre limités d’emplois mal payés et précaires.
On peut certes arguer une fois de plus la crise, se résigner devant elle mais s’il est intolérable qu’une importante fraction de la jeunesse ne trouve pas de débouché et soit soumise, en gros jusqu’à 25 ans, à une absence totale de revenus, il est encore plus grave qu’elle soit incitée à des besoins de consommations conditionnés, banalisés, encouragés, qu’elle ne peut satisfaire face à une richesse à l’autre pôle qui s’étale sans vergogne de mille façons accentuant la sensation d’injustice et source de révoltes qui ftalement éclatent ci et là.
Un jeunesse stigmatisée, par l’assimilation faite avec une délinquance réelle mais minoritaire, que le système génère et met en avant, n’est pas bon pour l’avenir de la nation.
Certains de ceux qui me lisent vont penser que je me répète, que mon discours est connu et que cela ne changera pas grand chose.
Pourtant la plupart d’entre eux ont cette souffrance, cette inquiétude pour l’avenir de leurs enfants et de leurs petits enfants. Beaucoup doivent faire face à des difficultés que souvent ils préfèrent taire par pudeur. On peut les comprendre mais la marginalisation d’une fraction de la jeunesse, une entrée difficile dans la vie conduiront à des maturités non épanouie, des trentaines, puis des quarantaines, puis des cinquantaines au réveil douloureux pour les générations qui se succèdent.
Ce qui m’a toujours exaspéré c’est de voir cette souffrance parentale de ma génération qui s’est obstinée dans une analyse ou tout s’expliquerait trop souvent par le comportementalisme. Ou l’on ferme les yeux sur le fait social, sur les origines politiques. En fait où l’on ne renie pas des attitudes conservatrices et réactionnaires où on les perpétue, y compris en les communiquant aux générations qui suivent et qui souvent sont victimes elles-mêmes.
Pas étonnant que les adeptes de nouveaux slogans du style « travail famille patrie » y trouvent leur compte face à la devise « liberté, égalité, fraternité » qui peinera à retrouver son sens tant que nous n’aurons pas compris le « nous ne sommes rien, soyons tout » de l’internationale.
Des enfants derrière les barreaux d’un centre de rétention
En Ile-et-Vilaine, RESF se mobilise en faveur d’une famille tchétchène en centre de rétention avec ses deux enfants. Le réseau demande à François Hollande d’appliquer sa promesse électorale de ne plus permettre l’enfermement des mineurs sans-papiers…
Ramyi, deux ans, et Riyad, trois ans, se trouvaient encore dimanche derrière les grilles du centre de rétention administrative de Saint Jacques de La Lande, près de Rennes. Ce lundi, les deux enfants et leurs parents tchétchènes devaient être renvoyés de force vers la Pologne. Auparavant, cette famille a passé une semaine en rétention.
Pour les autorités françaises, il n’y a rien d’illégal. Et c’est bien ce que dénonce le Réseau éducation sans frontière (RESF). Dans un communiqué publié dimanche, le réseaudéplore que François Hollande n’ait toujours pas mis en application l’une de ses promesse électorales. A une interpellation de RESF en pleine campagne présidentielle de 2012, le candidat socialiste avait écrit: « Je serai à cet égard particulièrement attentif au sort des enfants. Sur ce point je prends un engagement : celui de refuser la rétention des enfants ».
Depuis, la promesse s’est perdue. Une circulaire a bien été prise par Manuel Valls le 6 juillet 2012. Mais ce texte, loin de remettre en cause l’enfermement des minuers sans-papiers, se contente de limiter ces pratiques. Il prévoit que lorsque les familles ne répondent pas aux obligations qui leur sont faites, elles ne bénéficient plus de la protection leur permettant d’éviter la rétention. Ce qui est le cas de la famille Mejidov et de ses deux enfants. Se fondant sur la circulaire, le tribunal administratif de Rennes a confirmé le 24 juillet dernier le placement en rétention de ses demandeurs d’asile arrivés en France en février 2013, via la Pologne.
« Ils ont fui leur pays »
Arrivée en France via la Pologne en février 2013, la famille a bien reçu une convocation pour un renvoi vers la Pologne le 11 juillet, avec une assignation à résidence entre temps. « Naturellement, ils n’y défèrent pas: ils ont fui leur pays, ils ont traversé toute l’Europe dans les conditions qu’on imagine et on voudrait qu’ils soient volontaires pour rentrer! », s’insurge RESF 35. Le réseau « demande la libération immédiate de cette famille et que leur demande d’asile soit examinée en France, où plusieurs membres de leur famille vivent depuis plusieurs années après avoir obtenu le statut de réfugié (la sœur de Madame Mejidov a la nationalité française). »
En savoir plus sur le parcours de la famille Mejidov
Encore des enfants en rétention
« Ils m’ont renvoyé comme un chien »
équipe du poleweb