Elections municipales : choisir en connaissance de cause
Posté par jacques LAUPIES le 26 décembre 2007
Une élection a toujours son importance. Les élections municipales plus que toute. Nulle autre élection ne permet ce contact aussi direct entre le candidat et les électeurs. Bien sur les élections cantonales, législatives ou encore européennes font appel à l’esprit civique et chacune pour ce qui la concerne à un objectif précis incontournable. Les élections municipales sollicitent directement l’engagement pour la gestion de la cité. La population dans toutes ses composantes est obligatoirement impliquée car elle doit se prononcer sur des choix qui relèvent du quotidien, depuis l’école jusqu’à l’urbanisme en passant par la santé, les solidarités sociales, l’emploi, le développement économique ou encore la vie culturelle.
Mais il serait bien naïf, comme généralement l’indiquent les esprits conservateurs, de penser que ces élections n’ont pas d’incidence sur les autres niveaux de pouvoirs politiques, tout comme il serait bien peu conséquent de penser que ces pouvoirs là ne se préoccupent pas de ces élections. Ils savent bien que dans le creuset des municipalités s’expriment des volontés directement issue du peuple. Des volontés qu’il est difficile de contourner.
Pour les démocrates, les républicains, ceux qui depuis la révolution française ont lutté pour les droits de la commune, l’extension des libertés municipales a été la garantie d’une saine gestion des affaires publiques, de la solidarité et de la justice sociale. Il en en a été autrement pour les porte-parole ou les agents plus ou moins conscients de la grande bourgeoisie, incarnée aujourd’hui par les profiteurs des grands groupes commerciaux et industriels, des société multinationales aujourd’hui, qui ont toujours freiné ou tenter de museler les lprérogatives des communes.
Il est donc nécessaire de distinguer dans ces élections ou se situent les candidats, quelle est leur appartenance politique. Il faut faire la différence entre ceux qui défendent les grandes valeurs républicaines de ceux qui se refusent à en accepter les grands principes par des compromissions politiques avec les adversaires de la démocratie communale. La tâche n’est pas toujours aisée pour l’électeur car les réseaux politiques conservateurs, et les partis sur lesquels ils prennent appui, sont constitués souvent sur des bases populaires et sont manipulés avec des appuis médiatiques considérables (télévision et presse qu’ils contôlent)
Ces pouvoirs du monde financier n’hésitent pas ainsi à faire en sorte que les médias utilisent des langages d’opposition avec les partis, à s’ingèrent dans leur fonctionnement pour imposer les courants qui leur sont favorables (ils l’ont fait pour les Présidentielles, ils le feront pour les municipales)
Pour faire diversion ils orientent les catégories les plus exploitées et souvent les plus culturellement fragiles vers des regroupements flous ou le verbe et la démagogie détournent des réalités à prendre en compte par les citoyens, inventent des oppositions spectaculaires de façade pour les détourner des vrais combats à mener.
Il faut donc démystifier tout cela et faire le tri. Le discours politique est souvent un rideau de fumée qui dissimule des ambitions personnelles, des intérêts de clans ou de tendances.
Pour déjouer ce piège il faut examiner non seulement les programmes mais aussi les stratégies. Car les stratégies sont révélatrices des intentions des uns et des autres et bien souvent elles ont une portée générale qui autorise les rapprochements entre stratégie locale et nationale.
Pour être clair disons que les élections municipales vont mettre en présence dans notre ville les mêmes forces, les mêmes tendances, les mêmes alliances ou tentatives d’alliances qui ont prévalus aux élections législatives ou présidentielles.
En gros nous allons retrouver :
- Deux courants de droite qui localement ne semblent pas vouloir trouver leur unité comme cela s’est passé au plan national (très schématiquement courant Chiraquien et courant Sarkosien tous deux se réclamant de l’UMP)
- L’extrême droite dont la base populaire est issue d’électorats disparates ou se mêlent les tendances les plus réactionnaires et des déçus de la gauche
Trois, courants à gauche :
- Le Parti socialiste dont évidemment une fraction cherche un appui de centre droit et l’autre reste sur des valeurs de la gauche républicaine et sociale.
- Le Parti communiste
- Des Divers gauches prenant appui sur des individualités qui l’une et l’autre se dissocient du PS ou du PC et que l’on peut assimiler à ces courants populistes ou gauchistes ou ils escomptent trouver des soutiens.
A partir de cela se présentent pour l’instant deux listes de droite (l’une conduite par le Maire, l’autre par le Conseiller Général) une liste d’union entre Parti Socialiste et Parti Communiste et, probablement, deux listes de Divers (se réclamant plus ou moins de la gauche) qui se refusent à s’intégrer dans une liste d’union de la gauche. Donc les deux camps sont divisés et l’on peut comprendre que les électeurs soient agacés de cette situation.
Sans présager de ce que feront les uns et les autres l’affrontement Droite/Gauche va nécessairement dominer et c’est bien les valeurs défendues qui vont en être l’enjeu
Il reste que chacun devra clairement énoncer ses intentions et préciser notamment comment accroître les solidarités et faire en sorte que la Commune soit un lieu ou la fiscalité soit plus juste et les services publics (santé, éducation, aide sociale, etc.) soient adaptés en faveur des plus démunis.
Les individus, hommes ou femmes qui s’inscriront dans ces processus d’alliance auront aussi à se positionner sur l’avenir des communes et les dangers de leur disparition au bénéfice d’une intercommunalité réductrice en représentation populaire.
Il y a dans les tiroirs des projets de liquidation des prérogatives communales. Ainsi a été en place une intercommunalité soustraite au suffrage universel direct et soumise au bon vouloir d’élus qui peuvent se livrer à toutes sortes d’arrangements et marchandages.
Bref, et nous aurons l’occasion d’y revenir, nous ne pouvons souhaiter que chacun, quel que soit sa position, ses origines sociales, fasse un effort pour appréhender ces élections sereinement en réfléchissant tant aux contenus des programmes, aux différents courants politiques qui les portent et aux stratégies qui les guident.
PETITE PRECISION : Pour des raisons que je n’ai pas à développer ici j’apporte un démenti toute rumeur prétendant que je serais candidat aux élections municipales. Je garde mes convictions et à titre personnel, par contre, je m’exprimerai, si je le juge utile, sur ces élections, comme sur d’autres sujets qui me tiennent à cœur.
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