CFDT : des compromis à la compromission
Posté par jacques LAUPIES le 15 janvier 2013
Le pouvoir d’achat se réduit. Et pour cause de salaires et de pensions qui ne progressent pas, de chômage qui lui progresse, de coûts de dépenses de santé inaccessibles qui laissent nombre de français sans soins, notamment la ou ceux-ci, s’ils étaient couverts, constitueraient le meilleur moyen de prévenir des pathologies plus conséquentes.
Pour en finir avec cette situation il est clair que les catégories sociales concernées auraient besoin d’unité pour « convaincre » le gouvernement qui se contentera pour agir en faveur des salariés de prendre en compte le rapport des forces entre ces derniers et le patronat.
La division syndicale ne favorise pas les progrès sociaux nécessaires et le rejet des politiques d’austérité. Elle contrarie le seul moyen de combattre la crise et le développement de l’économie : l’amélioration des conditions de vie de la population.
Cela passe par une autre utilisation des richesses produites, la définanciarisation de l’économie qui est soumise à la spéculation financière pratiquée à l’échelle mondiale que commande la recherche des mains-d’oeuvre pas chères.
La CFDT dont je suis persuadé que la base ne partage pas nécessairement l’engagement de ses dirigeants signe un accord qui ne prend absolument pas en compte cette réalité préférant le compromis qui consiste à faire supporter aux travailleurs les incohérences des conduites patronales motivée par le seul profit.
http://www.humanite.fr/node/509542
LA CGT ET FO N’ONT PAS SIGNE
Social-Eco –
le 14 Janvier 2013
Négociation syndicats-patronat
Agnès Le Bot « C’est plus de flexibilité, de précarité, de liberté de licencier »
Agnès Le Bot, chef des négociateurs CGT, explique pourquoi ce projet est « inacceptable » et affirme : « La partie n’est pas finie. »
Bien que le Medef ait accepté de prendre des mesures pour taxer les contrats courts, vous jugez « inacceptable » le projet d’accord. Pourquoi ?
Agnès Le Bot. Il faut considérer l’ensemble du texte : il organise structurellement plus de déréglementation du droit du travail par rapport à la situation actuelle. C’est un nouveau saut assuré vers plus de flexibilité du travail, plus de précarité et plus de liberté de licencier pour les employeurs. Voilà ce qui fonde notre appréciation. Quant à cette mesure avancée par le patronat, cela ne peut, en un coup de baguette magique, rééquilibrer l’ensemble du texte : ils proposent une surcotisation sur une partie des contrats précaires, et, en compensation, demandent de nouvelles exonérations de cotisations sociales pour les entreprises. Au final, le Medef se remet dans la poche 50 millions d’euros. On est à côté de l’objectif, qui était de faire en sorte que de nouvelles ressources pour l’assurance chômage soient dégagées, alors que c’est l’explosion des contrats courts qui pèse sur l’Unedic. Le Medef a encore une fois détourné une revendication syndicale.
Quelles dispositions sont selon vous les plus dangereuses ?
Agnès Le Bot. Il y a le contrat intermittent, nouvelle fragilisation du CDI, généralisable dans les entreprises de moins de 50 salariés. S’agissant du temps partiel, il n’y a pas d’encadrement : au contraire, c’est un nouveau saut vers plus de modulation du temps de travail, au profit de l’employeur, et plus d’incertitude pour le salarié. Deuxièmement, toutes les procédures en matière de licenciement collectif sont passées à la moulinette : avec les accords dits de « maintien dans l’emploi », on a une tentative de destruction des possibilités de résistance qui demeurent à l’heure actuelle, comme on le voit chez Fralib, ArcelorMittal, etc. Troisièmement, il y a un affaiblissement très grave des possibilités de recours en justice des salariés, une volonté d’assurer l’impunité des employeurs…
N’y a-t-il pas des points positifs à retenir, telle la généralisation de la couverture santé ?
Agnès Le Bot. Certes, mais cela ne fait pas l’équilibre avec le reste : cela va peut-être contribuer à soigner les dégâts occasionnés par cet accord, mais ça ne va sûrement pas faire baisser le chômage et reculer la précarité. Quant aux droits rechargeables à l’assurance chômage, ils seront financés par les chômeurs eux-mêmes, on prend à Jacques pour donner à Paul.
Vous estimez maintenant que « la partie n’est pas terminée ».
Agnès Le Bot. Tout n’est pas fini car il va y avoir un projet de loi. Les parlementaires doivent être en situation de ne pas transcrire à l’aveugle un projet qui fragilise un peu plus les salariés. Nous voulons donc informer, mobiliser, mettre les salariés en situation de pouvoir intervenir auprès de leurs élus pour qu’il y ait un projet de loi d’une autre nature, qui permette d’obtenir des avancées réelles en termes de maintien dans l’emploi et de lutte contre la précarité.
De sont côté, la CFDT a signé le texte pour « quatre sujets incontournables »
La création d’une complémentaire santé pour tous les salariés et demandeurs d’emploi (jusqu’à 12 mois d’indemnisation) avec un financement de l’employeur ;
La mise en place de droits rechargeables à l’assurance chômage, afin que les demandeurs d’emploi qui retrouvent un travail ne perdent pas les droits déjà acquis ;
La taxation des contrats courts avec une augmentation significative de la cotisation patronale d’assurance chômage
L’encadrement des temps partiels imposés.


