Simple citoyen, ni aguerri aux techniques de gestion du patronat, ni informé de la situation sauf pour avoir entendu ministres, députés, sénateurs en débattre, je risque bien de mettre à nu mon incompétence, comme ces millions de français qui s’interrogent sur la situation faite aux travailleurs de PSA à Rennes et Aulnay. et bien sur ce qu’en dit mon journal qui, s’il n’était pas là, me priverait d’une opinion laquelle d’une manière générale rejoint celle que je peux avoir sur nombre de sujets à caractère économique, politique, et culturel.
Mais puis-je être totalement incompétent quand je passe les trois quart de mon temps dans ce blog à « dénoncer » un système, plus ancien qu’on ne le dit parlant de sa phase capitaliste, et qui est basé sur cette réalité selon laquelle des hommes exploitent d’autres hommes.
Toute la question est, partant de cette critique, est de bien expliquer que ce système ne peut-être ni légitime, ni efficace pour l’humanité mais au au contraire destructeur, voire un frein à son développement.
Le droit naturel, celui du plus fort sur le plus faible fut la régle des phases esclavagistes de l’antiquité jusqu’à pas tellement loin de notre histoire contemporaine. Et bien sur cela continue en spéculant sur l’absence du mérite attribué aux faibles, sur l’incompétence dont on les gratifie généralement pour expliquer leur pauvreté jusqu’au moment où ces derniers en on tellement marre d’être pris pour des inutiles qu’ils finissent par faire tomber les têtes allant jusqu’à les couper. Et là bien sur on en fait alors des méchants !
N’étant pas à ranger dans les plus misérables qui peuplent la planète en un nombre effrayant je pourrais m’abstenir de me lamenter à longueur de blog sur une misère relative qui règne dans une partie de la population de ma douce France qui comme le dit si bien ma voisine « a de quoi manger », « a une ou plusieurs télés », « roule en voiture », « dispose d’un téléphone mobile et parfois d’un ordinateur », « n’est pas trop mal fringuée » et dont le logement est bien plus confortable qu’une tente dans le désert, une case en Afrique ou un bidonville indien ou brésilien.
Et je ne vous parlerai pas de l’opinion qu’elle a de ceux qui « fabriquent des enfants avec les allocations » (dont elle se croit la pourvoyeuse) ayant ainsi la fonction de nous assurer une bonne natalité et fournir aux patrons la quantité de chômeurs dont ont ils ont besoin et, pour comble, de soldats dont la nation risque d’avoir besoin pour aller taper sur les plus pauvres qu’eux.
Oui je pourrais raisonner comme ma voisine qui aimerait changer de Maire, parce qu’il ne fait pas bien nettoyer les rues, parce qu’il serait responsable des policiers qui n’arrêtent pas les voleurs, des instituteurs parce qu’ils ont trop de vacances, et « vaïe », à y être, des femmes qui portent le voile et des gamins qui font du bruit dans la rue, le soir quand ils devraient dormir.
Alors Aulnay ? Pour elle c’est du chinois (sans rire) ! Après tout si ces gens ne vendent pas des voitures on n’y peut rien et, comme le boucher du coin qui vend moins de viande, ils doivent faire des économies. Lui aussi vire son commis pour ne plus payer salaires et charges sociales. Histoire d’oublier que les réduire un peu plus c’est amputer les remboursements de la sécu qui feront que ma voisine achètetera moins de viande et sa fille, la femme du commis, ne changera pas sa voiture (de marque étrangère soit dit en passant).
Malheur pour l’état qui devra payer des allocations de chômage et se priver des impôts de ce couple et ainsi aggraver son déficit.
Bonheur pour les banques qui escroqueront à des taux d’usuriers notre couple obligé d’emprunter et prêteront à l’état l’argent placé à 2.25 % en livret A par ma voisine.
C’est ce que ne lui expliquent pas les débats télévisés qu’elle n’écoute pas mais que Monsieur Philorin, professeur en retraite se charge de traduire savamment pour la convaincre de voter pour la droite qu’il voudrait modérée. Son époux, lui aussi retraité mais ouvrier, lui rappelle que la gauche socialiste c’est mieux. Qui peut le plus peut le moins !
Mais ma voisine qui revendique hautement son indépendance de femme (acquise il faut bien le dire à son insu) a des préférences politiques pour une bourgeoise qui n’a que faire du féminisme qui clame haut et fort le droit de remettre en cause les conditions de remboursement de l’IVG et veut payer une prime aux salariés en la faisant financer par l’impôt payé par ces mêmes salariés.
Dans l’éditorial de l’Humanité, ce jeudi, Jean-Paul Piérot estime que « le plan préparé par Arnaud Montebourg ne convainc guère d’emblée, quant aux moyens qu’il mobilise, sur sa capacité à faire face tout à la fois à l’urgence sociale et à l’ampleur du défi du redressement ». « Faudrait-il laisser les salariés de PSA seuls face au plan social et parler de voiture propre ? » se demande-t-il.
On aimerait tant pouvoir souscrire à l’appréciation formulée par Jean-Marc Ayrault, qui voit dans le plan présenté hier à l’Élysée « un acte extrêmement important qui s’inscrit avec une très grande détermination dans le redressement de la filière automobile », et le premier ministre d’ajouter qu’il faut « faire face aux urgences, celles des plans sociaux ». À peu près au même moment et non loin de là, près des Champs-Élysées, les salariés de PSA manifestaient leur colère et eux aussi leur grande détermination à ne point capituler sur le champ
de bataille d’Aulnay, mais aussi de Rennes et des secteurs
de la recherche visés par le plan social le plus grave
qu’ait subi la filière depuis bien longtemps.
Or, c’est là où le bât blesse, le plan préparé par Arnaud Montebourg ne convainc guère d’emblée, quant aux moyens qu’il mobilise, sur sa capacité à faire face tout à la fois à l’urgence sociale et à l’ampleur du défi du redressement. Si l’on doit admettre les différences de tempo entre un plan s’inscrivant dans le moyen et le long terme et la nécessité de stopper immédiatement une hémorragie, ce second point semble tout simplement oublié. Faudrait-il que les 8 000 suppressions d’emplois – derrière les chiffres il y a des destins d’hommes et de femmes, des familles fragilisées – fussent passées par pertes et profits dans les projets du groupe, et qu’en même temps l’on s’attelle au développement de la voiture propre et énergiquement économe ? Ce serait véritablement inacceptable. Les salariés du constructeur automobile ne se trompent pas de cible quand ils dénoncent la famille en or Peugeot et Philippe Varin qui veut les sacrifier pour payer ses propres choix stratégiques. Ils ont marqué un point en obtenant la désignation d’un expert, ce qui leur donnera un laps de temps supplémentaire pour amplifier leur combat. Mais l’État doit-il se tenir à l’écart du débat qui oppose la direction aux syndicats ? Ce n’est en tout cas pas l’opinion de Marie-George Buffet, députée PCF/Front de gauche de Seine-Saint-Denis, qui invite la majorité parlementaire de gauche à légiférer sans tarder pour donner des outils aux représentants des salariés.
En effet, le volet relatif aux droits des salariés apparaît comme le grand absent du plan. Comment faire respecter la « pérennisation des sites » qu’évoque le dispositif, si les salariés ne peuvent réellement pas avoir droit au chapitre ? À ce propos, l’issue du conflit autour du site d’Aulnay donnera une indication utile sur la capacité et la volonté du gouvernement à traduire ses engagements en actes. Le mécanisme de soutien, par le système de bonus-malus, à la production de véhicules moins polluants, hybrides ou électriques n’aura des effets positifs sur la production française qu’à la condition que les constructeurs hexagonaux investissent plus fortement dans la recherche, la formation et l’emploi, faute
de quoi les primes prévues renforceront les comptes
de Nissan et de Toyota, déjà bien engagés dans
ces nouvelles technologies.
Le plan présenté par Arnaud Montebourg laisse donc des questions ouvertes, auxquelles il faudra bien préciser des réponses de gauche. La droite, qui avait consenti plusieurs milliards d’aide sans contreparties, réclame aujourd’hui plus de « compétitivité », et à l’instar de Luc Chatel, « plus de souplesse dans le droit du travail » pour faire baisser les coûts de production (c’est-à-dire
les salaires et l’emploi) mais ne dit mot sur les dividendes. On mesure combien le débat sur le redressement de la branche de l’automobile ne peut être circonscrit au bonus-malus.
- A retrouver aussi dans l’Humanité de ce jeudi:
Le plan n’empêche pas la sortie de route sociale
« Il manque le volet de l’intervention publique », le point de vue de Marie-George Buffet, députée PCF du 93
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