Nous vivons une époque de fantastiques progrès dans tous les domaines. Cela, et c’est heureux, permet d’une manière générale d’offrir aux populations de la planète l’oppportunité de vivre mieux avec la satisfaction de besoins aussi essentiels tels que la nourriture, le logement, la santé, l’éducation, la communication, voire même les loisirs et la culture. Bien inégalement certes !
Mais il y a l’éternel couac (terme à la mode que je reprends par un mimétisme stupide du langage qui nous envahit). Un couac qui fausse les immenses possibilités qu’offrent les avancées extraordinaires de la science et des techniques.
En musique c’est un son faux. En l’occurence ici il s’agirait plutot de l’instrument qui est faux. cet instrument qui perturbe tout n’est autre que le capitalisme en général et sous sa forme mondialisée bien entendu.
Il n’est pas un secteur de la production ou des services qui ne soit perturbé, malmené, défiguré par des des méthodes que ne renieraient pas des maffieux.
La maitrise des finances par le privé et les disparités sociales résultant des inégalités économiques d »un pays à l’autre encouragent ces pratiques.
D’aucuns diront que que la « nature humaine », qui serait prédisposée à la triche, règne partout et qu’il se trouvera toujours des délinquants pour confirmer cette règle. D’autres pensent qu’au contraire l’être humain est naturellement bon et que sa générosité prévaut sur son égoîsme.
On se demande alors à quoi peuvent servir le fatras de lois, dont il a du doter sa vie sociale, que certains passent leur temps à violer ou à contourner. Mais il est vrai que selon la formule célèbre les lois sont émancipatrices. Oui !
A condition qu’elles soient justes ce qui suppose que ceux qui les font soient soucieux de l’intérêt général et donc ne représentent pas des intérêts particuliers.
Ces visions idéalistes de l’être humain, qui serait avant tout prédateur ou au contraire bon naturellement, sont tout aussi stupides l’une que l’autre car il doit sa sociabilisation au travail et à la coopération que seule des règles d’organisation de partage rendent possible. Ces règles impliquent en premier lieu l’équité et l’égalité, impossible dès lors que s’est instaurée la propriété privée des instruments de production (depuis les terrains de chasse ou de cueillette, jusqu’à celle des usines en passant par celle de la terre nourricière).
Sachant que cette forme d’organisation a provoqué la spoliation du plus faible, le vol, l’exploitation et alimenté les conflits, les guerres et les génocides, il est bien normal qu’en ait résulté, dans les esprits des idéologies de tricherie et de violence qui pénètrent même les plus acquis à la recherche d’une société meilleure.
Alors comment s’étonner que la corruption soit partout ? Même parmi ceux qui préconisent le retour à la propriété sociale ! Il y en aura, longtemps encore, qui s’infiltreront pour détourner ou changer les règles et les lois forçant l’égalité et la justice.
Il y aura longtemps encore des peuples manipulés et soumis par des coquins. Mais la marche vers un monde nouveau, peut-être même en passant par une gouvernance mondialisée, où seule prévaudront le partage des richesses du travail, la justice et l’égalité, cette marche est irréversible.
A condition que la lutte continue pour cela !
PARU DANS L’HUMANITE
Alimentation
Le grand business de la mal-bouffe
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Viande de cheval ou farines animales… Au moment où le Salon de l’agriculture ouvre ses portes, ces deux affaires qui jettent une lumière crue sur les dérives d’une mécanique agroalimentaire happée par les appétits financiers.
Quel est le point commun entre un cheval roumain et un poisson d’élevage ? La réponse n’a rien d’une rigolade et vient polluer l’ambiance, à l’heure où s’ouvre le cinquantième Salon international de l’agriculture (lire repères ci-après). Scandale dit de la viande de cheval ou relance des farines animales : l’actualité, depuis deux semaines, a remis à la carte les questions portant sur notre alimentation, assaisonnées à la sauce suspicion.
Rien à voir, a priori, entre les deux affaires, si ce n’est que l’une et l’autre jettent une lumière crue sur les dérives d’une mécanique agroalimentaire happée par les appétits financiers.
Etiquetage et fraude
La première a éclaté début février en Irlande, après que de la viande de cheval a été détectée dans 29 produits censés être au bœuf. À peine révélée par l’agence l’Agence britannique de sécurité alimentaire, l’histoire embrasait toute l’Europe. La France, d’abord, où l’industriel de surgelés Findus, en testant 18 de ses plats de lasagnes fabriqués par le groupe français Comigel, découvrait que dans onze d’entre eux, entre 60 et 100 % de la viande de bœuf était en fait du cheval. Dès le 9 février, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) annonçait le retrait des produits non conformes dans sept enseignes de la grande distribution. Des mesures similaires étaient prises dans la foulée en Allemagne, en Bulgarie, à Chypre, ou encore en Espagne où Nestlé, numéro 1 de l’industrie agroalimentaire mondiale, a retiré de la vente deux de ses plats à base de bœuf. Lancées dans la foulée, les enquêtes sont en cours pour déterminer à qui revient la faute mais avancent déjà un coupable: c’est Spanghero, en France, qui, en faussant sciemment l’étiquetage de ses produits, serait à l’origine de la fraude.

L’affaire, depuis, se poursuit sous sa tournure judiciaire. « Ce n’est pourtant pas le plus important de l’histoire », relève Jacques Cossart, économiste et secrétaire général du Conseil scientifique d’Attac. « Le plus intéressant, c’est cette mise en évidence du nombre effroyable d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur. » Spanghero, basée à Castelnaudary, dans l’Aude, avait acquis la viande surgelée auprès d’un trader chypriote, lequel avait sous-traité la commande à un trader situé aux Pays-Bas, celui-ci s’étant fourni auprès d’un abattoir et d’un atelier de découpe situés en Roumanie, énumérait, dès les premières heures du scandale, Benoît Hamon.
Le beurre de la finance
On comptait, au total, près de 8 intermédiaires. Une chaîne instable, qui ne facilite ni contrôles ni traçabilité. Une chaîne qui, en revanche, garantit à la finance de faire son beurre sur le marché du frais, décortique Jacques Cossart. « La viande ou les légumes n’offrent pas une capacité de stockage comme c’est le cas pour les céréales. » Avec ce type de denrées, impossible de spéculer sur des marchés à terme, comme cela se fait avec le blé ou le riz, où les récoltes sont achetées et revendues en fonction de l’offre et de la demande, provoquant les flambées de prix que l’on connaît. « Cette forme de trading est bien moins importante dans la viande, reprend l’économiste. Ce qui permet les bénéfices, ce sont les marges opérées à chaque maillon de la chaîne. » Elles sont faibles, à chaque fois. « C’est donc en multipliant les intermédiaires que le marché parvient à se nourrir. » Pour multiplier les centimes, chaque intermédiaire compte, lui, sur la quantité de la marchandise. Et les prix sont les plus bas à la source.
Où le lien se dessine avec la farine animale – on dit désormais protéines animales transformées, ou PAT –, dont l’Union européenne vient de réautoriser l’usage dans l’aquaculture et prévoit de le faire, à terme, dans l’élevage de porcs et de volailles. Si elles ont été interdites en 2001 après les deux crises de la vache folle (1996 et 2000), la question de leur réintroduction est dans les tuyaux européens depuis un bon moment déjà. Depuis 2007, la Commission européenne finance, à hauteur de 1,7 million d’euros, des recherches visant à les rendre acceptables sur le marché. Des propositions avaient déjà été avancées en 2009 et 2011, repoussées entre autres pour défaut d’acceptabilité par les populations. En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail avait d’ailleurs rendu des avis défavorables.
Pourquoi de tels efforts pour les réintroduire ? Pour faire face à la flambée des prix des céréales, répond en substance la Commission, quand elle plombe, aujourd’hui, le marché de la viande.
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