A propos de réunion publique ?
Posté par jacques LAUPIES le 31 mai 2012
Les réunions publiques n’amènent pas des foules de participants. Elles permettent tout au plus aux plus politisés, souvent à un cercle étroit de militants et à quelques individualités d’y participer et donc de faire le point sur une conviction commune et du meilleur moyen de la diffuser pour convaincre les absents.
Cela peut paraitre contradictoire avec les foules que l’on a retrouvées dans les meetings régionaux ou nationaux qui ont surpris les médias et les ont contraints à en faire état.
Avec la candidature de Jean Luc Mélenchon le Front de gauche a fait la démonstration de cette possibilité. Amplifiée par l’utilisation de la rue. La portée géographique de ces manifestations et la capacité (on pourrait dire la tradition de certains partis comme le Parti Communiste aidant) ont d’évidence permis cela.
Ce qui m’a le plus surpris à la Bastille (meeting symbole de la candidature Mélenchon) c’est non seulement la mobilisation essentielle des militants venus de toute la France mais aussi de ce plus qui consiste à la mobilisation d’une foule diverse de ceux qui avaient un peu décroché du militantisme et de ceux qui me paraissent le plus précieux dans le combat politique : les jeunes !
Mais faut-il s’arrêter à ce constat assez réjouissant et n’en pas voir aussi les points faibles. Dont les moindres ne sont pas l’effet trompeur de nouveauté, le caractère passager de l’action et de la participation à l’évènement.
Passé la surprise et l’obligation de relater l’évènement les médias, qui selon moi, ne sont pas le moins du monde neutres et indépendants, lesdits médias vont organiser la réaction quand le phénomène dérange et gène ceux qui les commandent et les impulsent. Radios et télévisions vont se lancer dans l’analyse et, selon la formule célèbre « les faits sont sacrés, les commentaires sont libres », la plupart des journalistes et autres spécialistes vont s’appliquer à détruire les effets mobilisateurs des foules rassemblées en organisant des débats très souvent très orientés.
Point n’est besoin de démonstration savante pour cela !
Cette stratégie de la classe dominante ne tombe pas du ciel et relève d’intentions délibérées.
La réunion publique, même lorsqu’on la baptise « assemblée citoyenne » ne constitue pas la réponse au besoin d’information des citoyens. Elle devient une formalité dont le succès repose sur la capacité militante des partis et ceux qui sont peu structurés à la base auront de plus en plus de difficultés à en faire un élément de communication.
Cela dit même devant une assistance réduite et acquise l’échange est utile…Ne serait ce que pour rappeler que nous avons encore beaucoup à faire en matière de communication.
Le débat est ouvert…
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