Dilemne malien ?
Posté par jacques LAUPIES le 15 janvier 2013
Je publie le dernier article du blog de l’Humanité sur le Mali et qui évoque la position algérienne.
Je maintiens mes analyses précédentes à savoir qu’il y a un passé où la France a de lourdes responsabilités de ce qui se passe en Afrique et il faut s’en souvenir et ne pas l’effacer avec une intervention militaire dont évidemment droite et social démocratie vont tenter d’aseptiser le contenu.
Cependant il y a une réalité où il apparait que l’on aurait peut-être pu dédramatiser par la négociation mais qui fait que la situation évoluait avec une extrême gravité au détriment de certaines populations maliennes qui était menacées.
On ne peut avoir un pied dans un camp (celui de la sauvegarde d’un peuple qui fait appel à nous) et un pied dans l’autre (celui de l’espoir des résultats diplomatiques très hypothétiques) dans ce genre de situation.
Que l’on me le démontre le contraire, j’en ai besoin ?
Cela dit je ne me fais aucune illusion sur les intentions des glorificateurs de cette croisade…
DERNIER TEXTE HUMANITE
Vers la frontière entre l’Algérie et le Mali
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le 15 Janvier 2013
Mali
Mali: l’Algérie se résout à l’intervention étrangère
L’Algérie a autorisé sans limite le survol de son territoire aux avions français. Le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, estime que la crise malienne aura « un impact direct sur la région ».
Longtemps hostile à l’option militaire, Alger soutient désormais, dans les faits, la contre-offensive engagée vendredi au Mali par les forces armées françaises au nom de la « lutte contre le terrorisme ». Dimanche, l’Algérie « a autorisé sans limite le survol de son territoire aux avions français », une décision rendue publique par… le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Auparavant, le porte-parole de la diplomatie algérienne, Amar Belani, avait expliqué les raisons d’un blanc-seing probablement négocié lors de la visite de François Hollande à Alger, les 19 et 20 décembre 2012 : « Il faut surtout noter que c’est une décision souveraine du Mali », qui « a demandé l’aide de puissances amies pour renforcer ses capacités nationales de lutte contre le terrorisme ».
Seule puissance régionale à disposer d’une solide expérience en matière de lutte contre le terrorisme, pays frontalier du Mali, l’Algérie anticipe depuis plusieurs mois déjà les conséquences, sur son propre sol, de la grave crise que traverse le Mali. Fin octobre, l’armée algérienne déployait ainsi plusieurs milliers d’hommes pour sécuriser sa frontière sud.
Soutenir le dialogue
Samedi, le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, s’est rendu à Ghadamès (Est) pour y rencontrer ses homologues tunisien et libyen. « Nous avons soutenu au maximum le dialogue et continuerons à le faire, mais, en cas d’atteinte à la sécurité et d’utilisation d’autres moyens, nous sommes appelés à être fermes », a-t-il prévenu. Un avertissement destiné aux islamistes d’Ansar Eddine, reçus il y a encore peu à Alger dans le cadre des « négociations » prônées par la diplomatie algérienne ? Sur le même ton de fermeté, Abdelmalek Sellal a estimé que la crise malienne aurait, inévitablement, « un impact direct sur la région ». « Il ne s’agit pas d’une simple affaire de terrorisme, mais de crime organisé où sont utilisés les stupéfiants et le blanchiment d’argent », a-t-il exposé.
Politique hégémonique au Sahara
En Algérie, ce revirement ne fait pourtant pas l’unanimité. Dans le camp de l’opposition, le RCD et le FFS ont exprimé leur « inquiétude » sur la tournure prise par le conflit avec l’entrée en scène des forces armées françaises. Même ton critique, hier, dans les éditoriaux. Mais la mise en garde la plus alarmante est venue de l’amenokal de l’Ahaggar, Ahmed Idebir. « La guerre engendre plus de problèmes qu’elle n’en résout », s’inquiète le chef traditionnel touareg dans les colonnes du quotidien El Watan. Et de conclure : « N’oubliez surtout pas que la France n’a jamais abandonné sa politique hégémonique sur le Sahara, et ce depuis la guerre de libération (…) Cette guerre aujourd’hui à nos portes a d’autres objectifs que de combattre le terrorisme. »
- A lire aussi:
Aux origines de la tragédie du Mali Nord
DECLARATION DU PCF
Mali : « L’ intervention militaire française comporte de grands risques de guerre »
Le PCF partage l’inquiétude des maliens devant l’offensive armée des groupes djihadistes vers le sud de leur pays. Ces groupes islamistes radicaux, avec leurs pratiques violentes, ont montré le danger qu’ils représentent pour la dignité humaine, pour les libertés, la justice et la stabilité du Mali et de toute la région.
Le PCF exprime une nouvelle fois son inquiétude devant la nouvelle et grave situation créée par la reprise de la confrontation armée au Mali. L’ intervention militaire française comporte de grands risques de guerre et d’enlisement sans véritable solution durable pour le peuple malien et pour la reconstruction du pays. Cette intervention, suscite l’angoisse légitime des familles des otages car la vie de ceux-ci est sérieusement mise en danger. On sait d’ailleurs que Denis Allex, retenu en otage en Somalie, a été assassiné par ses « geôliers » suite à une opération de la DGSE dans la nuit de vendredi à samedi. Cela montre quels sont les périls dramatiques et les limites de ces opérations militaires.
Le PCF rappelle que la réponse à la demande d’aide du Président du Mali aurait du s’inscrire dans le cadre d’une mission de l’ONU et de l’Union africaine, réalisée sous drapeau de l’ONU, par des forces maliennes et africaines, dans le strict respect de la Charte des Nations-Unies, dans les limites imposées par l’exigence de la souveraineté malienne. La France, ancienne puissance coloniale, ne peut apparaître comme voulant poursuivre les pratiques dominatrices de la « françafrique ». Cette intervention militaire n’efface pas la nécessité de la recherche d’une solution politique et d’un dialogue avec les groupes de la rébellion non liés au terrorisme et respectueux de l’intégrité territoriale du Mali. C’est ce que demandent les résolutions de l’ONU.
Le PCF demande que les autorités françaises répondent aux lourdes questions posées par une intervention militaire déclenchée sur décision du Président de la République et engagée sans débat préalable au Parlement.



