
Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne présidentielle de 2012
Il n’est pas un homme providentiel, mais il incarne un projet et un espoir. Un projet de synthèse sans doute, mais un espoir unique d’arrêter le massacre du libéralisme à tout crin !
PREAMBULE

L’article ci-dessous me conduit à réfléchir ou à rêver ou peut-être les deux à la fois ?
Toute iniative politique m’intéresse qu’elle soit dans mon intérêt (le général bien sûr, celui de tous) ou contre mon intérêt (général également) A noter qu’il ne m’a jamais été difficile de faire du combat social le combat qui protège en conséquence l’individu.
Des initiatives qui me sont proposées j’examine en premier lieu le contenu et les conditions de faisabilité. Dès lors que l’on prend appui sur un programme qui existe, celui de Front de Gauche, et que la faisabilité s’avère possible d’un point de vue stratégique je ne ferais pas la fine bouche comme doivent le faire certains de ceux qui ont mesuré la portée de la déclaration du Co-Président du Parti de Gauche.
Pour ne prendre que l’exemple de ce qui est proposé par Mélenchon il faut évidemment constater d’ores et déja que les forces auxquelles il fait appel ne sont pas d’accord sur tout, qu’elles appartiennent à des groupes ou partis qui savent fort bien donner de l’importance à ce qui n’en a pas et oublier ce qui en a !
Lorsque par exemple on évoque l’écologie, apparait la question essentielle : quel type de développement voulons-nous dans tous les secteurs économiques : dans l’énergie la question de la maitrise publique mais aussi du choix du nucléaire surgit fatalement; de même dans les industries, de l’acier, de l’automobile, de la construction navale, des services des télécommunications, des transports, de l’eau, surgit la notion de service public, pour l’agriculture apparait la question des choix de production mais aussi et surtout celle de leur juste rémunération. Il en va de même des investissements sociaux en matière d’éducation, de santé, de sécurité sociale, de logement de sécurité, de relations internationales, etc.
Mais ne peut-on dire, selon la célèbre formule qu’avec le Front de Gauche, l’essentiel de ce qui unit est devenu réalité ?
N’est-il pas dangereux de trop s’abriter derrières les différences d’analyses politiques, et il y en a bien entendu, qui peuvent hypothéquer une « rapide et urgente » démarche unitaire ?
Le temps presse et le quotidien nous le rappelle : on n’éduque et instruit pas comme il le faudrait et l’on abandonne une partie de la jeunesse, le chômage fait des ravages dans les familles, les initiatives entreprenariales sont peu encouragées et soumises à la domination des grands groupes commerciaux et industriels et des banques elles aussi soumises à la loi du profit.
Tout cela engendre une crise morale sans précédent dont le racisme, la xénophobie ne sont pas la moindre manifestation et sont alimentés par la mise en exergue de la délinquance, du banditisme ou de simples comportements coûtumiers. Sans omettre les destructurations familiales dues à une évolution de la famille, qu’accompagne celle des moeurs, qui ne sont pas soutenues et dont s’emparent les esprits les plus obscurantistes. Mais pire encore, des familles à revenus moyens se trouvent, après des années de travail, en difficulté de pouvoir d’achat, de soins, de prise en charge décente à leur fin de vie.
Les jeunes sont en danger. Il suffit de les cotoyer pour le constater et discerner derrière une apparence souvent désinvolte de l’âge et un optimisme affiché, l’angoisse ressentie pour leur avenir professionnel, et en conséquence pour assumer leurs aspirations à une vie affective libre, à la création d’une famille, sous quelque forme que ce soit !
Alors pour toutes ces raisons, une vue programmatique quasi identique, faite d’objectifs que l’on peut qualifier de révolutionnaires tant ils vont bouleverser les pratiques économiques, sociales, politiques et culturelles, il faut certes être vigilant sur leur mise en oeuvre mais avant tout il faut avoir l’audace de s’y engager UNITAIREMENT.
Pour les divergences, la démocratie sera là pour trancher, à condition, et cela est aussi un objectif du Front de Gauche (et au delà) que l’on la développe.
L’article paru dans de l’Humanité de ce mercredi
Le cofondateur du Front de gauche appelle ce jeudi à un changement de « centre de gravité » dans la majorité vers la gauche, dans lequel il se dit « prêt à être Premier ministre ». Il met surtout au coeur de son projet l’écosocialisme, qui se trouvait déjà dans le programme du Front de gauche à la présidentielle à travers la Planification écologique.
Extraits de ce long entretien donné à Rue 89.
- Changement d’équilibre à gauche
« Il y a une majorité de gauche à l’Assemblée : je propose qu’elle change de centre de gravité », explique Jean-Luc Mélenchon. Qui lance: « Je suis prêt à être Premier ministre, mais je peux aussi imaginer de ne pas l’être. Qu’une coalition se fasse avec des socialistes, des écologistes et des élus du Front de Gauche, sur une ligne de rupture évidemment avec la logique capitaliste et productiviste. C’est possible ».
Le cofondateur du Parti de gauche ne veut pas attendre 2017 pour proposer une alternative aux Français. Il n’entend pas non plus laisser les clés à l’aile droite du PS, qui « ne peut quand même pas prétendre prendre tout le monde en otage avec un révolver sur la tempe, sur le thème : « Celui qui n’est pas d’accord avec ce que dit M. Ayrault se prépare à donner le pouvoir au Front national. » »
- 2014, le point de bascule
« Le plan de marche ne date pas d’aujourd’hui », explique le leader du Parti de Gauche. « Je savais parfaitement que je ne pouvais pas d’un bond arriver sur la première marche. Je poursuis ma stratégie: essayer de passer devant les socialistes et proposer une majorité alternative de gauche. » Le basculement à gauche, il le prévoit lors des municipales « et surtout les européennes à la proportionnelle en 2014″.
- La crise politique favorable au Front de gauche
« En réalité, on est en présence d’une double panne de synthèse politique et culturelle », affirme Mélenchon. Entre la droite qui « ne peut plus faire comme dans les années 90 et nous dire « le marché, ouiii ! » », qui ne trouve de liant que dans « la haine de l’autre, la xénophobie, la peur, la peur et encore la peur », et les « progressistes sont encore plus en faillite », qui « ne parviennent pas à proposer une réponse nouvelle aux aspirations des gens », l’espace est à prendre selon lui: « Nous sommes la force nouvelle. La nouvelle gauche. »
- Ecosocialisme, règle verte et valeur d’usage
« L’écosocialisme c’est le socialisme. C’est la nouvelle définition de la démarche socialiste », affirme-t-il. Prenant acte du faite que « les deux grands modèles d’organisation de la pensée et de l’action socialiste (le communisme et la social-démocratie, ndlr) se sont effondrés », Jean-Luc Mélenchon s’est replongé dans Marx, qui « décrit longuement le fait que l’homme et la nature constituent une seule et même entité vis-à-vis de laquelle le capitalisme exerce le même effet d’épuisement. L’écosocialisme n’est rien d’autre que la doctrine du mouvement socialiste refondée dans le paradigme de l’écologie politique. »

Dans la pratique, l’écosocialisme doit répondre un impératif. « La « règle verte » », principe déjà présent dans le Programme partagé du Front de gauche lors de la dernière présidentielle. « Une règle toute simple, reprend Mélenchon: ne jamais s’avancer dans la voie où on dépense plus que ce qui peut se reconstituer. Une dette souveraine ou privée sont de simples jeux d’écriture. La dette écologique, elle, a une réalité objective. »
« Dans la vision matérialiste de l’analyse du réel, chaque chose a une valeur d’échange et une valeur d’usage. Les socialistes sont concentrés sur la valeur d’échange, nous sommes concentrés sur la valeur d’usage. Ce sont des concepts de base du marxisme », conclut-il
- Avec le PCF et les écologistes
L’écosocialisme , un moyen de draguer les voix des écologistes? Jean-Luc Mélenchon ne s’en cache pas, mais défend la cohérence du projet. « N’importe quelle position est destinée à convaincre et à attirer. Mais pas de manière fallacieuse. Le fondamental de notre adhésion au paradigme de l’écologie politique, c’est pas la drague, c’est la cohérence intellectuelle. » Et les organisations du Front de gauche? Le PCF? Si le patron du Parti de gauche remarque que « la position communiste est complètement étalée entre les deux bornes du possible en matière d’écologie politique: un fondamentalisme assez radical à un bout, une indifférence crasse à l’autre », il note surtout: « collectivement, il y a une prise de conscience que c’est un ressourcement de l’idéal communiste, de bien commun de l’humanité. »
l’entretien sur Rue 89
La planification écologique, ou le temps long du développement
« Produire mieux pour manger tous grâce à la planification écologique », Par André Chassaigne, député (PCF) du Puy-de-Dôme (1), et Gérard Le Puill, Journaliste
S.G.