Pour toutes celles et tous ceux qui aiment notre pays, qui, depuis cinq ans, ont durement souffert de la politique de Nicolas Sarkozy, souffert de la voir affaiblir, appauvrir, abîmer la France, les résultats (connus à cette heure) du premier tour de l’élection présidentielle résonnent comme un appel à tout mettre en œuvre pour battre le président sortant.
Comme on le redoutait, le score du Front national peut servir de réservoir au candidat Sarkozy. Le président sortant, en recul par rapport à 2007, peut être battu le 6 mai prochain.
Le second tour mettra aux prises, pour la droite, Nicolas Sarkozy, pour la gauche, François Hollande, le candidat socialiste que le suffrage universel a placé en tête. La droite doit maintenant subir une large défaite. C’est la nouvelle et prochaine étape indispensable de la révolution citoyenne que nous avons entamée.
À gauche, les près de 12 % et quelque 4 millions de voix crédités au candidat commun du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon représentent un score inédit et un événement de cette élection, comme l’a été notre campagne, une campagne dont se sont emparé des centaines de milliers de femmes et d’hommes, et de jeunes dans tout le pays. Le peuple combattant, la gauche du courage et de l’engagement sont de retour, et dans leur sillage, l’espoir de changer la vie, d’ouvrir un autre avenir à notre pays, la France, et du même coup à l’Europe.
Je veux saluer toutes les électrices et tous les électeurs qui ont porté leur choix sur le bulletin de Jean-Luc Mélenchon, et le programme du Front de gauche qu’il représentait.
Je veux remercier du fond du cœur toutes les militantes et tous les militants communistes et du Front de gauche, toutes celles et tous ceux, quelle que soit la forme de leur engagement, qui ont su donner corps à cette espérance et rendu possible ce résultat.
Au nom du Parti communiste français, j’appelle au plus large et au plus fort rassemblement possible de toute la gauche, de tout notre peuple, pour battre Nicolas Sarkozy, en votant pour le candidat socialiste François Hollande. La défaite du président sortant devra être ample, claire et nette, et nous y mettrons toutes nos forces.
Tout doit être fait pour empêcher la réélection du candidat de l’UMP et du Medef, qui n’a pas hésité sur bien des points à reprendre à son compte le programme du Front national. La droite et l’extrême droite ne passeront pas. La France ne mérite pas cinq années supplémentaires de ce cauchemar.
Combattre et mettre en échec les idées xénophobes et racistes de Marine Le Pen demeurent d’une brûlante actualité. Le Front de gauche est fier du travail qu’il a entamé, bien seul dans cette campagne, pour faire reculer les idées du FN. Nous allons l’amplifier dans les élections législatives à venir. Aucun député de ce parti ne doit être élu à l’Assemblée nationale.
Le PCF, le Front de gauche, vont continuer à rassembler autour des choix qu’ils ont portés dans cette campagne. Nos propositions pour mener une audacieuse politique de gauche sont disponibles ; elles sont de nature à sortir le pays de la crise en tournant le dos à l’austérité et en reprenant le pouvoir aux forces de l’argent.
C’est le cas de l’augmentation du SMIC et des salaires, du retour immédiat de la retraite à 60 ans à taux plein pour tous, de l’interdiction des licenciements boursiers. C’est le cas d’une réforme de la fiscalité, de la création d’un pôle public bancaire et financier. C’est le cas de l’exigence de soumettre à ratification du peuple français tout nouveau traité européen, renégocié ou non.
Le PCF, Le Front de gauche mobiliseront le pays dans les semaines à venir pour donner plus de poids encore à ces propositions, pour faire élire une majorité de gauche à l’Assemblée nationale, avec le maximum de députés du Front de gauche.
La France aura besoin de députés courageux pour abroger sans tergiverser les lois Sarkozy, pour en élaborer et en voter de nouvelles qui constituent de réelles conquêtes politiques, sociales et économiques en faveur des travailleurs. Les députés du Front de gauche seront porteurs à l’Assemblée du mouvement de mobilisation citoyenne qui a surgi au cours de cette campagne électorale.
Le 6 mai prochain, la victoire de la gauche est à portée de main. Elle sera complète à l’issue des élections législatives avec la confirmation de la place du Front de gauche dans la nouvelle vie politique française.
La campagne électorale et le résultat du Front de gauche et de son candidat commun, Jean-Luc Mélenchon, prouvent que le peuple de France et que les peuples européens ne sont pas condamnés à subir la loi des marchés capitalistes.
Un autre chemin est désormais ouvert.
J’appelle les millions de citoyens qui ont commencé à l’emprunter avec nous à poursuivre la route, à investir le Front de gauche, les assemblées citoyennes, les fronts de luttes, de propositions et d’action que nous avons créés. Faites-en votre affaire, pour réussir le changement auquel notre peuple aspire.
COMMENTAIRE LOCAL
On peut juger un résultat avant tout en prenant en compte sa propre expérience. Et il n’est pas aussi idiot que ça de la transposer dans l’analyse des résultats nationaux. Mélenchon obtient un score intéressant qu’en début de campagne nous espérions au moins à ce niveau. Donc l’objectif est relativement atteint si l’on est un tant soi peu réaliste quant aux possibilités qui lui étaient offertes en fonction des forces qui le soutenaient.
Bien sûr il y a eu les rassemblements massifs, les sondages prometteurs mais un élément échappe souvent à tous ceux qui peuvent-être déçus du résultat : l’insuffisance militante à la base. Car étant donné, ce fait est acquis, que les médias nous desservent il ne nous reste plus que notre force de conviction sur le terrain. Et même si l’on dispose d’un force appréciable, il n’est pas sur qu’elle soit bien employée.
Je prendrai l’exemple de notre ville de 14 000 habitants dont 9419 sont inscrits sur les listes électorales.
Comme dans beaucoup trop de villes de la région, dont sa voisine Beaucaire le FN est en tête et dépasse les 33 %. Ce chiffre est considérable. D’où provient un tel résultat. Il serait vain de nier que le phénomène de l’immigration lui est étranger à savoir que les difficultés économiques et sociales de la population sont telles que la présence de nombreux travailleurs qui depuis plus de 30 ans sont arrivés massivement d’abord pour travailler dans le bâtiment ensuite dans l’agriculture sont tres nombreux et pas toujours accepté par la population. Pour preuve des localités à forte présence de travailleurs agricoles immigrés.
Ce sentiment de rejet est évidemment entretenu par la droite extrême. On assiste même à des rejets concernant des catégories venant d’Europe centrale et cela par comble de sottise par les immigrations plus anciennes. Tout cela est malsain et l’on découvre dans ces villes ou villages une population, parfois vieillissante, apeurée par le tapage fait autour de l’insécurité. C’est lamentable d’autant que le phénomène de peur touche une partie de la jeunesse confrontée à la ghettoïsation de certains quartiers.
Le phénomène est bien réel et il a sa traduction politique. Tout simplement parce que n’est pas trouvée la riposte idéologique nécessaire, plus complexe à mettre en œuvre et qui nécessiterait, tout autant que pour d’autres sujets, l’intervention de nombreux militants plus aguerris.
On ne fait pas de révolution avec des peurs de vieux, pas plus qu’avec des révoltes de jeunes ! Il faut les libérer de cela tout autant, osons le dire que de l’ignorance dans laquelle sont tenus toutes les catégories de la population, fussent-elle dans des postures professionnelles supposées nécessiter une capacité de réflexion et dotées d’une certaine instruction.
A ce qu’a dit Mélenchon, dans un de ses discours, que c’est avec une éducation nationale et par un système d’’information rénovés que l’on fera des citoyens responsables, je crois qu’il faut ajouter que ce sera aussi avec l’existence de Partis Révolutionnaires puissants et organisés.
Certains en nous lisant diront que nous sommes bien prétentieux de nous situer, en tant que militant, comme élément déterminant de la transformation sociale…et citoyenne ! Et pourtant c’est de cela qu’il s’agit au lendemain d’une élection qui n’est évidemment pas négative pour poursuivre notre démarche mais qui a bien des égards fait apparaitre nos insuffisances de conviction, voire d’organisation, et les manipulations dont elle est victime.
Alors à cela il n’y a qu’une réponse : l’adhésion du plus grand nombre à des formes nouvelles de réflexion et d’action.
A Tarascon 720 électeurs se sont prononcés en faveur du Front de Gauche. C’est un redressement assuré mais c’est aussi la possibilité de trouver de nouvelles forces militantes.