Bientôt les cantonales et une exigence pour les communistes : la clarté des objectifs et de la strategie
Posté par jacques LAUPIES le 28 septembre 2010
La tarasque : un monstre inventé pour la gloire de Ste Marthe qui le dompta. Dieu que les humains font preuve d’imagination pour faire peur et dominer leurs semblables. Quel monstre n’invente-t-on pas de nos jours ? L’ennui est que les dompteurs n’ont pas la douceur prétendue de Ste Marthe.
L’approche des élections cantonales suscite déja des interrogations dans les milieux politisés de Tarascon et ne va pas tarder à gagner les préoccupations d’une bonne partie de la population toujours sensible à cette élection. Bien que l’abstention soit toujours présente dans ce type de consultation généralement peu médiatisé.
La curiosité est d’autant plus vive que notre canton risque bien de voir se modifier sensiblement la liste de prétendants présents lors du dernier scrutin de ce type en 2004. Les résultats rappelons le avaient été marqués par une poussée de la droite puisqu’au deuxième tour le candidat élu (soutenu par l’UMP) Monsieur Lucien Limousin et le candidat du Front National Monsieur Jean claude Marchand recueillaient ensembles 67,58 % des voix. Le reste des suffrages allant au candidat socialiste (Monsieur Jean Pierre Bacchiani) bénéficiant essentiellement du retrait du candidat du Parti Communiste (votre serviteur) et du candidat Divers Gauche (Jean René Soler) au deuxème tour.
Depuis les résultats de cette élection locale, le rapport de force droite gauche n’a été guère modifié puisque les Municipales de 2008 ont placé largement en tête la droite : la liste conduite par le Conseiller Général et celle du Maire sortant Charles Fabre totalisant environ deux tiers des suffrages laissant l’autre tiers au candidat de gauche.
Une telle situation peut elle se reproduire ? Rien n’est moins sur car le risque abstentionniste demeure fortement compte tenu du discrédit de tout ce qui se réclame ou en tous cas aura de la peine à dissimuler ses liens ou son appartenance à l’UMP. En l’occurence Monsieur Limousin le candidat sortant et les amis de Charles Fabre, devront s’expliquer sur leur position concernant le démantèlement social engagé par celui dont évidemment il sera bon ton, à l’image du premier ministre de dire qu’il n’est pas leur mentor. La réforme territorriale étant entre parenthèse l’une de ses réformes qui rend suicidaire de la soutenir en tant qu’élu du département.
Mais la difficulté peut bien provenir d’ailleurs : le Front National qui supporte mal que l’UMP chasse sur ses terres (celle de la stigmatisation des immigrés) se donne des airs de défense des opprimés. De plus les déclarations contrastées de Marine Le Pen visent à séduire également une part de l’électorat de gauche déboussolé. Le résultat obtenu par ce Parti, avec une candidate de Tarascon sur sa liste, n’est pas sans poser problème aux uns et aux autres.
On ne peut pas dire que la gauche se trouve dans une situation des meilleures. Et pourtant il existe une force nouvelle dans laquelle le Parti Communiste est présent pour rappeler que la politique doit, par dela les calculs électoraux auxquels vont se livrer les jongleurs habituels qui hantent les autres partis, trouver ses lettres de noblesse. Cette force a nom « Front de Gauche » mais elle ne constitue qu’une fraction, pour l’instant très faible localement, du rassemblement nécessaire qui peut permettre à la gauche de dépasser son influence actuelle présumée.
La lutte des classes est une réalité qui dans les élections locales tend à ne pas apparaitre dans sa dureté. Ici personne n’est Bettencourt. Il aura fallu trois ans pour que la collusion Pouvoir/Argent qu’incarne Sarkosy préoccupe les français qui ont cru en lui et voient les conquêtes sociales, acquises de haute lutte, démantelées. La machine médiatique des possédants de la richesse produite l’a présenté en sauveur et cela a marché malgré ses antécédents pourtant édifiants. Les amateurs du slogan de 68 « élections piège à cons » peuvent en sourire sauf que la culture politique et la culture en général ont besoin pour être diffusées d’une véritable révolution informationnelle et qu’avant de stigmatiser l’électeur il convient de comprendre qui et comment manipule l’opinion.
Combien de temps faudra-t-il pour expliquer que les relais locaux du pouvoir en place vont se démarquer et même tenter des alliances que je n’oserai qualifier de contre nature tellement il est dans la nature des personnes concernées de se livrer à des calculs purement électoralistes et ce, au nom de l’efficacité. Et ils ne sont pas tous de droite !
Espérons que la gauche locale saura maintenir et renouveler les valeurs républicaines qui ne permettent pas que l’on transige avec des adversaires bien repérés pour être dans le camp de ceux qui confondent leurs intérêts avec l’intérêt général. Cette maladie qui frappe hélas bon nombre de sociétés doit être éradiquée à tous les niveaux. Cela nécessite la vigilance des plus démunis qui ne doivent pas négliger l’usage du suffrage universel et au delà exiger la transparence et le contrôle de l’usage de la richesse produite et sa juste répartition.
Le Conseil Général est une institution menacée précisèment parce qu’au pretexte d’économies de fonctionnement on tente de mettre en cause ce lieu ou les choix (en matière de santé, d’éducation, d’aide sociale, d’équipements publics, etc.) peuvent permettre d’atténuer les inégalités.
Ne laissons pas les émules du Sarkosysme, soutiens exemplaires de la finance, des industriels et affairistes de tous poils mettre la main sur la gestion de nos impôts. Ne laissons pas les extrêmes capitaliser le légitime mécontentement de ceux qui souffrent dans une société où la peur devient un instrument électoral.
Mais cela doit se faire dans la transparence sur la base d’objectifs clairs qui ne laissent aucun doute sur l’usage que l’on entend faire du mandat électoral. Les communistes de ce point de vue seront intransigeants.
Jacques LAUPIES
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